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Critiques de Eiji Yoshikawa (169)
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La pierre et le sabre

J'avoue ! Avoir pris tout mon temps pour le lire ce roman, pour me promener sur internet et trouver les photos, les blogs qui évoquent les sites et les temples qui ponctuent le parcour et de Musashi, et d'Otsu, et de Matahachi et d'Osugi !

Premier observation qui m'a interpellée, en Europe c'était aussi l'époque des duels et l'honneur bafoué était vite sur toutes les lèvres. Au japon aussi l'épiderme était ...chatouilleux, sauf qu'on y défendait plus une école qu'un hypothétique affront ! Mais tout de même, ce fut une époque où on risquait vite sa vie !

Autre observation : bizarre conception de l'honneur et du courage, qui ne se reconnaît jamais battu et arme une armée contre un seul homme, en accusant ce dernier de la pire lâcheté ! Etonnant et déroutant. Mais les vendettas capables de décimer des familles entières ne relèvent-elles pas du même processus mental ?

Dans plusieurs critiques, j'ai lu l'etonnement que les protagonistes se croisent si facilement sur les routes. D'une part le Japon est tout de même d'une superficie nettement inférieure à celle de la France, et les voyageurs utilisaient les mêmes routes, s'arrêtaient dans les mêmes auberges et trouvaient réfuges dans les mêmes temples. Il est fait allusion à la foule qui se retrouve sur un certain pont un jour de premier de l'an.



Alors, ce roman, qu'est-ce qui en fait sa propriété ?

La fluidité du récit ; il se lit avec facilité, à condition d'être attenif aux patronymes. C'est certainement là, une difficulté une difficulté pour s'y retrouver, mais beaucoup de romans policiers nous inondent aussi de personnages, ce qui ne nuit pas au plaisir de la lecture.

L'excellente idée de commencer par le désastre d'une défaite, et en contrepartie suivre l'évolution de deux jeunes têtes brulées. L'un est nanti d'une famille respectée, déjà promis à une vie stable puisqu'il est fiancé et l'autre est un chenapan, rejeté par sa mère, opprobe de son village. Et pourtant le courage n'est pas des deux côtés : si le premier choisi la facilité, le second s'engouffrera dans un chemin particulièrement difficile.

Ce que j'aime chez Takezo/Musashi c'est l'obstination humble qu'il mettra a dominer sa force brute par son intellect, son application à admirer, réaliser des oeuvres de ses mains maladroites mais dans lesquelles il est capable d'y mettre toute sa générosité. En s'isolant, d'abord au fin fond d'un château comme un ermite , puis en contact avec la nature, c'est son sang-foid qu'il développe avec un sens de l'observation et des réflexes exascerbés, bien utiles dans son apprentissage de samouraï.

Le côté fortement inspiré de la réalité historique, donne une dimension sereine au récit : certes les exploits ont été enjolivés mais ils ont rééllement eu lieu.

Un bon équilibre des personnages secondaires qui fonctionnent en couple-miroir, comme Otsu et Akemi, ou Osugi et Jotaru, et rappelle qu'il n'y a pas une seule vérité, une seule réalité.

Les combats sont décrits avec fougue et flamboiement sans jamais s'enliser dans le barbare et le trivial.

La poésie des descriptions qui dévoile, la beauté des paysages, l'ancienneté du raffinement des arts de vivre, l'osmose avec la nature est un autre attrait de ce récit et non le moindre.



Un très beau roman qui donne quelques clés ...
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La pierre et le sabre

Quiconque a un intérêt certain pour le Japon médiéval et les samouraïs devrait lire le roman La pierre et le sabre. Bon, le bouquin est un peu impressionnant avec ses 857 pages (dans l’édition de poche !), surtout qu’il ne s’agit que d’une première partie, un deuxième tome complète les aventures. Ainsi donc, commencer cette lecture est un défi appréciable. Mais elle en vaut la peine. Non seulement parce qu’elle est captivante et enrichissante mais aussi parce qu’elle relate le récit d’un personnage réel (bon, un peu/beaucoup romancée), celle de Musashi. Cet individu a tellement marqué l’imaginaire que l’on se racontait son histoire de génération en génération. Il a été le sujet de bons nombres de peintures et a inspiré des pièces de théâtres, des films, des mangas et des romans. Autant dire que l’auteur Eiji Yoshikawa s’est attaqué à un monstre presque sacré.



Très rapidement, on est lancé au tout début du 17e siècle. C’est une période d’incertitude, les grands seigneurs se battent pour le pouvoir et, après un revirement spectaculaire, l’armée de l’Ouest s’effondre. Deux jeunes amis d’enfance s’enfuient du champ de bataille mais leur retour à la maison est semé d’embuches. Si Matahachi, provenant d’une famille nantie, y parvient, Takezo tourne le dos à son village et choisit la voie des samouraïs. Ce jeune coq change de nom, devient Musashi, et parcourera le pays pour apprendre à dominer sa nature sauvageonne et la maitrise de soi. Et, en passant, de nouvelles techniques de combat.



J’aurais souhaité qu’un aspect spirituel à la voie des samouraïs soit plus explicitées. Bon, Musashi fait quelques rencontres qui lui permettent de grandir intérieurement (je pense surtout à ce vieux moine irrévérencieux qui lui donne une leçon, est-ce Nikkan ?) mais l’essentiel du roman repose surtout sur l’action. Pas nécessairement celle de combats et de duels, mais les personnages se promènent beaucoup et parfois j’avais l’impression de lire surtout un carnet de voyage. Ils sont allés ici, puis là, et là-bas ensuite, etc. Peut-être qu’un de description des lieux auraient aidé ? Ou peut-être pas, le roman est déjà très long.



Il faut dire ici que, si Musashi est le personnage principal, il n’est pas le seul auquel Eiji Yoshokawa accorde de l’importance. Parfois, la narration se concentre, l’espace de quelques chapitres, sur d’autres personnages, dont son jeune disciple Jotaro ainsi que la jolie Otsu, autrefois la fiancée de Matahachi…



Incidemment, un pareil héros ne saurait être sans adversité et, surtout, sans adversaires. Il peut d’abord compter sur le clan Yoshioka, dont Musashi affrontera les disciples à trois reprises. Je souligne le travail de l’auteur Eiji Yoshikawa qui a réussi à rendre captivant les passages d’action et de combat, sans s’éterniser ni tomber dans les effusions de sang. Toutefois, son ennemi le plus redoutable et dangereux est Osugi, la grand-mère de Matahachi, qui cherche à venger le déshonneur causé à sa famille par Takezo/Musashi et Otsu.



La qualité de son travail (et celui de la traduction) se voit également dans l’ensemble de l’œuvre à travers une écriture simple et fluide. Même si le lecteur n’est pas familier avec certains concepts ou éléments de la culture japonnaise, ces derniers sont suffisamment clairs (et parfois décrits) pour qu’on les comprennent bien. Même les noms auxquels ont est peu familiers ne portent pas à confusion (si on leur porte attention). Ainsi, il n’y a aucune raison de ne pas se lancer dans cette aventure.



Bref, La pierre et le sabre est un roman un peu conventionnel mais qui rend accessible cet univers merveilleux qu’est celui du Japon et de la culture des samouraïs.
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La pierre et le sabre

A la fois roman d'apprentissage et grande épopée dans le Japon médiéval, ce livre captivant offre dépaysement, aventure et réflexion.



C'est l'histoire de Musashi/Takezo, brute mal dégrossie et sanguinaire au début, qui va devenir un samourai habile, courageux et intelligent, grâce à sa volonté d'apprendre de nouvelles techniques de combat, et d'atteindre la maîtrise de soi.

Au cours de sa longue (856 pages) quête, il est entouré d'un moine très sage mais irrévérencieux, d'une grand-mère vindicative, d'un apprenti fidèle mais imprévisible, d'une amoureuse très pure (et très souvent éplorée !), de samourais plus ou moins bien intentionnés, mais aussi d'artisans, de lettrés, de geishas, de villageois... bref, d'une multitude de personnages secondaires tour à tour attachants, agaçants ou désopilants.

Il y a beaucoup de combats, de cérémonies du thé, de voyages, de recontres fortuites, d'enseignements semi-philosophique sur la Voie, de scènes de la vie quotidienne, de descriptions de paysages ou de tenues. Résultat : on ne s'ennuie pas !



Toutefois, j'ai trouvé que ce livre manquait un peu de poésie ou de souffle, notamment en comparaison du Clan des Otori. Les personnages me semblent un peu trop caricaturaux, sans nuances ni profondeur. De même, les événements sont souvent assez prévisibles...



En fait, le vrai point fort du livre à mon sens, c'est de nous ouvrir les yeux sur la culture et les valeurs japonaises : sens de l'honneur, maîtrise de soi, volonté de se perfectionner... Même si l'histoire se déroule au XVIIè siècle, elle nous parle aussi du Japon contemporain. C'est d'ailleurs en lisant les commentaires des autres lecteurs ici que j'ai pu mettre des mots sur cette impression, et comprendre que c'est ça qui m'a le plus plu dans ce livre !
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La pierre et le sabre

Ah le Japon ! Il y a un certain fantasme pour les occidentaux que nous sommes pour ce pays si lointain. Il est vrai que depuis quelques décennies nous sommes bercés par les dessins animés ou jeux vidéos. Mais il serait bien trop réducteur que de limiter le Japon à ces distractions. Bien plus qu'une culture, c'est avant tout un peuple fier où tout repose sur l'honneur. Oui, le Japon fascine tant il est aux antipodes de notre civilisation. C'est là un autre mode de vie avec des croyances, des mythes, une cuisine et bien plus encore. Pourtant, j'abhorre certaines traditions qui se perpétuent dans le Pacifique. On ne peux pas fermer les yeux sur le massacre de dauphins, baleines et requins. Mais là n'est pas le sujet, puisque ce qu'il nous intéresse ici, c'est le roman de Eiji Yoshikawa san.

Je connais peu des personnages emblématiques du Japon, ces héros dont leurs histoires sont racontées de générations en générations. Il y eut le forgeron Masamune dont la légende dit que les lames qu'il confectionna, était tellement acérées qu'elles pouvaient tout transpercer.

Dans « La pierre et le sabre », nous suivons un autre personnage de légende. Il s'agit d'un samouraï. Il se nommait Musashi Miyamoto. Même après plusieurs siècles suivant sa mort, il inspira beaucoup de monde dans les différents arts (peintures, théâtres, romans, films, animes, mangas et même jeux vidéos). Il est bien évident qu'il ne s'agit pas là d'une biographie, mais d'un roman inspiré. D'ailleurs, deux siècles les séparent.



« La pierre et le sabre » est la première partie de l'intégrale des romans (édition française) parut sous forme d'épisodes au Japon (7 livres au total). Ce livre regroupe les 4 premiers épisodes (Terre, Eau, Feu, Vent). « La parfaite lumière » étant sa suite (Ciel, Soleil et Lune, Parfaite lumière). Le tout donnant un épais bouquin intitulé Musashi.

J'avais peur avant de débuter ce monstrueux pavé de huit-cents et quelques pages – que l'on peut multiplié par deux si on veut lire la suite. Hé bien, quelle surprise ! J'ai trouvé la lecture assez facile, dans le sens où tout s'enchaîne parfaitement, tout est fluide. Il est vrai que je suis habitué – plus ou moins – aux noms nippons. Pourtant, j'ai trouvé que je lisais moins rapidement et avec plus de difficulté ce roman qu'un autre typé occidental.

Ce livre, m'ayant donné envie de connaître le Japon médiéval et cette époque, je me suis amusé à faire quelques recherches. Merci au passage l'invention de l'Internet qui favorise bien des choses. Pour bien comprendre, il faut savoir qu'à l'époque, le pays était divisé en plusieurs provinces. Le Shogun souhaitait réunifier ces peuples. Il est intéressant de constater qu'il existe un Empereur, mais son pouvoir est moindre que le Shogun. De 1639 à la fin des années 1800, le pays était fermé aux étrangers où seuls les contrées asiatiques pouvaient faire du commerce. Une époque nommé Edo – Edo étant la capitale du Japon qui sera renommé par la suite Tokyo. (Événements relatés dans « l'avant-propos » au début du livre par Edwin O. Reischauer – que j'ai lu après le roman)



C'est une magnifique odyssée où chaque personnage cherche à réussir leur quête personnelle. Nous avons une multitude d'individus plus ou moins important dans l'histoire dont nous suivrons un certain nombre charismatique.

Tout commença par un champs de bataille de Sekigahara où deux amis ayant combattu ensemble se retrouve unique survivant. L'un est Takezo et l'autre Matachi, l'un est méprisé par son village l'autre étant un fils d'une haute famille bourgeoise.

Après de nombreuses épreuves, Takezo qui deviendra un samouraï redouté et changera de nom Musashi. Ce qui est marrant dans l'histoire c'est que les deux noms (Takezo et Musashi) s'écrive de la même manière en Kanji (武蔵). Une gloire qui laissera Matachi jaloux – personnage méprisable qui m'a énervé de plus en plus lors de l'avancée dans le livre (et sa garce de mère).

Et puis, il y a la romance, un amour impossible entre Musashi et Otsù. La jeune étant promise à Matachi s'éprend du samouraï mais ce dernier reste fidèle à sa lame et peut-être à son ami.

Il serait dérisoire de parler laconiquement de chaque personnage tant leur personnalité est très bien travaillée. Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié le duo Musashi/Otsû, son jeune disciple Jôtarô mais également l'adolescent rebelle (Kojirô) qui intervient qu'à partir du troisième livre.





L'histoire se concentre essentiellement sur une infime partie du Japon, celle du centre avec les villes tel que Kyoto. Ainsi nos personnages se croiserons à de multiples reprises par monts et vallées, sur les routes ou dans les maisons de thé.



Il y a tant à dire sur cet ouvrage. Je pourrai m'étaler sur les différents personnages. Je pourrai également parler de la culture de l'honneur mis en avant, où la mort est la meilleure des finalités lors des combats. Mais également l'histoire mit en avant par l'auteur. Et puis, il y a la croyance au bouddhisme (très peu Shintoïsme), le Japon et la Chine ayant eu de nombreux conflit dans leur passé. Mais le mieux est lire ce magnifique livre.

Pour finir, je dirai que c'est un excellent roman pour qui s'intéresse à l'histoire du Japon, avec des personnages historiques et d'autres inventés. L'histoire d'amour entre le quatuor Musashi / Otsû / Matachi / Akemi est parfois un peu trop présent surtout à la fin. Bien que se soit un beau pavé, je n'ai pas trouvé trop de longueur, qui m'a fait voyagé dans un pays que je connais pas à une époque intéressante. Me reste plus qu'à lire « La parfaite lumière ». Je vais sûrement faire une petite pause avant.



ありがとう 英二 吉川 氏 (Arigatô Monsieur Eiji Yoshikawa)
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La Parfaite lumière

J’ai lu le premier tome des aventures de Musashi il y a quelques années. Le deuxième, intitulé La parfaite lumière, se faisait attendre depuis un bon moment et, récemment, j’ai décidé qu’il était plus que temps de m’y remettre. Il faut dire que leur auteur, Eiji Yoshikawa, a produit des briques, d’environ 700 pages chacune. Après coup, je regrette d’avoir pris toutes ces années entre les deux. Au début du roman, il y a bien un petit résumé, d’une page environ, qui récapitule les principaux événements du tome précédent. Musashi revient de la guerre, tombe en amour avec Otsu l’ex-fiancée d’un ami, Osugi la mère de ce dernier le prend mal et poursuit les amoureux qui rencontrent beaucoup d’obstacles dans ce Japon médiéval rempli de bandits. Je croyais que ça allait suffire. Malheureusement, assez rapidement, plusieurs personnages mineurs apparaissent ici et là et, si leur identité me revenait en mémoire plutôt facilement, leur rôle dans l’histoire restait vague. Je crois qu’un index des personnages aurait été utile.



Pour ce qui est l’intrigue… bof. Elle est assez répétitive. Comme dans le premier tome, beaucoup d’action. Musashi malgré sa quête spirituelle de la « Voie du sabre » se retrouve continuellement confronté à des malfrats, ils se battent, le protagoniste gagne. Jotaru et Otsu tentent de le retrouver, la vieille Osugi aussi, quoique pour les malmener. Un jeu du chat et de la souris. Bref, du déjà vue. En lisant, je n’avais pas l’impression que l’histoire progressait, plutôt qu’on étirait le tout. Bien sûr, on retrouve dans La parfaite lumière quelques éléments que j’ai aimés. Par exemple, la relation de maître-disciple entre Musashi et Iori était intéressante (meilleure que celle entre Musashi et Jotaru). Même chose pour son amitié avec le forgeron Kosuke (le polisseur d’âmes). Des moments empreints de spiritualité, qui changeaient de l’action. Alors, on comprend que la « Voie du sabre », les arts martiaux japonais, c’est davantage que des jeux de bretteurs mais toute une philosophie. Pour finir, est-ce que j’ai aimé ce roman? Un peu. Je l’ai lu parce que j’avais commencé le premier et je suis satisfait d’être allé au bout de l’expérience. Est-ce que je le recommande? Oui, à ceux qui aiment les histoires de samouraïs et, surtout, ceux qui en ont déjà lues. Je ne suis pas certain qu’un néophyte pourrait apprécier les aventures de Musashi à leur juste valeur.
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La pierre et le sabre

Plus de 10 ans ont séparés l'achat de ce livre, suite à la lecture du Gorin no sho, et sa lecture.

Que je le regrette ! Ce premier tome de biographie consacré à Musashi est une merveille !

Mais commençons par ce qui fâche: pourquoi lui donner un titre ésotérique alors que l'auteur l'avait sobrement intitulé "Musashi" ?

Faut-il que cela sonne japonisant pour que ça se vende dans la tête des éditeurs ?

Bon, pour le texte en lui même, comme je l'ai dit, c'est du très bon, tour à tour haletant, réflexif, contemplatif, émotionnant, romantique, cruel.

Ces 850 pages passent fort vite et l'ont a tout de suite envie de passer à la suite !

On assiste aux destins croisés de nombreux personnages, Musashi bien sûr, mais aussi son ami d'enfance et sa mère ainsi que la promise de ce dernier, plus certaines personnalité de ce temps.

Car c'est aussi une chronique de cette époque, à savoir le début de l'ère Tokugawa, quand la paix n'est pas encore bien assurée, mais que le pays commence à se transformer avant de se replier sur lui même pour 250 ans...

Et ce n'est rien de dire qu'Eiji Yoshikawa excelle dans ce style, mêlant la grande histoire à la petite, invention et éléments historiques, histoire des mœurs et réflexion philosophique.

Sur ce point j'adresse un sérieux coup de chapeau à l'auteur qui vulgarise parfaitement les réflexions que suit le héros et ses amis, notamment le moine zen, truculent personnage excellemment mis en scène !



Enfin bref, je me suis régalé, j'ai hâte de lire la suite, dès que j'irai le chercher dans ma librairie !
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La pierre et le sabre

Voici une lecture énergisante ! Ultimement un roman de cape et d'épées à la sauce asiatique, ''La pierre et le sabre'' est une fabuleuse plongée dans le Japon du XVIIe siècle, celui des samouraïs.



On suit plusieurs personnages principaux dont les routes sont destinées à se croiser maintes fois dans des situations diverses. Musashi, véritable personnage historique devenu légendaire et mythique, entreprend la voie du sabre menant à la sagesse et la grandeur après une enfance quelque peu dissolue. En chemin, il fait le malheur de ses ennemis et souvent aussi de ses amis.



Voyages, combats au sabre, leçons de vie, moeurs et coutumes des différentes classes sociales, dialogues truculents, confrontations multiples, les attraits de ce livre sont innombrables. Le côté mystique des arts martiaux est très bien rendu. Volumineux mais d'une écriture imagée et amusante d'une fluidité exemplaire, je plonge sans escale dans la suite directe : ''La parfaite lumière''.
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La pierre et le sabre

Un très long et magnifique voyage dans le Japon médiéval en compagnie d'un personnage en quête de vérité et d'humanité.

Livre puissant, rédempteur. .... et culte au Japon.

Il est étudié en classe comme on étudie chez nous Hugo, Zola.... Rien d'étonnant.

J'ai adoré !

La suite est La parfaite lumière.
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La pierre et le sabre

Oufff! Véritable chef-d'oeuvre du classique japonais! Une fresque de courage et de la quête de soi! Un roman de force et de puissance mais aussi un roman d'apprentissage et d'initiation à dompter les ardeurs fougueuses de la jeunesse et à briser son moi afin de parvenir à transcender la perception des cinq sens en une force intérieure...

Eiji Yoshikawa nous plonge, avec des oscillations aussi fructueuses, dans le monde médiéval japonais, à l'époque des samouraïs, au moment où les combats pour l'honneur caractérisaient le quotidien des samouraïs ou des clans, un moment où être le plus fort est une obstination d'un homme sensé...
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La Parfaite lumière

Ma première erreur fut de ne pas avoir continuer directement avec « La parfaite lumière » après avoir fini « La pierre et le sabre ». Ça été un peu dur de se remettre dans le bain avec tous ces personnages. Ma seconde erreur fut d'avoir acheté une autre édition. Pour la petite histoire, j'ai trouvé « La parfaite lumière » avant « La pierre et le sabre » dans un dépôt-vente. Sauf que c'était la première édition de chez J'ai lu et qu'il se divise en deux livres. J'ai cherché en vain de trouver la même parution pour « La pierre et le sabre » (coupé également en deux romans). Après deux ans à rentrer bredouille, j'ai fini par me décider à acheter la dernière édition.

À l'époque, « J'ai lu » résumait les 850 pages du premier volet en… un peu plus d'une page. J'ai relu plusieurs fois le début, me demandant si je n'avais loupé un épisode.





Ça m'a fait plaisir de retrouver les personnages. On retrouve donc Musashi le samouraï en quête de la voie du sabre, Otsû à la recherche de son grand amour, Matachi l'ami d'enfance de Musashi toujours aussi lâche, Osugi la mère de Matachi qui ne vit que pour l'honneur de son nom, la déchéance de Akémi, Jôtarô le disciple de Musachi, Kojirô l'ennemie de Musashi et bien d'autres encore.

De nouveaux protagonistes viennent s'ancrer dans l'histoire tel que le jeune garçon trouvé par Musashi – Iori. Il prendra la place de Kojirô en tant que disciple du célèbre samouraï. D'un point de vue personnel, je l'ai moins apprécié. Cependant, j'ai beaucoup aimé le passage où il se retrouve avec la vieille mégère Osugi.

La parfaite lumière reprend les trois derniers livres de Eiji Yoshikawa. Si je n'avais pas trouvé de grosses différences entre ceux de « La pierre et le sabre », ici, on voit une cassure assez importante. Ainsi « Ciel » nous narre la métamorphose de Musashi. Fini les errances à combattre en duel l'école d'escrime (dont le nom m'a échappé). Ici, le samouraï recherche la paix et sagesse. Cette première partie est essentiellement orienté vers Musachi d'un côté et Kojirö de l'autre. Nous ne voyons guère les autres personnages. J'ai beaucoup aimé le début lorsque l'auteur parle de la capitale Edo (futur Tokyo) en pleine construction.

Puis vint le « Soleil ». Nous constatons la déchéance complète de Matachi avec une scène remarquable avec le moine Takuan ; j'en ai eu des frissons.

« Lune, la parfaite lumière » est essentillement constitué des préparatifs du duel tant attendu entre Musashi et Kojirô.



D'un ton en-dessous de « La pierre et le sabre », ce dernier volet reste un très bon livre avec quand même beaucoup de défaut. J'ai noté une fin trop « bisounours » avec l'attitude de Osugi changeante soudainement, passant d'un diable de Tasmanie à un petit chaton. Bien que le récit soit riche et immersif, il n'en demeure pas moins, qu'il possède des longueurs. Mais pour moi, le plus gros défaut, réside dans le nombre impressionnant de personnages. Déjà les principaux sont nombreux, mais tous ceux que nous croisons le sont encore plus. J'étais plusieurs fois perdu, je ne savais plus qui était qui. Toutefois, il y a plus énervant lorsque l'auteur énumère le pédigré d'un auteur. (exemple : ). J'ai souvent buté sur les noms japonais, énuméré à mainte reprise dans un seul paragraphe.

Ce fut une lecture longue, fatigante mais intéressante dans la mesure que, nous découvrons la naissance d'Edo avec le peuple (paysans, commerçants, massons,…) et le Shogun. Un récit riche par ses intrigues politiques. Un final magistral où j'ai pu ressentir la tension palpable autour de Musashi. Mais un roman n'en serait probablement pas un s'il n'y avait pas l'amour. Fort heureusement, il n'est pas aussi présent (car trop) dans le premier roman. On vibre pour Musashi et Otsû.

Après une telle lecture, inutile de préciser que j'aimerai beaucoup visiter ces lieux.
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La Parfaite lumière

La parfaite lumière, c'est en vérité Musashi suite et fin, puisque tel est le titre original de ce roman. L'éditeur français a repris le titre d'un chapitre pour créer un titre un peu ronflant et nipponisant.

Qu’importe, ce qui compte c'est ce qu'il y a dedans. Dans ce gros pavé qui en suit un autre, on continue a suivre Musashi, donc, dans sa quête de la Voie, de la véritable Voie qui ne soit pas que celle de la force et de l'habileté à l'épée, et ce dans une époque troublée de l'histoire japonaise.

Pour nous Musashi ne veut pas dire grand chose, mais pour les japonais c'est un peu comme dire D'Artagnan ! C'est un mythe, une figure tutélaire avec en plus une dimension spirituelle que n'a pas le héros de Dumas.

Car se battre au katana n'est pas le cœur de ce roman. Même le combat final, l'affrontement que l'on attend depuis le début est très simple, court, sans dramatisme, presque édulcoré. Tout le récit est ainsi, dit avec des mots simples, directs, sans atermoiements, sans fioritures, dans un ordre chronologique presque trop logique. Et pourtant, ça fonctionne ! Et même très bien, il faut le dire et l'avouer !

Les personnages se mêlent, se rencontrent, s'évitent, se croisent fortuitement, la chance et la malchance font tourner la grande roue de la vie, et les destins dévient en fonction des rencontres, des caractères.

Yoshikawa ne déclare pas une philosophie mais en instille une, doucement, dans sa façon de conduire l'histoire et de s'approprier l'Histoire pour raconter la sienne, à sa façon, en maniant le politiquement correct, sans trop remuer ce qui peut encore fâcher, faisant peu de politique dans une aventure qui aurait pu se transformer en diatribe anti-samouraï, anti-shogunat ou que sais-je...



On comprend en tous cas le nombre d'exemplaire vendu, c'est une très belle épopée qui m'a donné envie de relire le traité des 5 roues...
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La pierre et le sabre

Bien que lu il y a presque 20 ans, "La pierre et le sabre" est un de mes livres préférés ! Je pourrai même l'emporter sur une île déserte , surtout qu'il s'agit d'un pavé et qu'il constitue la première partie du récit.

Roman d'initiation et d'aventure, mais en version japonaise du Moyen Age, c'est le Japon ancien que l'on découvre ici, avec de belles descriptions tellement précises qu'il est facile de s'en créer des images. Les personnages attachants, les paysages somptueux, l'art du combat, tout les ingrédients sont présents pour passer un long bon moment.

Un beau voyage dans le temps et dans une culture aux codes différents.

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La pierre et le sabre

Miyamoto Musashi, célèbre rōnin de l’époque d’Edo, est l’une des figures historiques les plus marquantes du Japon. Maître bushi, philosophe et artiste, il est aussi l’auteur du Go rin no sho, en français Le Traité des cinq roues.

Mais une légende ne se bâtit pas en un jour et c’est ce que nous montre Eiji Yoshikawa dans son ouvrage Musashi publié en France en deux volumes, La Pierre et le Sabre et La Parfaite lumière.



Avant d’être Miyamoto Musashi, notre héros s’appelait Shinmen Takezō, n’était pas un samourai vraiment extraordinaire et avait un caractère plutôt emporté et obstiné. Le roman s’ouvre d’ailleurs sur le champ de bataille dévasté de Sekigahara où, appartenant à l’armée vaincue, il est laissé pour mort avec son ami d’enfance. Mais le jeune homme un peu tête brûlée ne se laisse pas abattre. C’est le début d’un chemin long et difficile sur la voie du sabre.

La Pierre et le Sabre nous fait découvrir ses premiers pas sur cette voie. Nous commençons à Sekigahara, continuons dans son village natal de Musashi – dont il prendra le nom par la suite – puis le suivons sur les routes, au fil de ses rencontres et de son apprentissage jusqu’à Kyoto et au conflit qui l’opposera à l’école Yoshioka.

N’oublions pas non plus les (très) nombreux personnages secondaires dont le développement est indispensable à la continuité du récit. Amis ou ennemis, une fois que leur route a croisé celle de Miyamoto Musashi, leur vie changera totalement.



Qui d’autre que l’une des plus belles plumes du Japon pour nous conter l’histoire de l’une de ses plus célèbres figures historiques ?

Eiji Yoshikawa est l’un des plus grands romanciers japonais du XX° siècle. Sa plume est fluide, ses descriptions sont riches de détails historiques, géographiques et sociaux. Il garde notre attention tout au long de son récit, que ce soit avec une description précise d’un combat au sabre, un aperçu des pensées les plus intimes de ses personnages ou quand il nous présente un des nombreux personnages, principal ou secondaire, de son roman.

Plus que l’histoire d’un escrimeur légendaire, La Pierre et le Sabre est aussi le roman d’un Japon qui entre dans une nouvelle époque et se transforme tant dans son organisation intérieure – mise en place du shogunat, pouvoir politique, administratif et juridique, réduction des pouvoirs de l’empereur, simple guide spirituel, réorganisation de l’Etat, division du pays en fiefs dirigés par des daimyos répondant au shogun – que dans sa politique extérieure – c’est le début du sakoku ou période de fermeture du pays sur lui-même.



Cette lecture n’est pas toujours facile. Il faut rester attentif, ne pas mélanger les noms des personnages ou des lieux, et prêter attention à la temporalité. Il n’empêche que ce roman a été une merveilleuse découverte et m’a fait passer un excellent moment. Il ne me reste plus qu’à m’attaquer au second volume…
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La Parfaite lumière

La Parfaite Lumière est la suite directe et en fait constitue pour moi un tout indissociable avec La Pierre et le Sable. Aussi , je produis ici la même critique que sur le tome 1 :



Musashi, roman d'aventure et initiatique japonais, paru initialement en feuilletons entre 1935 et 1939, a été traduit en deux volumes, La Pierre et le Sabre, 840 pages, puis La Parfaite Lumière, 690 pages. C'est visiblement un roman très connu au Japon, qui rend hommage à un personnage historique faisant partie du panthéon national.



L'histoire est simple, et riche à la fois, bien construite : deux frères d'armes, après une grave défaite, vont connaître des destins croisés, forts différents, mêlant survie, amours, combats, choix spirituels... et mettant à l'épreuve leur courage et leur sens de l'honneur. Il s'agit donc avant tout d'un roman d'aventures. Malgré le poids papier des deux tomes, ils se lisent très bien, tout aussi digestes que Le Seigneur des Anneaux ou Les Trois Mousquetaires.



Mais, par son thème et par son auteur, le livre revêt aussi une dimension spirituelle et est, à ce titre , un roman initiatique. Au-delà d'exploits plus ou moins romancés, tout tourne autour du Bushido ("voie du guerrier"), qui n'est pas qu'un code de conduite guerrier mais un code moral au sens large, reprenant des principes shintoïstes, bouddhistes et confucianistes. Il semble que la société japonaise, même moderne, soit encore profondément marquée par ces valeurs, que ce soit pour les remettre en cause depuis l'ère Meiji et après-Guerre, ou au contraire pour en conserver les fondamentaux.



On peut enfin le considérer comme roman historique et moyen d'ouverture culturelle à double titre : d'une part les aventures décrites se déroulent dans le Japon shogunal du XVIIème Siècle, époque Togukawa, que nous autres européens croyons connaître un peu par les estampes de l'époque et certains fims, japonais ou non.

Ce livre permet d'approfondir la compréhension des moeurs (les rapports hommes femmes notamment) et principes spirituels (le bushido) qui régissent cette société féodale en pleine mutation.



D'autre part, Eiji Yoshikawa écrit cet hommage à un héros national et aux valeurs traditionnelles japonaises alors que le pays envahit la Chine (cf Le Lotus Bleu) et s'apprête , quelques années plus tard, à affirmer son nationalisme au niveau mondial à Pearl Harbor. J'ai d'ailleurs noté avec intérêt que le Gorin no Shō théorisé à la fin de sa vie par le véritable Miyamoto Musashi, et l'un des fils rouges du roman, est toujours très populaire au Japon, depuis que la Hagakure, autre voie professée par Yamamoto Tsunetomo, s'est trouvée blâmée suite à son usage durant le seconde Guerre mondiale.



En résumé, une découverte pleine de richesses pour le lecteur français, et un grand Roman, dont j'ai avalé les pages et refermé le second tome avec le regret qu'il n'y en ait pas un troisième... or, je me lasse habituellement très vite des sagas, et Dumas et Tolkien sont parmi les rares à m'avoir fait un tel effet...
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La pierre et le sabre

« La durée d’une vie n’est qu’un intervalle insignifiant dans le cours infini du temps. »

Ainsi s’exprime le héros de cette épopée en forme de succession de courts épisodes, le célèbre ronin itinérant Miyamoto Musashi, à la veille d’affronter un combat qu’il pense mortel, et qui cherche la Voie du sabre (ou Kendo) à travers le Japon du début du XVIIème siècle.



La Pierre et le Sabre est le premier des deux volumes de ce roman basé sur l’histoire d’un célèbre escrimeur, Miyamoto Musashi (1584-1645) dont l’auteur Eiji Yoshikawa fit une figure nationale à travers un feuilleton paru entre 1935 et 1939 dans l’Asachi Shimbun. 859 pages dans l’édition française, indispensables pour effleurer l’âme japonaise, ses principes et ses valeurs, en se remémorant aussi l’état d’esprit des jeunes soldats de l’empereur nippon à la veille du second conflit mondial.



Une succession d’aventures où s’inscrit progressivement l’image du japonais contemporain, dont l’idéal est la maîtrise de soi, la force intérieure, la symbiose avec la nature. Au début, un jeune colosse venu d’un village de campagne, mal dégrossi, violent, que l’on trouve parmi les cadavres de la fameuse bataille de Sekigahara. Takezo va partir sur les routes pour s’affronter avec des adversaires supérieurs à lui, d’abord en technique, puis en nombre. Avec son allure menaçante, son kimono court, son hakama (pantalon de combat à plis), ses deux sabres, son regard fou, il ne se fait pas que des amis.



Mais ses rencontres – c’est fou ce qu’il retrouve par hasard ses amis comme ses ennemis souvent dans ses pérégrinations, spécialement sur les multiples ponts du pays – le font progresser sans cesse dans la Voie qu’il s’est tracée. En particulier le moine Zen Takuan, qui le forcera à une retraite de trois ans pour étudier et ainsi devenir meilleur.



On le retrouve alors avec un nouveau nom, Musashi, une nouvelle fortitude, il a acquis l’étoffe du héros.



Des combats époustouflants – en particulier un lourd combat nocturne dans la neige - de belles jeunes filles, de sages conseillers, des traitres.



Les personnages vont par couple : les bons génies (Takuan et Jotaro), les veules et victimes-nées (Matahachi – Akemi), les suffisants violents, parfois traitres (Kojiro – Seijuro), les vieilles sorcières (Osugi – Oko) entourent le couple d’amants chastes Musashi et Otsu.



Tout pour captiver l’attention des lecteurs. Pas étonnant qu’aujourd’hui l’histoire ait été transposée en un seinen manga intitulé « Vagabond ». Mais les 120 millions d’exemplaires de ce roman ne comptabilisent pas cette édition plus populaire.



Pour moi qui suis une fervente admiratrice des estampes d'Hiroshige, les paysages du Japon sont d'une beauté sans limite. Cependant, je me suis tout de même moins régalée qu'à la lecture de la trilogie de Dale Furutani, je l'avoue ....

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La pierre et le sabre

Alala qu'est ce que ça a été bon!

Presque 3 semaines que j'étais accrochée à ce bouquin de plus de 800 pages matin et soir dans le train. Et pour expliquer un peu mon état d'esprit :c'était vraiment dur de l'abandonner, j'en ai même loupé ma station plusieurs fois.







C'est l'histoire romancée de Musashi Miyamoto, figure emblématique du samourai au Japon, ayant vécu au 17e siecle.

Musashi (Takezo de son vrai nom) a 17 ans quand il part participer à la grande bataille de Sekigahara qui verra triompher le camp adverse: les Tokugawas.

Rejeté par son village il decide alors de consacrer sa vie à son sabre et de suivre la voie du samourai.

Ce livre est une grande saga ou son personnage est lié à de nombreux autres (historiques pour la plupart).

Mais il s'agit avant tout de la quête de Musashi pour atteindre une parfaite maitrise de son art et de soi.



Alors avant toute chose: je suis totalement amoureuse de Musashi! (désolée Bibi!)

Il est beau, il est fort, il est ultra stylé (mais non c'est pas lui sur la pochette du livre).

Bon il fait visiblement pas bon être amoureuse de lui (il aime un peu trop son sabre!) mais pas grave, je l'aimerai sans fin!



Ensuite c'est un livre au style très agréable à lire. On dévore littéralement les pages sans s'en rendre compte.







L'histoire, certes romancée, de réels personnages historiques permet de se construire une petite culture de référence, ce qui, pour une inculte comme moi est non négligeable...

On y découvre le Japon traditionnel au quotidien: arts, thé, religion... ce qui le rend très riche culturellement parlant.



On découvre des petits trucs marrant comme par exemple que le jeu Pierre/Papier/Ciseaux que je croyais bien traditionnel de nos cours d'école occidentales est en fait un très vieux jeu chinois (ensuite importé au Japon et bien bien plus tard exporté en Europe )





De plus, ce bouquin nous plonge totalement dans l'esprit sans concession du samourai et c'est passionnant et abhérant à la fois.



Pour finir, de ces 800 pages il n'y a pour moi, rien à jeter! Pas de longueurs, que du condencé, que du bon.



Pour toutes ces raisons ce livre atteint la belle note de 5/5: chef d'oeuvre



ET la bonne nouvelle dans tout ça c'est que....c'est pas fini:

J'attaque le deuxième et dernier tome demain
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La Parfaite lumière

La parfaite lumière est la suite de la pierre et le sabre de Eiji Yoshikawa qui va nous faire vivre pendant 698 pages la vie du héros du Japon : Miyamoto Musashi !

C'est le roman de la maturité pour ce ronin qui avait été vainqueur de nombreux combats et qui tend de plus en plus vers la spiritualité, la perfection du corps et de l'âme jusqu'à aider les paysans, les malheureux et former de jeunes disciples Jotarô et Iori .

Il est toujours amoureux de la douce Otsû et encore persécuté par l'enragée Osugi qui le poursuit de sa hargne !

Quant à Matahachi, aidé des conseils de Musashi et prenant pour guides Takuan et Gudo : il veut se destiner à la prêtrise mais, sur son chemin il rencontre son épouse Akemi avec un bébé et il va y renoncer pour devenir un vrai père et un vrai époux. !

Pour mettre fin aux ragots, aux calomnies qui circulent à son propos, Musashi doit livrer un ultime combat et affronter Sasak Kojirô !

C'est l' affrontement entre deux hommes très différents : l'un est un arrogant, ambitieux et cruel samouraï et, Musashi qui est devenu un sage en suivant la Voie du Sabre !

Deux conceptions du combat qui préfigure la rencontre du Bien et du Mal....

Musahi a placé sa confiance dans le sabre de l'esprit et, Sasak dans le sabre de la force et de l'adresse !

Mais c'est la sagesse qui mène à la parfaite lumière et on peut deviner l'issue de ce combat !

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La pierre et le sabre

Musashi, roman d'aventure et initiatique japonais, paru initialement en feuilletons entre 1935 et 1939, a été traduit en deux volumes, La Pierre et le Sabre, 840 pages, puis La Parfaite Lumière, 690 pages. C'est visiblement un roman très connu au Japon, qui rend hommage à un personnage historique faisant partie du panthéon national.



L'histoire est simple, et riche à la fois, bien construite : deux frères d'armes, après une grave défaite, vont connaître des destins croisés, forts différents, mêlant survie, amours, combats, choix spirituels... et mettant à l'épreuve leur courage et leur sens de l'honneur. Il s'agit donc avant tout d'un roman d'aventures. Malgré le poids papier des deux tomes, ils se lisent très bien, tout aussi digestes que Le Seigneur des Anneaux ou Les Trois Mousquetaires.



Mais, par son thème et par son auteur, le livre revêt aussi une dimension spirituelle et est, à ce titre , un roman initiatique. Au-delà d'exploits plus ou moins romancés, tout tourne autour du Bushido ("voie du guerrier"), qui n'est pas qu'un code de conduite guerrier mais un code moral au sens large, reprenant des principes shintoïstes, bouddhistes et confucianistes. Il semble que la société japonaise, même moderne, soit encore profondément marquée par ces valeurs, que ce soit pour les remettre en cause depuis l'ère Meiji et après-Guerre, ou au contraire pour en conserver les fondamentaux.



On peut enfin le considérer comme roman historique et moyen d'ouverture culturelle à double titre : d'une part les aventures décrites se déroulent dans le Japon shogunal du XVIIème Siècle, époque Togukawa, que nous autres européens croyons connaître un peu par les estampes de l'époque et certains fims, japonais ou non.

Ce livre permet d'approfondir la compréhension des moeurs (les rapports hommes femmes notamment) et principes spirituels (le bushido) qui régissent cette société féodale en pleine mutation.



D'autre part, Eiji Yoshikawa écrit cet hommage à un héros national et aux valeurs traditionnelles japonaises alors que le pays envahit la Chine (cf Le Lotus Bleu) et s'apprête , quelques années plus tard, à affirmer son nationalisme au niveau mondial à Pearl Harbor. J'ai d'ailleurs noté avec intérêt que le Gorin no Shō théorisé à la fin de sa vie par le véritable Miyamoto Musashi, et l'un des fils rouges du roman, est toujours très populaire au Japon, depuis que la Hagakure, autre voie professée par Yamamoto Tsunetomo, s'est trouvée blâmée suite à son usage durant le seconde Guerre mondiale.



En résumé, une découverte pleine de richesses pour le lecteur français, et un grand Roman, dont j'ai avalé les pages et refermé le second tome avec le regret qu'il n'y en ait pas un troisième... or, je me lasse habituellement très vite des sagas, et Dumas et Tolkien sont parmi les rares à m'avoir fait un tel effet...



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La pierre et le sabre

Une excellente préface d´un spécialiste du Japon met l´eau à la bouche de cette épopée japonaise…

Promesse tenue dans ce roman d´aventure dans un Japon du 17 eme siècle qui marque la perte d´influence des Samouraïs dans un Monde toujours plus économique et qui lentement transforme une force guerrière en une culture, une forme d´apprentissage voire une philosophie.

Le parcours d´initiation du samouraï solitaire ne déconcerte pas. Il pourrait être cow-boy et faire le tour de l´Ouest, chevalier et faire le tour de France, américain et faire le tour de NY avec des toiles d´araignée, il apprend humblement mais vite parce qu´il est très, très doué.

Il a beaucoup de méchants à ses trousses qui bien qu´étant eux-mêmes samouraïs, n´ont apparemment pas bien intégré les codes de l´honneur.



Il y a quelques détails qui diffèrent :

le héros va à pied ou, quand il a une monture, c´est une vache, il reconnait un de ses mentors à la façon dont est coupée une pivoine, il mange beaucoup de riz et le qu´en-dira-t-on joue un rôle terriblement important dans tous les domaines de la vie.

Le déshonneur, ou la crainte du déshonneur est un moteur qui peut amener aux pires extrémités… Curieusement jusqu´à tricher…



Tout cela est parfaitement narré et offre un excellent –gros- moment de lecture (liseuse conseillée because of 720 pages)

J´aimerais finir par un personnage secondaire, récurrent comme les autres, mais dont il me semble qu´il est particulièrement original et –très- « attachant ».

J´ai nommé Osugi, une femme, mais quelle femme, à côté de laquelle une armée de belle-mères me paraitrait bien inoffensive.



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La pierre et le sabre

Acheté à la sortie de l'exposition "l'Arc et le Sabre" au musée Guimet, voici un roman qui a parfaitement prolongé mes impressions et alimenté mon imaginaire sur les samouraïs. Son titre original est Musashi, du nom du célèbre samouraï, personnage historique qui vécut de 1584 à 1645 et devint de son vivant une figure de légende chez les japonais. Sa popularité n'a jamais décru et fut entretenue dans les années 30 par Eiji Yoshikawa qui romança sa vie dans ce long récit publié en feuilleton de 1935 à 1939.



Le roman débute en 1600 sur le champ de bataille de Sekigahara, quand Takezō et son ami Matahachi reprennent conscience, allongés au milieu des innombrables cadavres : ils ont échappé par miracle au massacre et ne sont que blessés. Matahachi et Takezō sont désormais des rōnins, samouraïs sans maître. Tandis que Matahachi décide de ne ne pas retourner dans son village et d'abandonner ainsi sa mère et sa fiancée la vertueuse Otsü pour se livrer à une vie dissolue, Takezō choisit d'y retourner. Mais il est rejeté par les villageois qui se souviennent de ses nombreuses frasques : les choses tournent mal et Takezō doit s'enfuir...



Après avoir changé de nom, Takezō-Musashi chemine seul, en quête de la Voie du Samouraï, pour élever son âme et approfondir son art : entre deux duels ou combats sanglants avec les disciples de l'école de Yoshioka, il se soumet à une discipline de fer et à des expériences spirituelles pour affermir sa force mentale et ses techniques de combat au sabre. Musashi développe son propre style de combat, très empirique, sans vraiment suivre les courants des différentes écoles de sabre de l'époque. Mais la voie du Sabre exige une telle discipline qu'elle n'est pas compatible avec l'amour : ainsi, tout au long du roman, l'on voit la pauvre Otsü lui courir après et le pleurer.



Autour de Musashi gravitent de nombreux personnages qu'il ne cessera de croiser tout au long de sa quête : son ancien meilleur ami Matahachi et sa féroce mère Osugi, la jeune Akemi qui sera malmenée tout au long du roman, des moines plus ou moins facétieux, son jeune disciple Jōtarō...



J'ai beaucoup apprécié de découvrir comment vivaient les japonais à l'époque féodale, quand s'ouvre l'ère d'Edo : on croise ainsi les petits artisans et commerçants comme les fabricants de sandales de paille, les loueurs de vaches, les aubergistes mais aussi les hommes d'arme, les seigneurs, daimyōs, shōguns, les moines, les geishas...

La forme feuilletonnesque du récit explique les brusques et fréquents changements de lieux et de personnages et nous permet de parcourir en compagnie de Musashi de nombreuses contrées d'un Japon en pleine mutation, avec châteaux en reconstruction et une paix très relative qui règne entre les principaux shōguns...



J'ai aussi été bluffée par les combats avec les disciples de l'école de Yoshioka qui sont racontés avec un art de l'ellipse incroyable ! Ne craignez pas les détails crus : les combats sont dépeints en quelques traits foudroyants évoquant la vitesse quasi magique des déplacements du héros avec son sabre qui tranche et prend chaque vie en un éclair : dans de nombreuses scènes, il faut relire les quelques phrases du combat pour comprendre que tout est déjà fini ! Musashi s'en est sorti bien sûr mais ses adversaires sont tous morts ! Je suppose que le roman d'Eiji Yoshikawa a du beaucoup inspirer toute cette mystique autour des samouraïs en leur conférant les pouvoirs presque surnaturels qui sont désormais leur apanage dans de nombreux films d'arts martiaux. Une exception toutefois à ce style lapidaire à double titre : le célèbre combat (complètement historique !) que Musashi mène seul contre des dizaines de Yoshiokas au Pin Parasol est décrit avec sauvagerie et férocité, et illustre la technique de combat à deux sabres, encore inconnue des hommes d'épée à l'époque.



C'est à la fois un roman d'aventures (avec un soupçon de farce par moments), un roman d'arts martiaux, une quête de soi, qui n'a pas vraiment d'équivalent dans la littérature française. Les Trois Mousquetaires sont peut-être ce qui s'en rapproche sans doute le plus, et encore... D'Artagnan avait des amis prêts à mourir pour lui, contrairement à Musashi qui voyage la plupart du temps en loup solitaire, de temps à autre rejoint par son très jeune disciple Jōtarō. Enfin, un mot sur le style, fluide et souvent poétique, il ajoute aux attraits de ce voyage dans le temps.



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