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Critiques de Jean-Christophe Tixier (1345)
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Quand vient la vague

Un grand merci à Babelio et aux éditions Rageot...



Cela fait dix mois maintenant que Nina a disparu, le jour même de ses 17 ans. Presque sans affaires, laissant seulement une lettre pour Clément, son frère de 2 ans son cadet. Un frère pour qui la vie n'est désormais plus la même. S'est-elle suicidée ? Ou simplement enfuie ? Et pour quelles raisons ? L'enquête de police, intense les premiers jours, s'est finalement amenuisée, malgré les affiches placardées, la page Facebook et le tapage médiatique. L'ambiance à la maison est étouffante, sa maman voulant toujours garder un œil sur lui et son papa limitant ses déplacements professionnels. La tension est palpable d'autant que des mois plus tard, personne ne sait où est Nina et reste sans nouvelles. Un jour, en fin de journée, lorsque son meilleur ami, Noah, le seul avec qui il est encore question de sa sœur, lui demande ce que lui, personnellement, a fait pour la retrouver, l'adolescent ne peut répondre qu'un petit « rien ». À partir de cet instant, il va tout faire pour la retrouver. Et vite, avant que Nina n'ait atteint l'âge de 18 ans...



Quand vient la vague et qu'elle déferle méchamment, bouleversant tout sur son passage... De cette famille très unie et aimante en apparence, il ne reste que quelques éclaboussures. Un papa commercial en produits et vêtements pour surf, une maman bibliothécaire, une fille promue à un brillant avenir et un garçon doué pour le surf qui voudrait en faire son métier. En somme, une famille en équilibre qui va bientôt chavirer suite à la disparition de Nina. Écrit à quatre mains, ce roman, intelligemment construit, se révèle captivant d'autant que les auteurs alternent passé et présent. Un passé où l'on comprend peu à peu les raisons de la fuite de Nina. Un présent, 10 mois plus tard, où l'on suit les recherches de Clément pour retrouver sa sœur. Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier traitent intelligemment de notions telles que le mensonge, les non-dits, la culpabilité, l'homosexualité, le pardon, les relations humaines ou familiales, l'amitié... Habité par des personnages très attachants, que ce soit Nina qui prend conscience du monde qui l'entoure ou de Clément qui grandit au fil de sa recherche. Un roman captivant, une écriture agréable et sensible, et une fin bouleversante...
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Dix minutes à perdre

Le père de Timothée a perdu son emploi. Sa famille est contrainte de quitter la région parisienne pour rejoindre la campagne, bien loin des amis de Tim et de ses habitudes.



C'est sûr, il va s'ennuyer. Pas de parc de skate, juste une équipe locale de rugby, et la connexion internet qui se met souvent en vacances.

Mais c'est sans compter sur la maison où ils viennent d'emménager, elle recèle bien des secrets. Vieille, on l'entend respirer, alors que dehors la nuit est complète et muette. Et oui, pas de publicités à l'extérieur qui clignotent, pas de pétarades de scooters pour briser le silence. C'est l'angoisse.



Ah oui, il faut ajouter que les parents de Tim ont du s'absenter pendant deux jours, le laissant seul dans cette grande maison qui craque. Comment passer le temps ? C'est simple, il a bien dix minutes à perdre dans ce désert d'ennui, alors, pourquoi ne pas détapisser les murs de sa chambre, dont les grosses fleurs lui font la grimace. C'est une idée de son père !



Et voilà, la chasse au trésor commence au premier coup de raclette, après avoir imbibé les murs d'eau et inondé le parquet...

Que se cache-t-il derrière ce beau papier peint rustique ?



Il ne sera pas le seul pour le découvrir. Léa, l'adolescente de la maison voisine, va lui donner un sérieux coup de main. Il faut dire qu'elle connaît un peu le passé des anciens propriétaires.



Finalement, la vie à la campagne peut être pleine des surprises.



Une enquête jeunesse facile à lire et sans aucun temps mort.
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Quand vient la vague

J'ai trouvé ce roman très intéressant, lu parce que j'ai reçu la suite en Masse critique, enfin, suite qui peut se lire seule, « En plein vol ».



Il s'adresse aux adolescents et jeunes adultes qui pourront y retrouver beaucoup d'eux-mêmes, mais l'essentiel reste le sujet de l'homophobie, parentale d'abord, avec des conséquences parfois dramatiques, et sociétale, avec toutes les dérives que l'on connaît, d'agressions et même pire.



Ce livre regorge de scènes à suspens, et de conseils avisés, et entraine à en savoir plus après chaque chapitre.



À la fin, l'Association "Le refuge" est citée pour son action auprès des jeunes en détresse qui subissent l'homophobie et autres discriminations.(Soutenir les jeunes LGBT en détresse) dont voici le lien :


Lien : https://www.le-refuge.org/as..
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Dix minutes à perdre

Les parents de Tim le laissent seul deux jours dans leur nouvelle maison avec pour consigne de détapisser sa chambre, ce qui ne l'enchante guère. Mais dès les premiers bouts de papier peint enlevés, un message apparait sur le mur. Tim, aidé par sa voisine Léa, se lance alors dans une chasse au trésor pour résoudre le mystère...

Un roman noir sympathique dont j'ai apprécié la lecture.

Tim est un jeune garçon isolé suite au déménagement de ses parents. Ce message trouvé sur les murs de sa chambre et la découverte de l'histoire passée de sa maison et de son dernier occupant, sont pour lui l'occasion de tromper son ennui et de vivre une vraie aventure, tout en résolvant une ancienne enquête.

Pour les lecteurs à partir de 10/11 ans.
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En plein vol

Je remercie BABELIO pour cette proposition de Masse Critique privilégiée et les éditions RAGEOT pour l'envoi de ce livre qui s'adresse plutôt aux adolescents et jeunes adultes.



Ce roman coécrit par Manon FARGETTON et Jean-Christophe TIXIER reprend l'histoire de certains lycéens et jeunes adultes déjà abordée dans « Quand vient la vague », et poursuit par d'autres péripéties, mais les thèmes principaux restent les discriminations et les secrets de famille.



Les oiseaux quittent le nid, avec sérénité ou avec violence, jamais sans remise en question ni quête de sens de leur vie. En plein vol ils subissent parfois des courants descendants, mais ils parviennent aussi à trouver le cap, même s'ils en changent en cours de route.



Nos jeunes oiseaux volent rarement en solitaires, ils forment plutôt de petits groupes qui se retrouvent sur les plages girondines, à surfer les belles vagues et refaire le monde, ou dans les villes, entre boîtes de nuit et squats où ils consomment quelques fois alcool et substances illicites. Parfois, une colombe blessée et prostituée contre son gré est échouée là, son destin entre les griffes de vautours avides d'argent. Son sort est pourtant trop fréquent.



Certains retournent de temps en temps au nid, pour des retrouvailles émues ou tendues, les prises de bec ne sont pas rares.



Les amours de nos tourtereaux ne sont pas toujours calmes ni classiques, mais les thèmes de la sexualité sont abordés avec finesse et sensibilité, et la pathologie de l'endométriose, qui touche bon nombre de jeunes filles est largement envisagée. L'homosexualité, comme dans le tome précédent, est traitée avec respect, et l'on retrouve citée l'association le Refuge, qui existe réellement, qui combat l'homophobie et la transphobie, et promeut l'éducation à la sexualité pour tous, accueillant aussi des jeunes en difficulté.



Certains ados refusent définitivement le « système » et nichent dans des squats d'artistes, souvent poussés à la marginalité par un vécu familial traumatisant.

Mais qu'en est-il des jeunes qui font ce choix sans cause apparente réelle et laissent les parents démunis et dans l'incompréhension, même s'ils finissent par accepter ce choix ? J'ouvre la voie pour un troisième tome !



Lien pour l'association le refuge

https://www.le-refuge.org/association


Lien : https://motsdiresanshaine.bl..
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La traversée

Sam, jeune africain, rêve d'un avenir meilleur en Europe. Aux mains de passeurs, il traverse à pieds différents pays puis est propulsé "capitaine" d'une embarcation de fortune. Mais le voyage est semé d'embûches et le bateau chavire, l'occasion pour Sam de se remémorer les rencontres, bonnes ou mauvaises, qui ont jalonné cette traversée...

Un roman ados qui met en lumière un fait d'actualité : l'arrivée de centaines de migrants qui cherchent à fuir les conditions de vie difficiles de leurs pays et les raisons qui amènent ces réfugiés à entreprendre, malgré les risques, ce périple au péril de leur vie.

Construit sous forme de flash back, le récit très émouvant offre une galerie de portraits de migrants avec leurs histoires personnelles, leurs espoirs, leurs désillusions parfois et les sacrifices qu'ils ont dû faire.

La fin, par contre, m'a plutôt déconcertée...

A partir de 12/13 ans.

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Guilty - L'affaire Diego Abrio

Roman jeunesse si l'on veut MAIS, encore une fois, hyper intéressant.

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Même si l'histoire est différente, sur le principe elle m'a rappelé Acide Sulfurique d'Amélie Notomb où, grâce à une émission de téléréalité, le public pouvait faire tuer des gens impunément. Je vous mets un extrait du résumé car c'est un des rares livres de l'auteure que j'ai adoré :

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« Concentration : la dernière-née des émissions télévisées. On enlève des gens, on recrute des kapos, on filme… Quand les organisateurs du jeu, pour stimuler encore l'audience, décident de faire voter le public pour désigner les prisonniers à abattre, un tollé médiatique s'élève mais personne ne s'abstient de voter »…

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L'auteure avait choisi un scénario puissant, choquant, marquant et qui faisait réfléchir, en mettant en parallèle d'un côté la violence de ces téléréalités et les dérives qu'elles pourraient avoir, et de l'autre les « éliminations » nazies.

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Acide sulfurique est sorti dans les années 2000, à l'époque où la téléréalité faisait rage et où elle était aussi encensée pour son côté star système et voyeurisme que critiquée notamment pour ses références aux anciens zoos humains.

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Ici, l'histoire est remise au goût des années 2020 avec des « applis » et les dérives des réseaux sociaux ! l'auteur surfe donc sur la double vague de la technologie actuelle mais aussi d'un sujet d'actualité : la « justice » populaire. On peut le rapprocher de divers actu de ces dernières années, comme la proposition de filmer les procès pour que tout le monde y ait accès, qui a finalement été encadré, ou encore la peine de mort qui, bien qu'abolie en France, n'est malgré tout jamais tapie bien loin.

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Dans le monde de ce roman, elle demeure abolie officiellement par l'Etat… Sauf « justice » populaire :

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« Loi sur le relâchement :

Toute personne ayant purgé les trois premières années de sa peine de prison est susceptible d'être désignée pour la procédure dite de justice populaire, pour être relâchée.

Le relâché restera coupable aux yeux de la justice et de la population. Il sera donc livré à lui-même et ne pourra réclamer aucun soutien ou aide d'une quelconque autorité de l'état.

Les personnes ou groupe de personnes qui porteront atteinte à la vie du relâché bénéficieront de l'impunité totale.

Toutefois, la séquestration, la torture ainsi que toute violence inutile demeurent interdites et pourront faire l'objet de poursuites. »

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L'application « Guilty » (« Coupable ») n'est ni plus ni moins qu'un réseau social. Elle permet de localiser une fois par jour le coupable, mais aussi de signaler ou il a été vu et de s'acharner sur son cas. La chasse à l'homme est lancée. Elle sera entrecoupée d'extrait de messages sur l'application - déferlement incroyable de haine et d'incitation au meurtre, de la part de famille de la victime ou même de gens qui ne le connaissent même pas - et d'interrogatoires de Diego avant sa condamnation, qui rendent la lecture plus ludique, réelle et captivante.

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Comme dans « le dernier jour d'un condamné » de Victor Hugo, on sait dès le départ que le héros est coupable et cela donne plus de poids à l'histoire car cela démontre que, même sur un coupable, le procédé est inhumain, la vengeance n'a jamais été la justice - alors a fortiori en cas d'erreur judiciaire. Et pour le coup autant le héros de Hugo m'avait paru chouiner tout du long, autant celui-ci, malgré sa faute que j'aurais du mal à excuser, m'a paru attachant tant il voulait assumer.

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Le thème de la justice populaire est chatouilleux car, comme la justice est rendue au nom du peuple, ce dernier aimerait bien parfois y prendre une part plus active : plus voyeuriste, mais aussi plus vengeresse. Lorsqu'on lit les messages, on perçoit que sous prétexte de protéger la société de ces criminels, la violence ressemble à un exutoire, un peu comme les jeux du cirque à Rome. Et pour cette raison que nous avons des institutions, afin de ne pas mélanger justice et vindicte populaire voire lynchage publique.

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L'histoire est bien écrite, fluide, prenante et intelligente pour les réflexions suscitées, et les arguments apportés. du fait qu'il s'agisse d'un roman jeunesse, il y a un bon équilibre, ni trop sombre, ni trop léger. On perçoit parfaitement le cheminement du public en mode : s'il a tué cette fille, les nôtres sont en danger, il faut éliminer les déviants pour être tranquilles. Mais alors, des gens à qui il n'a rien fait deviennent à leur tour des meurtriers… protégés par la loi : Où est la justice et la logique là-dedans ?

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Le tome paraît achever l'histoire de Diego mais une ouverture sur d'autres tomes clôt le roman, et j'ai très envie de les découvrir même si j'espère ne pas me lasser. La société va-t-elle se réveiller ? Des gens vont-ils l'aider ? Sera-t-il plus malin ou succombera-t-il ? Diego, pas tout à fait libre dans sa tête, derrière les barreau de sa fenêtre, déjà mort ; Peut-être... (le ver d'oreille c'est gratuit, ne me dites pas merci^^)
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Dix minutes à perdre

Depuis peu, Tim et sa famille ont quitté la région parisienne pour s'installer en campagne. Une idée qui n'enchante pas vraiment l'adolescent qui déplore le manque d'activités, le débit internet qui n'en fait qu'à sa tête et, pire encore, l'éloignement de ses deux amis, Mat et Félix. Justement, il est en ligne avec ce dernier et lui annonce que ses parents l'ont laissé seul pendant deux jours. Qu'il fallait quelqu'un pour ouvrir au plombier-chauffagiste qui va passer. Au téléphone avec sa mère qui s'inquiète de l'avoir laissé, il entend son père, derrière, qui lui crie que s'il n'a rien à faire, il peut commencer à détapisser sa chambre. Comme il n'a finalement rien à faire de spécial, armé d'une énergie nouvelle, il s'attelle donc à ses murs, certain qu'il faut bien plus que dix minutes pour en venir à bout de cette horrible tapisserie. Soudain, une mystérieuse inscription apparaît sur le plâtre nu : "Ceci est mon histoire"...



Voilà un petit roman policier qui plaira, sans nul doute, aux plus jeunes. Car, de cette énigmatique phrase retrouvée derrière un pan de la tapisserie de sa chambre, la curiosité de Tim va être mise en émoi. Lui qui pensait s'ennuyer à la campagne, sans internet et sans piste de skate ! Avec l'aide de sa charmante voisine, Léa, qui connaît un peu l'histoire de cette vieille maison, il va tenter de découvrir qui se cache derrière ces mots. Une énigme qui va entraîner les deux adolescents dans le passé. Jean-Christophe Tixier nous plonge en plein cœur d'une bien étrange affaire et permet aux jeunes lecteurs de parfaitement s'identifier aux deux héros. Bien écrit, plutôt bien amené, ce roman jeunesse faire la part belle aux secrets du passé et à l'imagination débordante des adolescents. Un suspense qui en captivera plus d'un !

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Les mal-aimés

Les critiques sur Babelio pour ce roman en instance de sortie sont unanimes, louant la qualité de l’ouvrage. Et bien… je ne vais pas rajouter des superlatifs à cet ouvrage.



Voilà un livre auquel je n’ai pas adhéré. Point.



Ce rejet pourrait être lié au sujet, grave et pesant. Les bagnes d’enfants au dix-neuvième siècle ce n’est particulièrement joisse, surtout dans un environnement rural, rude et difficile.



Pourtant, ce qui m’a plus rebuté, c’est la forme.

Le défilé des enfants quittant le bagne sous le regard lourd des habitants du voisinage ouvre le bal. Mais, les pages suivantes ne viennent pas vraiment relancer le sujet. Pour ré-entendre parler du bagne d’enfants, patientez… patientez beaucoup… ne quittez pas, une opératrice va prendre votre appel… Le sujet ne reviendra que vers la page 170, et pas avant…

Les courtes fiches historiques qui ouvrent chaque chapitre, et qui présentent avec la sécheresse abrupte des formulations administratives des destins terribles de ses mineurs « délinquants », paraissent du coup hors sujet pendant bien longtemps.



La présentation des personnages, de leur pauvre vie et de leurs espoirs secrets, s’étale de chapitre en chapitre sur prés d’un tiers de l’ouvrage, sans grand lien, en laissant toujours des non-dits. Long, long, long...



Et, plus que tout, l’omni-présence de paragraphes sans fin, s’étalant sur des dizaines de lignes, sans saut de paragraphe, sans construction apparente des idées. Avec une belle langue, je ne le nie pas, mais en croyant que les cheminements intérieurs, les pensées des acteurs, s’expriment mieux dans ces suites de phrases pas très ordonnées, qui remplissent le vide de la page blanche. En tant que simple lecteur (ou lecteur simplet, je ne sais trop), je suis oppressé par ces tirades qui commencent à un endroit, et ne finissent qu’une ou deux pages plus loin, sans respiration, et sans que l’action n’ait vraiment avancé. Entretemps, on aura rencontré moult fioritures, quelques belles formules. Oui, le style est là. Oh que c’est beau. Oh, que c’est lourd aussi, cette avalanche de signes pour torturer les cheminements intérieurs. J’étais parti pour détailler cette façon de faire dans une logorrhée aussi pesante que celle que je dénonce. Finalement, je renonce, j’ai pitié de vous pauvres lecteurs.



Pourtant, il y avait de largement de quoi intéresser le chaland dans l’intrigue de Jean-Christophe Tixier. D’ailleurs les cent dernières pages ont (enfin) un peu de rythme. Une progression bienvenue qui sauve l’ouvrage. Parce qu’enfin on parle du fond. De ce lien entre les pauvres paysans du pays et ces enfants lourdement condamnés pour des vétilles, maltraités, exploités, poussés à bout ou jetés en pâture à des pauvres agriculteurs croyant avoir trouvé là des esclaves à peu de frais.

Dommage tout cela.

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Quand vient la vague

Ah, ben…décidemment, mon aventure sur Netgalley m’offre bien des surprises. Et de bien bonnes. Celle-ci est l’une d’elles. Je vais juste vous raconter une petite histoire pour essayer de vous faire comprendre où je veux en venir.

La bibliothèque municipale de Noisy-Le-Sec est mon plus beau souvenir français. Elle évince même Mme La Tour Eiffel ! C’est la photo que vous pouvez voir sur mon profil. Regardez bien…Vous voyez la grande porte d’entrée ? En l’ouvrant, vous débouchez sur une cheminée majestueuse. À votre gauche, une grande fenêtre. Foncez sur la droite et là, vous trouverez l’enfilade de salles qui abritaient la…bibliothèque jeunesse. Ma première Terre-Promise. Mon Paradis sur terre. Comment a commencé mon équipée sur ce merveilleux « continent », je vous le raconterai un autre jour. Sachez seulement que mes parents m’y ont inscrite quand j’ai eu 9 ans, sur les conseils de ma maitresse de CE1/CE2 (qui était aussi la patronne de ma maman) parce qu’elle trouvait que la bibliothèque scolaire était bien pauvre pour moi (je ne me vante pas, hein !). Comme nous habitions à 500 mètres de la bibliothèque municipale, vous imaginez aisément où je passais mes mercredis et samedis après-midi. Le plus sagement et le plus silencieusement du monde, je parcourrais les étagères des romans, les boites à BD, les rayons de contes, en long, en large et en travers. Je passais au balcon, pour l’enregistrement des bouquins et je rentrais, en courant, à la maison, mon butin sous le bras pour lire tout mon saoul. De l’avoir tant fréquentée et d’y avoir emprunté tellement de livres, un jour la bibliothécaire m’a dit, en me regardant très sérieusement :

- Dis-moi, ma chérie, tu ne trouves pas que tu as déjà beaucoup lu, ici ?

J’ai rougis jusqu’à la racine de mes cheveux noirs. Je me voyais déjà bannie de mon Eden pour toujours…J’ai bafouillé un petit « oui, mais…j’aime beaucoup…. » qu’elle ne m’a pas laissé finir, parce qu’elle m’a dit, illico, le plus gentiment du monde :

- C’est que, tu vois, moi je trouve que tu dois bien t’ennuyer ici…Tu as presque tout lu ! On aime bien que tu viennes, mais, on trouve que tu mérites un cadeau, puisque tu aimes tant lire et que tu es tellement sage…

Les yeux écarquillés de stupeur, je l’ai entendue me dire, comme dans un rêve : tu ne veux pas passer á l’étage au-dessus… ?

C’ÉTAIT LA BIBLIOTHÈQUE DES GRANDS ! DES ADULTES ! On ne pouvait s’y inscrire qu’après 15 ans ! J’en avais douze ! J’avais évolué dans mes lectures au point d’avoir droit au NIRVANA !!!!

Retournons à mes surprises de chez Netgalley : avec ce « Quand vient la vague », j’ai eu deux surprises. La première : quand je l’ai sollicité aux Editions Rageot (que je remercie du fond du cœur), je ne m’étais pas aperçue qu’il s’agissait d’un roman jeunesse. C’est la quatrième de couverture que j’ai trouvée intéressante.

La deuxième : en commençant ma lecture, j’ai accroché à l’histoire. Ça ne traine pas, ça se lit très bien. C’est écrit à deux voix (et à quatre mains d’ailleurs !). Et, sachant donc, que c’est un roman jeunesse, les auteurs ont réussi à en faire un roman de « transition », dans son genre. C’est-à-dire que c’est avec des romans dans ce genre que j’ai délaissé les Bibliothéques « Rose », « Verte » et « Rouge et Or ». Après Oui-Oui, Fantomête, Caroline Quinn et Charles Perrault, j’ai lu des romans comme celui-là, avec déjà, une bonne intrigue, des personnages un tantinet fouillés, des sentiment dès lors bien creusés, des protagonistes avec qui je m’identifiais et de mon âge à l’époque, des ébauches très réussies d’envolées lyriques mais pas barbantes….Si ça avait été un roman adulte, on l’aurait peut-être truffé de scènes sanglantes, de coucheries alléchantes, de cris et de larmes…Des trucs de grands, quoi. Mais là, c’est plus doux mais tout aussi fort, c’est plus subtil, mais tout aussi captivant. Bref, tout pour que j’adore à treize ans…Tout pour qu’un de ces jours, je le traduise pour ma Princesse qui n’aura pas la chance de monter à l’étage des Grands à ma façon…Mais, elle y arrive d’une autre manière : hier, elle m’a fièrement annoncé qu’elle avait été sélectionnée pour participer à la visite d’étude des « Meilleurs Amis De La Bibliothèque Scolaire » de son collège. Elle va à Lisbonne, en avril, visiter la prestigieuse « Fondation Calouste Gulbenkian ». Cette récompense est attribuée annuellement aux élèves qui sont les plus assidus, les plus « lecteurs » de la bibliothèque scolaire. C’est la deuxième fois…en deux ans d’existence de ce petit cadeau….Je suis fière…Et là, je m’en vante, oui !

……Désolée, j’ai encore fait trop long……



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En plein vol

Une nouvelle année commence pour Romane à Paris. Inscrite en fac de sociologie à La Sorbonne, elle s'éloigne de ses parents et de son petit ami, Clément, qui âgé de deux ans de moins, est resté à Bordeaux pour finir le lycée. Dès le premier jour, elle croise Jules, qu'elle a rencontré l'année précédente lorsqu'elle était partie à la recherche de Nina. Jules qui, visiblement, a abandonné son projet de devenir architecte puisque le voilà lui aussi en socio. Rejeté par ses parents qui n'ont jamais accepté son homosexualité, le jeune garçon a vécu un temps dans la rue avant de trouver une colocation. Tous les deux, seuls, dans cette grande ville, leur rapprochement semble évident. Aussi se sont-ils mis ensemble lorsqu'un des professeurs leur a parlé de questionnaires qui serviront à des enquêtes de terrain. Pour Jules, le sujet semble tout trouvé : les gens qui vivent dans la rue...



"En plein vol" fait suite à "Quand vient la vague" mais peut tout à fait se lire indépendamment. Nina, qui avait fugué lorsqu'elle avait découvert la vérité sur sa famille, est retournée à Bordeaux, laissant Jules à Paris. Sa meilleure amie, Romane, partie à sa recherche avec Clément, son petit frère, a rejoint la capitale pour ses études. Nina dans leurs pensées, ce sont bien Romane et Jules les deux héros de cet opus. le sujet de leur enquête va les conduire auprès des sans-abris et les questionner sur ce que la société peut faire pour les aider. Un sujet qui ne va pas sans rappeler au jeune homme ses mois de galère dans la rue mais aussi les mains tendues. À travers eux, Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier abordent divers thèmes tels que l'homosexualité et les refuges qui aident ceux qui sont rejetés par leur famille, les sans-abris et le regard que l'on porte sur eux, la prostitution, la drogue, l'endométriose, le harcèlement, l'esclavage sexuel, la précarité, la liberté... Peut-être trop de sujets pour un roman destiné aux adolescents et qui ne fait que 280 pages. Par contre, les personnages, entiers, sensibles, hésitants quant à leur entrée dans la vie d'adulte, sont bien dépeints.

Une lecture agréable...
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Les mal-aimés

France, début 1900, un petit village rural.

Des habitants, perdus, perclus d souvenirs coupables, qui ne vivent que dans lattende d'un retour de bâton, humain ou divin.

Pourquoi tant d'inquiétude ?



Il y a plus de 20 ans, tous ont pris part, ont eu un rôle plus ou moins important dans l'organisation, la gestion, la surveillance d'un bagne pour mineurs. Tous ont abusé de differentes manières de ces enfants.

Une prison pour enfants. Un mouroir, soyons réalistes.

Depuis la fermeture des portes de cet enfer, il y a 20 ans, nos campagnards ne vivent que dans l'attente du retour des quelques survivants, de leurs vengeances.

Ce village est triste, invisible. Seuls les plus jeunes vivent sans ces souvenirs mais en subissant l'aigreur et la violence de leurs aînés.

Au fil des pages, nous comprenons qui, pourquoi et comment.

Je n'ai pas adhéré à ce livre ni à sa finalité.

Son style a été, pour moi, très difficile. Beauxoup trop de descriptions sales, dégoûtantes, trop de glaires, de pus, de saletés. Tout pour nous faire comprendre que ces humains ne sont que des déchets.



Le résumé m'avait pourtant tapé dans l'œil.

Seuls les extraits des registres d'écrou d'une maison d'éducation surveillée (comprendre bagne) situés à chaque début de chapitre m'ont émue et peinée.



Je ne vais pas me mentir, j'ai fini cette lecture sans être d'humeur à lire, ceci explique cela.
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Dix minutes à perdre

Timothée emménage dans sa nouvelle maison, dans un quartier paumé et dont il ne connait personne.



Ses parents doivent le laisser seul pendant deux jours.

Avant de partir, son père lui dit : « Si tu as dix minutes à perdre, détapisse les murs de ta chambre ».



Dix minutes à perdre, Timothée en est déjà à 1 heure et demie, et il n'est pas près d'avoir fini.

C'est alors qu'un étrange message laissé sous le papier peint apparaît :

« Ceci est mon histoire »



Timothée décide d'aller voir la voisine, Léa qui à son âge. Elle lui dévoile qu'il y a eu un meurtre dans sa maison.



Timothée enquête et trouve sur Internet que celui qui est mort dans sa maison a braqué une banque, a volé 12 lingots d'or, est allé en prison et a été retrouvé mort deux semaines après sa liberté.

Justement, sur le mur de Timothée est apparu un nouveau message : « Il y a 12 lingots »



Lui et Léa se retrouvent dans un vrai film policier. Cela va même être dangereux…



J'ai adoré ce livre. Je n'ai qu'un seul conseil à vous donner : Lisez-le !

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Les mal-aimés

Sur ce plateau perdu des Cévennes, ils sont une poignée, en ce tout début de 20e siècle, à s'échiner jour après jour, jusqu'à l'usure, contre la terre et le climat, pour une maigre et bien incertaine subsistance. Cela fait dix-sept ans que le bagne pour enfants qui domine le bourg a fermé, après une enquête sanitaire. Autant de revenus perdus, car bon nombre des paysans, hommes ou femmes, y prêtaient main forte, comme lingère, cantinière ou gardiens. L'austère bâtiment abandonné n'en finit plus de projeter l'ombre du passé sur le village : lorsque le malheur commence à frapper et que se mettent à s'enchaîner les catastrophes, la peur ne tarde pas à échauffer les esprits et à faire resurgir les mauvaises consciences et les souvenirs.





Chaque chapitre s'ouvre sur un extrait des registres d'écrou de la maison d'éducation surveillée de Vailhauquès, dans l'Hérault : sinistre égrenage des entrées et des sorties, ces dernières toutes en direction du cimetière qui hante tant les villageois. C'est quasiment le seul mais lancinant élément descriptif de cette prison : le reste nous parvient au travers de la mémoire des hommes qui y travaillèrent et se firent complices des atrocités commises.





A vrai dire, ce n'est pas tant le remords qui semble torturer cette communauté où chacun a contribué à sa manière au sort des petits détenus : y compris l'instituteur qui fit office de pourvoyeur ; le curé, convaincu de l'irrécupérable perversion de ces enfants, pour la plupart illégitimes ou abandonnés ; et même le médecin de passage, diligenté pour enquête sur dénonciation, et qui n'a rien signalé dans son rapport. Ce sont plutôt les superstitions et la crainte du châtiment divin, plus précisément l'effroi de devoir rendre compte au Diable, qui, pour sûr, a maintenant jeté son dévolu sur ce bout de terre, preuves en sont les mauvaises récoltes, la maladie des bêtes et les accidents mortels. le spectre de la sorcellerie n'est guère loin. Et les hantises de ce genre ne font qu'engendrer de nouvelles violences.





Finalement, les conditions du bagne, aussi choquantes soient-elles, n'étaient, en quelque sorte, que le reflet de celles de l'extérieur : était-elle vraiment plus enviable la vie de ces petits commis de ferme, exploités et battus, à peine nourris, moins bien traités que les animaux dont ils s'occupaient ? C'est tout un ordre social qui a engendré le bagne, comme le résument les propos et les attitudes du curé de ce récit.





La force de ce roman noir et éprouvant est de faire toucher du doigt les conditions sociales et les mécanismes humains qui permirent l'existence des bagnes : tout en sortant de l'oubli le sort dramatique de tous ces enfants rejetés au ban de la société, il plonge le lecteur au fond du désespoir et de la misère, dans les méandres de l'âme humaine dont il explore avec justesse les dilemmes et les lâchetés.





Petit billet sur l'histoire des bagnes pour enfants en France sur mon blog, dans la rubrique le coin des curieux, en bas de ma chronique sur Les Mal-aimés :

https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/2019/05/tixier-jean-christophe-les-mal-aimes.html
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Quand vient la vague

« Disparaître. [...]

La définition annonce quatre sens : ne plus être visible, s'absenter, mourir, ne plus exister. »



Nina a disparu depuis près d'un an. Par choix, semble-t-il.

Qu'est-elle devenue ? Ses parents et Clément, son jeune frère de quinze ans, sont inconsolables. Deux mois avant le dix-huitième anniversaire de Nina, il devient urgent pour Clément de comprendre, de savoir, car les recherches seront bientôt mises en veille : « N'importe quel adulte, du jour au lendemain, a le droit de tout plaquer et de refaire sa vie ailleurs. Les proches de sa première vie ? La seule information que leur donneront les policiers si l'enquête aboutit, c'est que le disparu est vivant, mais ne souhaite pas rester en lien. »

Clément enquête, relit soigneusement la lettre que sa soeur lui a laissée (à lui, rien qu'à lui), retrace ses dernières semaines avant sa fugue, part à sa recherche. Il entre ainsi de plein fouet dans le monde des adultes - ses hypocrisies, ses mensonges, ses petits arrangements dans le dos des enfants/ados.



J'ai sans doute lu trop d'histoires de ce style à destination d'adultes pour être pleinement conquise par cet ouvrage, d'autant qu'il m'a semblé assez répétitif, puisqu'on suit alternativement les recherches de Nina et de son frère, à un an d'intervalle, qui aboutissent aux mêmes découvertes.

Je trouve néanmoins ce roman 'initiatique' très intéressant pour le public visé (à partir de 14 ans). Les adolescents pourront s'identifier aux protagonistes de leur âge, s'interroger avec eux sur le sens du couple et de la famille, s'indigner des indélicatesses des adultes et des injustices de notre société...

Comme l'excellent 'Dans le désordre' de Marion Brunet, cette lecture peut être un bon tremplin avant de découvrir 'Vernon Subutex' (V. Despentes), par exemple !



• Merci à Babelio et aux éditions Rageot.
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Les mal-aimés

Garder leur inavouable secret et continuer leur petite vie. C'est ce que pensent faire les habitants de ce petit village au fin fond des Cevennes quand en fait, ils ne font que creuser leurs tombes. Plus ils enfouissent et protègent leur secret, plus ils enterrent profondément leurs âmes jusqu'à atteindre l'enfer sur terre. Ils ne sont plus que des ombres qui ont poussé sur un terreau d'amertume et de culpabilité, laissant éclore la peur et la haine. Une terre qui a modelé des hommes taiseux au coeur sec et des femmes infertiles. Peu à peu l'humanité s'efface, dissoute dans une noirceur absolue au profit d'automatismes qui maintiennent une impression de normalité. Des mécanismes de survie dont les engrenages broient tout sur leur passage.



JC TIXIER fait prendre tout son sens au terme « maudit » et dénonce dans cette fiction basée sur des faits historiques les conditions de vie des enfants dans les maisons d'éducation surveillées. Un joli nom pour ce qui n'était en fait que des lieux de souffrance où étaient perpétrés des tortures physiques et psychologiques.



Il en ressort un roman à l'ambiance incroyablement sombre et malsaine. Tout est moite, dense, puant. La part sombre des personnages a depuis longtemps envahit tout leur être. Aucune honte, aucun remord, tout juste des regrets que les choses ne se soient pas passées comme prévues. Les traitements inhumains leur importent moins que le fait de devoir assumer les conséquences de leurs actes. Ils craignent une vengeance divine ou une quelconque malédiction là où ils devraient être hantés par leurs consciences. Il n'y a rien à sauver chez ces hommes et ces femmes.



Un récit glaçant qui amène le lecteur au bord de la nausée. Une noirceur impitoyable qui ne laisse jamais filtrer le moindre espoir . Étonnant quand on sait que l'auteur écrit principalement des albums jeunesse. Ce livre est un vrai tour de force dont le principal atout est sans doute cette plume poétique d'un douceur et d'une violence incroyables. Une lecture dont chaque court chapitre débute par un extrait des registres d'écrou de la maison d'éducation surveillée de Vailhauquès dans l'Hérault. de quoi immerger le lecteur dans une atmosphère de désespoir sur fond d'injustice. Seul bémol, j'ai regretté le manque de rythme. S'il renforce l'atmosphère pesante, il peut aussi lasser et amener le lecteur à décrocher.



Un livre qui secoue. A déconseiller aux petits coeurs trop sensibles.
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Quand vient la vague

Nina 17 ans est heureuse avec son père commercial dans des vêtements de surf, sa mère bibliothécaire et son jeune frère de 15 ans Clément surfeur. Jusqu'au jour où elle plaque tout. Nina quitte le domicile, jette ses clés dans l'égoût et n'a plus l'intention de revenir.

Qu'est ce qui pousse une jeune fille de 17 ans qui n'a aucun problème avec ses amis, le lycée à s'enfuir, à fuguer?

On le découvre au fur et à mesure par la voix de Nina et des flash back qui nous montrent le visage de la famille idéale se craqueler.

C'est aussi Clément qui se réveille enfin et décide de mener sa propre enquête quand son ami Noah lui fait remarquer qu'il n'a rien fait.



Des thèmes intéressants dans ce roman mais peut être trop d'un coup. Même s'il est important en littérature de jeunesse d'aborder la thématique de l'homosexualité et celle de l'homophobie, j'ai trouvé que ça alourdissait le roman . J'ai eu une sensation de fourre tout et de trop plein.

Je n'ai pas réussi non plus à accrocher avec les personnages de Nina et de Clément.

Je n'ai pas aimé la fin non plus vraiment trop ouverte.

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Quand vient la vague

Un roman à quatre mains qui submerge le lecteur d’émotions variées.



Difficile de proposer un résumé précis sans dévoiler des éléments de l’intrigue qu’il serait fort dommage de dévoiler justement car tout repose sur les recherches, les découvertes pas à pas et les surprises.

Nina a disparu a 17 ans. Après 10 mois d’enquête de police qui ne donne rien, son frère décide de la chercher lui-même.



Quatre mains, deux voix pour ce roman où chaque chapitre alterne entre le frère (récit à la troisième personne) et la sœur (récit à la première personne). Cela dit, en refermant le livre j’ai vraiment l’impression d’avoir lu un roman d’une seule voix tant l’écriture des auteurs se rejoint et s’harmonise parfaitement.

C’est un roman coup de poing : le lecteur « s’en prend plein la tête » comme ses personnages principaux, et va d’émotions en émotions. On se pose tout un tas de questions, on analyse, on découvre en même temps qu’eux, on essaie de comprendre, on se révolte parfois devant certaines situations, certains choix. On n’est pas d’accord, on approuve d’autres choix.

J’ai aimé la façon dont les auteurs déroulent l’histoire sans jamais porter de jugement, laissant libre le lecteur de se faire sa propre opinion sur différents sujets sérieux. Quelques pistes de réflexions sont proposées, cela permet de penser à tout cela avec du recul. On a devant les yeux des leçons de vie, des expériences. Les personnages sont plein d’humanité, leurs actions tout à fait crédibles.

L’intrigue est implantée à Lacanau et Bordeaux. J’ai apprécié les descriptions de la plage et de la pratique du surf. De même que les descriptions de Street art apportent une touche particulière au récit.



Au final, je suis presque déçue de l’avoir lu si vite car l’ambiance y est agréable : je serai bien restée encore quelques heures au milieu de ces pages fort bien écrites !

Un bravo aux auteurs pour ce roman réussi !



Merci à Babelio et aux éditions Rageot pour l’envoi de ce livre lors d’une Masse Critique privilégiée.

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La traversée

«Que nous arrivera-t-il une fois que tout cela sera terminé?»

A cette question qui l'obsédait, il n'avait pas de réponse. Et encore moins d'idée sur ce qui se cachait derrière le mot "terminé". p. 12



Sam est un jeune africain qui fuit la misère et espère en un avenir meilleur quelque part en Europe. Il se retrouve en pleine Méditerranée à bord d'un bateau prêt à se désagréger sous l'assaut des vagues. Quand la tempête éclate, les souvenirs remontent à la surface. Il a payé une forte somme pour passer en clandestinité jusqu'en Lybie mais une fois à Tripoli, il est resté longtemps livré à lui-même. Les passeurs n'ont pas tenu parole.

Que lui reste-t-il maintenant au milieu des flots? Quel avenir l'attend? Peut-il encore s'en sortir?



Un roman bref mais poignant, dense en émotions diverses. Le lecteur est amené à s'interroger sur le destin de ces migrants qui acceptent d'avoir la mort comme compagne de voyage plutôt que de subir encore leur quotidien. Au fil des rencontres que fait Sam, on croise divers destins. Parfois l'humanité a fui ces hommes et ces femmes qui ne cherchent plus qu'à survivre s'en trop y croire, désabusés par tant de difficultés.

La fin énigmatique laisse la part belle à l'espoir ou au tragique, selon. Une chose est certaine: même s'ils atteignent les côtes européennes, les difficultés ne disparaîtront pas aussitôt et ils vivront traqués en tant que clandestins.

Un récit qui résonne en nous et nous confronte à des pages d'actualité hélas si fréquentes.

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Lancer l'alerte

Un sujet peu traité : ces personnes qui prennent des risques pour dénoncer des faits mettant en danger la population, ou contraire à leur éthique, au risque d'être mis au ban de la société, voire pire. C'est le thème de "Lancer l'alerte", un roman classé "ado", qui s'adresse aux jeunes à partir de 13 ans environ, écrit par un auteur de talent que j'apprécie beaucoup. Les ingrédients sont réunis pour une belle et saine lecture.

L'histoire est assez simple : Nathalie, la mère de César a choisi de dénoncer par une vidéo les agissements très contestables de la société qui l'emploie, et qu'elle ne supporte plus de devoir accomplir. En effet, c'est elle qui au volant de son camion doit déverser régulièrement des produits toxiques pour l'environnement en pleine nature. Elle a eu bien raison, penserez-vous, il faut mettre fin à ce genre de pratiques !

Oui mais : en dehors du fait qu'elle y joue son emploi, elle met aussi en péril ceux de la plupart des gens du coin, puisque la SEGIKA est une des seules entreprises ici...

Oui mais encore : son fils César va également souffrir de la situation, car non seulement il est stigmatisé par la plupart de ses camarades, et même agressé par l'un d'eux, mais il est également le petit ami de Lou-Ann, fille de l'un des directeurs de l'usine.

Pas si simple, en fait, et Nathalie et César vont vite être débordés par la situation, entre militants écologistes qui, sous prétexte de les soutenir vont plutôt les envahir, et la vindicte des employés de la SEGIKA craignant pour leur travail. Il va falloir faire des choix...

Le sujet est traité de façon très abordable, et les cas de conscience clairement expliqués, les personnages sont présentés avec leurs doutes et leurs nuances, il n'y a pas de dérive manichéenne du type : les dirigeants de l'usine sont des ordures de pollueurs et les les défenseurs de l'environnement sont des Bisounours. C'est un des aspects qui m'a plu dans ce roman, les arguments des uns et des autres sont défendables, même si la haine n'est jamais la solution. J'aurais aimé par contre que certains aspects soient plus approfondis, par exemple les dégâts causés sur la faune et la flore par le déversement de produits toxiques, ou les aspects juridiques liés aux lancement d'alerte (un thème très actuel, avec des lignes qui sont en train de bouger). Le public visé aurait été plus large avec quelques développements. La conclusion aussi aurait mérité d'être plus développée, j'ai eu un sentiment de "bâclé".

Cependant je recommande très largement ce roman bien écrit et accessible à tous les collégiens à partir de la 4ème et plus.





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