Jennifer Cody Epstein

Quel beau roman ! J'ai été totalement emportée par le souffle puissant de cette exploration méticuleuse de l'Allemagne nazie et de ses héritages, de cette mémoire maudite qui hante les générations suivantes.



La distribution des personnages est formidable. Tout commence avec Ava, mère célibataire qui a fui la sienne en venant s'installer à New-York tant leur relation déborde d'incompréhensions : elle est rattrapée par le passé de sa mère lorsqu'elle reçoit à la mort de celle-ci tout un tas de lettres écrites par sa mère à partir des années 1930. Les secrets enfouis depuis des décennies lui explosent à la figure mais lui permettent enfin de comprendre qui était sa mère et pourquoi elle l'a abandonnée provisoirement dans un orphelinat juste après la fin de la Seconde guerre mondiale.



C'est à travers la quête d'origine d'Ava qu'on découvre l'évolution de l'amitié entre sa mère, Ilse, et Renate au coeur de l'Allemagne nazie. Ce sont les passages qui m'ont le plus happée tant le quotidien des années 1930 est minutieusement décrit. On assiste à la terrifiante métamorphose d'une jeunesse allemande insouciante et ordinaire au contact du nazisme, on comprend parfaitement comment des adolescents ont pu être déformés par le nazisme, infectés par l'antisémitisme jusqu'à un point de non-retour. On voit l'amitié entre Ilse, qui adhère avec enthousiasme à la Bund Deustcher Mädel (  la Ligue des jeunes filles allemandes, l'équivalent des Jeunesses hitlériennes pour les filles de 10 à 18 ans ) , et Renate qui est juive, se briser dans un contexte émotionnel très dense ( lois raciales de Nuremberg, ostracisme à au lycée, Nuit de Cristal, Deuxième guerre mondiale, fuite aux Etats-Unis )



C'est sans doute le personnage d'Ilse qui m'a le plus intéressée, car c'est le plus complexe, celui qui s'est bâti une carapace de froideur et dureté pour survivre à ce qu'elle a vécu et fait, quitte à saboter quasi irrémédiablement sa relation à sa fille. C'est le personnage pivot dont le lecteur cherche à percer l'opacité. Jusqu'à en comprendre les principaux ressorts psychologiques.



A partir de ce passionnant trio, Jennifer Cody Epstein construit un récit brillamment mené, alternant les trois points de vue et les temporalités ( années 1930 en Allemagne - années 1970-80 aux Etats-Unis ), emplis de drames, de secrets et de trahisons, patiemment dévoilés au moment opportun, avec un art de la suspension et de l'ellipse vraiment impeccable.

Tout sonne vrai dans ce roman déchirant, tragique et cruel, qui ne sombre jamais dans le démonstratif ou le pathos pour faire réfléchir sur le pouvoir rédempteur du pardon et la nécessité d'accepter le passé en affrontant sa propre culpabilité ou celle transmise au sein de sa famille.

La couverture de ce livre ne fait pas mystère de son contenu, et pourrait peut - être détourner l'attention de nombre d'entre nous , les événements suggérés ayant , il faut bien l'avouer , été déjà largement abordés par le passé . Sans surprise donc , on se retrouve à Berlin en 1933 , à une époque où monte en Allemagne un " mouvement" qui débouchera sur une des plus grandes tragédies humaines , hélas fort nombreuses , dont les Hommes porteront éternellement le lourd fardeau. .

. Alors , un livre de plus sur le sujet est- il bien nécessaire ? Quand on possède le talent de l'auteure et que l'on constate l'originalité de la présentation, il serait dommage de " passer à côté " . Quand on connaît la fragilité de l'équilibre mondial , plutôt " précaire " , on se dit qu'il ne faut rien oublier du passé pour préserver l'avenir et que des " piqûres de rappel " sont loin d'être inutiles ...Parler de " rappel " de vaccination aujourd'hui n'est après tout peut- être pas si " ridicule " donc , ce livre , je me demande s'il ne serait pas de bon ton de le mettre entre les mains de nos grands ados ( bon lecteurs tout de même ).

Justement , des ados , 1933, à Berlin , on va en suivre deux . Ilse et Renate , deux jeunes filles de bonne famille , inséparables, complices , deux " soeurs " , voire plus , bonnes élèves, facétieuses , heureuses de vivre , insouciantes ..De belles gamines , quoi , comme on peut en voir chaque jour à la sortie du college ou du lycée...

Insouciantes jusqu'à la montée de la " peste brune , la haine , la violence ...

Deux gamines qui n'auraient jamais pensé être témoins de scènes de plus en plus violentes , de plus en plus abjectes , de plus en plus insoutenables , de plus en plus insupportables .... Deux gamines qui n'auraient jamais pensé....Ilse...Renate ...propulsées de l'amour vers la haine par une société implacable à l'égard des Juifs . Ilse d'un côté, Renate de l'autre mais plus côte à côte. Une amitié détruite à jamais par le cours de l'histoire , par le " vent mauvais " soufflé par la folie humaine . Ennemies ....

Un jour de 1989 , une urne funéraire et des lettres font remonter à la surface des vérités qui , peut- être, seront " les lueurs du lendemain " ..

Bien entendu , on va s'attacher à ces deux " beaux " personnages qui , chacune dans leur rôle, savent nous amuser , nous séduire, nous indigner , nous émouvoir , deux personnages dont les caractères différents mais complémentaires vont " éclabousser " cette histoire . Bien entendu aussi , nous en côtoierons d'autres qui s'inscriront parfaitement dans le cadre de l'action et nous conduiront dans les méandres de plus en plus dangereux et ignobles des événements décrits avec force et ...avec tout " le tact " nécessaire pour ne pas " choquer " à l'excès. Certaines scènes sont violentes mais décrites de façon très intelligente .

Les lettres , si elles dévoilent l'histoire , nous font " passer " d'un personnage à un autre , soulèvent un par un les pans de cette amitié impossible , sans ordre chronologique bien linéaire mais , là encore , l'auteure n'a pas manqué de talent , croyez- moi , le procédé est particulièrement maîtrisé et nullement fastidieux . Peut- étre le début vous paraitra- t- Il un peu " lent " ( ...et oui , quand tout va bien... .) mais ce roman est addictif et le dénouement tout simplement ...humain , oui , c'est le mot qui convient , tout simplement mais " superbement et incroyablement " humain .

Une bien belle rencontre , une de plus , un témoignage bouleversant , pour se souvenir , pour pardonner mais ne jamais oublier ....Une belle leçon...à méditer et à retenir .

Un très bon roman, on en oublie que c'est une fiction. Ilse et Renate sont tellement convaincantes et vraies. Leur amitié, leur enfance, leur futur ...tout volé en éclats avec l'arrivée du nazisme , au delà de cette période, leurs choix auront des conséquences pour la fille d'ilse. Une plongée dans le Berlin de ces années la, sur le traumatisme, le deuil, les vérités que l'on se raconte . Un récit bien mené sur plusieurs personnages et plusieurs époques. Bravo, a lire !

Les lueurs du lendemain nous plonge dans une remarquable fiction humaine et historique.

L'histoire débute en 1933, deux adolescentes allemandes: Reinate et Ilse rêvent en se promenant dans la rue Unter den Linden. Reinate est passionnée de littérature et Ilse rêve d'écrire.

Leur amitié semble indestructible et leur avenir radieux. Mais l'histoire avance à grands pas, c'est l'arrivée d'Hitler au pouvoir et la lente et abominable destruction de tout ce qui est juif à Berlin avec le point d'orgue que donnera la tonalité de la nuit de cristal en 1938.Il faut souligner l'effort historique qu'à fait Jennifer Cody Epstein pour la retranscrire.

L' amitié de Reinate et Ilse à volé en éclats, Reinate est reconnue comme juive. Elle va subir ainsi que sa famille toutes les humiliations et horreurs de la guerre. Seule, elle réussit à immigrer aux États-Unis.

Pendant ce temps, Ilse, "la bonne allemande" est enrolée et assimile l'idéologie nazie comme une seconde personne.

Pourtant, elle essaiera de renouer avec Reinate et sauver son père. Mais au fond, elle est prise dans un engrenage où le mot choix prend une tonalité amère.Prise par une ambition dévorante de devenir journaliste, de sauver son pays, ses choix deviennent confus, diaboliques.

Le roman fait un habile chassé croisé avec ces deux adolescentes et leur devenir après-guerre. Ilse a eu une fille Ava qui ne comprend pas sa mère qui tait son passé. Ava a son tour une fille : Sophie qui rentre dans la partie cachée de la vie de sa grand-mère.

Intéressantes filiations, très complexes, dirigées par un passé où l'Histoire a été déterminante pour toutes.

Je ne dévoilerai pas le dénouement final, même s'il paraît un peu cousu de fil blanc, il réchauffe notre cœur.

Tout au long de ce roman, l'histoire de Reinate et Ilse nous émeuvent, nous touchent et toujours la même question lancinante nous tient.

Qu'aurions nous fait à leurs places ?

Berlin, 1933. Depuis l'école primaire, Renate et Ilse sont les meilleures amies au monde. Elles se racontent tous leurs secrets, tous leurs espoirs … Mais voilà, le nazisme prend de plus en plus de place, les juifs ont de moins en moins de droits, sont de plus en plus confinés. Ilse est une allemande pure laine, Renate est une allemande dont le père est juif. Elles deviennent malgré elles, ennemies. Ceci influencera le sort de plusieurs personnes … Jusqu'où l'amitié peut-elle aller ?



Jennifer Cody Epstein a fait énormément de recherches sur cette période de l'histoire. Elle s'est inspirée de plusieurs livres dont la biographie de Melita Maschmann qui raconte la montée de son fanatisme au service du nazisme et de sa trahison envers une amitié. L'histoire nous a démontré que plusieurs adolescents allemands se sont fait prendre par le mouvement collectif contre les juifs … Même si certains étaient ambivalents face à ce qui était fait à leurs ami(es) juifs, plusieurs entraient dans les rangs et entreprenaient des gestes révoltants.



Un roman nécessaire qui fait énormément réfléchir …

Qu’aurions-nous fait ?

C'est un très beau livre qui relate le destin de deux familles allemandes, l'une juive l'autre non, pendant la seconde guerre et jusqu'aux années 80.



A l'origine deux jeunes filles allemandes très amies: Renate et Ilse. Ilse dans un premier temps séduite par le nazisme va essayer d'entraîner sa jeune amie Renate dans les BDM Bund Deutscher Mädel, l'équivalent féminin des HitlerJugend.



Renate sera rejetée de cet organisme en raison de son ascendance. Les relations entre Ilse et Renate seront très compliquées pendant la guerre. Ilse va basculer dans le camp du mal, tout en gardant un lien affectif avec son amie juive.



Bien plus tard les chemins de Renate et Ilse vont se croiser à nouveau à New York cette fois, mais dans des circonstances inattendues. La fille d'Ilse, Ava et sa petite-fille Sophie vont intervenir, à la recherche de leurs racines.



C'est un très beau livre avec des personnages très attachants. Certes le personnage d'Ilse a un côté sombre et inquiétant mais cela ne bascule jamais dans la caricature. Ce qui était intéressant aussi c'est la peinture de l'Allemagne de l'après-guerre qui fait "l'impasse" sur ce qui s'est passé, notamment à travers le langage tenu aux enfants et les manuels d'histoire très édulcorés.



Un livre intéressant et qui donne un beau regard sur les femmes de cette époque.

Les premières lueurs de la deuxième guerre mondiale. 1933. Deux jeunes filles, Reinate et Ilse, sont meilleures amies. Pour la vie. Mais la montée du nazisme éprouvera leur amitié. Toutes deux sont attirées par les Jeunesses Hitlériennes. Mais Reinate ne peut en faire partie ; elle est reconnue comme Juive. Isle s’engage, et assimile de plus en plus l’idéologie d’Hitler. Si bien que ses choix deviennent confus, diaboliques. Elle trahie. Et le regrettera amèrement. Toute sa vie, elle essaiera de réparer les tords. Nous suivons donc leurs deux histoires de vie ; les chapitres s’alternant. Et nous suivons également, en parallèle, l’histoire de la fille de Ilse. Ces chapitres m’ont moins intéressés que les autres. Mais rien pour gâcher mon impression. J’ai adoré cette lecture, que j’ai trouvé juste, touchante, émouvante. Une excellente lecture.

ALERTE COUP DE COEUR



Décidément, ces derniers temps, j'ai pris un abonnement avec les romans se déroulant durant la deuxième guerre mondiale. Après La Carte postale d'Anne Berest que j'ai beaucoup aimé, je me suis lancé dans celui-ci qui, même s'il parle beaucoup du sort des Juifs, évoque aussi surtout la montée du nazisme en Allemagne.

Et? J'ai adoré, il s'agit ici de mon premier coup de cœur de l'année.



Ilse et Renate sont deux adolescentes allemandes amies « à la vie, à la mort », dans l'Allemagne des années 30. Ilse va rapidement adhérer aux idées de pureté raciale et rentrera dans la section féminine des Jeunesses Hitleriennes, poussant Renate à faire de même. Or, cette dernière ne correspond pas vraiment aux critères et se verra donc refuser son adhésion, ce qui éloignera les deux jeunes filles.



En 1989, Ava, la fille d'Ilse, reçoit des lettres suite au décès de sa mère. Elle, qui n'a jamais reçu beaucoup d'affection de sa part, et qui avait fini par la rayer de sa vie, va peu à peu remonter le fil conducteur des événements et enfin, peut-être, la comprendre.



C'est simple, j'ai absolument tout aimé dans ce roman.

La plume que j'ai trouvé limpide et agréable.

La narration, extrêmement habile et intelligente.

Les personnages auxquels on s'attache, ou pas, que l'on comprend, ou pas, qui ont en tout cas une trajectoire intéressante et complexe.

La reconstitution historique de l'époque, minutieuse et documentée sans pour autant donner une leçon d'histoire aux lecteurs.



Il y a de la densité, de la profondeur dans ce roman. J'ai eu mal au ventre à plusieurs reprises, en empathie avec les personnages. D'ailleurs, concernant ces derniers, ce qui est fort est que je me suis finalement attaché au personnage d'Ilse, qui a l'une des trajectoires les plus intéressantes, alors qu'elle m'avait très vite agacée au démarrage.



Je sais que c'est un coup de cœur car je n'avais pas envie de lâcher ce livre et, aussi, parce que les larmes me sont monté aux yeux lorsque j'ai tourné la dernière page. J'étais KO.



En résumé, plus qu'un énième ouvrage sur la deuxième guerre mondiale, ce livre à la trame romanesque marquée permet de se confronter à une palette des émotions très variée et de comprendre ce que nous héritons de nos parents, surtout lorsque ceux-ci sont incapables de transmettre et de parler de ce qu'ils ont vécu.



Lu en mars 2022

Ce n’est pas un hasard si autant de romans portant sur l’héritage trans-générationnel du nazisme sont publiés en ce moment

L’époque est sombre et il est plus que jamais nécessaire d’essayer de comprendre.

Le roman de Jennifer Cody Epstein est une vraie réussite. De plusieurs points de vue :

C’est un beau récit sur l’amitié,l’engagement, la littérature, porté par un vrai souffle épique. C’est aussi un grand roman historique tournant autour de 3 personnages ( Ilse,Renate,Ava) et s’étirant en aller-retour de 1933 à 1989. L’évocation de la «Nuit de Cristal » nous met en apnée, coincés dans un tramway, tandis que les ogres se déchaînent tout autour et que Berlin brûle ses synagogues.

C’est aussi un roman, et c’est là où il m’a peut-être le plus convaincu , sur la banalité du mal. On a dit et écrit tellement de choses après Hannah Arendt et le propos de l’autrice ne se situe pas à ce niveau là. C’est sans doute là toute sa force, nous faire saisir la Chose du côté de l’intime, du privé. Modestement mais inexorablement. On ne devient pas nazi du jour au lendemain.

Je crois que le tour de force de Jennifer Cody Epstein c’est de montrer comment rivalisent, à l’intérieur du personnage d’Ilse, les idéaux d’amitié, d’amour et de patriotisme. Comment ils s’élaborent et se conflictualisent. D’où naissent les monstres ordinaires...

Alors bien sûr il y a le secret de la filiation d’Ava , vous aurez très vite votre petite idée...

Très chouette livre, vraiment.

Merci aux amis de Babelio de m’en avoir suggéré la lecture.

Le poids de l'Histoire sur les hommes est au centre de ce récit bouleversant.



Deux adolescentes, Renate et Ilse, sont amies, à un degré tel qu'elles se sentent soeurs. C'est une complicité absolue.

Dans le Berlin du début des années trente, cette amitié n'a rien d'exceptionnel...du moins jusqu'en 1933.

1933, l'année où débute la catastrophe qui s'achève en 1945...



Renate et Ilse ignorent dans un premier temps le vent mauvais qui s'abat sur l'Allemagne.

Puis, au fil des mois, Ilse est attirée par l'idéologie nazie. Peu à peu elle s'éloigne de Renata en lui faisant bien sentir sa demi judaïté (sa mère étant catholique et son père juif). Ilse la traite en parasite, en ennemie de la nouvelle Allemagne.



Le grand mérite de ce livre est de nous offrir une description des plus précise de l'enfer quotidien qu'est devenue l'existence des Juifs allemands.

Les adultes eux-mêmes ne comprenant pas le sort qui leur est imposé, il est facile d'imaginer l'absolu désarroi des enfants et des adolescents.



Renate devenue une pestiférée est victimes de discriminations s'alourdissant de jour en jour Et ce, notamment au sein de son lycée où elle est une bonne élève : lycéens juifs placés d'autorité au fond de la classe, devoirs même excellents notés proche de zéro sans que l'élève puisse dire un mot, exclusion des activités scolaires telles que sorties de classe...jusqu'au renvoi définitif.



D'une manière générale, et de jour en jour au fil des mois, les interdictions appliquées aux Juifs touchent tous les domaines : interdiction de posséder un animal domestique, un poste de radio, interdiction de se rendre chez un opticien non juif et interdiction aux opticiens juifs de pratiquer, etc...Ces réglementations de leur vie quotidienne aboutiront finalement à l'interdiction pour eux de vivre...

Quand il y a une possibilité de quitter l'Allemagne, c'est sous des conditions draconiennes et en laissant tous ses biens.



A travers le personnage d'Ilse, Jennifer Cody Epstein nous fait toucher du doigt l'accord quasi général du peuple allemand pour la politique raciale des autorités nazies.



Les ami(e)s de Renata se détournent d'elle ou l'insultent. Elle est devenue une pestiférée.



Il faut se rappeler que cette situation n'est pas arrivée brutalement : Adolf Hitler, dès 1924, avait décrit, annoncé sa politique dans son livre "Mein Kampf", diffusé à des millions d'exemplaires...

En votant massivement pour les nazis, les électeurs allemands ont choisi délibérément ce qui allait devenir une catastrophe.

Le tout avec la complicité de la veulerie et de l'inanité des démocraties, notamment française et britannique.

Personne ne voulant écouter les quelques esprits lucides qui prédisaient le drame. Bizarrement l'optimisme devant le gouffre a toujours été préféré au pessimisme réaliste...



L'auteur évoque, à travers une réflexion d'un des personnages du récit, cette réunion de juillet 1938, à Evian, où les démocraties réunies ont évoqué avec tristesse le sort des Juifs en Allemagne....tout en précisant que leurs frontières étaient fermées. Ce qui ne manqua pas d'amuser au plus haut point le gouvernement nazi.



Entre un électorat allemand fanatisé et l'indifférence des démocraties, le sort des Juifs était d'être abandonnés.



"Les Lueurs du Lendemain" est un livre puissant où, sans pathos, l'auteure nous montre, à travers un récit de fiction, les prémices de l'Holocauste. Et ce avec une fin des plus émouvantes.



Une lecture inoubliable qui justifie tout à fait la promotion de ce livre par Babelio.

Tout commence en 1933, à Berlin, à la rencontre de Renate et Ilse, deux adolescentes, liées par l'amitié, inséparable l'une de l'autre, prêtes aux 400 coups. Mais le tonnerre gronde au loin, l'Allemagne devient de plus en plus sombre, le nazisme monte...



Au fil des semaines, Ilse entre dans cette jeunesse hitlérienne où la propagande et l'endoctrinement des cerveaux des plus jeunes est très présente. Les tensions montent, les Juifs deviennent ennemis. Ilse incite sa meilleure amie Renate à se joindre aux rangs. Or, Renate a du sang juive dans les veines du côté de son père, elle est rejetée avec fermeté. Deux amies devenues ennemies.



En parallèle, 1989, New York. Ana, la fille d'IIse hérite à la mort de sa mère de lettres écrites et destinées à Renate. Les lettres ouvertes, Ava se plonge dans le passé, dans celui-ci d'une mère froide qui n'a jamais su l'aimer. Mais pourquoi tant de mystère ? Ava court après la vérité de sa mère, de sa vérité, de son identité..



"Les lueurs du lendemain" est un roman complètement historique, traité avec justesse et minutie. Les détails sont criants de vérités, certaines scènes sont justes sublimes, d'autres déchirantes et effrayantes.



Après un début de roman plutôt long à démarrer à mon gout et extrêmement de mots et phrases en allemand, je me suis totalement laissé aller dans l'histoire de ces deux adolescentes aux destins brisées par un seul homme : Hitler !



Roman puisant, fort, déchirant, qui montre les conséquences des choix faits durant cette période. La plume de l'auteure nous porte, nous montre, nous démontre, nous questionne, avec ce petit quelque chose de très cinématographique.



Un roman coup de coeur, à la construction réfléchie, a un travail de recherche incroyable, à une histoire émouvante. Un roman qui vous donnera des émotions fortes, déchirantes où le pouvoir du pardon est immense !

Un très beau roman historique.

On oscille entre Allemagne à la fin des années 30 et New york dans les années 70.

J'ai été prise dans le recit des les premiers pages. On assiste à la montée  en puissance du nazisme en Allemagne, sans que les Allemands prennent la mesure de la catastrophe qui s'annonce. De même, ils disposent de peu de moyens finalement pour lutter contre la barbarie envers les juifs. A travers la vie de Renate et Ilse, on voit l'étau qui se resserre sur le peuple juifs et combien les restrictions deviennent de plus en plus dures et aberrantes.

On voit que la jeunesse allemande était endoctrinée des le plus jeune âge, et les ravage que cela cause. En effet, les choix et prises de positions des deux filles, conditionneront leur futur et auront un impact sur les générations suivantes.

La partie dans les années 70 m'a moins plu, c'est pour cela que le livre n'a pas été un coup de cœur. Ces parties sont plus brouillonnes, on se demande où va nous mener l'auteure. Il y a une forme de suspense concernant l'amitié de Renate et Ilse. A t'elle perduré ou quelle en a été l'issue ? De plus, on partage la quête d'Ava sur l'identité de son père et le passé de sa mère.

La psychologie des deux amies est très poussée, on connait leurs pensées les plus intimes, on  souffre et on rit avec elles.

Coup de cœur pour ce livre : l’histoire de ces deux jeunes filles est très émouvante, c’est tendu et fort. Un grand livre.

J’ai vécu un grand moment littéraire en compagnie de ce livre. Le destin de ces femmes pendant la montée du nazisme est bouleversant : Ilse et Renate sont si proches au début des années trente, à la fois différentes et complices. Ilse est attirée par les mouvements de la jeunesse du nouveau régime. Renate se fera refouler car sa pureté aryenne est entachée par des ancêtres lui dit-on. Tout s’écroule.

L’histoire ne fait que démarrer et l’auteure nous entraîne dans les pas de Renate et de ses parents qui tentent de survivre malgré la déferlante anti-juive. Ilse côtoie de plus en plus près le nouveau pouvoir. Se rencontreront-elles de nouveau ? Quel est leur destin ?

La voix d’Ava, la fille d’Ilse résonne régulièrement puisque nous la suivons également des décennies plus tard.

Ces trois femmes, au fort tempérament, nous font vibrer tout au long du récit : la tension monte crescendo, le mystère plane sur la vie d’Ava plus tard. Qui est son père ? Quelles sont ses origines ?

Haletant et bouleversant, c’est le premier ouvrage que je lis retraçant les heures sombres des mouvements des jeunesses hitleriennes : l’endoctrinement sans concession de ces jeunes adolescents.

Le thème du pardon est là sous-jacent tout au long du livre.

Un livre à ne pas manquer.
Lien : https://www.despagesetdesile..

Comment définiriez-vous votre meilleure amie ? Qui est-elle ? Et vous que feriez-vous pour elle ?

Ce roman complexe parle d'amitié, de l'amitié entre deux gamines : Isle Fischer, grande blonde à l'allure sportive, qui veut écrire et Renate Bauer, la belle brune aux longs cheveux bouclés,longiligne, qui rêve de voyages et lit tout ce qui lui tombe sous la main.

Le point de départ est une lettre (en plus d'une urne funéraire et d'un grand nombre de lettres non envoyées adressées à une femme), celle d'un notaire, suite au décès d'Isle et que reçoit Ava sa fille, qui n'a plus vu sa mère depuis sa dernière visite, dans Big Apple, en 1977.

Isle vivait en Allemagne et Ava à New-York. Ava avait vécu les bombardements alliés, avec ses grands-parents, alors qu'elle avait 6 ans et n'avait été récupéré en 1946, par sa mère, Isle, dans une institution religieuse, qu'après une longue séparation. Leurs relations étaient distantes : Isle mettait des interdictions partout sur le chemin d'Ava, refusait de lui dire le nom de son père. Ava prendra l'opportunité d'une bourse d'étude aux USA pour s'éloigner d'une femme qu'elle ne comprenait pas.

Qui était Isle ? Ava va le découvrir et lever le voile sur son histoire, car le contenu des lettres lui ouvre les portes fermées du souvenir.

Isle et Renate, deux jeunes filles allemandes en 1933, à Berlin, deux gamines qui ont le même parcours scolaire et fréquentent les mêmes lieux depuis des années, "best friend forever". Entre les deux, il y a Rudolph Gerhardt, un beau jeune homme, qui a intégré rapidement les jeunesses hitlériennes et l'impossibilité pour Renate d'intégrer l'équivalent féminin car son père, Otto Andreas Bauer a des origines hébraïques, même si il est de confession catholique. Renate est donc une sang mêlé. Nous sommes en 1935. Son amourette avec Rudolph tourne court immédiatement et les deux amies s'éloignent. Tandis que Renate et sa famille (dont Frantz, son frère aîné qui vient d'entrer à l'université, Lisbet sa mère, psychanalyste, Otto, son père,enseignant) deviennent des parias, Isle s'imprègne totalement de l'idéologie nazie comme ses parents, adhérents de la première heure. Elle est subjuguée par la mise en scène, par le pouvoir d'attraction d'Hitler et de sa propagande. Elle va aller loin, trop loin pour revenir en arrière, trop loin pour être pardonnée.

Pour Ava, c'est une amitié avec Ulrich Bergen, un jeune homme, fils de médecin, qui va l'accompagner en 1956, en RDA, à la recherche de son père, qu'elle ne connaît pas et dont elle vient d'apprendre le nom. Ce voyage scellera la fin de leur amitié.

Entre la nuit de cristal, "le magicien d'oz", "le triomphe de la volonté", "you're the cream in my cofee", "Alice aux pays des merveilles" et "de l'autre côté du miroir", Isle et Renate vont se perdre et se retrouver des années après en 1989.

C'est un beau texte, qui alterne les différentes époques, mettant en parallèle les vies d'Isle/Renate, celle d'Ava et Isle, celle d'Ava et sa fille, Sophie, qui ressemble à sa grand-mère, en pleine rébellion adolescente. C'est un livre qui parle de l'endoctrinement, de l'absence de dialogue, d'explications entre deux personnes qui partageaient tout et étaient plus fortes ainsi. On pense souvent qu'on se comporterait héroïquement en cas de guerre ou de tragédie : on découvre juste nos lâchetés, ce qu'on est capable de faire ou pas pour survivre. Qui sommes-nous derrière nos masques ?

Au gré du récit, Ilse et Renate apparaissent tout à tour comme deux amies, qui découvrent la vie, l’amour, les garçons, l’amitié et le monde qui les entoure, les encercle.



Car Ilse est une allemande « pure souche » et Renate aussi… mais elle est juive.



Petit à petit, Ilse apprécie ce régime et essaie de convier son amie. Car Renate est son amie… mais les lois interdisent aux juifs de se mêler à certaines activités.



La pression monte et les sentiments s’électrisent, Renate subit les affres nazies, Ilse se liquéfie dans le régime, se déchire d’intérieur mais s’enfonce dans le système.



Sous couvert de la vie des trois femmes, de leurs amis, parents et ennemis, Les Lueurs du Lendemain évoque le déchirement des âmes, des familles au sein d’un système totalitaire rondement mené…



Ce roman aborde aussi la filiation (celle d’Ava et de Renate, notamment), le poids des mensonges, des non-dits, les émois d’adolescente, l’amour et l’amitié.



Je n’ai rien appris sur le régime, sur les soubresauts, les petits arrangements entre ennemis, nauséabonds, mais l’émotion a été au rendez-vous vers la fin… fin à laquelle je m’attendais dès les premiers pages (j’ai vite découvert qui était le père d’Ava et pourquoi Ilse était si dure et rongée par les remords), mais cela n’a pas gâché ma lecture.



J’ai vu, aussi, en Ilse le pendant de Jan, mon personnage… dans un autre versant de la vie sous le Reich débutant…

La deuxième guerre mondiale et ses suites vu du côté allemand, qui montre l'emprise infernal où a été enfermée la jeunesse allemande, et qui les a conduit à participer au génocide des juives eux-mêmes pris dans un piège infernal renforcé par la bureaucratie.

Les personnages sont tous émouvants y compris dans leur horreur, et les conséquences après pour les enfants et les femmes sont également tragiques.

Le récit est prenant, horrifiant, mais passionnant.

A Berlin, dans les années 30, Ilse et Renate sont deux adolescentes inséparables et pourtant, leurs chemins vont diverger avec la montée du nazisme alors qu'Ilse intègre les Jeunesses Hitlériennes.

Quelque cinquante ans plus tard, Ava, mère célibataire a fini par mettre l'Atlantique entre elle et sa mère, tant l'incompréhension entre les deux femme est grande. Pourquoi sa mère, Ilse est-elle si mystérieuse, pourquoi ne répond elle à aucune question sur son père et pourquoi son comportement est-il si inexplicable parfois?

Un paquet de lettres écrites par Ilse à Renate, et jamais postées lèvera le voile sur ces questions et faire apparaitre une réalité déchirante.



J'ai été frappée par le réalisme qui se dégage du roman, les situations et les personnages sonnent juste.

J'ai eu l'impression de vivre la progression du nazisme et les événements terrifiants de la Nuit de cristal qui sont racontés sans aucun pathos, et c'est justement ce qui touche le plus.



Ce roman décrit aussi avec précision la transformation d'une jeunesse insouciante en un monstre de cruauté et de barbarie. Mais rien n'est manichéen, et souvent au fil de ma lecture, je me suis demandé qui l'emportait sur nos actions : la raison, l'instinct, le coeur? Comment une jeunesse poussée au bord du précipice peut-elle reculer?

Une lecture saisissante, comme beaucoup de récits sur la seconde guerre mondiale qui relate l'inexorable chute d'une famille juive, et le poids du secret sur plusieurs générations.

Ilse et Renate se sont jurées une amitié éternelle... elles partagent tout... Rires, secrets, sucreries et premiers émois... Une histoire de fillettes comme il en existe des millions... sauf que nous sommes à Berlin à la fin des années 30.

Ilse s'engage auprès de la section féminine équivalente aux jeunesses hitlériennes. Non pas qu'elle adhère vraiment à toutes ces idéologies au départ mais l'esprit de groupe, les avantages et l'uniforme la séduise. Elle convainct bien vite Renate de se joindre à elle. Mais le jour de l'inscription, l'administration lui annonce que Renate n'est pas de sang pur... elle est d'ascendance juive et ne le savait pas...

Nous suivons ces deux fillettes, qui deviennent jeune filles et leur trajectoire dans ce Berlin qui se transforme jour après jour...

En parallèle, nous suivrons Ada, la fille d'Ilse sur plusieurs décennie ...

Ce roman est un petit coup de cœur. Et même si j'avais deviné la fin, il ne reste pas moins que ces destins m'ont émus... Je lis beaucoup de roman sur cette période, mais peu sont axés sur la vision allemande des choses et encore moins sur une vision adolescente.

Je vous le recommande, ces destins de femmes sont bouleversants...

J’avais repéré cette parution lorsque Les escales ont présenté leur programme de parution 2021 et j’ai eu la chance d’avoir l’occasion de le lire via la Masse critique Babélio.



En plusieurs temporalités, l’auteure évoque la montée du nazisme et l’impact que celui-ci va avoir jusqu’à bien des années après sur une famille juive. Pourtant, Renate, jeune adolescente en 1933, ne savait même pas que sa famille avait des ascendances juives. Ca va alors être un coup de massue pour elle qui va la priver peu à peu de toutes ses libertés, bien avant même que la guerre ne vienne perturber la vie des allemands.



Finalement, ce roman n’était pas du tout ce que je m’attendais à lire mais il offre une page de l’Histoire qui est aussi intéressante à découvrir pourtant. Cette privation de libertés, ce rejet puissant des nazis, cette toute puissance aryenne, fait froid dans le dos. Et, pour les allemands, cela a marqué profondément le pays dès l’arrivée au pouvoir d’Hitler. Pour Renate et Ilse, adolescentes et amies, rien ne laissait présager qu’un jour leur amitié puisse se déliter. Mais c’est ici la force du récit de l’auteure, en lisant Les lueurs du lendemain, on perçoit à quel point tout le peuple était entrainé dans cette cohésion, de gré ou de force. L’endoctrinement est puissant ! Comment alors une jeune adolescente pourrait se battre contre cela, refuser l’étiquette juive qui va marquer son amie et lui rester fidèle ?



J’ai bien ressenti cette progression dans le récit, c’est poignant, révoltant et pourtant, je comprends. En lisant ce livre, il me semble évident que la plupart des allemands n’aient pas eu les armes pour refuser d’entrer dans le combat nazi mené par Hitler.



Comme je vous le disais le roman fait écho bien après dans la vie de nos personnages et notamment dans la destinée d’Ava, la fille d’Ilse. Une enfant qui va toute sa vie chercher à faire parler sa mère sur l’identité de son père. J’ai trouvé cette partie du roman plus brouillon, j’y ai moins adhéré. Sans doute parce qu’en fait je ne voyais pas le lien. Et c’est dommage parce que le lien est là et avec lui cette révélation finale si forte et touchante qui vient clore le roman. Une bien jolie fin dont j’ai regretté que l’auteure ne nous laisse pas transparaitre ce secret, ce mystère, bien avant dans le récit. J’aurais alors été plus intriguée et captivée.
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D'abord, la couverture du livre m'a attiré très fortement puis j'ai entamé le roman et j'ai été très vite happée par cette histoire bouleversante, sans pouvoir la lâcher jusqu'à la fin. Les émotions sont multiples et on passe de scènes agréables d'amitié sincère entre deux fillettes, Ilse et Renate (1933), à des situations d'une violence inouïe avec le développement du nazisme et la haine des juifs. Les descriptions sont si réalistes et justes qu'on a l'impression de voir la scène, là, devant nos yeux, c'est saisissant.

Parallèlement, on s'attache à l'histoire d'Ana (1989), fille de Ilse, qui subit les conséquences dévastatrices des choix faits pendant la 2nde Guerre Mondiale.

Quelle histoire ! A lire, à conseiller sans hésitation !