Nous vivons quelque chose de beaucoup plus profond qu’une crise politique, intellectuelle ou morale ; de plus profond qu’une crise de civilisation. Nous vivons ce que Péguy voyait naître et qu’il nommait une “décréation“. Dans l’évolution actuelle du monde, on aperçoit la domination à de mi-souterraine d’une haine atroce et générale, une haine de la nation, une haine de la famille, une haine du mariage, une haine de l’homme racheté, une haine de la nature créée…
Le bien commun, à chaque niveau naturel et surnaturel, depuis la famille jusqu'au royaume de Dieu, constitue le meilleur bien des personnes individuelles et la finalité de chacune ; à chaque niveau, le servir procure leur " épanouissement ". C'est ce que l'on appelle la primauté du bien commun. En philosophie, c'est l'élucidation décisive de Charles De Koninck sur " la primauté du bien commun contre les personnalistes ". La loi naturelle, comme toute " loi ", est en vue d'un bien commun : le bien commun de l'ordre naturel.