Je m'incline souvent
devant la figure unique
d'un jeu de feuilles et de branches
la maigre cicatrice de l'écorce
le nœud dans le bois dur
l'arbre n'échappe pas à sa souffrance
il n'est rien d'autre que lui-même
avec la longue respiration des saisons
il regarde par les yeux du vent
de ses racines
et de l'anneau des années
il ignore tout
et je m'incline encore
pour écouter son voyage immobile