Les Romains étaient partisans de la destruction des ennemis qui n'avaient pas eu la sagesse de reconnaître les avantages de la soumission ; de ce fait, l'infanterie lourde avec sa capacité à tailler en pièces, à enfoncer et à assiéger l'adversaire, constituait pour eux l'arme la plus importante, parce qu'elle était la plus à même d'obtenir des résultats décisifs.
Par contraste, la plupart du temps, et d'une manière certaine à l'époque du Strategikon (VI°s), les Byzantins étaient partisans d'une stratégie visant à contenir leurs ennemis au lieu de les détruire - les ennemis d'aujourd'hui pouvant être les alliés de demain. Aussi la cavalerie était-elle à leurs yeux l'arme la plus importante, parce que les engagements qu'elle menait n'avaient pas à être décisifs mais pouvaient au contraire se terminer par une retraite rapide, ou bien une poursuite prudente évitant aux deux parties de subir des dommages trop profonds.
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