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Critiques de John Lanchester (27)
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Le prix du plaisir

John Lanchester. Quand je me suis saisie du livre, j’ai toute de suite repensé aux ardeurs sexuelles de ‘’Mr Phillips‘’. Aussi, jaugeant la page de couverture représentant des fruits, je n’ai pas manqué d’y voir, éloignant un peu l’objet dans un réflexe de presbytie sans doute, à travers le dessin d’une pêche aux tons rouge-orangé, la transfiguration d’une belle paire de fesses. Mais non ! Là n’est pas le sujet. Encore que ! Il s’agisse bien ici de plaisir, mais de mise en bouche. Hédoniste donc !... devient-on en lisant cet ouvrage qui allie les plaisirs. Celui du lecteur qui découvre une écriture riche, raffinée et subtile, qui s’émerveille du parallèle que lui prête l’écrivain-philosophe à travers les évocations du bon vivre, une percée savante dans la mythologie grecque, agrémentée d’une pointe de religiosité en citant Luis Buñuel professant que pour préparer correctement un martini, il faut laisser la lumière traverser le vermouth sur son trajet à la rencontre du gin, comme dans le mystère de l’Immaculée Conception... Puis, un soupçon d’intrigue policière et nous sommes sous le charme d’un érudit francophile qui sur nos propres terres, nous accompagne.

Et, de nous donner à penser, comme nous le constatons souvent nous-mêmes, que le souvenir a un goût qui s’attache à nous transporter dans des époques, plus avant, celle de l’enfance en quelques endroits, villes ou campagnes, ou plus proches à l’âge adulte, mais vers d’autres ‘’palais‘’. Une logique pour le moins surprenante qui ne manque pas de nous conduire en couple, au restaurant. Ces théâtres de nos rencontres en société, de nos mises au point et comme par un fait inéluctable, de nos ruptures. Il en va ainsi de la chair animale comme humaine qui s’accommode alors au choix, bleue pour la bleusaille, premier amour premier émoi, à point, des points nommés et disputés ou saignante et sans dessert. Il en est ainsi du départ de sa ‘’nounou‘’ Mary-Theresa dont l’absence en cuisine se traduit par un manque affectif à saveur gustative. Tandis que sa mère l’aime, elle, mais avec l’exubérance d’une actrice, toujours en ‘’représentation‘’. Et un peu plus loin d’apprendre la fin tragique de ladite domestique dont nous tairons l’issue pour vous garder tout le sel. Une histoire bien menée qui n’en reste pas moins élaborée comme un roman où les essences olfactives se mêlent aux sentiments. Un savoir-faire et une esthétique relevant tant de l’art culinaire que littéraire et qui nous donnent accès à quelque chose qui n’a pas de prix ‘’ le prix du plaisir‘’.

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The Wall

+++++++ LE MUR +++++++



Cet ouvrage, qui vient de sortir en Angleterre, a été acclamé par plusieurs journalistes et critiques littéraires comme "L' Orwell de notre temps" ou un "1984 moderne", faisant allusion à l'oeuvre magistrale de George Orwell (1903-1950), ce qui ne constitue évidemment pas une mince référence.



Nous sommes quelques années non spécifiées dans le futur et pour empêcher aux réfugiés et migrants indésirables l'accès au territoire, le gouvernement de sa gracieuse majesté n'a trouvé rien de mieux que de construire un énorme mur tout autour de son territoire.

Une horreur d'à peu près 10.000 kilomètres de long et côté mer haut de 5 mètres. Au sommet il y a un couloir de 3 mètres de large. Tous les 3 kilomètres, il y a, entre les remparts, des postes d'observation fortifiés.



Kavanagh, qui vient d'arriver au Mur pour y effectuer ses 2 ans de service, a déjà calculé, dès ce premier jour, qu'il ne lui en restent plus que 729, si tout va bien. Tellement que l'enthousiasme pour cette corvée dans "l'intérêt" de la patrie le galvanise.



Il faut reconnaître que ce Mur n'a rien de romantique ni de sexy. Le décor est rudimentaire, voir super primitif, il y a une discipline de fer, il fait froid partout, la nourriture est très très moyenne même pour des normes anglaises et il y a le danger de combat avec des indésirables illégaux, appelés systématiquement "les Autres", par opposition à eux, les bons, désignés communément comme "les Défenseurs".

D'ailleurs, il y a le risque que le séjour au Mur soit prolongé en cas de manque d'efforts patriotiques, si tel est le jugement du chef hiérarchique, qui sans plus suffit pour vous coller quelques semaines extra.



Le froid est toujours là. Le froid, qu'en dépit de vêtements thermiques et d'exercices pour te réchauffer, tu connais si bien et hais autant. L'idée que plus tard tu diras "Hourra, je ne suis plus sur le Mur" ne t'est d'une consolation toute relative. Entretemps, il te pénètre et rend tes 12 heures de garde interminables et tes tours de contrôle pénibles. En fait, tu ignores ce que signifie le Mur réellement jusqu'à ce que tu aies terminé ton premier "shift" de 12 heures.



Outre le froid, le second grand ennemi est le temps. Relativement vite Kavanagh, que ses collègues ont surnommé "Chewy" (dérivé du verbe "to chew" ou mâcher, parce qu'il adore grignoter du chocolat), a compris que regarder sa montre a comme effet que ce temps interminable passe encore plus lentement. Notre homme s'adonne alors à toutes sortes de réflexions, telles les conditions de vie depuis le moment historique du "Changement" sur le plan individuel, familial - la rupture entre générations- et évidemment sociétal. Puis, de la menace venant de ces "Autres" qui dans la mesure où ils sont désespérés sont dangereux et les quelques 50.000 "Défenseurs" qui à partir du Mur doivent assurer une protection à la population autochtone.



Un tour sur le Mur dure 2 semaines qui sont suivies d'une semaine de congés et d'une semaine d'entraînement.

Rentrer chez lui dans les "Midlands" en bus et train en passant par Londres prend à notre héros le plus clair d'une journée. Idem pour le retour à son poste sur le Mur pour une quinzaine (14 jours de 12 heures), mais en service de nuit, ce qui est évidemment encore mille fois pire.



Les 15 personnes faisant partie d'une escouade se voient constamment, aussi bien que 6 d'entre eux décident de passer une semaine de vacances ensemble dans un camping du "Lake District", une région montagneuse et touristique dans le Nord-Ouest de l'Angleterre.



Chewy Kavanagh espère pouvoir profiter de cette occasion pour gagner le coeur de sa collègue l'attrayante Hifa.

Eh oui, ce service de 24 mois sur le Mur est également démocratiquement ouvert au sexe féminin. Le petit groupe de vacanciers compte encore Shoona et la cuisinière Mary, qui se souvient avec nostalgie de tous les fruits et légumes qui sont devenus introuvables, puisque l'importation en a été arrêté.



Comme vous allez découvrir, la vie dans l'Angleterre-d'après-le-Changement n'a rien de folichon. Au contraire, et c'est dans la description de ce nouveau paradis que John Lanchester s'engage dans les pas de son illustre compatriote et prédécesseur George Orwell.

Il s'agit bien sûr d'un ouvrage de politique fiction, mais qui montre à sa façon jusqu'où la folie des hommes peut aller. Avec la récente agression par Erdogan du territoire kurde en Syrie et sa menace d'ouvrir les frontières vers l'Occident à 3,6 millions de migrants, le thème soulevé par l'auteur est d'une pénible actualité.



John Lanchester, né en 1962 à Hambourg est un remarquable journaliste et un écrivain convaincant. Son ouvrage "Le port des senteurs" ("Fragrant Harbour") sur le sort de migrants à Hong Kong (autre thème très actuel), paru en 2002, m'avait énormément plu. Il a écrit 3 autres romans et 3 ouvrages de non-fiction et est aujourd'hui éditeur de la fameuse "London Review of Books".

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Mr. Phillips



Un peu d’humour !... Anglais ici, avec Mr. Phillips qui chemine sous un ciel nouveau.

Oisif et fraîchement licencié de la Wilkins And Co où il assurait la fonction de comptable, il s’enquiert qu’il n’a jamais navigué sur la Tamise.

Mais qu’a-t-il fait au juste ?

S’ensuit alors un comptage méticuleux de tous ses agissements. Sous forme de rigoureuses statistiques, il nous fait un compte et décompte savants, de ses actes révolus et actions à venir. Cela va du chiffrage des ébats sexuels de ses concitoyens, au nombre de personnes pratiquant régulièrement la masturbation et lui de se situer en bonne place, sinon en pôle position dans lesdits pronostics, jusqu’à ceux pratiquant ou ayant pratiqué l’acte de sodomie.

Il en va de même du potentiel des adeptes du saut à l’élastique, pour en venir au cas particulier, celui d’un suicidé qui se loupe, lequel atterrit en contrebas d’un édifice, sur le pont d’une péniche miraculeusement duveteuse et matelassée ; le désespéré se tirant d’affaire sous l’œil médusé des mariniers, auxquels il balbutie : « Pardon ! Messieurs, par mégarde sans doute, je me suis trop penché, vous voudrez bien m’excuser pour le dérangement... »

C’est drôle, c’est frais, même si l’air vicié du métropolitain révèle ces parfums entêtés, effluves de corps et senteurs d’entrecuisses qui laissent à penser qu’à solitude pesante, une trop grande promiscuité est contraignante. Situations burlesques donc et pensées vagabondes de ce Monsieur Tout le Monde qui déambule dans les rues de Londres. Toutefois, en y prêtant attention nous pourrions déceler ça et là, entre deux éclats de rires et des tirades colorées, une pointe de dérision saupoudrée de tristesse.

À croire que tout dérèglement routinier est susceptible d’entraîner derechef une perturbation libidinale majeure, quand encore arpentant le Tate Gallery Mr Phillips en pleine contemplation du bel œuvre, franchit les limites et plonge tout entier dans une fresque érotique qui lui assure, semble-t-il, une éternelle jeunesse.

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Chers voisins

C'est une rue ordinaire d'un quartier plutôt chic du sud de Londres: Pepys Road.

Y vivent ou y travaillent des gens de milieux sociaux plutôt aisés: il y a Zbignew, le maçon polonais, Quentina la réfugiée politique venue du Zimbabwe, Shadid le commerçant pakistanais, Pétunia la vieille dame qui souffre d'un cancer et son fils Smitty qui démarre sa carrière de peintre alternatif, Freddy le footballeur d'origine sénégalaise, Roger le golden boy et son épouse Arabella insatiable dans son train de vie démesuré, Michael l'avocat et Mill le policier..

Des personnages hauts en couleurs, emblématiques du Londres d'aujourd'hui avec sa mosaïque de cultures et son atmosphère faussement paisible.

Tout ce petit monde vit sa vie lorsqu'arrivent au courrier des lettres anonymes indiquant, au dos de la photographie prise de leur maison ces simples mots: " Nous voulons ce que vous avez".

S'ensuit une enquête qui va bouleverser bien des choses.

C'est un récit vivant qui mêle différentes voix.

On est parfois un peu perdu car les personnages sont nombreux mais cette découverte du Londres d'aujourd'hui est palpitante.
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Chers voisins

Ce livre m’a tout de suite fait penser au dernier roman d’Eric-Emmanuel Schmitt, Les perroquets de la place d’Arezzo. Le principe est le même, les habitants d’une rue reçoivent tous dans leur boîte aux lettres une carte sur laquelle est écrite un mystérieux message : "Nous voulons ce que vous avez".



Le point de départ est donc le même. C’est aussi un roman choral. Nous suivons plusieurs familles. Mais ici, l’auteur ne s’est pas éparpillé, et n’a pas perdu son lecteur dans un dédale de personnages (il n’y a que 5 ou 6 personnages principaux). Et voilà la comparaison s’arrête là. Point de focalisation sur leur activité sexuelle…



Certains personnages sont plutôt riches, très riches. D’autres plus modestes. D’autres issus de l’immigration. Autant de portraits très différents et c’est ce qui fait la richesse du livre.



L’auteur a l’art de mener son intrigue, d’arrêter une fin de chapitre sur un personnage en prenant bien soin de donner envie au lecteur de découvrir la suite (quelques chapitres plus loin, voire beaucoup plus loin). Alors, dans ces moments-là, on rage, on peste… Oh non !!! On ne veut pas aller où nous mène l’auteur c’est-à-dire vers un autre personnage… Mais dès les premières lignes de ce nouveau chapitre, on se laisse embarquer, et c’est reparti pour une nouvelle aventure…



On sent très souvent que l’auteur s’amuse avec ses personnages, les manipule à sa guise, les emmène où il veut, comme un jeu dans lequel le lecteur serait le complice du créateur…



Et puis, derrière tout ce stratagème se dessine une critique de la société londonienne, une société basée sur l’argent, la réussite… et rien n’échappe à la plume de cet auteur, ni les ratés de l’immigration, ni les petits problèmes des riches, ni les gros problèmes des pauvres…







On passe un très agréable moment dans cette Pepys Road.
Lien : http://krolfranca.wordpress...
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Chers voisins

700 pages ce n'est pas un problème quand c'est haletant.

Vous me voyez venir....

Au premier tiers ( c'est écrit petit et dense), je me suis dit : pourvu que quelques indices percent. Mais rien !

John L raconte la vie des personnes recevant ces multiples cartes " nous voulons ce que vous avez" mais personne n'est vraiment atteint et la vie de chacun continue et moi aussi.

Ce n'est pas la curiosité d'en savoir plus sur eux quoique...

Il est vrai que le footballeur africain débarqué en Angleterre, Quentina la sans papier, le richissime trader, les pakistanais, Pétunia, Zbignew le maçon polonais.....sont si différents que l'on s'attache forcément à quelqu'un.

Il faut avouer que l'auteur donne tellement de détails sur chacun que l'on se dit qu'il a dû s'y reprendre à plusieurs fois avant de se satisfaire du point final.

C'est comme s'il l'avait écrit jusqu'au bout puis s'était fait cette réflexion : " ah mais non, ça fait un peu court, lui, je vais lui rajouter la découverte d'un trésor" puis celui-là " oh lui, il va rencontrer une jolie hongroise" etc...

Bref, vous l'aurez compris, j'ai attendu la révélation qui n'est jamais venue.
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Le Port des senteurs

Une plongée dans le Hong Kong du XXème siècle (des années 1930 à l'aube de l'an 2000) avec quatre personnages dont les destins s'entremêlent, voilà ce que nous propose ce roman.

Au delà de l'histoire romanesque, ce que j'ai vraiment apprécié c'est de découvrir Hong Kong et son Histoire. C'est toujours intéressant de connaître la grande Histoire de l'intérieur.

Que ce soient la mafia chinoise des Triades, la guerre avec le Japon et son occupation japonaise de 1941 à 1945, l'arrivée au pouvoir des communistes en Chine en 1949 qui produit un afflux de réfugiés chinois, l'essor du textile en 1960 et de la finance en 1970 avec l'évocation de Nylonkong (regroupement des trois plus importantes places financières mondiales : New-York, Londres et Hong Kong) forment la toile de fond de ce roman. A moins que ce ne soit le contraire, que les personnages de Tom Stewart, de soeur Maria, de Dawn Stone et de Matthew Ho soient un prétexte pour évoquer cette ville cosmopolite.

Tom Stewart et soeur Maria se rencontrent sur un bateau qui les emmène à Hong Kong. Le londonien Tom Stewart et la chinoise soeur Maria se lieront d'une amitié indéfectible suite à un pari stupide d'apprendre le cantonnais à Tom. Mais alors pourquoi leur destin sera-t-il associé quarante ans plus tard à la journaliste londonienne Dawn Stone et à l'entrepreneur chinois Matthew Ho ?

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Chers voisins

Attention, ce livre n'est pas ce à quoi on peut s'attendre. On pense à une présentation des habitants d'une rue, suivie d'un évènement (réception de courrier anonyme), bouleversement des vies des habitants, enquête et résolution surprenante. Or rien de tout ça. Il faut oublier l'intrigue qui n'est pas énorme et qui n'agit pas sur la vie des personnages, et se plonger dans la vie de chacun des habitants de cette rue. La description est détaillée à l'extrême, le récit de vie est minutieux. Ils n'ont aucun rapport entre eux mais sont tous attachants. On suit leur destins comme s'il s'agissait de personnes de notre connaissance dont on prend des nouvelles. L'écriture est fluide, imagée et vivante. On se demande jusqu'à la fin ce qui va se passer et finalement, pas grand chose. C'est déconcertant mais plutôt intéressant.

A conseiller pour passer un bon moment à Londres.
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Chers voisins

La quatrième de couverture du livre faisant espérer une intrigue policière pleine de rebondissements, le lecteur a la recherche de ce type de récit ne pourra qu'être déçu du voyage car l'intérêt du livre est bien loin de reposer sur le mystère mis en avant pour susciter la curiosité.

Les habitants d'une rue paisible d'un beau quartier londonien commencent un beau jour à recevoir des cartes anonymes représentant leurs portes d'entrée et délivrant le message suivant : Nous voulons ce que vous avez.

D'abord indifférents, les destinataires vont finir par s'inquiéter quand les cartes postales se doublent de vidéos, quand leurs voitures en stationnement dans la rue, sont rayées, et quand ils reçoivent des oiseaux morts par courrier ...

Bien sûr on se demande ce qui se cache derrière cette campagne d'intimidation , mais l'intérêt reste relatif et la résolution finale du mystère parfaitement anodine.

Ce qui est primordial c'est la mise en scène des différents personnages qui nous fait pénétrer dans l'intimité des foyers, et restitue une radiographie précise et documentée et la Londres multiculturelle d'aujourd'hui sur fond de crise des subprimes et de politique d'immigration.

A travers le détail précis de la vie des habitants de Pepys Road, John Lanchester livre une analyse sociologique pointue des classes sociales britanniques à travers des exemples bien choisis, qu'il s'agisse du trader de la City accablé d'une épouse aussi superficielle que dépensière, d'une vieille dame solitaire et malade et de son petit-fils qui s'illustre sur l a scène de l'art moderne, d'un ouvrier polonais laborieux, d'une contractuelle immigrée qui dissimule son identité pour se maintenir sur le territoire ou encore d'une famille pakistanaise exploitant une épicerie de quartier.

Le thème de l'intégration dans la société britannique est omniprésent et les problématiques contemporaines de menace terroriste et de repli identitaire se placent harmonieusement dans le récit à la faveur des mésaventures des différents personnages.

J'ai passé un bon moment de lecture et je salue le tour de force de l'auteur qui a réussi à me faire entrer intimement dans le monde personnel de chacun des habitants de la rue qui deviennent des familiers que l'on a plaisir à suivre d'un chapitre à l'autre.

Je n'ai pu m'empêcher d'évoquer Elisabeth Georges dont la série de romans policiers mettant en scène les enquêteurs Lynley et Havers plongent également le lecteur dans la vie quotidienne des londoniens avec une précision d'entomologiste. Si ce n'est qu'avec Elisabeth Georges, l'intrigue policière est également au rendez-vous....

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Le prix du plaisir

John Lanchester était critique gastronomique. Puis vint le temps des romans, celui-ci fut son son premier. Il s'ouvre sur un aveu prudent que “ce n'est pas un livre de cuisine conventionnel”, ce qui certes est vrai.

Le narrateur du Prix du plaisir est Tarquin (de son vrai nom Rodney) Winot, un gourmand érudit d'âge moyen. Il divise son récit en quatre sections pour correspondre aux saisons et propose un menu pour chacune.



Winot, on s'en rend vite compte, est un narrateur extrêmement peu fiable. Au moment où il écrit, il va de l'hôtel Splendide (Portsmouth) à sa maison en Provence. Il voyage incognito, le crâne rasé et les lunettes noires, même s'il est peu probable qu'il ne soit pas reconnu, car sa tenue consiste en des

"carreaux verts et ocres complétés, ou peut-être qu'il faudrait compléter, par ma chemise, un numéro de coton pâle-cerise avec une texture fine . . . un motif ombré en diagonale. Je portais également un nœud papillon à pois jaunes sur fond bleu clair, un mouchoir de présentation assorti, une montre gousset et une chaîne et une paire de brogues brunes superbement conservatrices faites à la main.”



Que fait-il ? On entend parler de la mort de ses parents dans un accident (explosion d'une bonbonne de gaz), de la chute d'un cuisinier norvégien sous une rame de métro, de la mort empoisonnée de son frère, tous ces malheurs survenus dans son voisinage immédiat.



Au cours de son voyage à travers la France, il suit un couple en lune de miel, dont la partie féminine est Laura Tavistock qui, semble-t-il, écrit une biographie du défunt frère de Tarquin, Barry, un sculpteur de renommée mondiale. En Provence, Tarquin suscite une rencontre accidentelle avec les jeunes mariés et les invite chez lui à dîner, à passer la nuit et à petit déjeuner d'une omelette aux champignons sauvages. . .



L'intrigue n'a guère d'importance (bien que très intelligemment gérée). Le style est tout. Tarquin parle des soupes comme d'œuvres d'art “dans lesquelles une délicatesse filigranée du détail local s'ajoute à une solidité agglomérée de l'effet”. Cette expression, “solidité agglomérée”, est particulièrement adaptée à la propre réalisation de Tarquin. Son style (c'est-à-dire celui de Lanchester) est inconfortablement brillant et flou, et gorgé de sa propre richesse.



C'est aussi brillant qu'horriblement drôle. Écoutez Tarquin se plaindre de la couleur rose, “un signe infaillible du goût défectueux que l'on associe à certains groupes et individus : les classes laborieuses britanniques, les grands restaurateurs français, les affichistes indiens et Dieu, dont la fatale susceptibilité pour cette couleur est si apparente dans les exemples cinématographiques les plus somptueux de son travail (couchers de soleil, flamants roses)”.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Chers voisins

Le thème du mois était : « Les voisins » , ce roman de John Lanchester paru en France en 2013 , raconte la vie des habitants de Pepys Road. Cette rue bordée de maisons particulières a connu le sort de beaucoup de quartiers de Londres, d’abord construites pour la classe moyenne, les maisons sont peu à peu rachetées par de très riches londoniens qui passent leur temps à faire des transformations plus couteuses les unes que les autres, il leur faut être à la pointe de la mode et montrer que rien n’est assez beau pour eux. Nous sommes en 2007 et la City fait couler l’argent à flots continus. Ce roman tout en se focalisant sur un quartier de Londres donne une photo assez précise de l’ensemble de la ville. Plus que les gens qui seront les acteurs de ce roman, c’est la mainmise de la puissance financière qui est analysée aussi bien du côté des vainqueurs que des exclus.



Du côté des vainqueurs (en tout cas au début) on trouve Roger et Arabella Yount , leur seule motivation c’est l’argent, en gagner beaucoup et le dépenser au plus vite . Le roman s’ouvre sur l’inquiétude de Roger aura-t-il droit à sa prime d’un million de livres dont il aurait cruellement besoin pour écluser toutes ses sorties d’argent ? Nous suivrons pendant un an cette famille et leurs deux garçons qui auront, eux, bien besoin de baby-sitter pour qu’un adulte s’occupe enfin un peu d’eux. Je dois avouer que c’est un aspect qui me surprend beaucoup dans la littérature anglaise (je ne sais pas si c’est en partie réel) mais les enfants ont toujours l’air d’épuiser leurs parents qui n’attendent qu’une chose les mettre au plus vite en pension.



Du côté de ceux qui doivent travailler dur pour profiter un peu de cet argent, un ouvrier polonais et nous découvrirons grâce à lui le monde des travailleurs pour qui l’argent ne coule pas à flots. Il aura des amours compliqués et devra résoudre un problème de conscience à propos, encore une fois, de l’argent : il trouve dans la maison qu’il rénove une valise remplie de billets, que va-t-il en faire ?



Pétunia Howe est la personne la plus touchante de ce récit , elle est âgée et a vécu une grande partie de sa vie avec son mari Albert qui était un horrible radin grincheux. Surtout ne croyez pas la quatrième de couverture, elle n’est pas obligée de vendre sa maison pour se soigner. Elle est est atteinte d’une tumeur au cerveau, sa fille Mary viendra l’accompagner pendant sa fin de vie et nous permettra de connaître son fils Smitty qui est un performeur en art contemporain. Cette famille se situe dans la classe moyenne et elle est plus sympathique. Le fils permet quelques passages assez classiques sur l’absurdité des prix en art mais il reste un homme capable de sentiment pour sa famille, Ce roman donne une assez bonne vision de la société britannique avec ceux qui ne peuvent pas y pénétrer comme Quentina qui a fui le Zimbabwe et qui n’a aucun papier. Elle arrive à travailler sous une fausse identité et est employée par la société de surveillance du stationnement à Londres. Étant donné la complication des règles de stationnement, il semble particulièrement difficile de ne pas avoir de contravention.



La famille pakistanaise est riche en personnalités diverses , l’intégrisme musulman frappe à leur porte , en travaillant comme des fous ils arrivent à un niveau de vie correct.

Il reste un pan de la société : les joueurs de foot grâce à Freddy Kamo nous découvrons que là aussi l’argent peut ruisseler mais il est quand même soumis à la santé physique du jeune joueur, une mauvaise fracture et voilà le rêve qui s’écroule.



Le lien entre tous ces personnages, c’est qu’ils sont tous voisins ou travaillent pour des gens de Pepys Road.



Chaque personnage représente un prototype de Londoniens et l’auteur décrit ainsi une ville qui va mal car elle est trop centrée sur l’argent et la consommation. Il arrive à tenir l’intérêt du lecteur car les trajectoires des personnages font craindre une chute ce qui arrivera pour certains d’entre eux. Et puis, il y a ces cartes que tous les habitants de la rue reçoivent avec cette inscription « Nous voulons ce que vous avez ». Qui se cache derrière ces messages anonymes ? Nous avons donc droit à une enquête policière et à un inspecteur très britannique sorti des écoles qui font de lui un homme un peu trop chic pour sa fonction.



J’ai aimé cette lecture car elle donne une bonne idée de ce qui va mal dans la société britannique, même si les personnages sont parfois caricaturaux et les situations un peu convenues, il faut aussi dire que ce livre a vingt ans et que beaucoup de ce qu’il dénonce nous semble des lieux communs aujourd’hui.
Lien : https://luocine.fr/?p=13820
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Chers voisins

"Nous voulons ce que vous avez."

Mais pourquoi les habitants de Pepys Road (Londres) reçoivent-ils ce message anonyme? Dans le coin, le prix de l'immobilier atteint des sommets, mais Petunia Howe, fragile octogénaire, et Ahmed Kamal qui ne compte pas ses heures dans sa petit épicerie ne voient pas trop de raison d'être enviés. Ou alors les Yount, chez qui ruisselle l'argent gagné à la City (comptez sur Arabella pour le dépenser, et il va bien falloir que le bonus de fin d'année de son époux Roger soit à sept chiffres)? Quant au jeune prodige du football récemment débarqué du Sénégal, il n'est même pas au courant...



Au départ le titre Chers voisins (en anglais Capital!) m'avait faire croire à des interactions entre lesdits voisins de rue, mais non. Quant à l'enquête pour découvrir qui est le Corbeau, elle a bien lieu, mais en arrière plan plutôt, et la réaction des destinataires est rapidement évoquée. Finalement j'ai eu ce que je n'attendais pas, une plongée dans l'univers impitoyable de la finance, dans la vie des immigrés de toutes origines plus ou moins légaux (mention spéciale à Quentina), dans le milieu de la culture, y compris une vision nouvelle de Londres, bref, j'ai pris un énorme plaisir à lire ce roman, savourer son humour, découvrir des personnages attachants et jamais méchamment présentés ! Il sera sûrement bientôt en poche, n'hésitez pas!


Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Chers voisins

Le postulat de départ était fait pour me plaire, une rue de Londres, un roman chorale, des mystérieuses cartes postales.

La mise en place est assez longue mais sur un roman de plus de 650 pages avec autant de personnage c'est normal.

Mais passé 300 pages c'était toujours aussi lent et franchement pas très intéressant.

En fait, cette histoire de carte postale est simplement un prétexte parce que les habitants en font peu cas et les situations décrites sont loin d'être captivantes.

Je pense que l'ennui que j'ai ressenti vient du style de l'auteur, très impersonnel, sans humour, pourtant tellement présent dans la culture anglaise, avec peu d'émotions. Il détaille le quotidien de différent personnages aux niveaux de vie et à la culture différents, point, ni plus ni moins.
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Le prix du plaisir

Le pitch de ce livre annonçait: "suspens, policier ou thriller", enfin un truc assez louche à mon sens, et ça n'a pas été évident. Peut-être parce que j'ai eu du mal à m'y mettre dans les deux-trois premiers chapitres? (Ne trouvant pas où était le Binz, je me suis demandé pendant la majorité du livre si je devrais les relire pour être sûre de comprendre. Ce que je n'ai finalement pas fait!..)

Autrement un livre assez érudit, ayant quelque chose du Parfum de Suskind, mais dans un autre registre ici: celui du goût, avec un narrateur parlant de lui et de ses hautes idées. Une fin un brin effilochée, mais je suis mauvaise juge, vous l'aurez compris.

Enfin, un format de bloc livre inhabituel (il faut un peu s'y faire, au début.) mais pourvu d'un joli son un peu interpelant de rame de papier que l'on ondule, à chaque fois, que l'on rouvre le livre en tournant une page!.. Merci Masse Critique pour cette découverte!..
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Le prix du plaisir

Tarquin Winot, notre narrateur, nous conte avec de nombreuses digressions sa traversée de la France depuis Porsmouth jusqu'à son petit mas en Provence. Il nous prévient dès la préface, il profitera des nombreux arrêts en cours de route pour nous entretenir de sa passion pour la cuisine. Erudit ad nauséam, notre homme déverse sur les malheureux qui croisent sa route son immense savoir. Tarquin utilise la connaissance, le verbe, pour affirmer sa supériorité, sa différence avec le commun des mortels. Comment un tel "esprit" peut-il se passionner pour la cuisine, activité assez prosaïque ? C'est qu'avec lui, les repas deviennent fête des sens, quintessence d'une région, parfois aussi l'occasion de règler certaines situations difficiles à supporter.



Au début, le lecteur se dit qu'il a affaire à un excentrique, un snob invétéré, aussi rébarbatif qu'inoffensif. Et puis cette image se brouille... Tarquin a pris en filature un couple de jeunes mariés. Il multiplie les déguisements, les outils d'espionnage façon Inspecteur Gadget. Pour quelle raison se met-il dans les pas des tourtereaux ? Il finit par nous révéler que la femme est venue récemment l'interviewer non pas pour parler de lui, ce qui nous croyons tout d'abord, mais de son frère Bartholomew, peintre et sculpeur de génie, malheureusement décédé d'une intoxication aux champignons.Tout de suite, Tarquin a senti que quelque chose se passait entre Laura et lui, la subtile alchimie de l'amour sans aucun doute. Attend-il le bon moment pour surgir pendant la lune de miel et faire éclater la vérité au grand jour ?



La vérité se livre à nous peu à peu, Tarquin se confie de plus en plus à son futur lecteur et nous rapporte des souvenirs d'enfance qui, selon le point de vue adopté, peuvent sembler anodins ou faire penser aux premières années du tristement célèbre Néron.



Le roman de John Lanchester est comme le Irish stew, une superposition de couches de pommes de terre et de viande, une spécialité de sa première nounou, Mary Theresa. L'auteur superpose ici recettes de cuisine, road-movie branquignolesque, envolées savantes sur de multiples domaines et en creux le portrait d'un Tarquin qui pourrait bien être un vilain garçon...

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Chers voisins

"Nous Voulons Ce Que Vous Avez." Imaginez un matin trouver une carte postale représentant votre maison et portant ce message dans votre boîte aux lettres... Glups ! Bien évidemment, ce courrier vous amène à réfléchir sur vos possessions, qui semblent si enviables et sur l'individu qui vous jalouse.



C'est la mésaventure qui arrive aux habitants de Pepys Road, une rue cossue de Londres. Les maisons sont bâties sur le même modèle, si ce n'est un tout petit détail qui les distingue les unes des autres. Elles abritent des voisins on ne peut plus dissemblables, de Pétunia, une très vieille dame malade à Roger, trader quadragénaire, en passant par Freddy Kamo, un jeune Sénégalais prodige du football ou Ahmed Kamal,épicier pakistanais. John Lanchester nous montre leurs vies qui se déroulent en parallèle. Le personnage central de chaque maison est vu au travers du regard de ses proches ou de ses employés et les portraits se précisent, s'affinent au fil des pages.



"Nous Voulons Ce Que Vous Avez" se décline d'abord sous forme de courriers, puis de DVD et ensuite d'un blog où les maisons sont filmées. Peu à peu, le ton du blog change et devient insultant. La police s'en mêle et le lecteur suit avec attention les avancées de l'enquête.



Ce roman choral m'a énormément plu, l'auteur se glisse avec beaucoup de subtilité aussi bien dans la peau de Pétunia qui vit ses derniers instants que dans celle de son petit-fils, Graham, artiste adepte des "installations" provocantes. Souvent drôle, toujours profondément humain, ce livre mérite que vous fassiez le détour par Pepys Road !
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Chers voisins

Avec cette histoire de lettres anonymes j’imaginais découvrir de multiples destins, des blessures et des secrets feraient surface, j’imaginais que les lettres bouleverseraient les habitants de la rue, que le doute et la suspicion s’installeraient, que les relations entre les personnages s’en trouveraient modifiées... Bref que ces lettres joueraient un rôle dans la vie des personnages et dans leurs relations. Ce ne fut pas du tout le cas.

Finalement on se demande quel intérêt présentent les lettres car elles n’apportent rien à l’histoire et les personnages n’y pensent pas vraiment. Parce que pour le coup je ne comprends absolument pas leur réaction. Si je devais recevoir des lettres anonymes, si un blog était crée avec la photo de ma maison et celles de mes voisins avec un message inquiétant, si je devais devoir des colis contenant des excréments, … cela me perturberait énormément ! Je serai complètement paranoïaque. Or, mis à part déposer des plaintes, écrire au maire et assister à une réunion, les habitants ne font rien et ne semblent absolument pas préoccupés. Ils n’y pensent pas et n’en parlent pas. Je trouve cette attitude très peu crédible. C’est vraiment dommage, ce sujet permettait de nombreuses possibilités.

Seulement trois familles de la rue apparaissent dans le récit. Or, en prenant pour sujet une rue je trouve que cela offrait plus de possibilités. Le récit est construit en une alternance de chapitres assez courts, consacrés à un personnage. Il y a des habitants de la rue (Roger et Arabella et leurs jeunes fils, Pétunia, Ahmed et Rohinka) mais également leurs proches (le petit-fils de Pétunia ou l’assistant de Roger) ou des travailleurs (Zbigniew le maçon ou Quentina la contractuelle). Une multitude de personnages reliés entre eux par un lien plus ou moins étroit avec Pepys road même si certains d’entre eux n’y mettent jamais un pied et n’ont pas connaissance des lettres.

Les personnages sont souvent un peu caricaturaux mais plutôt sympathiques dans l’ensemble. A travers eux, l’auteur critique un système et la société londonienne actuelle. Avec d’un côté les très riches ne sachant plus quoi faire de leur argent, dépensant sans compter et ayant pour objectif une prime annuelle à sept chiffres, de l’autre côté les travailleurs immigrés travaillant d’arrache-pied dans l’espoir d’une vie meilleure, en passant par la vieille dame née dans la rue incarnant un monde en voie de disparition, sans oublier l’artiste bobo qui crée des œuvres en forme de pénis géant en béton. Sans oublier les problématiques liées au terrorisme. J’ai été particulièrement touchée par le personnage de Pétunia le timide vieille dame née dans la rue et dont les suit les derniers mois. Par Roger aussi, car s’il apparaît au départ comme un trader uniquement préoccupé de son bonus, il est finalement plus intéressant qu’il n’y paraît englué dans une vie qui ne le rend pas vraiment heureux, dans un travail qu’il n’aime pas et marié à une femme qu’il n’aime plus (femme ô combien agaçante d’ailleurs).

L’écriture n’est pas désagréable mais est dépourvue du charme et de l’humour qui font souvent le plaisir de la littérature anglaise.

Bref ça se lit bien et c’est sympathique mais sans plus.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Chers voisins

Dans cette rue chic et bourgeoise de Londres, vivent plusieurs personnes : une vieille dame mourante, un agent de footballeurs, un trader et sa famille…Subitement, tous se mettent à recevoir des cartes postales où est écrit « Nous Voulons Ce Que Vous Avez ». Au départ, personne n’y prête attention, mais cela devient de plus en plus inquiétant.



Chaque chapitre raconte la vie d’un habitant de la rue, ou du maçon polonais qui y travaille, ainsi que de la contractuelle noire, travailleuse clandestine. C’est assez déstabilisant car les chapitres s’enchainent sans que rien ne les relie les uns aux autres.

L’écriture est dense, maîtrisée.

On s’attache à quelques-uns des personnages, d’autres peuvent être plus énervants. La construction du roman peut laisser perplexe, mais on lit quand même avec plaisir, et jusqu’au bout, surtout pour savoir qui est à l’origine de cette campagne étrange et inquiétante.
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Chers voisins

Décembre 2007, la rue de Pepys Road à Londres fait partie de l'un de cess quartiers dont la côté a grimpé en quelques années et où les maisons valent désormais des somme astronomiques. Pétunia y a vécu toute sa vie, âgée de quatre-vingt ans elle est la plus ancienne du quartier. Les habitants sont des traders de la City mais il y a aussi une épicerie tenue par une famille d’origine pakistanaise où les frères se relaient pour assurer les longues heures d’ouverture. Des épouses qui font du shopping pendant que les enfants sont gardés par des nourrices, des hommes qui roulent dans de grosses voitures. Cette vie de luxe où l’argent semble illimité est troublée par de mystérieuses cartes mentionnant "Nous voulons ce que vous avez".



Pepys Road n’abrite pas que des familles très aisées, elle voit aussi temporairement la contractuelle en situation irrégulière, des nourrices d’origine étrangères, le plâtrier d’origine polonaise qui rêve de retourner au pays une fois enrichi et elle accueille depuis peu jeune recrue du football venant du Sénégal. Une palette de personnages hauts en couleur qui représentent parfaitement Londres. Tous ont des espérances différentes et le message mystérieux va réveiller d’autres attentes plus profondes.



la suite sur :

http://fibromaman.blogspot.fr/2013/11/john-lanchester-chers-voisins.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Le prix du plaisir

Enfin un livre au vocabulaire très développé et de ce fait rendant la lecture fortement instructive. La pléiade de descriptions culinaires et touristiques tendent à fortement ouvrir l'appétit au fil de la lecture, et pourquoi pas tenter de reproduire quelques unes des recettes décrites dans ces pages.

Toutefois je dois avouer que ce livre me laisse un gout d'inachevé, je n'ai pas bien perçu où le narrateur à voulu nous emmener à travers ses récits, parfois très alambiqués, sans queue ni tête ou passant dans une même phrase du coq à l'âne. Difficile donc de rester concentré quand on a le sentiment de s’être perdue dans l'histoire et ne plus comprendre quels sont les rôles des personnages.

C'est donc un avis mitigé que je porte sur cette lecture.
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