Geoffrey Decoëne

Cela fait 11 ans que Marc est agent de la SANEF, et s'occupe de l'autoroute du nord-est de la France. C'est lors d'un appel matinal sur la voie qu'il va se rendre à un endroit précis pour un signalement d'objet sur la chaussée. Mais ce qu'il va découvrir à l'intérieur de la caisse le secouera.

" Il coupa le scotch qui scellait le haut de la caisse. Il avait la sensation d'avoir une boule de pétanque dans l'estomac. "

L'enquête est confiée à Léonie, fonctionnaire de la PAF, Police de l'Air et des Frontières des Hauts-de-France. C'est avec l'aide de Marc, qu'elle tentera d'élucider cette affaire.



« Les passagers incertains » est un livre original pour plusieurs raisons. D'abord, le lieu de l'action, l'autoroute est au centre d'une histoire complète, ce qui est assez rare. Geoffrey Decoëne s'empare intelligemment de l'asphalte et en fait un personnage puisque l'ensemble de l'intrigue gravite autour de ces endroits si fréquemment empruntés. Quand on prend la route pour les vacances, on pense rarement aux mystères et aux éventuelles horreurs qui peuvent s'y dérouler.



Ensuite, même si les romans parlant de migrants commencent à paraître de plus en plus, l'auteur parvient à évoquer ce problème d'actualité de façon très personnelle.



J'ajouterai que Geoffrey Decoëne m'a impressionnée par sa faculté à émouvoir avec des thèmes du quotidien. Il rédige ici un roman poignant et grave. J'ai d'ailleurs été prise à la gorge après la lecture de certains passages notamment à la fin du roman.



Dommage que l'auteur n'ait pas assez développé les relations qu'entretient Léonie avec son mari et ses enfants. L'affaire piétine car elle ne peut ni trop compter sur ses collègues absents dans le récit et ni sur Commissaire Combeferre assez aigri.



Tous les ingrédients d'un polar de bonne facture sont présents afin de faire passer un bon moment aux lecteurs. Quelques faits sont peut-être un peu trop détaillés mais « Les passagers incertains » n'en demeure pas moins un livre percutant avec une issue qui ne laisse pas de marbre. Ça, c'est certain !
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Une belle surprise que ce roman très noir pioché dans une boîte à lire. Une intrigue bien ficelée qui se déroule principalement sur l’autoroute A16 et qui traite un sujet sensible: les migrants et la haine à leur égard. Même s’il s’agit ici d’une fiction, je trouve certains propos de l’auteur assez réalistes et incisifs sur cette société actuelle qui se veut ouverte pour les accueillir mais qui ne s’en donne pas réellement les moyens. Une plume cynique et acérée qu’il m’a plue de lire et un roman coup de poing que je recommande volontiers.

Après « Les passagers incertains », Geoffrey Decoënne nous embarque dans la suite des péripéties de Léonie. Cette fois, l’auteur nous amène, par le biais du passé, à questionner notre présent. Léonie découvre son histoire pour panser un traumatisme et réouvre des plaies pas tout à fait pansées de l’avant-guerre (1914-1918) et de la Seconde Guerre Mondiale.



Sous fond d’intrigue policière, c’est surtout une intrigue historique et personnelle. En oscillant brillamment entre l’histoire d’Elie et celle de Léonie, c’est une véritable ode à l’histoire locale, celle qui s’entremêle dans la grande au travers de légendes, de rumeurs et d’histoires indiscibles…

Suite à la découverte d'une fillette, perdue et apeurée, en bordure de l'autoroute A16, Marc, agent de la SANEF et Léonie, fonctionnaire de la Police de l'Air et des Frontières des Hauts-de-France, se trouveront mêlés à une enquête qui conduira les lecteurs dans les tréfonds d'une affaire sordide, mettant en scène les activités mafieuses et criminelles d'une pègre locale, corrompue et cupide, prête à commettre les exactions les plus atroces.



En écrivant son premier roman policier de main de maître, Geoffrey Decoëne a transformé l'essai avec brio. De toute évidence, la Police de l'Air et des Frontières (PAF) est un monde familier pour l'auteur qui nous en détaille très précisément les structures et nous en confie, sans ménagement parfois, les dérives et les failles, par le biais d'un récit dont il déroule la trame progressivement, afin d'entretenir judicieusement le suspense jusqu'à l'épilogue. L'expertise de l'écriture combinée à la fluidité du style et à une intrigue palpitante, pimentent cette histoire qui nous tient en haleine, au fil des pages, nous plongeant dans un final cruel et sanglant, digne d’un thriller insoutenable.



J'ai noté deux erreurs et imprécisions de lieux, en début d'ouvrage :

- pages 17-18 : Un nouveau Centre de Rétention Administrative (CRA) a été ouvert à l'été 2011 au Mesnil-Amelot, celui de l'aéroport de Roissy est définitivement fermé.

- page 21 : Ce n'est pas le RER C mais le RER B qui dessert l'aéroport Charles-de-Gaulle.

Léonie est une jeune enquêtrice engagée et passionnée par son travail qui va se retrouver, par un parfait hasard, face au passé de sa famille. Des années auparavant en effet, la famille Petitpas dont elle est issue a été accusée de communiquer avec les loups et d'être responsable de certains décès.

Est-il possible que cette jeune fonctionnaire qui exerce par vocation soit l'arrière petite-fille d'un meurtrier ? Quels secrets son grand-père lui cache t il?

A travers les deux récits des vies de Leonie et Élie Petitpas, on assiste petit à petit à la résolution de ce mystère.

Les points positifs

- Le lieu : on lit rarement des romans policiers ayant pour lieu principal l'autoroute. C'est bien d'inclure cet endroit devenu important dans le paysage routier français en tant que lieu principal.

- L'intrigue : une histoire de notre époque, celle des migrants cherchant un Eldorado, loin de leur pays en guerre, confrontés au racisme et à une administration qui ne veut d'eux. On ne peut en dire plus sous peine de spoiler le reste...

- Les personnages : il y en a peu donc on comprend très vite qui est qui. Ils changent des romans policiers habituels : une policière de l'air seule dans son administration, un patron/commissaire détestable, des collègues inexistants, un agent de la SANEF...



Le point négatif

- La longueur : on comprend l'intention de l'auteur, c'est-à-dire montrer la durée d'une enquête sur des mois, montrer une administration qui se moque du sort de cet enfant mais qui se soucie tant du résultat. Mais le lecteur peut avoir tendance à lâcher le livre par moments. Un raccourcissement de l'intrigue, notamment de certains passages, auraient été les bienvenus.