Tout était calme. C’était un matin clair et glacé. En y repensant tandis qu’il traverse Dublin en ce début d’été, il ne croit pas avoir jamais vu de ciel aussi étoilé. Non, pas depuis. On aurait dit qu’on pouvait toucher les astres, les faire bouger dans les ténèbres. Il y avait quelque chose de surréaliste dans cette beauté, ce calme. Il avait arpenté le pont un moment. Des gens étaient regroupés ici et là. En tournant à l’arrière du navire, il avait croisé un vieux couple partageant une flasque de thé tout en écoutant de la musique classique à la radio. Il avait un jour essayé de raconter à un ami l’étrange beauté de cette scène : en pleine mer, dans le froid et l’obscurité, avec la présence de la musique à la radio. Il demeura un moment près du vieux couple. Il fumait, ce que Ciara n’appréciait guère. Ce qui arriva ensuite, jamais il ne l’oublia.