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Critiques de Guillaume Chamanadjian (351)
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Capitale du Sud, tome 1 : Le sang de la cité

J'aime beaucoup le projet littéraire sous-jacent. Intitulé « La Tour de garde », c'est un cycle composé de deux trilogies : Une trilogie pour la capitale du Sud, que je viens donc de démarrer avec ce tome 1, et une pour celle du Nord, chacune écrite par deux auteurs, respectivement Guillaume Chamanadjian et Claire Duvivier. Une épopée écrite à quatre mains donc dans laquelle les univers sont communs au cycle mais où chaque auteur développe sa propre intrigue urbaine et maitrise son territoire y apportant son ton, ses couleurs, son ambiance. Dans laquelle aussi chaque auteur a son style d'écriture propre.



Comme l'expliquent les auteurs dans une interview qu'il est possible de retrouver sur la toile, « la Capitale du Sud, c'est Gemina. Une ville tentaculaire, inspirée par Sienne et la Florence de la Renaissance. Une cité chaotique aux ruelles protéiformes, divisée en quartiers régis par des ducs, qui s'affrontent sur le terrain politique pour la gloire, l'argent. Gemina, c'est aussi la ville de la poésie, de la gastronomie, du vin. Tandis que La Capitale du Nord c'est Dehaven. Une ville inspirée par l'Amsterdam du Siècle d'or : une cité traversée par des canaux, prospère économiquement, même si sa richesse repose sur l'exploitation de ses colonies. À Dehaven, la science et la raison tiennent une place prépondérante, jusque dans l'agencement des rues et des quartiers ».

Et bien entendu il y a des passerelles entre les deux capitales, entre les deux trilogies, nous voyons dès ce 1er tome par exemple des personnages qui voyagent d'une ville à l'autre, et les menaces qui planent au-dessus des deux villes sont éminemment liées. On pressent dès la lecture de ce premier tome que les capitales vont s'influencer respectivement, chacune gardant cependant sa culture, sa façon de vivre, ses us et ses coutumes et ses mythes fondateurs.



Il ne s'agit nullement de science-fiction, on le comprend du fait de la sensation immédiate de saut dans le passé que le lecteur ressent dès les premières pages, dès le prologue, du fait aussi de l'absence de toute technologie futuriste, mais c'est un livre de pur fantasy dans le sens où notre héros est confronté à un phénomène fantastique inexpliqué : le passage d'un monde à l'autre. Hormis ce point, présent seulement à quelques moments particulièrement épiques, l'essentiel du livre fait la part belle au fonctionnement de la ville, à ses senteurs, ses bruits, ses secrets, sa lumière, ses passages sombres. La richesse du style, les nombreux personnages attachants et intéressants, l'art de la narration, les décors magnifiques, les enjeux subtils et passionnants, sans oublier l'omniprésence de délices culinaires qui maintient en éveil tous nos sens constituent bien le coeur de ce tome.



Le prologue de quelques pages nous happe immédiatement…Nous sommes plongés dans une guerre qui oppose le Duc Serviant au Duc d'Adelphes, la Maison de la Tortue à la Maison du dauphin, la soeur de Serviant ayant été capturée par Adelphes. Mais ce qui nous laisse bouche bée est la découverte faite par le Duc Serviant dans les souterrains de sa demeure : en voulant fuir l'ennemi par ces passages secrets, il découvre horrifié, deux enfants sales, immergés dans leurs déjections, un frère et une soeur aux yeux blancs à force d'être enfermés. Surnommés les Suceurs d'Os, Nox et Daphné, dont les liens familiaux avec Serviant vont se clarifier au cours de l'intrigue, vont devenir les protégés du Duc. Nox, devenu commis d'épicier, désormais adolescent, connait la ville comme sa poche et c'est lui qui va nous servir de guide pour déambuler dans tous les coins de cette ville portuaire, immense cité entourée d'une double muraille, composée de plusieurs clans dirigés par des Ducs ayant chacun un animal pour emblème.

Le principal problème, source de tensions politiques, voire de corruptions, est l'acheminement des marchandises entre le Port et les clans du Nord. Serviant a peut-être trouvé la solution en ayant le projet ambitieux de construire un canal, s'inspirant par là même des canaux de la Capitale du Nord. Ce canal est rejeté par certains clans car il remet en cause leur hégémonie, alors que d'autres y voient un moyen d'obtenir plus facilement les marchandises. Tensions que Serviant, très calculateur, pense pouvoir régler au moyen d'un mariage avec un des clans problématiques…Nox, qui connait bien la ville et les gens, sera missionné par Serviant pour tenter de comprendre les complots, pour convaincre les riverains, pour dénouer les tentatives d'assassinat. Missionné ou manipulé plutôt…





Je ne suis pas une grande adepte des romans de fantasy, j'aime en lire un de temps à autre seulement, et pourtant j'ai lu celui-ci d'une traite. J'ai tout simplement pris un plaisir fou à le lire et ne l'ai pas lâché de tout le week-end. J'imagine tout à fait que l'intrigue soit de facture classique pour ce genre de roman, un féru de littérature de fantasy ne sera pas étonné me semble-t-il par le scénario, mais la façon de plonger dans cette ville grâce à son ambiance terriblement sensorielle m'a littéralement enchantée. La narration de ce livre est très immersive.



Tout d'abord, le chant et la poésie sont omniprésents et constituent une porte d'entrée dans la Cité, une porte entre les deux mondes aussi, celle de la Cité et celle de l'autre monde où il n'y a rien, nommé Nihilo, découvert par hasard par Nox. Chant composé des bruits mêmes de la ville en vagues rythmiques. le poème sur la fondation de la Cité trouvé par Nox, en effet, reproduit d'une curieuse façon ce chant de la Cité, le chant de la ville et ses propres règles rythmiques et lui permettra de comprendre comment entrer dans ce monde inversé.



Les odeurs et les couleurs ensuite, mis en valeur par la chaleur qui s'abat sur Gemina, ne cessent de nous exploser à la figure à chaque détour de ruelles bondées de marchands ambulants et de crieurs de nouvelles, bondées d'une masse grouillante de vie. Vins et mets saturent l'air de leur odeur. Des vins boisés aux nuances subtiles de cerise noire, de sous-bois et de vanille. Epices, herbes aromatiques titillent les narines, mais aussi beignets à la violette et aux amandes, au miel et à l'écorce d'orange, orechies au lard blanc et au fromage de brebis, gâteaux à l'anis, cannelons à la fègue, cuisine du sud imprégnée d'huile d'olive, nous régalent de leurs saveurs lumineuses et roboratives.



« On dit des habitants de la Cité que le sang ne coule pas dans leurs veines, qu'il a été remplacé par le vin. Grands crus de l'Entre-deux-Murs pour les prestigieuses maisons, tout-venant pour le bas peuple. Et entre les deux une foultitude de nuances de rouge et de blanc. – Dis-moi ce que tu bois, je te dirai d'où tu viens et où tu vas – le dicton se vérifie depuis des siècles. Et bien évidemment, pour que l'âme de la Cité puisse parcourir les habitants comme autant de vaisseaux sanguins d'un tout plus vaste, il fallait bien inventer une gastronomie appropriée ».



Il m'est d'avis que Guillaume Chamanadjian est un passionné de jeu d'échec. Un jeu très proche, le jeu de la Tour de garde, est onmiprésent et présenté de façon passionnante dans ce premier tome. Chaque citoyen semble avoir sur lui ses propres pièces dont la matière et la finition en disent long sur qui ils sont. Jeu stratégique qui semble se déployer grandeur nature au sein de la Cité.





Vous l'aurez compris, ce premier tome est particulièrement prometteur pour le projet littéraire dans sa globalité, projet qui, en plus d'être ambitieux, est beau je trouve quand on comprend que le fonctionnement des villes, leurs aspects politique, économiques, sociétal sont véritablement analysés, décortiqués, entremêlés l'un à l'autre. Je me suis prise à imaginer ce projet avec deux autres extensions, celle de l'est et de l'ouest. Quatre trilogies réunissant quatre auteurs différents…Bon en attendant, il y a de quoi faire et le lecteur a le luxe du choix : il peut lire d'abord la trilogie dédiée à Capitale du Sud puis celle du Nord, ou bien dans l'ordre de parution (Les tomes de Capitale du Sud sont publiés chaque mois d'avril depuis avril 2021 tandis que les tomes du Capitale du Nord sont publiés chaque mois d'octobre depuis octobre 2021), donc en alternant Sud et Nord…un projet réjouissant dans lequel j'imagine certains personnages, pour le moment bien ancrés dans l'une des capitales, se rencontrant plus tard…J'opte pour ma part pour l'entrelacement de l'histoire des deux cités en comptant les lire alternativement. Et ce projet de lecture est tout simplement réjouissant !

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Capitale du Sud, tome 2 : Trois lucioles

Ex-Nihilo…A partir de rien, du moins de presque rien, d'aucune référence dans le genre, je suis entrée à petits pas chassés dans cette double trilogie de fantasy.

Ex-Nihilo, si la SF fait partie de mes lectures habituelles, je connais peu la Fantasy. La différence est de taille : si la SF propose des futurs possibles en les expliquant, la Fantasy suppose d'accepter l'étrange qui surgit, de mettre de côté toute rationalité pour accepter des phénomènes surnaturels totalement imaginaires. de faire un pas de côté, de se laisser porter. C'est une façon de relire certains mythes, d'aborder les rapports humains et certaines problématiques sociétales autrement.

Ex-Nihilo j'ai eu le bonheur d'y rencontrer le Nihilo. Ce rien qui vous rend invisible, vous permet de vous retrouver, de fuir à grandes enjambées, mais, si vous y restez trop longtemps, sa brume peut vous déchiqueter. Vous laisser en miettes. Un monde en miroir, aussi sombre que l'autre est coloré, aussi silencieux que l'autre est bruyant, un monde en noir et blanc dégageant un charme gothique des plus envoutants, sorte de photo négatif du monde réel.





Parfum de dragée

Le ciel est d'un blanc d'acier

Qui blesse les yeux

Enrobant d'un silence rond

Mes rêveries les plus noires





Rappelons, en quelques lignes, l'objectif ambitieux de ce projet littéraire, un projet dual composé à quatre mains intitulé le cycle de la Tour de Garde: deux trilogies écrites par deux auteurs. Guillaume Chamanadjian est l'auteur de la trilogie de Capitale du Sud et Claire Duvivier de celle relative à la Capitale du Nord. Deux capitales distantes aux moeurs, à l'urbanité, aux couleurs différentes et qui vont, au fil des tomes, être amenées à tisser des liens entre elles. Je tiens à souligner l'excellente idée d'avoir placé un très bon résumé du tome 1 au début du livre ainsi que la liste de tous les personnages. C'est suffisamment rare pour être salué, les lecteurs qui auraient laissé passer quelque temps entre deux tomes peuvent poursuivre l'aventure en toute confiance.





Le tome 2 d'une trilogie est souvent le tome de la plongée totale dans l'univers d'un auteur. le premier tome a planté le décor, instillé l'ambiance propre à la série, présenté les personnages auxquels le lecteur s'est attaché, planté les germes des intrigues à venir. Et lorsqu'il s'agit de lecture de l'imaginaire, de fantasy donc ici, ce tome a fait toucher du doigt au lecteur, avec subtilité et sans excès, l'élément étrange qui viendra prendre plus de place au fur et à mesure de l'histoire. Ce deuxième tome déroule ainsi plus profondément l'intrigue - et quelle intrigue, ourdie de manipulations et de complots ! - apporte les nuances au contexte dressé à grands coups de pinceau dans le précédent tome ; il donne à cet élément étrange entraperçu auparavant le véritable pas de côté donnant à la série toute sa singularité.

Avec ce tome 2 "Les trois lucioles", c'est une véritable épopée que nous vivons menée tambour battant, petite musique rythmée nous ouvrant la porte à un monde dual. C'est haletant, captivant, intelligemment construit et totalement dépaysant.





C'est avec une grande joie et une certaine impatience que je suis revenue en capitale du Sud, à Gemina. D'inspiration florentine, cette ville foisonne d'odeurs, de couleurs, de bruits. Une ville latine, généreuse, vivante, sanguine, dans laquelle les légendes et la poésie jouent un rôle important dans la construction identitaire et culturelle de chaque citoyen. Gemina contraste avec l'élégante Dehaven, Capitale du Nord plus froide et structurée, plus rationnelle et pragmatique. L'écriture de Claire Duviver est plus froide, distante, nonchalante à l'image de la ville. J'avais hâte de retrouver la chaleur de Gemina, son goût pour la bonne chair, ses mets divers et variés tels que les supions à l'ail et aux épices, ses gâteaux aux noix et à la crème d'amande surmonté d'une cerise confite dans le miel, ainsi que son vin capiteux notamment celui des Lucioles, qui donne d'ailleurs son nom à ce tome. Une ville éminemment sensuelle et solaire.





« Sa peau était constellée de taches de rousseur, mais elle luisait dans le soleil d'hiver. La courbure de ses seins, ronds comme des oranges, s'exhibait devant mon regard gêné ».





Mais une ville dans laquelle règnent plusieurs Maisons qui toutes se battent pour avoir le pouvoir et l'influence sur les autres, lutte de pouvoir à la Game of Throne. J'ai retrouvé avec émotion Nox, auquel je me suis définitivement attaché, désormais simple épicier, seul maître à bord de l'échoppe Saint-Vivant, depuis qu'il a juré de ne plus jamais remettre les pieds auprès du Duc de Servaint de la Maison de la Couane. Il faut dire que le tome 1 s'était terminé par une guerre civile provoquée par ce duc, celui-ci même qui a recueilli Nox et sa soeur enfants. Nox se retrouve tiraillé entre ce que ce Duc a fait pour lui enfant et ce que sa soif de pouvoir a provoqué. Après l'assassinat par empoisonnement de la fille du duc de l'Hirondelle et la destruction de l'Olivier mythique de la Cité au cours d'une bataille aussi brève que brutale, la ville panse ses plaies. Entre les différentes Maisons les tensions sont vives, notamment entre les Maisons du Port et celles du Massif la rupture est consommée. le duc Servaint, hier en position de force, compte ses alliés sur les doigts de la main et beaucoup veulent sa peau.



La trame du livre est ourdie de manipulations et de complots, tissée de luttes intestines. Différentes forces en présence (dont une particulièrement étrange et fantastique) pressent le jeune homme de tuer Servaint. Mais consentira-t-il à tuer l'homme qui l'a élevé ? de sa décision dépendra le destin de Gemina. Les jeux de pouvoir, les coups stratégiques semblent faire de la ville un échiquier géant sur lequel il faut savoir compter ses coups à l'avance pour pouvoir s'en sortir. de nouvelles pièces sans cesse surgissent tandis que l'avantage stratégique du jeune homme se trouve précisément dans son étonnante faculté de pouvoir disparaitre du monde réel quand il le veut pour basculer dans ce monde invisible et dangereux du Nihilo, immense et vide. Gare à ne pas se laisser toucher par la brume sous menace de se faire avaler et de disparaitre totalement…





J'aime regarder

Les immensités sans borne

Le ciel et la terre –

Oublier les sens, les formes

Des lignes et des frontières





J'ai apprécié ce récit, j'ai particulièrement aimé plusieurs choses qui sont toutes venues colorer mon expérience dans le domaine de la Fantasy.

Tout d'abord, et c'est une grande différence avec le récit logique dédié à la Capitale du Nord, la part belle faite à l'intuition, aux ressentis, l'attention aux dissonances qui fait partie de l'acquisition de la connaissance. Elle nous rend attentive à chaque élément, chaque mot prononcé. Comme pour le premier tome, les aspects sensoriels du récit me plaisent énormément, ponctuant l'épopée de saveurs douces-amères.

J'aime par ailleurs l'urbanité de ce projet littéraire, cette façon d'aborder deux villes très différentes laissant entrevoir deux cultures opposées, cette ville de Gemina aussi lascive qu'est corsetée Dehaven, sensualité qui se manifeste dans l'organisation de la ville, ses ruelles étroites, ses courbes lorsque celle de Dehaven est toute en ligne et en canaux structurés. On voit de plus en plus de liens entre les deux villes et la politique de Dehaven qui vise à mener une guerre à ses colonies a des conséquences réelles sur Gemina, notamment en termes de réfugiés qui demandent à venir vivre à Gemina.

Le sort qui est fait aux réfugiés, relégués dans des sortes de no mans 'land aux conditions de vie déplorables, le mépris accordé à l'étranger, est troublant d'actualité. La ville est d'ailleurs coupée de toute invasion par les Terres grâce à une immense muraille et ses sept grandes Portes, dont l'imposante Porte de la Grouse…Troublant là encore. Par ailleurs, le phénomène surnaturel du Nihilo est captivant et constitue le point commun avec la ville de Dehaven, nous avions en effet perçu ce monde parallèle dans le tome 1 de la Capitale du Nord mais de façon différente, de manière plus obsédante et violente. Je suis curieuse de savoir si c'est vraiment le même monde parallèle.

Enfin, si le projet est dual avec ces deux capitales, la ville même de Gemina est elle-même toute en dualité : le Nihilo, reflet de la ville de Gemina, Nox aussi lumineux et bon que sa soeur Daphné est perfide, les deux soeurs fondatrices de la cité, transformées en deux oliviers mythiques…dualité ne voulant en aucun cas signifier manichéisme dans le livre. Une dualité subtile, douce, qui fait sens.





En attendant la suite, et notamment le tome 2 de la Capitale du Nord, ayant choisi de lire les deux trilogies de façon entrelacée, je me prends à rêver de pouvoir à mon tour échapper à la réalité en ayant ce pouvoir incroyable de disparaitre dans un monde parallèle, certes dangereux et sombre, mais attirant par sa quiétude et son silence, par son invisibilité protectrice. Et pouvoir en ressortir à tout moment pour mieux faire partie du chant de la Cité et mieux composer de façon lumineuse dans la vie, comme on sortirait d'un rêve étrange, même si dehors il fait mauve, et déjà la vie hésite.





A frotter mes yeux

Toute la nuit s'en va

Dans les paumes creuses

De couleur lait entier

Et ébène de rosée



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Capitale du Sud, tome 1 : Le sang de la cité

Les éditions Les Forges Vulcains nous proposent encore une fois une petite pépite avec ce premier tome de la Capitale du Sud ! Projet d'écriture à quatre mains avec Claire Duvivier ("La Capitale du Nord"), Guillaume Chamanadjian lance les hostilités en nous proposant ici un travail d'orfèvre avec la ville de Gemina.



Lutte de pouvoir entre grandes familles, magie discrète et légendes obscures seront le sel de ce récit baigné dans une ambiance inspirée par les grandes villes méditerranéennes. Guillaume Chamanadjian arrive parfaitement à instaurer une ambiance particulière et immersive très appréciable accompagnée d'une très jolie plume. Nous suivons principalement le personnage de Nox, jeune livreur d'un marchand au passé obscur. le récit est énigmatique et addictif. Guillaume Chamanadjian charme avec l'ambiance de sa ville tout en proposant une intrigue intelligente. Attention, la fin est très frustrante et laisse beaucoup de questions en suspense ! Vite la suite !
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Capitale du Sud, tome 1 : Le sang de la cité

Après la révélation Claire Duvivier l’année passée, Aux Forges de Vulcain se lance dans un projet fantasy d’envergure : une double trilogie réalisée par deux auteurs français, Claire Duvivier (encore) et Guillaume Chamanadjian.

C’est ce dernier qui a la tâche ardue d’entamer l’aventure avec Le Sang de la Cité, premier volume de la trilogie Capitale du Sud.

Vous l’aurez compris, il s’agit ici d’entrelacer l’histoire de deux cités : Gemina, Capitale du Sud (dont il sera question ici) et Dehaven, Capitale du Nord (dont s’occupera Claire Duvivier en octobre prochain).

Pour son premier roman et cette première incursion dans le cycle de La Tour de Garde, que nous réserve Guillaume Chamanadjian ?



Gemina, cité des Ducs

Tout commence par une guerre. Celle qui oppose le Duc Serviant de la Caouane (que l’on appelle aussi Maison de la Tortue) et celle du Duc Adelphes du Souffleur (aka la Maison du Dauphin). L’enjeu de cette guerre : une femme, en l’occurrence la sœur du Serviant, gardée captive par Adelphes le sus-nommé.

Et si la bataille tourne rapidement à l’avantage de la Tortue, là n’est pas l’intérêt de ce prologue. Sous le Moineau-du-fou, siège du pouvoir du Dauphin, le Duc Serviant et les siens découvrent deux enfants crottés enfermés dans une cellule ténébreuse. Surnommés les Suceurs d’Os, les deux gosses deviennent vite les petits protégés de Serviant, et si Daphné cause bien des problèmes au Duc du fait de son tempérament de feu, c’est bien de Nohamux dit Nox, dont il sera ici principalement question.

C’est Nox qui sert en effet de guide et narrateur à Guillaume Chamanadjian pour ce premier volume. Grâce à lui, nous découvrons Gemina, une immense cité entourée d’une double-muraille et dont la structure politique s’appuie sur une série de clans dirigés par des Ducs. Chacune des maisons adopte un animal-totem comme emblème et l’on retrouve la maison de la Tortue, du Chien, de l’Hirondelle ou encore de la Baleine. Comme dans toutes les cités de cette taille, un rapport de force particulier régit les échanges entre les puissants clans du Massif au centre de la Cité et les ambitieux clans du Port tout au sud.

Le principal problème politique et commercial du moment : l’acheminement des marchandises venant du Port vers les clans du Nord. Un problème auquel le Duc Serviant pense avoir trouvé une réponse par la construction d’un canal. Un projet épineux tant il remet en cause l’hégémonie des clans du Massif.

C’est dans ce contexte que Nox, fils adoptif officieux de la maison de la Tortue, va tenter de démêler les complots et les tentatives d’assassinats.



Le jeu des trônes

Qu’apporte donc de neuf Guillaume Chamanadjian une fois les bases de son récit et de son monde posé ? En réalité… pas grand chose.

Influencé par Robin Hobb et George R.R. Martin, le français nous montre une aventure qui tient à la fois du traditionnel (et largement balisé) parcours initiatique du jeune héros en quête d’un statut social et de l’affrontement entre maisons nobles qui oscille entre complots sanglants et petites manigances entre amis. Et si Nohamux n’a pas la finesse d’écriture d’un Syffe, il n’en reste pas moins un personnage central tout à fait passionnant et attachant dont le rôle sera loin de se limiter à la lutte de pouvoir qui se profile.

De ce côté, l’auteur français place ses pions avec une grande intelligence et ébauche une intrigue solide et plaisante à suivre qui rappelle La Tour de Garde, un jeu d’échecs propre au monde de Gemina et particulièrement populaire parmi ses habitants. La visite des différentes maisons nobles, les relations qui les unissent, les vieilles rivalités ou les nouvelles alliances, tout ce background contribue à donner de la chair à l’univers du Sang de la Cité.

Heureusement, l’histoire ne compte pas simplement sur un énième brassage de poncifs fantasy pour séduire le lecteur et cherche à trouver une identité propre pour le différencier du tout-venant, un peu à la façon du magistral Un Long Voyage mais sur une note nettement plus fantastique cette fois.



Les sens de la Cité

En prenant son temps, Guillaume Chamanadjian sculpte patiemment sa mégalopole en s’appuyant avant tout sur les sens du lecteur (et du narrateur).

C’est par la poésie et la chanson que l’on pénètre dans Gemina, que l’on découvre les premières légendes autour de la découvertes de Nox et de sa sœur, puis l’on suit notre jeune héros à travers une occupation particulièrement inattendue : celle de commis de cuisine d’un artisan en vins et autres mets précieux pour les maisons nobles de la cité. Dès lors, le récit se teinte des couleurs d’un vin intra-muros, des saveurs de gâteaux au miel et de fougasses chaudes et croustillantes, des cris de marchands ambulants et des plaisanteries des débardeurs à pied d’œuvre. C’est par l’ambiance que tente de se distinguer (avec bonheur) Le Sang de la Cité.

La découverte des maisons et des enjeux politiques va de pair avec les saveurs, la poésie et la littérature de ce monde alors que Nox, pris par l’enthousiasme de la jeunesse, découvre par hasard la magie au cœur de la pierre.

Dès lors, le français saupoudre son monde d’éléments surnaturels, des pouvoirs de bâtisseurs du clan de la Recluse à l’envers-monde découvert par accident par Nox.

Il reste alors beaucoup de sous-intrigues en suspens quand les choses s’accélèrent vraiment pour notre suceur d’os. Alors que les retournements de situation pleuvent, on oublie un temps la beauté des légendes et mythes qui s’infiltrent dans la rues de Gemina pour le bruit des armes. Pas pour longtemps, heureusement, car c’est là tout l’intérêt de ce premier opus : faire naître un univers fantasy qui donne envie d’y retourner, et cet objectif-là, Guillaume Chamanadjian, par sa langue élégante et sa plume volubile, l’atteint pleinement.



Le Sang de la Cité n’a rien de révolutionnaire en soi et, finalement, ce n’est pas forcément ce qu’on lui demande. Guillaume Chamanadjan fait dans le classique mais il le fait bien, tout en apportant une touche personnelle et particulièrement sensorielle à cette Cité qui semble prendre vie sous nos yeux. Efficace, addictif et prometteur, ce premier volume atteint son objectif principal avec aisance : ferrer le lecteur pour l’emmener vers le prochain volet imaginé par Claire Duvivier.

Rendez-vous en Octobre donc.
Lien : https://justaword.fr/capital..
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Capitale du Sud, tome 1 : Le sang de la cité

Aujourd'hui nous sommes le 22 novembre 2023 et cela fait exactement dix ans que je suis sur Babelio !

C'est l'occasion pour moi de dire à quel point Babelio revêt de l'importance pour moi. Tous les passionnés de lecture ne me contrediront pas !

Babelio, c'est la bibliothèque rêvée ...Alors,oui, bien sûr, il peut y régner une certaine confusion lorsqu'on y pointe le bout de son nez, mais c'est pour mieux y trouver la perle rare !

C'est l'endroit idéal pour ne jamais être à cours de lectures ! ça en devient même étourdissant !



Ce fut le cas pour cette nouvelle série La Tour de Garde que j'ai découverte au hasard de mes pérégrinations sur ce site magique.

Ils sont deux auteurs. Guillaume Chamanadjian s'est attelé à nous narrer l'histoire de Nox vivant à Gemina, capitale du Sud. Claire Duvivier, elle, s'est attardée dans la Capitale du Nord à Dehaven.

Visiblement, les deux "Capitales" peuvent se lire indépendamment mais il existe des liens inévitables entre les deux alors autant ne pas gâcher son plaisir et s'engouffrer avec délectation dans la série complète de la Tour de Garde.



Ce premier tome m'a ravie et donne vraiment envie de connaître la suite.

Nox, le personnage principal, est attachant et nous entraîne à la découverte de Gémina, une mégapole surpeuplée, où se côtoient, avec plus ou moins d'animosité, une multitude de duchés.

Entre secrets politiques, trahisons, mystères antiques, amitiés et amours qui se nouent, rebondissements retentissants, on ne s'ennuie pas une seconde dans ce roman ! La fin est particulièrement haletante et laisse son lecteur sur sa faim...

Mais avant d'attaquer le second tome, je vais d'abord aller faire un tour du côté de la Capitale du Nord.

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Capitale du Sud, tome 1 : Le sang de la cité

Je lis ce tome après Capitale du nord mais ce n'est pas du tout gênant je trouve ! On y retrouve un personnage commun aux deux romans mais aussi une ambiance et un "sombre secret". En lisant les deux tomes on se dit qu'on tient un riche univers et la suite des deux sagas est prometteuse ! J'ai déjà hâte !

Mais pour parler un peu de Capitale du Sud, C'est une ville portuaire où de riches familles au nom d'animaux se partagent le pouvoir. Rivalités, influences, jeux de pouvoir et au milieu de tout ça le jeune Nox, trouvé prisonnier dans une cave avec sa sœur et pupille d'une des familles les plus influentes. Jeune commis, il va vite se rendre compte qu'il n'est pas le petit protégé du duc pour rien. J'ai adoré ce tome, le rythme est un peu lent au début mais ensuite ça monte crescendo, au même rythme que le pouls de la ville. On y retrouve un peu de l'assassin royal et du trône de fer, c'est une lecture qui se révèle vite addictive et dont on voudrait déjà la suite !

Challenge Mauvais genres 2022
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Capitale du Sud, tome 3 : Les contes suspen..

Nox a donc quitté sa cité. Celle où il a passé l'essentiel de sa vie. Celle qu'il a appris à connaître comme personne et dont il ressent le souffle, les mouvements, les changements. Et le voilà en pleine campagne, isolé au milieu de rien. Entre terre et eau. Au pied de cette tour de Garde qui donne son nom à la double trilogie et dont on se doute depuis le début qu'elle va jouer un rôle central dans la résolution de ces six romans. Il en est propriétaire, légalement. Mais quand il arrive sur ses terres, accompagné de son ami Symètre, il s'aperçoit rapidement qu'il n'est pas le premier arrivé.



Pour qui a lu, ce qui est vivement conseillé, Mort aux geais ! de Claire Duvivier (soit, le deuxième tome de Capitale du Nord et donc, le quatrième de la tour de Garde), aucune surprise. On savait déjà que la rencontre entre les deux « héros » allait avoir lieu dès le début de ce volume, puisqu'Amalia était déjà sur place. Sans qu'il soit nommé, c'est bien Nox qui clôturait Mort aux geais ! par sa phrase définitive quant à sa prise de possession de ce lieu. Et on retrouve le jeune homme au début des Contes suspendus, se demandant ce qu'il va bien pouvoir faire. Ce roman est la gestation et la mise en oeuvre de ce projet encore embryonnaire. C'est la tentative de mise en oeuvre d'une utopie.



Dans ma chronique sur Trois lucioles, le précédent volume de cette trilogie, je m'agaçais légèrement devant l'incapacité de Nox à prendre des décisions et son attitude plutôt passive. Dans Les contes suspendus, Nox a enfin atteint sa maturité et, même s'il hésite souvent et réfléchit abondamment à la suite des évènements, il devient un adulte à part entière. Il fait des choix. Il les assume pleinement. Même s'ils sont douloureux. Même s'ils ont des conséquences graves. Même s'il ne sait pas toujours où il va. Il décide. Il prend sa place. Place de chef que les autres lui attribuent sans qu'il l'ait demandé. Mais tout le cycle le conduisait là. C'était évident. Tout ce qu'il a vécu l'a amené à cette place. Dirigeant d'une nouvelle société, ouverte, plus égalitaire. Où les décisions sont prises de façon collective (et hop, un nouveau rappel de Cité d'ivoire de Jean Krug ou d'Un pays de fantômes de Margaret Killjoy qui confirme ce que je disais dans ma chronique sur Les terres closes). J'ai aimé cette mue et j'apprécie grandement la place prise par Nox dans ce dernier récit. Ce personnage, sa fraîcheur, son honnêteté ont contribué pour une part énorme dans mon attachement à cette série. Et ce contraste avec nombre de ses opposants, ambitieux jusqu'à en écraser les autres, cruels voire proches de la folie, est d'autant plus saisissant. Sans jamais tomber dans la caricature. L'équilibre est maintenu et les protagonistes sont tous crédibles, épais par leur passé, par leurs motivations. On croit en leur réalité. On croit en leur existence. Même quand la magie est de la partie, même quand tout semble se liguer contre le héros, l'ensemble reste crédible et l'histoire envoûte.



Ainsi s'achève cette trilogie. Décidément, en ce moment, je ne cesse de finir des cycles (je sors aussi du cycle des Maitres enlumineurs de Robert Jackson Bennett). Certains lecteurices attendent avec impatience la publication du dernier opus d'une série afin de se lancer dans la lecture sans craindre de temps mort puisque tout est disponible. Mais pour moi qui ai tendance à lire les ouvrages au fur et à mesure des sorties, la déprime est proche. En effet, je vois surtout la perte des personnages que j'ai suivis depuis des mois, voire des années. Je crains avant tout l'éloignement d'un univers que l'auteur à mis tant de patience et de soin à créer et que j'ai mis quelques pages, voire dizaines de pages à appréhender et à faire mien. J'appréhende ces sorties de récits prenants et immersifs (un mot très à la mode) car j'en ressors toujours un peu sonné. Et avec Capitale du sud, le choc est bien là. Guillaume Chamanadjian a parfaitement et habilement maîtrisé ce dernier opus et il nous conduit en douceur à la fin, à la séparation. Rien de brutal, loin de là. Cependant, la densité de l'action est telle, l'intensité des relations entre les personnages est si forte que l'on ne peut que regretter de s'arrêter là. Heureusement, il reste le dernier roman de Capitale du nord qui paraîtra en fin d'année.



Je parle sans cesse de regrets depuis le début de cette chronique. C'est pour mieux insister sur la qualité de cette trilogie. L'auteur ne s'est pas contenté d'une petite histoire, sympathique mais sans ambition. Il n'a pas juste surfé sur ses bonnes idées du Sang de la cité. Il a pris des risques et s'est éloigné de la cité qui faisait tout le charme de ce roman. Il a plongé son personnage principal dans un monde totalement différent. Et c'est une réussite. La tour de Garde est un lieu que j'aimerais visiter lors d'un voyage. Il semble réel tant Guillaume Chamanadjian lui donne de la consistance, du relief, de la vie. Nox est une personne que je voudrais croiser, voire un dirigeant que j'apprécierais sans doute.



David Meulemans, l'éditeur de cette hexalogie, a osé publier une double trilogie croisée. Il a dit que pour lui, le fait que les textes soient déjà écrits dès le départ était sécurisant. Mais il s'est tout de même engagé pour trois ans de publication, six romans de fantasy française, dans un climat incertain. Je lui dois donc de vifs remerciements pour avoir pris ce risque. Et merci évidemment à Guillaume Chamandjian (et à Claire Duvivier, mais j'attends la parution de son dernier opus) pour avoir su créer de tels moments, pour m'avoir permis de m'évader avec une telle facilité et un tel plaisir. Nox s'éloigne, place à Amalia dans le troisième tome de Capitale du nord.
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Capitale du Sud, tome 1 : Le sang de la cité

Un roman introductif et immersif. La lenteur sans ennui est de mise dans ce récit, mais elle permet au lecteur de se délecter des saveurs, des odeurs, des sonorités, des sensations, des mystères qui émanent de la cité de Gemina. On se laisse aisément entrainer par la plume ciselée et envoûtante de l'auteur, dans une aventure à la force tranquille et à la magie énigmatique. L' atmosphère étrange et fascinante donne à elle seule, l'envie de lire la suite.
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Capitale du Sud, tome 2 : Trois lucioles

A peine ouvert et déjà terminé, voilà comment Guillaume Chamanadjian crée de la frustration. Les quelques 400 pages de cette saga de fantasy s’engloutissent à une vitesse incroyable. Dans ce deuxième tome, le monde s’élargit au-delà des frontières de la cité tentaculaire de Gemina, les intrigues se multiplient et les mystères s’épaississent. L’auteur maitrise parfaitement sa narration pour offrir de belles heures de lecture. Pourtant, au-delà d’un récit d’aventures, Chamanadjian introduit une parabole sur nos sociétés occidentales et leurs portes fermées aux malheurs qui les entourent. Ce qui est désormais évident, c’est que cette saga s’inscrit brillamment dans la fantasy contemporaine.



Les troubles dans la cité de Gemina sont de plus fréquents, escarmouches entre factions, explosions, coups fourrés. Nox a repris ses fonction de commis d’épicerie. Il est tour à tour contacté par différents clans influents de la ville pour assassiner le Duc Servaint. Soumis à cette pression et au risque de mourir de plus en plus prégnant, il souhaite quitter Gemina, se mettre au vert, réfléchir au calme et perfectionner son accès au monde parallèle du Nihilo.

La véritable question, que va devenir Gemina ?



Voici donc une Fantasy rafraichissante, pleine de promesses et française. Guillaume Chamanadjian sait rendre addictive sa narration. C’est toujours un plaisir quand on se laisse porter par les pages qui se tournent et pour le coup, c’est une réussite. Enfin, ce tome introduit une dimension sociétale qui manquait pour en faire un roman plus fort. Il me tarde désormais de connaitre la suite de cette série, mais aussi la saga parallèle de Claire Duvivier, Capitale du Nord.



❓Avez-vous lu l’ensemble de cette série ?


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Capitale du Sud, tome 1 : Le sang de la cité

Belle découverte que cette Fantasy à la française, bien écrite et aux codes renouvelés. Ce premier tome de Capitale du Sud, conserve toujours de nombreux mystères qui poussent forcement à découvrir les épisodes suivants avec de belles promesses. Les pages se tournent avec une facilité déconcertante et parfois même trop rapidement. Les instants de « magie » affleurent aux abords de la réalité mais restent pour le moment discrets et assez étranges. Une construction narrative de Guillaume Chamanadjian qui stimule l’imagination.



Gemina est une cité médiévale de plusieurs millions d’habitants. C’est un grand port commercial entouré par deux immenses murailles. A l’intérieur, la vie est réglée par des ducs qui règnent sur différents quartiers, et même si ceux-ci entretiennent une relative cordialité, les tensions y sont parfois palpables. Nox et sa sœur ont été retrouvés par le Duc de la Caouane, enfermés dans un souterrain. Depuis, Nox est devenu commis d’épicerie et fait des livraisons dans les différents quartiers. Pourtant le projet de construction d’un grand canal et les ambitions du Duc pour ces deux enfants vont entrainer des réactions en chaine difficilement maitrisables.



Il existe 3 tomes de la saga Capitale du Sud, ce qui me laisse de belles heures de lecture en perspective. En cherchant un peu j’ai découvert qu’il existait une autre saga Capitale du Nord écrite par une auteure, Claire Duvivier. C’est vraiment intrigant cette proposition littéraire. Quoi qu’il en soit Guillaume Chamanadjian sait nous faire parcourir les rues de cette cité immense qui n’a pas livré tous ses secrets. A très bientôt.



❓Connaissez-vous cette série Capitale du Sud ?


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Capitale du Sud, tome 1 : Le sang de la cité

Côté sud.



Nox est commis d'épicier dans la Cité. Celle-ci est immense et se divise en de nombreux duchés. Nox est lié à la maison de la Caouane. Progressivement il va être mêlé aux intrigues politiques de cette dernière.



Le cycle de la tour de garde est un projet ambitieux d'écriture à quatre mains. Il comporte deux trilogies se déroulant l'une à Gemina au sud et l'autre à Dehaven au nord. Le cycle ayant été désormais publié dans son intégralité, je me suis lancée dans sa lecture.



La ville de Gemina s'inspire des Cités-Etats italiennes du XV-XVIe siècles. L'ambiance est vivante, joyeuse. Culturellement un certains chaos règne avec les différentes factions qui contrôlent la Cité. Le style est coloré, les arts et la gastronomie occupent une place importante dans la vie des habitants.



L'intrigue reste classique. Découverte de la cité, jeux de pouvoir... sont des enjeux classiques en fantasy. Toutefois Nox et ses compagnons sont attachants. Chacun à sa propre personnalité. Leur évolution sera intéressante à suivre. De plus il est fait mention de Dehaven à plusieurs reprises. Certains personnages en sont originaire. Je suis curieuse de voir comment chaque cité va s'influencer mutuellement.



Bref, j'adore le concept.
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Capitale du Sud, tome 2 : Trois lucioles

La vie semble être revenue à peu près à la normale pour Nox après les évènements dramatiques qui ont marqué la fin du Sang de la cité, premier roman de la trilogie Capitale du Sud. Il est à nouveau dans son épicerie à commercer avec talent. Mais en fait, toute la ville est encore sous le choc du meurtre de la fille du duc de l’Hirondelle. Ses conséquences n’en sont qu’à leur début : la guerre civile menace, à coups d’échauffourées et d’explosions sporadiques.



La plupart des maisons (et il y en a beaucoup) qui composent la cité de Gemina ont choisi leur camp. Deux grandes coalitions, aux contours encore un peu flous, s’opposent. Leur but à toutes deux : prendre le pouvoir sur la cité en écrasant l’autre. Le duc Servaint, chef de la maison de la Caouane, celui qui a sauvé et élevé Nox, est au centre de toutes les attentions. La preuve ? Nox reçoit des propositions de pas moins de quatre groupes pour l’assassiner. Dans le but d’aider Gemina, bien évidemment ! Enfin, officiellement. En fait, chaque faction place ses pions, comme sur un plateau de tour de garde, espérant monter en grade, récupérer des territoires, de l’influence. Bref, la routine. Mais pour Nox, la tension est à son comble : comment gérer une telle situation ? Car, s’il n’obtempère pas, les vies de ses proches sont menacées. Difficile de trouver une bonne solution.



Et tout cela se déroule sans temps mort. À peine la lecture commencée, le temps de reprendre contact avec le monde créé par Guillaume Chamanadjian, se rappeler qui est qui (à ce propos, merci pour le « résumé du premier tome » qui ouvre le roman : on devrait en trouver un dans toutes les séries, histoire d’éviter, quand on ne lit pas les romans à la suite, de devoir se faire des fiches, ou des nœuds au cerveau en essayant de se remémorer les intrigues secondaires), que l’action repart. Sur des chapeaux de roue. Et, à part pour une courte respiration dans la deuxième partie du récit, cela n’arrêtera pas. Et cela sans excès : je veux dire que cela ne paraît pas artificiel. Les évènements s’enchainent avec logique. C’est juste que Nox, comme Servaint, est au centre de la cité pour ce temps. En attendant, il doit être bien fatigué, à la fin de l’épisode, Nox !



Et pourtant, combien de fois, dans ce volume, me suis-je demandé quand il allait enfin prendre une vraie décision ? Car Nox passe son temps à ne pas choisir. Il est mis devant le fait accompli, placé devant des choix cornéliens et en aucun cas satisfaisants. Résultat, il ne sait que faire. Et ne fait rien, réellement. Et quand il finit par agir, ce n’est pas de sa propre volonté. Il y est forcé par le cours des choses, par l’accélération des évènements. Mais cela ne le rend pas antipathique pour autant. Vraiment pas. Car qu’aurais-je fait à sa place ? Pas mieux, à mon avis. On ne peut donc qu’éprouver de la sympathie, voire de l’empathie pour ce jeune homme, ballotté dès sa naissance à droite à gauche, au gré des volontés de personnes plus préoccupées par leur sort ou leurs buts que par le bonheur d’un jeune « Suceur d’Os ». Il est rarement apprécié pour lui-même. Il est vu comme un pion par tellement de monde qu’on se demande comment il peut encore conserver la moindre confiance envers l’humanité. D’autant qu’il a une sœur phénoménalement cruelle et folle. Avec une telle famille, comment le bonheur est-il possible ? Peut-on vraiment espérer un dénouement heureux ?



En attendant de le découvrir, ce dénouement, on se promène, à la lecture de Trois lucioles, dans de nouveaux décors. Car la ville ne suffit plus à l’affrontement qui prend de l’ampleur. Le Nihilo est, bien sûr, de plus en plus utilisé par Nox, qui le maitrise de mieux en mieux. Mais il va se déplacer ailleurs, encore. L’Entre-Deux, vous connaissez ? Une zone située derrière la muraille qui ceint la Cité. Mais avant la deuxième muraille qui, elle, protège le royaume de toute invasion : remparts gigantesques, portes massives quasi-cyclopéennes. Histoire de laisser la misère au dehors. Car, on entend des échos de l’extérieur. Et dans les autres pays, tout ne va pas bien. Un ennemi sans pitié fond sur les autres cités. Une jeune femme rescapée tentera d’alerter Nox et ses concitoyens. Mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. D’ailleurs, un des personnages va jusqu’à dire : « Crois-tu que nous sommes tenus d'accueillir tous les mendiants venus des confins ? Nous avons nos propres problèmes. » Écho hélas pas très agréable à des préoccupations actuelles et qui devraient s’intensifier avec le changement climatique qu’on nous annonce depuis longtemps déjà. Mais sans réel effet sur nos décisions. Mais tout cela est un autre sujet… quoique.



Comme je le disais en parlant des Épreuves de Koli de M.R. Carey, une suite est toujours incertaine : vais-je accrocher autant que dans le premier volume ? Vais-je ressentir la même passion pour les personnages et leurs aventures ? Eh bien là encore, cette inquiétude n’était pas fondée. Trois lucioles a réussi à m’embarquer aussi rapidement que Le sang de la Cité (qui a reçu le prix du roman francophone aux imaginales 2022) et ce pour toute la durée du roman. Guillaume Chamanadjian possède décidément une grande intelligence de narration et sait mettre en valeur ses personnages. Il nous les rend indispensables et l’attente jusqu’à la conclusion de cette trilogie sera longue. Heureusement que nous pourrons patienter avec Mort aux geaix ! son pendant du Nord (la suite de Citadins de demain de Claire Duvivier) à paraître en octobre prochain.
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Capitale du Sud, tome 1 : Le sang de la cité

Voilà une cité construite à flanc de montagne et qui étend ses pieds dans la mer. Gigantesque, elle est divisée en de nombreux quartiers, petits duchés aux armoiries particulières, aux buts différents, aux intérêts propres. D’où des rapprochements et des trahisons, des coups en douce et des alliances à base de mariages arrangés. Et au milieu de tout cela, Nox, jeune garçon recueilli dans son plus jeune âge par la maison de la Caouane, dont l’emblème est la tortue de mer. Nox, qui passe ses journées à livrer à travers sa cité les marchandises de l’épicerie Saint-Vivant. Nox qui a passé son enfance sous terre, lui et sa sœur Daphné, les deux Suceurs d’Os.



Gemina, la cité où se déroule tout le roman est impressionnante de vie, de mouvements, de goûts, de couleurs, d’odeurs. Guillaume Chamanadjian l’habite totalement et nous y plonge dès les premières lignes. On est envahi par les bruits et les cris, le rythme trépidant. Elle est bien le personnage central de l’histoire. Avec ses quartiers si proches et pourtant si éloignés, car aux mains de dirigeants qui se haïssent ou, pour le moins, ont des besoins et des intérêts autres. Avec son architecture resserrée tant la place manque, ses murets et ses maisons instables, des vignes plantées à la verticale le long des murs pour gagner de l’espace. Avec sa répartition pas toujours facile à saisir, même pour certains habitants. Avec ses coutumes, ses groupes. Comme la Recluse, seul maison autorisée à effectuer les travaux dans la cité. Et, peu à peu, on comprend pourquoi. Car cette ville se découvre au fil des pages. On est balancé au milieu de son agitation avec Nox et ce dernier nous sert de guide, de chapitre en chapitre. Un procédé classique, mais qui fonctionne bien une fois de plus.



Et donc, c’est à Nox que Guillaume Chamanadjian attache nos pas. Et, en tout cas pour moi, c’est une bonne pioche. Ce jeune homme, un peu trop petit par rapport à ses amis, rapport à son enfermement dans les caves pendant sa jeunesse (pour en savoir plus, il faut lire le roman, je ne vais tout de même pas tout raconter) devient tout de suite sympathique. Rien que son adresse dans ses déplacements, lui qui connaît la moindre ruelle, le moindre raccourci (qu’il soit terrestre ou aérien, car Nox n’hésite pas à sauter les murs, escalader les toits et sauter par-dessus les obstacles), fascine. Et aussi ses liens avec les autres habitants, le sourire aux lèvres, toujours, un petit mot gentil. Il est un hôte charmant et parfait. Et le mystère de ses origines, révélé par petites touches renforce l’attirance que l’on ressent pour lui. On veut comprendre qui il est, d’où il vient et quels sont les enjeux qui le cernent.



Mais bien sûr, tout cela ne peut continuer ainsi. La plongée dans cette nouvelle cité (enfin, nouvelle pour nous, car elle est ancienne, cette ville, très ancienne) ne suffit pas à faire un roman. Et l’auteur se charge de nous distraire avec des intrigues et de l’action en nombre suffisant. Nox, de par sa naissance et son enfance, se retrouve au centre de nombreux intérêts qui vont rapidement le rattraper et, malheureusement pour lui, qui ne correspondront pas forcément à ce qu’il désire. Les contingences vont lui tomber dessus avec la force d’un pan de mur qui s’écroule.

Je peux ajouter, sans trop en révéler, que Nox se découvre également un lien particulier avec la cité. Un don, peut-être, extraordinaire et, en même temps, terriblement dangereux, dont il ne sait trop quoi faire au début. Et qui va ouvrir des tas de questions. Pour lui et, par voie de conséquence, pour nous. Et ainsi préparer la suite de cette histoire, annoncée comme une trilogie. Œuvre particulière, car elle sera en principe écrite à quatre mains. Guillaume Chamanadjian s’occupe de Gemina, cette « Capitale du Sud », tandis que Claire Duvivier (qu’on connaît pour son Long voyage, paru en 2020) s’attaque à Dehaven (dont on parle dans Le Sang de la cité), avec la trilogie « Capitale du Nord » : Citadins de demain devrait d’ailleurs paraître début octobre.



Le Sang de la cité a été pour moi une vraie lecture plaisir. J’ai aimé me laisser porter par Guillaume Chamandjian à travers les ruelles de Gemina. J’ai aimé les habitants de cette ville, avec leurs enthousiasmes et leurs faiblesses, leurs dégoûts et leurs désirs. J’ai aimé suivre les pas de Nox à travers sa cité et dans les méandres de la société. J’ai aimé découvrir les mystères placés comme des petits cailloux sur mon chemin par l’auteur. Et j’aimerai me plonger à nouveau dans les aventures de ces capitales, qu’elles soient au nord ou au sud.
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Capitale du Sud, tome 1 : Le sang de la cité

« Le sang de la cité » est le premier roman se déroulant dans l’univers partagé de « La tour de garde » qui sera exploité de façon complémentaire par deux auteurs : Claire Duvivier (autrice du très remarqué « Un long voyage », dont le prochain ouvrage est prévu pour octobre 2021) et Guillaume Chamanadjian. Tous deux ont pour objectif d’écrire une trilogie consacrée chacune à deux cités majeures : Dehaven dans le cas de Claire Duvivier (« Capitale du Nord ») et Gemina pour Guillaume Chamanadjian (« Capitale du Sud ») qui inaugure donc ici la saga de « La tour de garde ». Nous voilà plongé dans une sorte de cité-état inspirée de la Renaissance italienne dans laquelle plusieurs grandes familles se partagent le pouvoir. Parmi elles, la maison de la Caouane a connu une ascension fulgurante suite à sa victoire sur un clan rival, entièrement annihilé à l’exception de deux enfants à l’origine incertaine, retrouvés enfermés dans une prison souterraine lors de l’assaut final. C’est l’un d’eux qui va nous servir de narrateur pour cette histoire, un adolescent du nom de Nox dont la vie se partage entre le Moineau-du-Fou, chef lieu du camp de la Caouane, et Saint-Vivant, établissement particulièrement renommé chez les gourmets et pour lequel il assure le rôle de commis, livrant vin et sucrerie à tout le gratin de la cité. Son quotidien va toutefois être chamboulé par le projet ambitieux du duc Servaint de construire un canal traversant la cité de part en part afin de faciliter l’acheminement des marchandises. Un projet grandiose qui suscite énormément d’hostilité, notamment de la part des maisons du centre de la cité qui seraient alors privées de leur rôle d’intermédiaire et des bénéfices que cette position engendre. Bien malgré lui, Nox va se retrouver entraîné dans des intrigues politiques qui le dépassent alors que le duc entend le mettre à profit tour à tour en tant que diplomate ou assassin.



Pour un premier tome, on peut dire que « Le sang de la cité » se révèle particulièrement prometteur. Le roman met en scène une cité d’inspiration méditerranéenne, à mi-chemin entre de grandes villes italiennes comme Siennes ou Gênes ou d’une cité portuaire comme Marseille. Véritable labyrinthe de ruelles et quartiers impossibles à cartographier précisément, la ville de Gemina séduit immédiatement par la chaleur qui se dégage de ses habitants, ainsi que par les secrets qu’on y devine enfouis. Cette première ballade nous permet de nous familiariser avec l’atmosphère de la ville et ses monuments ou quartiers les plus emblématiques. L’auteur fait énormément appel à nos sens, à commencer par l’ouïe, l’odorat et le goût qu’il parvient efficacement à retranscrire au lecteur qui salivera plus d’une fois à la description des spécialités culinaires locales. Le découpage par clan est intéressant et rappelle là encore les cités italiennes de la Renaissance dont l’auteur semble également s’être inspiré pour ses intrigues politiques. Complots, alliances et trahisons sont en effet au cœur de ce premier tome qui met en scène la confrontation entre plusieurs maisons rivales de Gemina. Par cet aspect, le roman a un petit côté « Gagner la guerre » (la gouaille et le protagoniste retors en moins) tout en s’inspirant pas mal de l’« Assassin royal ». On a en effet avant tout affaire à un récit initiatique au cours duquel on assiste à la transformation de Nox en assassin au service du duc qui l’a recueilli. La formation du héros est toutefois loin d’être l’unique centre d’intérêt du roman qui, comme dans la série de Robin Hobb, s’attache également à décrire le quotidien du personnage, loin des intrigues de cour. On suit ainsi le jeune homme dans ses courses pour livrer tel ou tel met délicat dans la capitale, on le voit également se lier d’amitié avec d’autres jeunes de son âge mais aussi manger, jouer, déambuler dans les rues… Loin d’être anecdotiques ou ennuyantes, ces scènes permettent de mieux cerner le personnage aussi bien que la cité dont on apprend peu à peu les codes et les spécificités.



Le début souffre cela dit de quelques longueurs et de légers problèmes de rythme, problèmes toutefois vite résolus dans la deuxième partie du récit qui se fait bien plus trépidante. La politique prend alors peu à peu le pas sur le quotidien (un peu répétitif) de Nox et permet à l’auteur de surprendre agréablement le lecteur par plusieurs retournements de situation joliment amenés. Parmi les nombreuses qualités dont peut se targuer le roman, on peut également mentionner les personnages, et notamment le protagoniste et narrateur. Un peu lent à la détente parfois mais d’une grande gentillesse et animé par une volonté de bien faire et de ne pas blesser, Nox est un personnage très sympathique qu’on prend énormément de plaisir à suivre dans ses pérégrinations au sein de la cité. L’auteur a l’intelligence de nous épargner le stéréotype de l’ado rebelle qui passerait la moitié du roman a combattre les plans fomentés pour lui par le duc et son entourage pour nous offrir à la place un jeune homme mature, qui a bien conscience de ce qu’il doit à la maison qui l’a recueilli et des obligations qui vont de paire avec son nouveau statut. Le récit offre également une belle galerie de second-couteaux qui ne demandent qu’à s’étoffer et qui possèdent des origines sociales variées, du fils d’une petite propriétaire d’un vignoble à la fille d’un duc en passant par la capitaine de la garde de la Caouane ou encore une apprentie artiste-peintre. La conclusion de ce premier tome offre une fin satisfaisante, l’arc narratif développé ici étant d’une certaine manière terminé, mais la curiosité est forte de découvrir ce qui attend la cité dans les prochains volumes.



Pari réussi pour Guillaume Chamanadjian qui inaugure avec talent l’univers de la Tour de Garde qu’on ne peut qu’être ravi de voir s’étoffer sur cinq autres tomes. L’intrigue, bien qu’un peu lente à se mettre en route, est habilement construite et parvient efficacement à maintenir en éveil l’intérêt du lecteur jusqu’à la toute fin. Le narrateur, lui, séduit par la sympathie qu’il dégage ainsi que par sa simplicité, de même que par le sentiment communicatif qui l’habite d’être pris dans un engrenage complexe. Une belle découverte, qu’il me tarde de prolonger avec le roman de Claire Duvivier cet automne.
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Capitale du Sud, tome 3 : Les contes suspen..

Dernier volet de la trilogie de Guillaume Chamanadjian consacrée à la ville de Gemina, « Les contes suspendus » nous offre une avant-dernière incursion dans l’univers de la Tour de Garde. Un univers qu’il partage avec l’autrice Claire Duvivier à qui reviendra donc le mot de la fin lors de la parution en octobre prochain de « L’armée fantoche », ultime volume de sa propre trilogie dédiée à une autre cité, Dehaven. Plutôt léger jusqu’à présent puisque se réduisant à quelques rumeurs concernant la situation politique de chacune des deux villes ou à une poignée de rencontres avec des personnages quittant la première cité pour rejoindre la seconde, le lien entre les deux trilogies se ressert bien plus étroitement ici. On assiste en effet à une imbrication remarquable entre les deux trames narratives du Nord et du Sud, notamment via la rencontre entre les protagonistes de chacune des trilogies, Nox et Amalia. Après avoir quitté le cœur palpitant de la cité pour s’exiler dans l’entre-deux mur dans le tome précédent, voilà que notre héros se retrouve désormais à des kilomètres de Gemina. Les événements narrés à la fin de « Trois lucioles » ont en effet laissé des traces sur Nox qui, par choix autant que par nécessité, s’exile de sa cité, à présent en proie à la guerre civile. Désormais propriétaire du domaine de la Tour de Garde, le voilà prêt à repartir de zéro, toujours en compagnie de son ami Symestre, ce qui n’est pas sans rappeler une partie de l’intrigue du deuxième tome. Le sentiment de redite est toutefois vite balayé par le vent de fraîcheur qui souffle sur ce nouveau décor dans lequel nous allons donc assister à la rencontre tant attendue entre Nox et Amalia. On est vite captivé par ce territoire vierge où tout semble possible, que ce soit en terme d’aménagement et d’architecture grâce au talent de bâtisseur de Symestre, mais aussi d’organisation sociale, aucun des deux protagonistes ne souhaitant reproduire les erreurs politiques qui bouleversèrent respectivement la vie de leur cité et celle de leurs proches. Très vite, Nox va toutefois être rattrapé par les intrigues de Gemina, ses personnalités les plus influentes n’ayant de toute évidence pas digéré son départ et les coups d’éclats qui l’ont précédé, à commencer par sa redoutable et imprévisible sœur.



L’imbrication des deux trames narratives n’empêche néanmoins pas l’intrigue de ce troisième tome de se suffire à elle-même et de trouver sa propre conclusion. Amalia reste relativement peu présente ici et quitte d’ailleurs complètement la scène dans la dernière partie pour, on le devine, mettre un terme à sa propre partie à Dehaven. En ce qui concerne Nox, son absence de Gemina ne l’immunise pas, et de loin, contre les intrigues des ducs et duchesses, si bien que, en dépit de son exil, le jeune homme va avoir un rôle à jouer dans la guerre civile qui ravage la capitale du sud. Le nouveau décor de la Tour de Garde va également lui fournir l’occasion de se livrer à une sorte d’expérimentation sociale, une utopie en apparence d’une grande simplicité mais qui va se révéler difficile à instaurer et, surtout, à préserver. Ce questionnement politique apparaît en filigrane dans l’ensemble des tomes de la série et invite à réfléchir sur les différents fonctionnements possibles en terme de répartition du pouvoir ou d’organisation sociale, mais aussi sur les inégalités sociales qui sont aussi criantes à Gemina qu’à Dehaven, bien que les systèmes instaurés ne soient pas les mêmes. Sans être particulièrement poussée, la réflexion n’en demeure pas moins bienvenue dans le sens où elle apporte un vent de fraîcheur sur un paysage politique jusqu’à présent très classique reposant sur de puissantes familles se livrant à une guerre sans merci pour le pouvoir. On sort complètement de cet archétype ici, et cela fait du bien d’étudier quelles pourraient être les alternatives possibles, impliquant cette fois l’ensemble du corps social, y compris les plus modestes tels que les réfugiés. Bien que fictionnelle toute œuvre littéraire reste le reflet de son époque, et c’est donc sans surprise que l’on voit ce dernier tome traversé par des problématiques finalement très actuelles, bien qu’ici transposées dans un monde de fantasy, qu’il s’agisse des alternatives politiques à construire ou de l’accueil réservé aux migrants, problématique traitée ici avec beaucoup de tact et d’humanité par l’auteur.



L’autre grande thématique qui imprègne ce troisième volume tient à la puissance que peut acquérir un récit, notamment un récit commun fondateur. Guillaume Chamanadjian se livre là encore à une belle réflexion et la met concrètement en pratique dans son histoire, et ce de la plus astucieuse des manières. Ce contexte lié à l’omniprésence des contes et des figures mythiques participe évidemment à renforcer la présence du surnaturel qui occupe ici une place prépondérante dans l’intrigue dans laquelle il parvient à s’insérer de façon très naturelle. Plein de rebondissements, le récit se révèle surprenant et captivant de bout en bout, quand bien même certaines révélations étaient attendues depuis longtemps. C’est notamment le cas en ce qui concerne la Tour de garde, jeu de stratégie populaire aussi bien à Gemina qu’à Dehaven qui donne son nom à la série et dont on présentait depuis le début qu’il allait revêtir un rôle clé dans l’intrigue. Et de ce point de vue là, le lecteur ne sera pas déçu ! Outre la qualité de l’histoire, on peut également saluer celle des personnages, à commencer par Nox qui campe un héros toujours aussi attachant. Un brin naïf, sociable, fin gourmet, le commis d’épicerie charme par son humilité et son empathie, se démarquant là encore d’un certain archétype omniprésent en fantasy. La multitude de personnages qui gravitent dans son entourage est d’ailleurs la preuve de l’intérêt qu’il porte aux autres puisqu’il prend la peine de partager aussi bien ses discussions avec d’influents personnages que ses rencontres avec des individus plus modestes dont le rôle dans l’intrigue se révélera parfois presque anecdotique mais qui, pour une fois, sortent de leur invisibilisation permanente. Un mot, pour finir, sur la plume de Guillaume Chamanadjian qui s’avère toujours aussi plaisante et acquière même ici une plus grande ampleur, peut être justement en raison de la réflexion à laquelle il se livre concernant la puissance d’évocation du conte et les ingrédients qui font qu’une histoire reste dans les mémoires.



Avec « Les contes suspendus » Guillaume Chamanadjian nous livre une belle conclusion à sa trilogie « Capitale du sud » dans laquelle il relate les luttes de pouvoir ayant cours dans la cité de Gemina et dans lesquelles un commis d’épicerie apparenté à une grande famille va se retrouvé mêlé. Ciselée et rythmée, l’intrigue de cet ultime volume séduit à la fois par ses rebondissements que par les nombreuses réflexions que l’utopie en formation de la Tour de Garde font surgir. Nox reste pour sa part un héros comme on en rencontre pas si souvent que cela, l’un de ceux qu’on en vient presque à considérer comme un ami et qu’on éprouve de la peine à quitter une fois la dernière page refermée. La conclusion définitive de la série paraîtra dans quelques mois, mais je crois que l’on peut d’ores et déjà considérer que « La Tour de Garde » est une œuvre qui marquera pour un temps la fantasy française.


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Capitale du Sud, tome 1 : Le sang de la cité

La première très bonne surprise de l'année !

Suivre Nox, jeune commis d'épicerie recueillis enfant par le chef d'une puissante maison de la capitale du sud Gemina, dans les rues incroyablement vivantes de cette dernière a été un grand plaisir. le suivre aussi dans les arcanes du pouvoir et assister aux luttes d'influence, aux intimidations, aux alliances, meurtres et graissages de pattes fut tout autant un régal. Tous les coups sont permis pour arriver à ses fins en politique (même ) et l'éventail présenté dans ce tome nous le montre bien.

J'ai retrouvé beaucoup de choses que j'aime dans ce type de fantasy où la magie est peu présente. Des récits qui mettent souvent des villes fourmillantes avec une personnalité propre très en avant, comme ici ("Gagner la guerre", "Les salauds gentilshommes", "Wastburg" ...). Avec aussi une grande qualité dans la caractérisation des personnages (ceux qui lisent mes chroniques savent à quel point c'est important pour moi) et là, même si ce sont parfois des archétypes clair, c'est réussi, aucun ne m'a laissé froid, même ceux qui n'apparaissent que dans une scène.

Tout ça au final m'a aussi donné un petit goût de Gangs of New york littéraire.

Pour un premier roman je trouve le style vraiment abouti et très évocateur.

Bref un excellent tome d'introduction à l'univers partagé de "La tour de garde". Le livre de Claire Duvivier attend dans ma pal, mais sa lecture ne devrait pas tarder.

Un grand bravo aussi Aux Forges de Vulcain pour avoir parié sur ce projet que je trouve très bien parti.
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Capitale du Sud, tome 1 : Le sang de la cité

Ce livre a reçu plusieurs prix, dont deux aux Imaginales – dont je rappelle que, au moment où sort cette chronique, on s’approche à grands pas ; rendez-vous à Épinal les 25 et 26 mai ! -. Évidemment, cela amène à entamer cette lecture plutôt en confiance. Et autant le dire tout de suite, j’ai effectivement adhéré à cette histoire, qui, tout en conservant une forme de classicisme, renouvelle assez efficacement le genre. J’ai retrouvé dans ce récit quelque chose du souffle d’un David Eddings dans Le pion blanc des présages, avec ce personnage de Nox qui, au début de ce livre, n’a aucune idée de ce qui va lui tomber dessus.



L’espèce de bouillonnement qui habite Nox est intéressant : on sent bien que tout cela le dépasse et, en même temps, comme lecteur ou lectrice, on sait bien qu’il ne va pas avoir d’autre choix que de s’en accommoder… ou de mourir (mais, dans ce cas, on ne lui aurait pas consacré un livre…).



Les différents personnages sont tous divertissants, complexes, on prend plaisir à les suivre dans les démêlés qui sont les leurs. Il y a des combats, du mystère voire un petit peu de magie, des intrigues et même (clin d’oeil à ceux qui se souviennent de The Princess bride) un peu d’amour ! Et tout cela fonctionne bien et donne envie de rapidement se procurer le tome 2, ce qui est toujours bon signe.



L'histoire est attrayante, j’ai hâte d’en découvrir la suite et de percer à jour certains des mystères de Gemina… Et vous, êtes-vous prêts à venir goûter le vin de la Poivrière-du-Coq, les cannelons à la fègue et les gâteaux au miel et aux amandes d’Eustaine ? Si c’est le cas, n’oubliez pas de prendre avec vous vos figurines de la Tour de garde, surtout si vous en avez une de la Demoiselle…
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Capitale du Sud, tome 3 : Les contes suspen..

La série Capitale du Sud prend fin avec cet ultime tome intitulé Les contes suspendus.

J'aime beaucoup ce titre. Il révèle la part de poésie et d'imaginaire qui sera toujours restée sous-jacente dans ce roman de fantasy. C'est aussi cette parenté aux contes qui m'a sans doute fait préféré Capitale du Sud à sa sœur Capitale du Nord.



Au début de ce troisième tome, nous retrouvons Nohamux et Symètre, qui après avoir fui Gemina se rendent à la Tour de Garde. Ce domaine lui vient de son père et se situe dans le Nord non loin de Dehaven.

Ils s'y installent et ne tardent pas à y dénicher des habitants clandestins qui, pour le plus grand plaisir du lecteur , ne sont autre que les héros de la série parallèle : Amalia et Yonas.

Les destins se croisent donc là à La Tour de Garde et tout prend son sens. Pour autant, Amalia et Yonas ne joueront qu'un rôle très secondaire dans l'histoire de Nox et j'ai hâte de lire le tout dernier roman afin que tous les mystères soient dévoilés et résolus.



De toute cette saga, Nox est vraiment mon personnage préféré. Il est loin d'être un héros infaillible et sa propension à tomber la tête la première dans les ennuis est impressionnante. On craint pour sa vie à tout moment et on applaudit son intelligence à se sortir de situations inextricables. Son intelligence mais aussi bien sûr son habileté surnaturelle...mais je n'en dirai pas plus.

Les autres personnages qui gravitent autour de Nox sont tout aussi intéressants et attachants. Certains, bien sûr, comme Daphné, la sœur de Nox , sont détestables mais j'ai adoré les joutes verbales entre les deux frère et sœur.



Ce que j'ai vraiment aimé, c'est aussi l'idéal de Nox. On pourrait le taxer d'utopisme mais sa façon très démocratique et généreuse d'envisager l'avenir de La Tour de Garde est tout à son honneur.



Pour conclure, je dirai que cette série est vraiment riche au niveau imaginaire et captivante de par son scénario.

C'est une très belle réussite !
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Capitale du Sud, tome 2 : Trois lucioles

J'aime beaucoup la série Capitale du Sud. Contrairement à Capitale du Nord, je trouve qu'on rentre tellement facilement dans le récit. Il faut dire aussi que j'aime beaucoup le personnage de Nox qui cristallise à lui-seul tout ce que représente Gemina.



Alors qu'il prend ses distances avec son oncle "non-officiel", Duc de la Caouane, tout semble le ramener à son destin de négociateur puisque toute la Cité semble vouloir profiter de la querelle pour lui faire assassiner Servaint.

Par la vie de ce jeune homme qui n'aspire qu'à être épicier dans sa Cité chérie, boudant ses racines et même sa passion pour la poésie, on voit toute la politique de cette ville, au bord de la guerre civile, les tensions entre les différentes familles ducales. On voit aussi l'extérieur de cette Cité, une menace de guerre qui se profile à l'horizon avec les réfugiés. Surtout, on voit Nox, sevré à ces complots et autres machinations, cherchant à tracer sa propre voie selon son code de l'honneur personnel, désireux de n'être le pantin de personne.



L'auteur parvient à nous rendre compte de cette cité égocentrée, repliée sur elle-même, certaine de sa puissance derrière ses murailles. Cette Cité qui fleure bon notre Europe méditerranéenne avec ses oliviers, ses vins, ses épices, ses cigales... Tout une atmosphère dépeint avec beaucoup de finesse. Une Cité contée par les poètes.



Outre la politique, Nox incarne également la magie de cette Cité, ce Nihilo si étrange à maîtriser. Beaucoup de questions restent en suspens. J'espère avoir des réponses au tome prochain. Mais aussi ce mythe des deux oliviers, un mythe magnifique, très onirique, que ce tome-ci parvient une fois de plus à mettre en valeur dans une fin très marquante.



La fin est, en effet, comme dans le tome 1, très haletante. On enchaîne les péripéties, les actions. Notre héros en arrive à des conclusions et à des actes que l'on ne pouvait imaginer. Là encore, on sent le chaos voulu par l'auteur.



Enfin, Nox semble représenter, par ses racines, le pont d'attache entre Dehaven et Gemina, puisque les deux trilogies ont vocation à se rejoindre. Dans quel contexte, on l'ignore encore même si on peut le deviner, quelques traits étant déjà esquissés. Voilà de quoi me rendre curieuse.



Entre intrigues politiques et atmosphère poétique, j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre une fois de plus la vie de Nox dans cette Cité et j'ai hâte de lire le tome 3 pour avoir la conclusion de cette aventure.
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Capitale du Sud, tome 1 : Le sang de la cité

🩸Chronique🩸



Est-ce que tu connais la sensation d’être traversé.e?

J’ai été traversée par la rythmique d’un poème que je n’ai pas encore entendu...Et le mystère va tenir à cela, cette étrange sensation qu’il reste du passage de la poésie et le flot du sang de la cité, sur mes os. Quelle pure fantas(y)ie que de croire à cet ersatz de voyage entre imaginaire et éveil sensoriel, mais quel bonheur de m’y être laisser entraînée. Je ne regrette aucun pas, aucune rencontre, c’était presque magique de courir les pavés avec Nox et les autres!

En partant de la Capitale du Sud, j’ai avancé dans les rues de Gemina et la vague m’est tombée dessus…Du rythme aux odeurs, de douceurs en harmonies, de jeunesse en beautés, de souffrances à l’amour: tout attire, les sens. Peut-être serez-vous même enivrés, si vous y alliez, sans modération…Mais que connaît-on de la retenue quand le sang appelle ses adeptes?

Alors peut-être est-ce les monstres, le Nihilo, ou le chant de la cité qui m’ont invité à entrer dans cette ville, ou peut-être est-ce l’attrait du jeu entre tortue et dauphin, toujours est-il que l’éclat des lieux est fabuleux et qu’il serait dommage que vous ratiez le détour par le Sud…

Les intrigues vont à foison, le vent tourne et vire sur les duchés, et l’amitié voudrait enfin un bastion imprenable: mais qui en saurait monter les murs, avec panache?

Et pendant ce temps, l’eau et la fatalité continuent de rouler dans le dédale de la Cité. Ils essaient tous, autant qu’ils peuvent, de maîtriser le mouvement, mais les éléments se déchaînent, et qui pourrait vraiment contenir, un chant de guerre quand il décide de faire rage?

Je vous écris auprès de l’olivier millénaire, qui se trouve au cœur de la ville, et j’attends qu’il m’apprenne à décrypter le poème mystérieux qui m’a traversée. J’attends qu’il me murmure les secrets de sa légende et d’où il tire sa force…Je sais que je vais devoir patienter, mais qu’a cela ne tienne, j’écrirai des contes ou des chroniques en or, qui me rapporteront sans doute, quelques pièces d’argent?

On peut toujours rêver, non?!…


Lien : https://fairystelphique.word..
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