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Citation de platon67


C'était ainsi qu'une fois de plus, Alice se retrouvait prisonnière des principes. Toute sa vie n'avait été qu'une longue bataille, une sournoise et âpre lutte entre les conventions et sa propre nature. D'elle-même, Alice n'aurait rien dit à Jérôme, elle lui aurait accordé, prêté son corps tendrement, distraitement, affectueusement, comme elle le faisait depuis six mois, et elle aurait partagé le lit de Charles avec toute la sensualité, toute la curiosité, toute la gaieté et l'estime même, que cet homme éveillait en elle. Jérôme n'aurait pas été désespéré, elle n'en eût pas souffert, elle ne se serait pas sentie coupable et la vie aurait été harmonieuse. Seulement voilà ! Aucun de ces deux hommes ne supporterait cette situation. Se la partager leur semblerait impossible. Quelle absurdité ! Pour partager quelque chose ou quelqu'un, il faut l'avoir, et l'un et l'autre devaient bien savoir qu'ils ne l'avaient pas. On ne possède jamais quelqu'un. (..) Et pourtant Jérôme et Charles qui acceptaient de partager son estime, sa tendresse, son affection, refusaient de partager son corps ; comme si son corps était plus important que des sentiments. C'est grâce à cet a priori absurde qu'elle allait devoir blesser quelqu'un qu'elle chérissait, c'est par "décence" qu'elle allait être cruelle.
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