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Citation de Jcequejelis


Je me souvins d'une rumeur qui avait cours deux ou trois jours auparavant, selon laquelle le gouvernement avait voulu ordonner la mobilisation générale, devant la menace allemande, et en avait été empêché, par les mises en garde des représentants de la France et de l'Angleterre. Il ne fallait pas « provoquer » Hitler. A cette époque, l'Europe croyait encore à l'apaisement et à la réconciliation. L'autorisation de mobiliser « secrètement » fut finalement accordée à contrecœur au gouvernement polonais, au vu des préparatifs, d'attaque effectués presque ouvertement par les Allemands (4)

[p. 36]

Note : (4) Par ses fonctions au ministère polonais des Affaire étrangères, c'est aux meilleures sources et non à de simples « rumeurs » que l'auteur puisait alors son information sur les pressions exercées sur Varsovie, plus particulièrement par l'ambassadeur de France Léon Noël, pour que soit rapporté cet ordre secret de mobilisation du 23 août 1939. Il concernait l'aviation, la défense aérienne et ordonnait la mise en alerte de combat, dans six circonscriptions, de 18 divisions, 7 brigades de cavalerie et 2 divisions et demie de réserve. La signature, le 25 août, du traité d'assistance mutuelle par lequel Londres renforçait sa garantie à la Pologne fit avorter – on le sait aujourd'hui – les manœuvres du ministre Georges Bonnet pour « annuler » le traité de 1921 liant la France à la Pologne. Cependant, Paris et Londres, cherchèrent encore à « sauver la paix à tout prix » par des solutions successives proposées à une négociation directe entre Berlin et Varsovie sur Dantzig et son « corridor ». Le 29 août, dans l'après-midi, informé que la Pologne se voyait contrainte d'ordonner la mobilisation générale, l'ambassadeur Léon Noël, en accord avec son collègue britannique, demanda aussitôt que la décision fût retardée « d'un temps suffisant pour ne pas faire ainsi le jeu de la politique hitlérienne » et que le mot « mobilisation » fût évité : il s'acharna à obtenir gain de cause après du ministre des Affaires étrangères Jozef Beck. La Pologne perdit ainsi vingt-quatre heures. Le 30 août, le président Moscicki déclara officiellement la mobilisation générale. On s'étonne donc de lire, dans la somme du grand Jean-Baptiste Duroselle, La Politique étrangère de la France. L'abîme 1939-1945 (Paris Seuil, 1990, p. 25) au paragraphe « Peu-on sauver la Pologne ? » cette assertion : « Par suite des illusions du colonel Jozef Beck, la mobilisation générale n'avait commencé que le 30 août. De formidables bombardements la désorganisèrent complètement ».

12 - [Points n° P2543, p. 500]
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