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Citation de Cricri124


De l’autre côté de la rue, je l’aperçus devant la vitrine d’un joaillier. Je m’arrêtai. Je regardai son dos, sa nuque et ses mollets qui dépassaient de bottes rouge vif, et au même instant, je me demandai pourquoi je m’arrêtais et je la regardais. On aurait dit que tout, dans la rue, s’était estompé ou déformé, comme sur certaines photos, et que seule cette fille, au centre, avait gardé des contours nets.
Pourtant, vue de dos, sa beauté n'avait rien d'extraordinaire : les cheveux étaient relevés avec une négligence pleine de charme, mais l'échine était un peu trop longue, les hanches trop étroites, et les jambes un peu moins rectilignes que ne l'exigent les canons habituels du corps féminin. Mais ces imperfection allaient toutes dans le même sens, et ce sens, mystérieusement, était fait pour mes sens.
Tout corps humain est un ensemble de messages ; on s’accorde à le reconnaitre des yeux, de la bouche, ou des mains ; mais les pieds, la nuque, les mollets tiennent eux aussi un langage, et qui ignorent le mensonge. Enlevez la tête et les bras, il n’en reste pas moins un message idéal, qui a sa place au Louvre.
P28
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