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Citation de babel95


Elle n'était pas du genre à pleurer facilement, aussi trouva-t-elle particulièrement amères les larmes qui ruisselaient le long de ses joues, formant de vilaines traînées sur le visage ingrat qui évoquait de façon irrésistible la trogne d'un bouledogue.
- Tu en as une touche, Barbara, fit-elle, injuriant son reflet. Te voilà belle !
Secouée de sanglots, elle s'éloigna du lavabo et appuya le front contre le carrelage frais du mur.
A trente ans, Barbara Havers était résolument laide et fermement décidée à le rester. Elle aurait pu choisir, pour ses fins cheveux brillants couleur de pin, une coupe adaptée à la forme de son visage. Mais elle s'obstinait à les porter au ras des oreilles, à croire que le coiffeur lui avait fourré un bol trop petit sur la tête. Elle ne se maquillait pas. Ses sourcils épais et non épilés faisaient ressortir la petitesse des yeux au lieu d'en souligner l'intelligence. La bouche mince que ne rehaussait aucune touche de couleur était perpétuellement pincée en une moue désapprobatrice. Trapue, l'air costaud, elle donnait l'impression d'être absolument inabordable.
"Tu vas faire équipe avec le petit génie, songea-t-elle. Tu en as du pot, Barb ! Après huit mois de purgatoire, ils te retirent de la rue pour te donner une autre chance, qu'ils disent, et c'est avec Lynley qu'ils te collent !".
- Pas question, marmonna-t-elle. Pas question que je bosse avec ce gommeux à la noix.
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