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Critiques de Genki Kawamura (184)
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N'oublie pas les fleurs

Une histoire japonaise à l'époque cyber. Celle du couple Kaomi-Izumi, et de la maman de ce dernier Yuriko. On évolue dans le monde de la musique, tous les trois y étant impliqués professionnellement. le couple travaille dans une maison de disque, Yuriko est prof de piano. Mais voilà dernièrement Yuriko fait des choses bizarres....Que lui arrive-t-il ? s'inquiète son fils unique, élevé sans père. Les contrariétés du quotidien l'obligeant à faire passer sa mère au second plan, il va tarder à comprendre la gravité de la situation.

Certaines maladies on en entend parler tous les jours, mais elles restent lointaines, comme si elles sévissaient dans les fables, pas dans la réalité, du moins pas dans notre réalité, et c'est ce qui arrive à Izumi.......Une maladie qui va l'obliger à retourner au passé, à réfléchir sur sa relation avec sa mère qui l'a élevée toute seule. Sa mère qui perd peu à peu la mémoire mais pas ses souvenirs. Des souvenirs dont la vivacité et la précision vont le surprendre, ces souvenirs qui sont vitales « Mettons que j'ai un accident de voiture, et que chaque partie de mon corps deviennent robotique. Tant que je conserve mes souvenirs, je reste moi. En revanche, si je conserve mon corps en tant que tel, mais que mes souvenirs disparaissent, alors la personne que je suis n'est plus moi. »

Coincé entre une mère atteinte de la maladie d'Alzheimer et d'un bébé qui va lui naître prochainement, alors qu'il ne sent en lui la moindre étincelle d'instinct paternel, rattrapé par un passé dont il en aurait volontiers oublié une épisode douloureuse, Izumi est submergé par de multiples questions existentielles

et situations auxquelles il y est peu préparé. Mais on n'est jamais préparé à rien dans la vie, «c'est en perdant un peu de soi qu'on devient adulte ».

Malgré la lourdeur du sujet, l'auteur nous offre un texte très aéré, sans lourdeur, presque apaisant, avec des réflexions intéressantes pour affronter la vieillesse, celle de nos grands-parents, nos parents et prochainement dans le futur proche ou lointain la nôtre, en anticipation. Un livre profond , intéressant , émouvant, qui nécessite de tenir les mouchoirs à portée de main.





« …la spécificité des humains résidait peut-être dans leur imperfection. »



Un grand merci aux Éditions Fleuve et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.

#Noubliepaslesfleurs #NetGalleyFrance



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Et si les chats disparaissaient du monde.....



Titre sous lequel j'ai lu ce roman :

"Deux milliards de battements de coeur".



Sept jours... Sept jours c'est le temps qu'il aura fallu à Dieu pour créer la Terre et l'humanité et c'est aussi le temps qu'il aura fallu au narrateur de cette bien étrange histoire pour comprendre... Et si en l'espace de sept jours votre existence prenait un tournant des plus inattendus ? Et si certaines notions fondamentales de l'existence qui vous sont acquises depuis la nuit des temps, à tel point qu'il ne vous viendrait même plus à l'esprit de les contester, vous apparaissaient sous un jour nouveau ?



Aujourd'hui vous êtes là, vous existez, insouciants, les jours passent et se ressemblent, ennuyeux parfois mais vous ne faites rien pour rompre la monotonie bien réglée de votre vie. Peut-être n'avez-vous pas conscience à quel point vous êtes chanceux de respirer l'air qui vous entoure, cet air que vos poumons inspirent et expirent inlassablement sans même que vous vous en rendiez compte, transportant ainsi à votre insu le précieux oxygène dans votre sang pour alimenter la grosse pompe qui vous maintient en vie : Votre Coeur. Boum-boum boum-boum boum-boum... Vous entendez ? Combien de battements par minute ? Soixante-dix ? Quatre-vingts ? Plus ? Combien de battements pour votre vie ? Un milliard ? Deux milliards ? Que vaut votre vie aujourd'hui alors que vous venez d'apprendre comme le narrateur de ce récit que la votre arrive à date échue et que le diable en personne a décidé de vous rancarder pour vous proposer un arrangement à l'amiable dont lui seul a le secret ?



Le narrateur et personnage principal de cette histoire (dont nous ne saurons jamais le nom finalement) est un jeune homme de trente ans, un jeune homme tout ce qu'il y a de plus ordinaire (du moins le pense-t-il), il travaille comme employé de poste et ne semble pas être, au premier abord, le genre de personne qui nourrit de grandes ambitions dans la vie. Célibataire, il partage un petit studio avec son matou "Chou", une vie bien réglée, terne et sans couleurs mais qui toutefois semble lui convenir jusqu'à ce qu'un évènement (et pas des moindres) ne vienne soudainement le sortir de la douce torpeur dans laquelle il vivait puisqu'il apprend que ses jours sont comptés. Abasourdi par la nouvelle mais non sans conserver un certain flegme et un certain humour qui ont forcé mon admiration tout au long de cette lecture, il rentre chez lui et ne semble pas le moins du monde troublé d'y trouver son double qui n'est autre que le diable. Un diable plutôt sympathique je dois le reconnaître, qui a même pris soin de soigner sa tenue vestimentaire en enfilant un combo "short - chemise hawaïenne et lunettes de soleil" ce qui lui vaudra d'être renommé "Aloha" par notre narrateur. Mais pas le temps de faire causette devant un café et un gâteau qu'aussitôt le diable en civil lui propose un bien étrange marché sous forme de troc car rien n'est jamais gratuit avec le diable, rendez-vous n'a pas été pris avec Dieu, il ne suffit pas de confesser ses péchés pour pouvoir filer direct au Paradis. Les modalités du contrat sont claires elles sont même validées par Dieu en personne (et je ne vous en dis pas plus) reste à savoir si notre narrateur parvenu au seuil de son trépas acceptera ou non les modalités dudit contrat...



Alors oui la mort c'est moche, la mort c'est dégueulasse, ça ne devrait pas exister et d'ailleurs il n'y a que dans les livres que l'on peut en rire. La mort n'arrive pas qu'aux autres, elle arrive à tout le monde et qu'on le veuille ou non on y passera tous donc autant lui faire un pied de nez le temps d'une lecture car l'important n'est pas de savoir quand et comment mais plutôt de retenir ce qu'on aura fait de notre existence, comment on aura vécu à travers l'amour de nos proches, de nos amis, car ni vous ni moi ne voudrions partir avec des regrets et finalement le diable ici est un bon petit diable, il pointe du doigt tout ce temps gâché dans notre course effrénée à la consommation d'objets superflus qui nous fait perdre de vue l'essentiel car l'essentiel est ailleurs nous le savons pertinemment , il est dans les petites choses simples de la vie, un sourire, un merci, un "Je t'aime"... Depuis combien de temps n'avez-vous pas pris le temps d'admirer le coucher du soleil ? Depuis combien de temps n'avez-vous pas compté les étoiles à la nuit tombée, cherché celle à laquelle vous avez donné le nom d'un de vos proches ? Et votre vieille tante de quatre-vingt-dix ans qui attend votre visite depuis plus de six mois l'auriez-vous oubliée ?



J'ai aimé ce roman aux allures de conte philosophique et j'ai été tout particulièrement touchée par le duo formé par notre narrateur et son chat atypique atteint de logorrhée chronique qui donne lieu à des dialogues emplis de sagesse et d'humour car dans ce court roman point d'effusions larmoyantes (même si à la page 108 j'ai versé ma larmichette), l'auteur aborde le sujet de la mort de manière enjouée et poétique (il y a de très beaux passages) le tout servi par une réflexion des plus pertinentes, on pourra même y voir une certaine morale et j'avoue qu'à l'issue de cette lecture je ne serais pas contre un rancard avec Aloha un jour prochain, j'y verrais même là comme une aubaine, celle de pouvoir faire un petit recadrage quant à la vie de patachon que j'aurais menée et une chose est certaine c'est que le diable dans ce récit ne s'habille pas en Prada, il porte des chemises à fleurs ce qui nous laisse encore un peu d'espoir...





"Profite du temps qui t'est accordé et émerveille-toi du

monde qui t'entoure avant que la vie ne te rattrape et ne te comble de regrets..."

(J. Laurencin)







* Un grand merci à mon amie Sandrine (HundredDreams) qui a permis cette lecture, je vous invite à lire sa belle chronique si vous ne l'avez pas encore lue.

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N'oublie pas les fleurs

Comme chaque année, Izumi vient fêter le Nouvel an chez sa mère. Mais cette fois, ce ne sont ni la chaleur du foyer, ni les effluves d'un bon repas qui l'accueillent. La maison est froide et déserte, Yuriko a disparu. Il la retrouve dans un parc, assise sur une balançoire, le regard vide.

Accaparé par son travail et préoccupé par la grossesse de sa femme, Izumi ne prête pas attention à cette absence de sa mère. Mais les moments d'égarement se multiplient et quand il se décide à consulter, le diagnostic tombe, implacable : Yuriko souffre de la maladie d'Alzheimer. Commence alors un long parcours du combattant pour maintenir le lien avec cette mère qui l'a élevé seule et dont la mémoire s'effiloche puis s'efface.



Qui mieux qu'un écrivain japonais pouvait évoquer le sujet sensible de la maladie d'Alzheimer avec suffisamment de délicatesse et de pudeur pour rendre son récit plus doux que démoralisant ? Genki Kawamura nous livre un texte, émouvant sans être larmoyant, traitant de la vieillesse, de la solitude et de la très belle relation entre une mère et son fils. A mesure que les souvenirs de Yuriko s'effacent, Izumi, lui, se souvient…de son enfance, de leur vie à deux, de leur complicité, de la disparition de sa mère pendant une longue année. Pour lui, Yuriko a toujours été une mère. Il la découvre femme et même enfant puisque les rôles finissent par s'inverser. C'est lui dorénavant qui doit prendre soin d'elle, la nourrir, satisfaire ses caprices de petite fille. Comme une amorce à sa nouvelle vie de père de famille qui se profile…

C'est beau, doux, profond, pudique, universel.



Merci à Babelio et aux éditions Fleuve pour cette belle découverte.
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Et si les chats disparaissaient du monde.....

De loin dans la librairie, c'est la petite frimousse de chat tout en alerte qui m'a attirée. Il m'a rappelé le mien quand je l'ai vu la première fois, avec cette fourrure floconneuse autour de lui. Le titre du roman, lui, fut un choc. Et si les chats disparaissaient du monde... (soit dit en passant, il colle mieux au titre en japonais que celui utilisé pour l'édition grand format Deux milliards de battements de coeur). Impossible! Ça va pas d'imaginer des hypothèses pareilles? Et là j'en appelle aux nombreux amoureux des chats présents sur Babelio.



C'est ainsi que je me suis retrouvée dans l'incapacité de reposer le volume, ma curiosité mise en éveil (comme le petit chat en illustration, elle est toujours en alerte dès qu'il s'agit de livres).

L'histoire débute par une très mauvaise nouvelle puisque le narrateur, trente ans, postier, apprend qu'il souffre d'une tumeur au cerveau de classe 4 et que ses jours sont comptés. Rude coup de masse pour attaquer la journée, c'est certain. De retour chez lui, déboussolé et n'ayant pas encore pleinement réaliser, il découvre la présence, outre Chou son félin noir et blanc, son sosie qui se présente comme le Diable. Comme tout bon Diable qui se respecte, il lui propose un pacte diabolique : un jour de vie en plus contre la disparition irrémédiable de quelque chose sur Terre. Quand on pense à tout ce qu'on entasse comme bazar superflu (non, pas les livres!!!!), ça pourrait paraître jouable. Sauf que c'est le Diable - Aloha pour les intimes -  qui choisit.  Ça commence avec les téléphones. Le narrateur se  dit que oui, sa vie est plus précieuse que tous les téléphones du monde, sans parler de l'esclavagisme des smartphones.



Genki Kawamura propose donc une histoire assez classique au départ de pacte diabolique (son diable, lui, est loin du style classique...). Le roman au fil des pages se transforme en réflexion sur la vie, son sens ou son absence, sur la question de ce qu'on est prêt à sacrifier pour la conserver. Avec cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête, le narrateur replonge dans ses souvenirs et découvre des aspects auprès desquels il était totalement passé à côté.



Et si les chats disparaissaient du monde... est un conte philosophique court mais qui remue beaucoup de choses puisqu'il se pose en miroir à nos yeux. Pas besoin de tumeur au cerveau ou autre maladie mortelle pour s'interroger sur des points existentiels. Ce livre est arrivé entre mes mains à un moment où je suis particulièrement sensible à toutes ces questions et le récit est profondément ancré en moi pour m'inciter à réfléchir. D'autres ouvrages ont déjà montré qu'on ne prend conscience de la valeur des choses, des gens ou des instants vécus que lorsqu'il est trop tard. Autant se servir de ce type de récit pour apprendre à mieux apprécier le moment présent et ces éléments parfois presque insignifiants qui forment tous ensemble autant de petits bonheurs dans la vie. Baudelaire nous le rappelait déjà avec ces deux vers extraits de "L'Horloge":

"Les minutes, mortel folâtre, sont des  gangues

Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or"

Histoire de ne pas en arriver à la conclusion de ce même poème :

"Meurs, vieux lâche, il est trop tard!".



Alors vivons, lisons et laissons vivre les chats!!! Genki Kawamura dépose au sein de son récit quelques touches humoristiques qui allègent ses propos. L'humour du diable est... à l'image de son idée de l'élégance masculine. J'ai vu qu'une adaptation cinématographique avait été tirée de ce roman, je me demande bien ce que ça peut donner car il s'agit surtout d'introspection et de réflexion.

En tout cas, je ne peux que conseiller la lecture de ce petit livre qui fait mouche et peut s'avérer fort utile.
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Et si les chats disparaissaient du monde.....

J'ai lu ce livre sous le magnifique titre "Deux milliards de battements de coeur" que je préfère nettement à celui-ci. Plus de profondeur, de douceur et de poésie se dégageaient de ce titre. C'est vraiment dommage de l'avoir changé !



Ce petit roman parle de la mort et de ce que l'on laisse derrière soi quand notre vie s'achève.



« On comprend l'importance des choses quand on les perd… »



Que feriez-vous si l'on vous annoncez que vous alliez bientôt mourir ?

Penseriez-vous à cette fameuse liste des dix choses que vous aimeriez faire avant de mourir ?

Le narrateur a eu cette idée et comme lui, j'y ai réfléchi : visiter les pyramides d'Egypte, voir une aurore boréale, faire un safari en Tanzanie, plonger dans les eaux turquoise de la Polynésie française, m'inscrire aux Beaux-arts, écrire un album jeunesse, ...

Mais lorsque l'on relit cette liste, elle apparaît bien futile, vide. Tous ces beaux projets perdent de leur saveur si on ne les vit pas avec ceux que l'on aime. Car ce que l'on désire réellement, c'est partir avec de bons souvenirs, sans trop de regrets, et avec la conviction que l'on a été aimé et qu'on ne nous oubliera pas.



*

« Deux milliards de battements de coeur » est une histoire de perte, d'acceptation, de réconciliation.



« Sans crier gare, le côté droit de mon crâne s'est mis à me lancer violemment. Ma poitrine s'est resserrée, je ne pouvais plus respirer. Des convulsions terribles m'ont secoué. Mes dents s'entrechoquaient.

Alors, je vais vraiment mourir.

Non, je ne veux pas… »



Atteint d'une maladie incurable, un jeune homme d'une trentaine d'années apprend qu'il ne lui reste que peu de temps à vivre. Dévasté par le choc de cette nouvelle, il retourne dans la solitude de son petit appartement qu'il partage avec son chat Chou. Il réfléchit à sa vie, aux personnes avec lesquelles il aimerait renouer, à ce qu'il veut faire de ses derniers jours et dresse une petite liste de dix choses qu'il souhaiterait faire avant de mourir.

C'est alors que le Diable apparaît et lui propose un marché très séduisant pour lui octroyer plus de jours à vivre.



« Pour gagner quelque chose, on doit en perdre une par ailleurs. »



Au fur et à mesure que le récit progresse, le lecteur réalise que le pacte qui lie l'homme au Diable renvoie à des moments significatifs de sa vie.

Par flashbacks, des images et des souvenirs passés surgissent, recomposant la vie du jeune homme.



*

Malgré le thème assez sombre, ce roman prête à sourire, baigné d'une douce lumière. Habillé de manière excentrique, le Diable, double de lui-même, apparaît sympathique, mais manipulateur. Normal, me direz-vous.



Cependant, malgré de très beaux passages, il m'a manqué plus de profondeur.

Le narrateur est un personnage assez commun, je dirai même presque fade. Plutôt égoïste et solitaire, il manque de relief.

Son chat a plus de contours, jouant un rôle important dans la prise de conscience de son maître. Réconfortant et chaleureux, le Diable lui a donné la parole, mais son côté gentleman « so british » ne m'a pas vraiment convaincue.



*

Pourtant, j'ai trouvé que le récit gagnait en profondeur à l'évocation des souvenirs d'enfance du jeune homme.

Certains passages m'ont particulièrement émue, me rappelant certains souvenirs personnels encore éprouvants. Ce passage, en particulier.



« Maman, d'ordinaire si paisible, si gentille, qui m'avait toujours soutenu… C'était mon ancre dans la vie, ma boussole, c'était mon dernier bastion de quiétude. Et elle disparaissait. J'en perdais la raison. »



« On ne se rend compte de la valeur de chaque instant qu'à la minute où ils nous sont comptés. Je croyais sa présence immuable, je n'y accordais pas assez d'attention, et un jour, elle avait disparu. »



La simplicité du récit et de l'écriture cache de belles émotions et des réflexions sur soi-même, notre façon de vivre, les actes de notre vie qui comptent vraiment lorsque l'on en fait le bilan.



« Vivre n'est pas une fin en soi. C'est la façon dont nous vivons qui compte. »



Mais, là encore, l'auteur n'explore aucun thème en détail. Je pense que c'est voulu et c'est sûrement mieux ainsi : c'est au lecteur de faire son propre chemin.

*

Je retiens également quelques idées très intéressantes. Par exemple, l'évocation de la futilité des biens matériels.

En fabriquant des objets comme les téléphones, les hommes créent un réseau artificiel de liens sociaux et une distance qui nous isole physiquement des autres. En fin de compte, la technologie moderne a un véritable impact sur notre vie sociale et nous éloigne de l'essentiel : nous-même et les personnes qui comptent pour nous.



« …les hommes passent leur temps à créer des choses, toujours plus d'objets, dont ils ne savent même plus s'ils en ont besoin ou pas. »



C'est ce que révèle le récit de cet homme, incapable de comprendre, d'écouter et d'échanger .

On comprend à travers l'expérience du jeune homme que le silence, les non-dits sont néfastes, engendrant l'amertume, la rancoeur. Au contraire, la franchise finit par renforcer les liens, à les rendre plus sains ou au moins se libérer d'une relation malsaine qui parasite notre existence.



*

« Deux milliards de battements de coeur » est un petit concentré d'ondes positives.



« … c'est un petit tour de magie ! Lorsque tu es triste, tu peux toujours le refaire, et autant de fois que tu veux. Il suffit de sourire, et de fermer les yeux… »



Court et simple, Genki Kawamura ébauche de nombreuses réflexions très intéressantes autour de l'amour et de la perte. L'auteur souligne l'importance de s'ouvrir aux autres, mais également de donner un sens à sa vie. Elles permettent de réfléchir sur notre propre vie, nos émotions, nos sentiments et nos projets futurs.



« Vivre n'est pas une fin en soi. C'est la façon dont nous vivons qui compte. »



Avec son lot de petits bonheurs, de peines et de tragédies, ce roman a été une petite parenthèse agréable entre deux lectures plus volumineuses.



« Et tout comme l'amour, c'est son impermanence qui la fait briller avec tant d'éclat. »



Je remercie BiblioJoy pour son billet qui m'a donné envie de lire ce petit roman.

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Et si les chats disparaissaient du monde.....

Un titre intrigant... et dérangeant ( horreur, plus de chat!) , le petit minou noir mécontent, la queue hérisssée, de la première de couverture, un auteur japonais, il avait tout pour m'attirer, ce livre!



J'avais déjà vu passer de nombreuses critiques enthousiastes, je ne souhaite donc pas m'appesantir sur l'histoire du narrateur en fin de vie à 30 ans, de ses démêlés avec le diable qui semble tout droit sorti de Miami Beach et de la présence si précieuse de son chat Chou.



Ce court récit se présente comme une longue lettre, dont on ne devinera le destinataire qu'à la fin. Sous ses dehors fantastiques et plutôt fantaisistes, il incite à la réflexion, mine de rien, et prend pour moi une dimension métaphysique universelle, nous interrogeant sur nos choix de vie, la notion de temps, le superflu et l'essentiel, les personnes qui comptent, les regrets , les souvenirs fondateurs.



J'ai passé un très bon moment , entre humour et émotion. Rien de révolutionnaire, certes, mais il est toujours bon de se rappeler que la vie est un bien précieux à ne pas gâcher et qu'il faut dire et redire à nos proches combien on les aime...



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N'oublie pas les fleurs

J'avais beaucoup apprécié de l'auteur son premier roman" Et si les chats disparaissaient du monde", mais celui-ci , comme il m'a émue!



Izumi ( son prénom signifie jaillissement d'une source, magnifique, n'est-ce pas?) a trente-huit ans, il travaille pour une maison de disques. Il ne vient plus que deux fois par an voir sa mère, qui l'a élevé seule, vivotant en donnant des leçons de piano. Il n'a pas connu son père et les grands-parents maternels ne se sont presque jamais manifestés. Il va bientôt être papa, sa femme Kaori a bien cerné la relation complexe qu'il entretient avec sa mère, Yuriko:



- Il y a une dynamique étrange entre vous deux.

- Ah bon?

- On ne sait jamais si vous êtes ultra-proches ou ultra-distants."



La maladie d'Alzheimer qui évolue très vite chez Yuriko va bouleverser le quotidien d' Izumi, de même que la future naissance, qui lui fait peur car il se demande s'il fera un bon père, lui qui n'a aucune référence en la matière.



Un événement traumatisant de son passé, liė à sa mère, qu'il avait refoulé, va ressurgir, à travers des paroles de celle-ci, libérées par la maladie et son journal intime qu' Izumi découvre chez elle. J'avoue avoir été choquée par ce qui s'est passé mais je peux comprendre les agissements d' Yuriko.



Ce qui est magnifique et poignant, c'est qu'à mesure que le présent s'efface, que la mémoire de sa mère vacille, Izumi se raccroche aux souvenirs communs, se rapproche d'elle. J'ai été touchée par ce personnage qui paraissait au départ plutôt égoïste, indifférent mais qui cache en fait une grande fragilité et se révèle sensible, sous sa carapace.



L'auteur livre des réflexions très justes sur la vieillesse, le manque, l'oubli. Son écriture fluide, tout en retenue, aux accents souvent nostalgiques s'accorde bien à la délicatesse des sentiments transcrits. La fin m'a fait pleurer. Après lecture, j'ai toujours l'image des demi feux d'artifice liant à jamais Izumi à sa mère... A découvrir!













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N'oublie pas les fleurs

La littérature japonaise et sa délicatesse même sur des sujets graves ne sera pas trahie par ce roman. C'est un dernier voyage dans leurs souvenirs, entre la mère atteinte de la maladie d'Alzheimer et son fils pris par son travail et sa famille naissante. Et, plus elle va s'éteindre, et plus il va s'éveiller et en apprendre sur cette mère célibataire, femme courage ; Plus elle retourne en enfance, plus il apprend à être adulte. Et tout leur revient, méli mélo, de ce qui fait leur force et éternellement leur lien.
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N'oublie pas les fleurs

Le soir du 31 décembre , Izumi a l’habitude de rendre visite à sa mère Yuriko pour les fêtes de fin d’année mais elle n’est pas à la maison, sa voix a résonné dans le couloir sombre , lorsqu’il l’a appelée , et le salon est plongé lui- même dans la pénombre , pas âme qui vive .



La vieille maison est froide, inhospitalière….



Il retrouve finalement sa mère , perchée sur la balançoire d’un parc voisin , elle semble perdue .

La vie de Yuriko tournait autour du piano , elle avait gagné sa vie de femme en donnant de petits concerts ici ou là , et proposé des cours à domicile afin d’élever convenablement son fils , seule , à la naissance de celui- ci…



L’événement du nouvel an est un des premiers signes de la maladie qui la ronge : quelques mois plus tard Yuriko, Izumi et sa femme , Kaori qui travaillait dans le domaine culturel : celui de la musique classique ,apprennent que Yuriko est d’atteinte d’Alzheimer …..



Izumi est un homme heureux , Kaori , son épouse en plus , attend un enfant …..



À mesure que les souvenirs de Yuriko s’estompent , ceux de l’enfance et de l’adolescence d’Izumi ressurgissent …..



Le lecteur découvre la vie qu’il a vécue enfant et adolescent auprès de sa mère : professeur de piano .

L’auteur retranscrit parfaitement les émotions ressenties , les moments de bonheurs partagés , ce duo mère - fils tantôt très proche , tantôt distant ., la culpabilité du fils bouleversé qui n’a pas vu les indices de la maladie chez sa mère , le besoin impérieux de passer plus de temps avec elle , l’incompréhension et l’incapacité de «  plonger » dans leur monde.



C’est un roman aéré , pudique , tendre , doux , profond , sensible, sans scènes fracassantes ni exagérations , un duo apaisant malgré la lourdeur de ce sujet douloureux,, devant l’évidence de cette maladie implacable . .



Un ouvrage pétri de tendresse et de délicatesse , de douceur , l’auteure japonaise a l’art de nous donner un texte distancié qui touche au cœur , interroge sur le sens des relations filiales , nous fait penser à nos parents et grands - parents …

Amour , gratitude , maladresses et désarroi , bonne ou mauvaise volonté d’Izumi face aux réactions démesurées de sa mère qui nous rappelle de chérir les moments de bonheur partagés avec nos proches ,de maintenir les liens le plus longtemps possible .

Un ouvrage coup de cœur touchant , réaliste , qui fait réfléchir , témoignant avec talent et réalisme , à propos des maladies neuro dégénératives …



Ah , on ne se lasse pas des romans japonais !
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Et si les chats disparaissaient du monde.....

Le narrateur est un facteur d'une trentaine d'années. Dès la première page, le contexte est posé : il vient d'apprendre qu'il est atteint d'une tumeur cérébrale. Il n'a plus que quelques mois tout au plus à vivre. A peine a-t-il le temps d'intégrer la nouvelle en ce dramatique lundi que le Diable se manifeste, pour lui proposer un contrat : gagner un jour de vie supplémentaire s'il accepte qu'une chose soit rayée chaque jour de la surface de la Terre. Il accepte. Ce seront d'abord le mardi les téléphones, le mercredi les films, le jeudi les montres…Ce n'est pas simple dans ce monde moderne matérialiste dans lequel on ne prend plus le temps de vivre dans le présent. Ces disparitions successives et l'approche de la mort font revivre dans l'esprit de notre jeune homme condamné des moments de son passé familial et sentimental, avec son ex-petite amie, sa mère décédée, son père avec qui il a coupé les liens. Il prend peu à peu conscience qu'il n'a pas assez savouré ces beaux moments dans l'instant et n'a finalement pas vraiment vécu ces relations humaines qui font l'essence de la vie. Après tout, les objets, même fort utiles, ne sont que des objets…alors lorsque le Diable voudrait supprimer les chats, lui qui a connu le chat Laitue de ses parents, et qui vit seul avec Chou, son propre chat, c'en est trop !



Ce livre m'a laissé un sentiment mitigé. Pour les côtés faibles, un manque complet de crédibilité à l'attaque : non pas sur le sujet lui-même, j'ai évidemment accepté le contexte, sorte de conte philosophico-fantastique, mais sur l'absence de réelle émotion du jeune homme, face à une nouvelle pareille. On lui apprend qu'il va mourir, c'est à peu près comme s'il avait oublié sa liste de courses. Et dans la foulée, l'irruption du Diable en short et chemise hawaïenne est assez étrange…Les dialogues sont raccords, bien trop décontractés, et d'ailleurs d'une assez grande pauvreté stylistique. Bref, une entame assez catastrophique. J'ajoute que pour chaque objet disparu, qui génère un chapitre dédié, j'ai eu du mal à voir dans les souvenirs du jeune homme un rapport avec la disparition de cet objet. Enfin, l'auteur n'évite pas certains clichés, certaines expressions cuites et recuites qu'on pourrait entendre à un comptoir de bistrot, par sa vieille grand-mère (vous savez, les fameux remèdes de grand-mère, oui, ceux qui ne marchent jamais !), ou lire dans les mauvais livres de recettes de bien-être qui inondent nos hypermarchés...



Pourtant, ce livre, qui par la suite souffre encore d'exagérations (il n'a pas versé une larme à l'annonce de son diagnostic, mais ensuite pour un oui pour un non, ce sont des torrents et des rivières qui se mettent à couler sur ses joues), gagne en qualité littéraire, surtout à l'évocation des souvenirs familiaux, où l'émotion affleure davantage. L'auteur tisse peu à peu une réflexion assez intéressante sur le sens de la vie, de nos vies. Que vaut la disparition d'objets du quotidien, même fort utiles, face à la saveur des relations humaines, surtout lorsque les moments passés avec les proches ne reviendront jamais ? C'est peut-être une critique du matérialisme, de cette course folle et permanente qui rabote toujours plus le temps à passer avec soi-même et avec eux. Ressaisissons-nous, la vie est trop courte pour la gaspiller en futilités matérielles !

Notre héros, lui, l'aura bien compris, et tentera de rattraper ses erreurs et le temps perdu, avant l'échéance fatale. Au diable le Diable !

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N'oublie pas les fleurs

Comme tous les ans, Izumi rend visite à sa mère, Yuriko, le trente-et-un décembre et fête avec elle son anniversaire car elle est née le 1er janvier, et en général, on oublie de le lui souhaiter. Bizarrement, elle n’est pas à la maison, et il doit partir à sa recherche. Il la retrouve perchée sur une balançoire, un peu perdue. Elle était juste sortie faire quelques courses.



Il avait bien remarqué qu’elle était un peu bizarre depuis quelques temps, mais accaparé par son travail, dans la sponsorisation de musiciens, il ne va pas la voir très souvent.



Le réfrigérateur est plein de légumes ou produits dont la date de péremption est largement dépassée, la vaisselle s’accumule alors qu’elle a toujours été très à cheval sur l’ordre et la propreté. Elle donne encore quelques cours de piano, mais confond parfois les élèves…



Izumi se décide à l’emmener consulter une neurologue (on ne peut pas dire qu’elle soit animée par le tact et l’empathie !) et le diagnostic tombe : Alzheimer. Pour lui c’était une notion empirique, cela ne pouvait pas toucher sa mère.



Il est marié et sur le point d’être père, ce qui est déjà compliqué pour lui, né de père inconnu, sujet tabou dans la famille puisque les parents de Yuriko, ne supportant pas le déshonneur l’ont reniée.



Comment être père quand on n’a aucun homme dans son entourage pouvant servir de substitut et en parallèle comment être sûr d’avoir le bon comportement (si tant est qu’il en existe un !) quand il y a des failles dans la relation mère-fils. Izumi nous fait partager ses doutes, son besoin d’en savoir plus sur ses origines…



Malgré ses doutes, il se réagit très bien vis-à-vis de sa mère, essaie de lui faire plaisir, d’aller dans son univers. Il est touchant par ses questionnements et ses tâtonnements après une période de déni assez brève.



Il y a des très belles scènes, quand les rôles commencent à s’inverser, qu’elle redevient une petite fille dont il faut comprendre et satisfaire les désirs, notamment lorsqu’il l’emmène voir les plus beaux feux d’artifice de la ville, car elle a la nostalgie des « demi feux d’artifice » et il s’aperçoit qu’il a mal interprété…



Le récit se déroule sur fond de musique classique avec « les rêveries » de Schumann pour Yuriko, contemporaine pour Izumi, car la mémoire du jeu, des notes est encore présente chez cette musicienne.



C’est ma première incursion dans l’univers de Genki Kawamura, que je ne connaissais pas du tout, malgré sa notoriété au Japon et j’ai bien aimé, le thème comme l’écriture. Le Japon et sa culture me fascinent et j’aime bien découvrir de nouveaux auteurs…



Un grand merci à NetGalley et aux Fleuve éditions qui m’ont permis de découvrir ce roman et de découvrir son auteur dont le style et l’univers m’ont plu.



#Noubliepaslesfleurs #NetGalleyFrance
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Et si les chats disparaissaient du monde.....

Sortant d’une lecture difficile, j’ai vu cette petite frimousse de chat en couverture et ce petit format. Voilà sûrement la lecture facile et agréable qu’il me fallait. Bon on ne va pas se mentir, ce fut plutôt simpliste que simple et pas très consistant plutôt que court.



Le narrateur écrit sa lettre d’adieu après avoir appris qu’il souffrait d’une tumeur au cerveau ne lui laissant que très peu de rémission. Il a 30 ans et vit seul avec son chat appelé Chou. Il va raconter sa dernière semaine de vie au cours de laquelle le Diable lui est apparu et lui a proposé un marché : s’il accepte de faire disparaître chaque jour une chose sur terre, il gagne un jour de vie. Dans un premier temps, il accepte et vlan, voici les téléphones portables qui disparaissent, puis le cinéma puis….je n’en dis pas plus.



Ce petit roman flirte donc avec le fantastique mais le thème de la mort et du diable est surtout l’occasion de nous assener quelques leçons de vie. Genre « pour gagner une chose, il faut en perdre une autre ailleurs, il ne faut pas perdre son temps au téléphone, dire qu’on les aime à nos proches etc..



Autant dire que je n’ai pas chopé une migraine avec ce livre ! Et que son niveau de compréhension est facilement accessible…J’ai passé un moment pas désagréable mais je pense que dans deux semaines, j’aurais totalement oublié cette lecture.

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N'oublie pas les fleurs

N'oublie pas les fleurs de Genki Kawamura, publié chez Fleuve éditions, est un roman bouleversant.

Comme chaque année, Izumi quitte Tokyo pour aller passer la soirée du Nouvel An avec sa mère Yuriko ...mais quand il arrive la maison est vide. Il finit par retrouver sa mère dans le parc non loin assise sur une balançoire perdue dans ses pensées. Dans sa hâte à retrouver Kaori son épouse enceinte il ne s'alarme pas. Quelques semaines plus tard le diagnostic tombe brutal, Alzheimer !

Genki Kawamura à petites touches nous raconte le désarroi de ce fils élevé par une mère célibataire en quête de repères. Les souvenirs de sa mère se font de plus en plus imprécis, restera t il une trace de tous ces jours heureux vécus à côté d'elle, de tous ces moments où elle n'était pas là . Izumi redécouvre une mère, découvre la femme, l'amoureuse que fut Yuriko . A son tour à présent de prendre en charge un enfant , sera t'il un bon père?

Ce roman m'a beaucoup touchée. L'écriture est fluide, l'empathie est là à chaque instant. La traduction de Diane Durocher est remarquable.

Un grand merci aux éditions Fleuve pour ce partage via Netgalley

#Noubliepaslesfleurs #NetGalleyFrance
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N'oublie pas les fleurs

Je remercie Fleuve Editions pour l'envoi, via net galley, de : N'oublie pas les fleurs de Genki Kawamura.

Le soir du 31 décembre, Izumi rend visite à sa mère Yuriko pour les fêtes de fin d’année, mais cette dernière est absente.

Il la retrouve finalement perchée sur la balançoire d’un parc voisin, où elle semble perdue.

Cet événement n’est que le premier signe de la maladie qui la ronge : quelques mois plus tard, il apprend qu’elle est atteinte d’Alzheimer.

À mesure que les souvenirs de Yuriko s’estompent, ceux de l’enfance d’Izumi ressurgissent.

En prenant soin de sa mère – au moment où lui-même s’apprête à devenir père – Izumi tente de comprendre ce qui l’a éloigné d’elle au fil du temps, s’interroge sur le sens de leur relation.

Pour retrouver l’essentiel de ce qui leur reste à présent.

N'oublie pas les fleurs est un très joli roman, emprunt d'une grande sensibilité.

J'apprécie de plus en plus la littérature japonaise et Genki Kawamura m'a charmée de la première à la dernière page.

Se souvenir des belles choses.. c'est tellement important.. et Izumi va s'en rendre compte. Alors qu'il va être papa dans quelques mois ; sa maman commence à oublier des choses.. Alzheimer guette, là, tout près..

Cette satané maladie est de plus en plus présente dans nos vies. Beaucoup d'entre nous avons un proche atteint et c'est un sujet difficile très bien traité ici. J'ai été très touché par ma lecture.

Izumi a sa propre vie, il n'est pas toujours présent pour Yuriko, sa maman. Il va la voir assez régulièrement toutefois il ne se rend pas compte de son état. Pourtant sa mère décline, ses souvenirs se fond la malle et sa maison est dans un état déplorable.

Très occupé par son travail, Izumi ne prend pas garde à l'état de sa maman. Il tarde à comprendre que c'est grave, qu'Alzheimer n'est pas une maladie à ignorer. Son comportement peut paraître dérangeant, mais cela se comprend car il va être papa et il a autre chose en tête que s'occuper de sa maman.

Yuriko m'a parfois fait mal au cœur, ses réactions me rappellent des souvenirs. C'est triste.

Je n'ai pas envie d'en dévoiler plus. Je rajouterais juste que N'oublie pas les fleurs est un bon roman que je vous invite à découvrir.

Ma note : cinq étoiles.
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Et si les chats disparaissaient du monde.....

Notre narrateur vient d'apprendre qu'il va mourir , dans une semaine ou quelques mois. Irrémédiable. Pourtant , le diable va se présenter à lui et lui offrir un échappatoire, car la mort doit survenir le lendemain : Pour une jour de vie gagné, il doit supprimer un objet de la surface de la terre.

Et l'on va commencer avec les téléphones portables .



Quelle bonne idée !L'alternative entre prolonger sa vie de 24 heures et priver l'humanité d'un objet . Et puis, une fois le choix fait, une belle analyse de ce qu'on perd et ce qu'on gagne , rien n'est binaire . Tout cela partait très bien , malgré un style assez banal, toute proportion gardée.

Et puis, je me suis un peu perdu.Les jours ont défilé , les objets disparus et la philosophie sous-jacente explicitée mais il y a eu des flash back qui ont cassé le rythme, voire la magie du récit. La mère , le père, où est l'essentiel, à quoi se résume l'existence et la trace qu'on laisse , beaucoup de questions qui ont été abordées par un biais loufoque et que l'auteur envisage de traiter sérieusement au bout de quelques pages.

Pour autant, le personnage du Diable est assez fantastique : Il est gauche, lourd, bien cynique comme il faut et surtout il est habillé en "Higgins" tout au long du livre. Vous vous souvenez d'Higgins , le majordome de Magnum à Hawaï : Chemise à fleurs et bermuda ! Stylé !

Voilà, un peu de déception compensée par une idée originale , un diable déroutant et quelques réflexions bien senties.
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Et si les chats disparaissaient du monde.....

"Deux milliards de battements de cœur".



Un roman plein d’émotions, de réflexions, un hymne invoquant ô combien la vie est précieuse, et l’importance du chemin durant l’espace d’une vie.



« La vie réelle dépasse de loin la fiction ».



Le narrateur a trente ans lorsqu’il apprend qu’il est atteint d’un mal incurable. Il ne lui reste que quelques semaines à vivre. Il perd connaissance en rentrant chez lui.

A son réveil, son chat est auprès de lui ; ainsi que son sosie version extravagante, le Diable en personne, prêt à lui proposer un marché afin de repousser l’échéance fatale.

Alors va-t-il vendre son âme au Diable ? Quelles seront ses décisions face aux propositions du Malin, et quelles en seront les conséquences ?

La vie du narrateur va basculer.



Cœur serré, nostalgie, sourires et larmes ont fait partie de mon ressenti de lecture. J'ai été touchée par ce roman-conte.



« Pour qui regarde la vie de près, elle ressemble à une tragédie, mais de loin, c’est une comédie ».



Une lecture émouvante qui amène à faire une pause, à réfléchir sur soi, sur le monde actuel, à prendre conscience de ce qui est important et essentiel dans notre vie. Méditer sur les réels besoins.



« Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une » - Lao Tseu.

*

Un clin d’œil au petit chat sur la jolie couverture, très chou et craquant.

*

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Et si les chats disparaissaient du monde.....

Ce livre est un présent qui m'a été fait. Ne l'ayant pas choisi, je l'ai laissé dans un coin de ma bibliothèque... avant de l'oublier.

À la recherche hier d'un petit livre rapide à lire, je suis retombé dessus, l'ai ouvert et me suis dit : pourquoi pas ?

Je ne regrette pas aujourd'hui, la lecture achevée, ces retrouvailles.

Ce bouquin a le charme que l'on trouve dans la littérature nippone, ces histoires fantastiques... qui restent crédibles, vous entraînent dans un voyage intérieur, qui fait remonter à la surface de votre coeur toutes sortes d'émotions.

Kawamura est un "enfant" de Murakami, de Murata, de Kawabata. C'est un cinéphile et un réalisateur de cinéma, et son livre a un peu une structure scénarique. D'ailleurs, sauf erreur d'interprétation, je crois que ce petit roman a ou va donner naissance à un film.

Le "pitch", puisque j'ai parlé de scénario, c'est l'histoire d'un jeune homme trentenaire qui apprend qu'il souffre d'une tumeur cérébrale en phase terminale, auquel le Diable va proposer, en échange d'un jour gagné, la suppression d'une "chose" de la surface de la terre. Ce sont d'abord les montres, puis le téléphone, les films... jusqu'à ce que le Diable décide de faire disparaître les chats...

Chaque disparition est naturellement l'occasion d'une introspection, d'un questionnement et d'une remise en cause. Et chaque nouvelle disparition génère chez le jeune homme une prise de conscience. Sa vision du temps, de la vie, de la mort, de l'amour en est bien évidemment bouleversée... C'est cette gradation, ce crescendo qui font que l'on passe d'un protagoniste presque pas concerné au début du livre, à un être écorché vif et "rédempté" à la fin.

Ce n'est pas une oeuvre majeure, mais elle a de la substance du charme, de l'émotion et est écrite de manière tout à fait convenable.

Lu d'une traite et avec beaucoup de plaisir, je comprends l'accueil enthousiaste que lui a réservé le public.
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Et si les chats disparaissaient du monde.....

Quelle belle lecture! Je suis charmée par ce roman pris par hasard sur les rayons de ma bibliothèque municipale pour la seule raison qu'il y avait un chat sur la page couverture! Sans attente, sans avoir jamais lu de roman asiatique auparavant, sans même avoir lu la quatrième de couverture une deuxième fois (je l'avais fait rapidement à la bibliothèque, mais comme j'ai emprunté une dizaine de livres à la fois, je ne me souvenais pas de celui-ci). C'est peut-être pour cela que j'ai été aussi comblée par ma lecture : personne ne m'avait jamais parlé de ce petit bijou que j'avais entre les mains.



Dès le départ, l'histoire a de quoi plaire par son originalité : un jeune homme trentenaire qui apprend qu'il est condamné par un cancer du cerveau de stade avancé. Arrivant chez lui, il perd connaissance et se réveille devant une mine de chat inquiet et un étrange inconnu ayant la même apparence que lui-même, mais au look déjanté. Il apprendra vite que c'est le Diable en personne venu lui apprendre qu'il mourra le lendemain. Étrangement, ce Diable est bien différent des représentations occidentales (manipulateur, menteur, malveillant); bien sûr il est là pour proposer un arrangement au héros de l'histoire, bien sûr il y a toujours une contrepartie aux offres du Diable… mais ici, outre le fait qu'il soit particulièrement sympathique pour un être venu de l'Enfer, sa présence ne sera que bénéfique au narrateur qui aura l'occasion de réfléchir à sa vie avant de la perdre.

Ce court roman en est donc un avant tout de réflexion (tout en douceur et en humour) sur l'importance des choses en ce monde. Pour chaque 24 heures de vie supplémentaires accordées au narrateur par le Diable, ce dernier fait disparaître un élément du monde (à son choix, pas à celui du narrateur), mais en lui nommant avant et en lui laissant le temps de réflexion nécessaire pour évaluer le coût de cette perte pour l'Homme et une dernière chance également d'utiliser cet élément. Toutefois, comme le découvre bien rapidement le héros de cette histoire, ce n'est que lorsqu'on perd une chose que l'on découvre véritablement la place et l'importance qu'elle avait. le quatrième jour, le Diable proposera une journée de vie de plus en échange de la disparition des chats (c'est sur la quatrième de couverture, je ne dévoile donc pas un « punch »), cela fera beaucoup réagir et réfléchir le narrateur… tout comme les lecteurs amoureux des chats (dont je fais partie!). le narrateur prendra-t-il la décision de supprimer nos amis à quatre pattes de la surface de la planète?



Ce roman se lit d'un trait (153 pages), nous fait sourire, voire rigoler un peu, nous fait pleurer aussi en fin de parcours (surtout si nous avons vécu un deuil… humain ou animal), nous amène inévitablement à nous poser des questions, sans nous brusquer, comme si nous étions à la place du narrateur, à une ou plusieurs journées de notre propre disparition : comment donner un sens à sa vie? Quoi faire quand on sait que le temps est compté? Roman dépaysant (pas par son exotisme japonais – on se rend peu compte que le roman se déroule ailleurs) par la manière dont il est raconté, par le chemin qu'il nous fait traverser avant d'arriver à la conclusion de l'histoire (peut-être est-ce la culture japonaise qui transparaît dans l'écriture du récit?).



Je recommande fortement ce roman aux lecteurs désireux de parcourir une fiction qui sort de l'ordinaire, aux amoureux des chats qui y trouveront plus que leur compte, aux amateurs de belles histoires qui apportent un sentiment de plénitude, aux lecteurs qui sont en quête d'un récit habile, intelligent, bien ficelé.
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Et si les chats disparaissaient du monde.....

Ce livre se présente comme un conte philosophique.

Le narrateur, facteur âgé de 30 ans, apprend qu'il est atteint d'une maladie très grave et que ses jours sont comptés. Mais voici que le Diable en personne s'invite et lui propose un deal.

Il s'ensuit une semaine très particulière : le jeune homme va faire le bilan de sa jeune vie, se poser mille questions, renouer avec d'anciens amis, redécouvrir son chat dont il était pourtant très proche, petit à petit lâcher le barrage de tant d'émotions enfouies, et essayer de réparer certaines erreurs.



Un petit ouvrage étonnant, touchant, mêlant une pointe de fantastique à une touche d'humour, qui finalement propose une interrogation sur le sens de la vie et de la mort.

J'ai retrouvé avec plaisir un style fréquent chez les auteurs asiatiques : pudeur, délicatesse, émotions peu exprimées mais subtilement suggérées, proximité avec la nature, introspection, philosophie de la vie...



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Et si les chats disparaissaient du monde.....

Bonjour à toutes et à tous !

Voilà, après un petit passage à vide, me revoilà sur ce site et bien contente. J'en profite pour vous souhaiter à tous une très bonne année 2018 !



Et voici ma première critique de l'année :



Vendre son âme au diable pour quelques jours de vie de plus, c'est un sujet approprié par bon nombre d'écrivains, russes, français, anglais.

Genki Kawamura, auteur japonais, nous emmène dans une sorte de conte philosophique, une histoire qui peut paraître farfelue au début, mais doucement, lentement, nous entraîne dans les profondeurs de notre âme, nous tiraille, nous questionne. S'interroger sur le sens de sa vie, après la lecture, c'est quand même pas mal pour un livre, non ?



Sans dévoiler le dénouement, je dirais simplement que le narrateur, jeune facteur de 30 ans, apprend qu'il est atteint d'un mal incurable et qu'il ne lui reste que quelques jours à vivre.

Le diable, venu lui rendre visite, lui proposera un marché : chaque jour, il lui faudra supprimer une chose du monde réel contre 24h de vie supplémentaire. Mais les règles du jeu sont imposées par le diable; c'est lui qui choisit ce qu'il faut supprimer en accordant toutefois un seul et dernier usage de l'objet, avant sa disparition totale de la terre.



Quelles seront les considérations du jeune facteur ? A quoi se raccrochera t-il ? Jusqu'où ira t-il ?

Je vous laisse découvrir ce roman plein de finesse !
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