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Critiques de Donna Cross (29)
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L'indomptée

Jeanne la papesse « transgenre » la plus badass de tous les temps !!!

Elle était drôlement en avance pour quelqu’un qui est née en l’an 814 la petite Jeanne !!! Mulan à côté passe pour une amatrice ;)



Plus sérieusement, d’une plume joliment maîtrisée, Donna Cross brosse le portrait d’une femme toujours debout, pure dans son désir inné de liberté, prête à tous les sacrifices pour n’appartenir à personne mais surtout pour prendre son droit de s’instruire et être l’égale des hommes !



Du répit ?? Que nenni ! Aucun, ni pour les personnages ni pour nous !



Donna Cross a cette habileté de marier les faits historiques et la fiction dans une romance aux faux airs de classicisme mais parfaitement bien construite, tissant la mélopée d’une fabuleuse émancipation féminine.



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La Papesse Jeanne

Passionnant. Controversé, qu'importe, on y croit. Le roman est enlevé, on ne s'ennuie vraiment pas. C'est aussi un exemple que le combat pour l'égalité des sexes ne date pas d'hier. Et quel plaisir de se trouver plongé dans le haut moyen âge. Dernier détail intéressant, le prénom Jeanne, celui qu'on retrouvera 6 siècles plus tard en France pour une autre femme hors normes, Jeanne d'arc. Un livre que je recommande.
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La Papesse Jeanne

Un roman que je conseille vivement. Il raconte le parcours hypothétique de la non moins hypothétique papesse jeanne, même si l’auteur expose en fin d’ouvrage, des documents tendant à prouver que son existence est réelle.

L’histoire commence en 814, à la mort de Charlemagne. Jeanne est la seule fille de la famille. Le père, chanoine rigide, impose sa loi. La mère se plie tant bien que mal aux usages imposés par le christianisme dans cette société ou le sexe masculin domine. Petite, elle apprend à lire en cachette. Commence ensuite pour elle un parcours hors norme, semé d’embûches. L’héroïne, par son comportement et ses choix tout au long de l’histoire, permet de comprendre l’état d’esprit, les idées, la mentalité des gens de l’époque. Le personnage ne manquant pas de caractère, je m’y suis certes intéressée, toutefois, Je l’ai lu peut-être plus comme un exposé sur cette période de l’histoire que j’aime particulièrement.

Véritable témoignage sur la pratique religieuse, les ordres monastiques, la société féodale, la vie quotidienne, les invasions vikings, lecteur qui aimez les romans historiques, ne passez pas à côté de ce livre captivant sans vous y arrêter.

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L'indomptée

Donna Cross rend hommage à la papesse Jeanne, la seule femme jamais élue papesse (sous le travestissement toutefois d’un homme), mais (volontairement) oubliée à ce titre, elle dont le règne spirituel ne dura que deux ans, de 853 à 855.



Née Jeanne à Ingelheim, en territoire franc, d’un père chanoine et d’une mère saxonne, la vie de la petite fille ne fut pas placée de suite sous le signe de l’étude, malgré une prodigieuse intelligence. En effet, les filles, à cette époque où le raisonnement logique pouvait facilement être taxé d’hérésie, étaient considérées comme des êtres à l’intelligence limitée, et qu’il ne fallait cultiver sous aucun prétexte. Et le père, malgré son titre de chanoine, était un homme brutal aux idées étroites. Grâce à la ruse de Jeanne, il lui fut accordé d’avoir des leçons, et ce fut le début d’une ascension fulgurante qui la mènera jusqu’à la papauté, à la condition toutefois de se travestir en homme. Mais ce chemin spirituel ne fut pas sans embûches, ne serait-ce que parce que Jeanne fut rappelée toute sa vie à sa condition humaine par l’amour qu’elle portait à Gerold, un comte qui l’avait prise sous son aile à sa première arrivée à Rome, lorsqu’elle avait treize ans, et qui la soutint toute sa vie, avec une certaine élégance et abnégation.



« L’indomptée, le roman de la papesse Jeanne » est un ouvrage historique de facture classique, une biographie romancée d’une figure oubliée de la chrétienté plutôt plaisante à lire. J’ai aimé cheminer aux côtés de Jeanne, cette femme hors du commun, qui remettait tout dogme en cause, toute théorie surnaturelle quand une explication naturelle prévalait, la faisant avoir du mal à se soumettre à l’autorité quand elle ne la respectait pas, mais qui a su contourner tout obstacle avec une facilité déconcertante. Peut-être est-ce d’ailleurs une faiblesse dans la construction des nombreux événements qui jalonnent l’histoire de Jeanne qui ne m’a pas fait accrocher tant que ça à ce roman : on la force à se marier ? Les Normands sont venus envahir la contrée au même moment ; Jeanne revoit son père, qui menace de la dénoncer ? Il meurt d’une crise cardiaque sur le champ. Et ce ne sont que deux exemples de cette facilité, ou hasard bienheureux (ou de la volonté de Dieu, qui sait).

L’histoire d’amour avec Gerold confine aussi à la romance, avec quelques aspects un peu mièvres qui font quelque peu tache dans un roman historique (qu’il est beau cet homme, ne cessera de se répéter Jeanne).



Malgré ces défauts, j’ai trouvé certains aspects du roman intéressants : cette critique d’un monde patriarcal où les femmes n’avaient aucune place à part l’entretien du foyer et des enfants, et à qui on refusait toute considération, ce qui obligea Jeanne à abandonner son aspect féminin ; mais également une critique de la perception des valeurs religieuses, très rigoriste, qui ne laissait aucune place à la pensée par soi-même, la nouveauté (pourquoi faire du neuf quand on pouvait suivre la tradition ?), par une répression terroriste au sens premier du terme, certaines idées étant particulièrement dangereuses. La papauté prend également très cher, l’autrice décrivant un véritable panier de crabes, où les valeurs chrétiennes importaient bien peu face au pouvoir, puisque le plus souvent, les prélats étaient à leur place par le jeu des alliances politiciennes et l’héritage familial.



Donna Cross a su, malgré l’absence de sources précises et nombreuses, dépeindre une femme courageuse, qui est allée au bout de ses idées sans calcul ni ruse, uniquement à la force de son intellect. Une figure de femme stimulante et inspirante, étonnamment moderne.
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L'indomptée

Au départ était une légende. Celle qui veut que le sanctuaire très masculin de la papauté ait été floué. Qu’une femme se fût immiscée dans la liste de succession. Cette intruse que la légende retiendra sous le nom de papesse Jeanne et que ses successeurs s’empresseront d’effacer des élus au trône de Saint-Pierre. Même si c’est à un homme que le peuple de Rome aurait remis la mitre papale, puisque c’est sous le travestissement que Jeanne aurait été élue au trône de Saint-Pierre par la vox populi, l’élection ne se faisant pas à huis clos en ce temps.



Avec cet ouvrage Donna Cross nous ramène au 9ème siècle. En un temps où le christianisme en quête de monopole sur les consciences commence à s’imposer au monde barbare et tente d’y supplanter les divinités païennes qui font encore de la résistance.



Le pari de cet ouvrage était d’inclure une légende, qui sera formellement contredite après un quinzième siècle qui lui fit la part belle, dans des faits historiques avérés dont l’auteure nous prouve qu’elle en a fait une recherche documentaire fouillée, le tout aggloméré avec le liant de la fiction. Heureux amalgame quand ladite fiction ne sombre pas dans la sensiblerie sirupeuse que l’on redoute de la part des auteurs en quête d’audience moderne. Et qui eut été incongrue à une époque de vie pour le moins rude.



Voilà donc à mes yeux un roman historique de très bonne facture. J’aime quand les légendes laissent planer le doute sur la part de vérité de leur fondement. Surtout lorsqu’elles égratignent l’univers de la religion dont on connaît que trop à la fois le caractère péremptoire et misogyne et sa hargne à préserver son monopole sur les consciences.



Roman foncièrement féministe aussi que L’indomptée. D’autant plus crédible qu’il présente la condition de la femme de l’époque sans en faire le procès. C’eut été anachronique d’ailleurs, tant cette dernière était formatée, accoutumée à la relégation et à n’oser en tenir grief à son dominateur. Donna Cross le suggère en citant les écrits de référence tel ceux de Paul qui doit sans aucun doute sa sainteté à ses épitres aussi tranchées que dénuées de légitimité : « Je ne permettrai pas à une femme d’enseigner, pas davantage de dominer un homme ; elle devra rester silencieuse et écouter avec soumission. » Ou encore, pour le plaisir du coq qui fera encore loi de sa force physique : « les femmes sont en dessous des hommes, par leur conception, par leur place et par leur volonté. » Et d’autre encore du même tonneau que nous servent les canonisés de tout bord et que Donna Cross glisse sans acrimonie dans cet ouvrage. Mais ça ce n’est pas de la légende.



Merci Donna Cross pour cet ouvra fort bien écrit, construit et pesé entre légende, faits historiques et fiction. Fiction sur fonds d’histoire d’amour, il va de soi. Il en faut bien de ce sentiment si singulier dans un monde avare de ses bienfaisances.



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La Papesse Jeanne

La Papesse Jeanne a-t-elle réellement existé ? Mystère. Donna Cross s'inspire de ce personnage religieux pour nous offrir un roman historique riche en rebondissements.



J'ai trouvé son histoire fascinante même si les passages amoureux sont d'une grande niaiserie et m'ont parfois fait lever les yeux au ciel. On peut tout de même leur reconnaître qu'ils allègent un peu la lecture et la rende accessible à celles et ceux pour qui le côté romanesque est plus plaisant que le côté historique. Notons également que l'autrice a pris beaucoup de liberté avec la chronologie des évènements.



Pour autant, avec un style très agréable, l'autrice nous fait revivre une partie du IXe siècle. Elle aborde frontalement la condition féminine, les conflits entre les différents peuples, entre les différents souverains, le monde religieux et ses dérives, les conflits entre croyances et raison, etc. Très intéressant.
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La Papesse Jeanne

Grande saga historique retraçant la vie et l’œuvre de la papesse Jeanne, de sa naissance en Mayence jusqu’à son accession au Vatican quelques années plus tard. Au IXe siècle, fille d’un chanoine rétrograde et de son épouse saxonne, Jeanne apprend à lire et à écrire en observant son frère aîné. Repérée par un moine grec, elle entame des études qui feront d’elle une jeune femme instruite, notamment en théologie et casuistique.

Et ce malgré les difficultés dues à son état de femme. Mal acceptée par son père, elle l’est tout autant par son professeur à l’école de son évêché. Elle comprend que sa situation de femme l’amène à une voie sans issue et l’empêche d’assouvir sa soif de connaissances. Suite à une tragédie, elle en profite pour se déguiser en homme et part dans un monastère pour devenir copiste, avant d’être envoyée à Rome où un destin inattendu l’attend.

L’autrice raconte ici une société patriarcale violente, obscurantiste, dominée par une religion privilégiant la peur et imposant ses points de vue. Sa vision de la Rome de cette époque est à ce titre tout à fait parlante : la spiritualité n’y a pas vraiment sa place, tant les intérêts personnels, les luttes de pouvoir, les compromissions ont pris le dessus. On est loin des préceptes du Nouveau testament ! Une vision particulièrement sombre des débuts du christianisme. Et finalement peu importe que la papesse Jeanne ait réellement existé ou non (à noter, le dernier retournement du livre, excellent !).

Si on peut reprocher à l’autrice le portrait d’une femme un peu trop XXe siècle dans ce monde barbare, le roman se lit avec un réel plaisir, avec la confrontation de deux hommes pour Jeanne, son défenseur Gerold et son ennemi, Anastase qui veut devenir pape à la place du pape.
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La Papesse Jeanne

Les âges obscurs de l'Empire franc, les ors du Vatican et la décadence de Rome, un amour impossible, l'amour des vieux manuscrits, une atmosphère de secrets et de complots, une héroïne forte, une controverse historique (a-t-elle vécu? n'est-elle qu'une légende?) si ancienne qu'elle laisse matière à broderie: tels sont les ingrédient réunis par Donne Cross dans "La Papesse Jeanne" auxquels elle a l'élégance d'ajouter la passion de son sujet et le génie du rythme et de l'intrigue.

Le mélange aboutit à un très bon cocktail, à un roman sans longueurs ni temps morts et dans lequel on se laisse emporter aussi facilement qu'une jeune bergère par un raid viking (mais avec des conséquences moins tragiques, néanmoins...).

La petite Jeanne naît à Mayence d'un père chanoine et d'une mère païenne, elle grandit dans la misère d'un univers brut, âpre auprès d'un père violent, d'une mère qui croit encore en ses dieux du Nord et de ses deux frères. le chanoine destine l'aîné -Matthieu- à la prêtrise et c'est grâce à lui que la petite fille apprendra ses premières lettres et découvrira sa prodigieuse intelligence et son amour de l'érudition. Un deuil, un précepteur grec et des années plus tard, elle et son frère Jean quittent leurs parents pour l'école de Dorsdadt où Jeanne parvient tant bien que mal à se faire accepter. C'est qu'elle est brillante la petite et qu'elle n'est pas la langue dans sa poche... Elle loge alors chez une riche famille de la noblesse franque et y fait une rencontre qui marquera sa vie entière Gérold. Cependant et comme elle dût quitter sa famille, elle finira par quitter Dorsdadt également à la faveur d'une événement tragique. Jeanne se rend compte que sa condition de femme ne lui ouvrira pas d'autres horizons que celui -bien sombre et limité- du mariage et de la maternité et qu'elle est incompatible avec son amour des livres, des débats, des sciences. Elle se coupe les cheveux et se rend au monastère de Fulda où elle devient frère Jean. La suite, l'historiographie l'a écrite bien avant Donna Cross: ce sera Rome, l'entourage de deux papes successifs et enfin l'ultime distinction: Jeanne deviendra pape... avant de connaître une fin infamante et tragique....

Pendant des années, les historiens et les autres se sont écharpés afin de savoir si notre papesse relevait de la légende où si elle avait vraiment vécu. Les tenants de cette dernière théorie s'accrochent au "blanc" courant de 855 à 858 dans les textes retraçant l'histoire de la papauté, entre les pontificats de Léon IV et Benoît III et la perte de certains documents; les autres mettent en avant des anachronismes, ce qu'il faut bien appeler l'énormité d'une telle histoire et le fait que la légende s'est (heureux hasard) déployée juste au moment où l'Eglise était le plus critiquée... Il semblerait qu'aujourd'hui, un certain consensus ait été trouvé à la faveur de récentes recherches et surtout que la sagesse,la raison et le bon sens font enfin loi: Jeanne relève bien de la fiction.... Quelque part, cela m'attriste un peu... J'aurais tellement qu'une telle histoire fut vraie, même en partie, et surtout qu'une telle femme ait vécue et qu'elle fut pape. Non mais pape, quoi! Une femme pape!

Quoiqu'il en soit, légende ou fait historique "La Papesse Jeanne" est et demeure un excellent roman pour diverses raisons.

Pour son intrigue bien sûr, complètement folle et passionnante.

Pour Jeanne, tellement forte et tellement fragile aussi.

Pour sa restitution minutieuse, documentée d'une époque méconnue et d'autant plus passionnantes, qu'il s'agisse de l'empire franc ou de Rome et des chausses-trappes du Vatican. C'est sombre, c'est violent, mais c'est bon!

Pour sa galerie de personnages secondaires: Matthieu, Jean, la mère, Gérold bien entendu mais aussi Arn et Frère Benjamin.

Pour son propos féministe aussi. On pourrait craindre qu'il ne soit trop mis en avant ou surfait, mais il est en réalité amené avec beaucoup de finesse, ce qui n'était pas forcement gagné.

Pour les questions qu'il pose enfin. Au delà de la réalité ou non du personnage de Jeanne, combien de femmes ont tenté à cette époque (et même bien avant, et même bien après) de fuir ou de dépasser leur condition? Combien ont dû se cacher? Se travestir peut-être? Pour savoir, pour être libre. Pour vivre... Autrement qu'en mourant en couches avant 18 ans...? Qui étaient-elles?



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La Papesse Jeanne

J'ai adoré ce livre qui m'a été choisi par mon mari.

Jeanne a conquis mon coeur dès sa naissance. Quelle femme formidable et surtout quel esprit brillant !

J'ai adoré marché à coté d'elle dans ce haut moyen-age, j'ai détesté les personnages masculins ou peudo-religieux.

L'écriture est très fluide et nous porte tout au long de la vie de cette femme hors du commun.

Et je crois fermement à l'existence de cette papesse car j'ai vu la chaise percée au Vatican.

Bref, une très belle lecture que je conseillerais aux amoureux du moyen-age ou de l'histoire de l'église catholique romaine.
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L'indomptée

L’histoire de Jeanne la papesse. Histoire vraie ou légende racontée par Donna Cross ? Nous découvrons la vie de cette jeune fille vers 814 et jusqu’en 855 et surtout le milieu religieux de l’époque. De sa naissance jusqu’à l'accession au trône pontifical, on suit le parcours de cette fille puis femme déguisée en homme. La critique du milieu ecclésiastique est féroce. Mêlant événements historiques et fictions, c’est un roman qui se lit bien et est intéressant.
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L'indomptée

J'étais très curieuse d'apprendre, pour commencer, qu'une femme avait été pape, et j'avais hâte de découvrir quelle avait pu être son histoire.



Après une recherche rapide sur Internet, pas moyen de démêler le vrai du faux, impossible de dire si cette papesse Jeanne a réellement existé, et j'ai plutôt trouvé des articles indiquant le contraire... mais la quatrième de couverture indique que son nom fait désormais partie des registres du Vatican, et l'autrice termine son roman sur une explication très plausible de l'effacement en même temps que de la survivance de cet épisode. Je reste donc dans le doute mais après un petit temps de déceptino, j'ai choisi de laisser cette question de côté et de me concentrer sur l'oeuvre.



Au final, je trouve que cette oeuvre de Donna Cross est une très belle histoire de femme. Elle a imaginé quels auraient pu être les conditions de vie, les traits de caractère, les rencontres, les épreuves, les idées, de cette femme, pour qu'elle finisse par devenir pape - et ce depuis sa naissance, j'ai été un peu surprise au départ, je pensais que le roman se concentrerait sur le temps de son pontificat, qui finalement est réservé aux dernières dizaines de pages.

Pour moi, le récit est très bien construit et file à toute allure malgré sa taille relativement conséquente. Le cadre historique est peint de manière habile, toujours pour servir l'intrigue. Le statut de la femme est bien entendu au centre de ce récit, et certains passages, certaines remarques, sont à se faire dresser les cheveux sur la tête et à hurler... Même chose pour la religion et le clergé, qui naviguent pour beaucoup entre ignorance, aveuglement, soif de pouvoir, avarice et corruption.

Jeanne, elle, fait figure de progressiste et même de révolutionnaire, par son avidité de savoir, par son intelligence qu'elle sait mettre au profit de toutes les bonnes causes et face à tous les obstacles, par l'amour de son prochain et l'égalité fondamentale qu'elle voit entre les hommes. Personnage trop parfait sans doute, comme beaucoup de héros de roman. Elle est cependant en proie au doute très souvent et peut-être que ce point aurait pu être davantage creusé.



Pour ma part, j'ai passé un moment très agréable de lecture, plongée dans l'atmosphère médiévale des cercles de savoir, de pouvoir, de religion, de médecine et dans les affres de la condition féminine.
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L'indomptée

En 814, peu après la mort de Charlemagne, Jeanne nait à Ingelheim sur le Rhin. Elle est la fille d’un prêtre d’origine saxonne qui dirige sa famille d’une main de fer. Dès son enfance Jeanne se révèle très curieuse et très éloquente. Elle convainc Matthias, son frère aîné, de lui apprendre à lire et à écrire. Après la mort subite de Matthias, son père veut envoyer Jean, son deuxième fils, à Dorstadt à l’école de la cathédrale, mais, Jeanne se montre intellectuellement beaucoup plus douée que son frère. Contre la volonté de son père, Esculape, lettré d’origine grecque, donne des cours à la jeune fille et lui fait découvrir des œuvres littéraires autres que religieuses comme l’Odyssée ou les philosophes classiques. Lorsqu’arrive un envoyé de l’évêque pour amener Jeanne à l’école de la cathédrale, son père prétend qu’il y a eu une erreur et y fait aller Jean à sa place. Pendant la nuit Jeanne s’enfuit de chez elle et rejoint son frère, dont entretemps le compagnon a été assassiné. À Dorstadt, Jeanne impressionne l’évêque par l’étendue de ses connaissances. Le prélat fait en sorte que le frère et la sœur soient acceptés dans sa classe par le moine Odon, bien que ce dernier soit très hostile envers la fille. Celle-ci reçoit le soutien du comte Gerold, qui l’emmène chez lui et tombe amoureux d’elle. Quelque temps plus tard, le comte doit partir en guerre aux côtés de l’empereur Lothaire Ier. Son épouse Richilde en profite pour tenter de se débarrasser de sa rivale en la mariant. Au moment précis de la cérémonie, les Normands envahissent la ville et font un immense carnage au cours duquel sont tués Jean ainsi que la femme de Gerold et leurs enfants. Johanna ne survit que parce qu’on l’a crue morte…

Ainsi débute « L’indomptée », roman historique à l’américaine dans la lignée de célèbres ouvrages d’un certain Dan Brown. Le lecteur friand de vérité historique en sera une fois encore pour ses frais, car dans cette œuvrette, c’est le roman qui se taille la part belle avec cette histoire rocambolesque pleine de violence (le carnage de Dorstadt par les Normands puis la prise de Rome par les Sarrasins, les deux moments forts sont à déconseiller aux âmes sensibles !), d’intrigues, de turpitudes en tous genres, d’obscurantisme (tout phénomène naturel, toute maladie, tout incident climatique est incriminé au divin) et l’historique qui n’a que la portion congrue. Si vous voulez apprendre quelque chose de sérieux sur ce personnage légendaire, passez votre chemin ! En quatrième de couverture, l’éditeur précise que « L’indomptée » aurait demandé sept années de recherches et d’écriture à Donna Cross. Cela ne se remarque que dans le contexte, les décors et l’ambiance mais malheureusement pas pour les deux années de règne de cette incroyable et improbable papesse ! À classer dans le romanesque et presque dans la romance plutôt que dans l’Histoire sérieuse.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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La Papesse Jeanne

Que la papesse Jeanne ait existé ou pas, cette histoire nous transporte au temps de Charlemagne, et de ses descendants.



C'est surtout l'histoire d'une femme, en marge, une femme qui se révolte contre les préjugés attachés à son sexe. Intelligente, elle sera l'élève d'un professeur grec, contre l'avis de son père. Parce qu'elle croit avoir perdu l'amour de sa vie, elle se travestit en homme et découvre un monde qu'on lui refusait lorsqu'elle était femme. Grâce à son intelligence et à ses connaissances en médecine, elle va s'éléver au-dessus des autres. C'est une belle histoire que je viens de terminer, les rebondissements et les intrigues sont présents. L'écriture est fluide, agréable. Tout est fait pour nous donner envie de lire.



Les personnages sont diversement attachants. Le père de Jeanne, homme sombre et intransigeant. J'ai eu beaucoup de mal à cerner cet homme, un prêtre mais avec un mauvais fond, ou alors vraiment aveugle.



La mère de Jeanne, une Barbare, qui n'a embrassé la foi catholique que pour échapper à la mort. C'est un personnage touchant, qui m'a beaucoup émue.



Jeanne a un caractère fort, totalement déphasé avec son époque. Une vraie féministe avant l'heure. Une femme intelligente, douée, très fine, dotée aussi d'une grande bonté.



Gérold est peut-être le personnage que j'ai préféré. Il est terriblement touchant, juste, blessé, parfois indécis. Je crois que c'est LE personnage fort du roman (même si Jeanne en est l'héroïne).



L'histoire se passe d'abord en terre franque, qui subit les guerres de succession entre les héritiers du trône, qui essuie les attaques normandes, entre la famine, la peur de Dieu, la corruption ou la débauche des représentants de Dieu.



Puis nous arrivons à Rome, grouillante, sale et puante. Rome où se jouent diverses intrigues politiques pour prendre le trône de Saint Pierre, pour salir la réputation du pape. La débauche des représentants du clergé, les orgies sont plus présentes qu'ailleurs.



Jeanne arrivera à Rome et se hissera jusqu'à la place de médecin du pape. Elle devra déjouer les complots, avec finesse.



La fin est arrivée presque trop vite à mon goût, même s'il y avait des longueurs. Jeanne est vraiment un personnage à part. Même si cela reste de la fiction, il y a un fond de vérité et les aspects de la vie à cette époque sont bien expliqués.




Lien : http://l-evasion-par-la-lect..
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L'indomptée

Coup de coeur

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« Combien d’autres ont fait le même choix? Se demanda-t-elle. […] Combien de femmes avaient osé franchir le pas, abandonnant leur identité féminine, renonçant à toute vie de famille à seule fin d’obtenir ce qui leur aurait autrement été interdit ? Qui pourrait le dire ? »

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Ce roman se déroule au IXe siècle et raconte la vie de celle qui est devenue la seule papesse de l’histoire.

De ce que j’ai lu, on ne sait toujours pas avec certitude s’il ne s’agit que d’un mythe ou bien si elle a réellement existé. Personnellement je suis convaincue qu’il y a une part de vérité, que des femmes, dès cette époque et y compris au sein de l’Eglise, se sont faites passer pour des hommes afin d’avoir une vie meilleure/à la hauteur de leurs ambitions.

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En tout cas, vrai ou faux, j’ai dévoré ce roman. Il m’a tenue éveillée jusque tard car je ne pouvais pas le lâcher et j’y pensais tout le temps, ce qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps.

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Il est le fruit de 7 années de recherche et de travail. L’auteure a voulu être la plus fidèle possible à la réalité historique du IXe siècle.

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Intrigues politico-religieuses, amour, apprentissage, féminisme avant l’heure, action et rebondissements…je n’y ai pas trouvé de longueurs, mais l’ai trouvé très juste au contraire.

J’ai aimé Jeanne de sa naissance à la toute fin du livre, sa modernité, son courage, sa détermination, son intelligence qui ose questionner la foi elle-même au sein des « hommes » d’Eglise.

Et les derniers paragraphes, quel message d’espoir !

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« Et en matière de volonté la femme devrait être jugée supérieure à l’homme, car si Ève croqua la pomme par amour de la connaissance et du savoir, Adam l’imita uniquement parce qu’elle lui avait demandé de le faire. »
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La Papesse Jeanne

J'aime croire que cette papesse a existé d'autant que l'auteur (historienne) expose les preuves de sa véracité à la fin de l'ouvrage. Que dire sans raconter toute l'histoire? Une femme se déguise en homme parce qu'elle aime apprendre, parce qu'elle ne peut s'en passer et qu'elle n'a pas d'autre choix si elle ne veut pas rester cloîtrer dans une maison à élever ses enfants et nourrir son mari. C'est un roman bien sur, la véritable papesse était peut-être une ignoble manipulatrice. Mais ce n'est pas le cas de cette héroïne charmante et extrêmement courageuse qui n'écoutant que son coeur et son intelligence va parvenir au sommet du Vatican sans le voir venir. Excellent roman historique, je regrette juste que l'auteur ne n'en est pas produit d'autres. Je recommande.
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La Papesse Jeanne

Top !



Cette histoire vrai m’intriguait depuis un moment. 1 crédit audio plus tard, le voilà dans ma bibliothèque Audible.



J'ai adoré le debut car la naissance de Jeanne ne se fait pas sans heurte, sa mère d'origine du nord lui compte les légendes des dieux nordiques, on suit son évolution de petite fille révoltée par les idées de son père et le traitement subit par sa mère. En gros, un début complètement immersif.



Son adolescence sera difficile mais j'ai eu moins d'attachement à Jeanne même si ce qu'elle vivait été dur. Un essoufflement dû peut-être aux nombreuses pauses.... Mais quand elle s'introduit au Vatican et qu'elle y fait sa place, là le côté historique, le côté ”vrai” m'a complètement intérresée et je vais juste vous dire : wahou, quel destin !



En bref, si vous aussi vous voulez en connaître un peu plus sur cette femme qui réussi à être Papesse et à avoir son nom dans les registres du Vatican, lisez ce livre 😊
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La Papesse Jeanne

Un livre sur la Papesse Jeanne vraiment captivant et fantastique. En effet, l'auteure a su mêler fait historique, légende et fiction pour créer une oeuvre qui rend hommage à cette femme, que l'Histoire a probablement tenté d’effacer.... Au final, ce livre est un hommage au courage des femmes qui tentent de changer les mentalités patriarcales et les positions sociales.
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La Papesse Jeanne

livre superbe
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La Papesse Jeanne

Un excellent roman historique. Y aurait-il eu vraiment une "papesse" et nous l'aurait-on caché?
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La Papesse Jeanne

Née d'un père homme d'Eglise et d'une mère soumise à cet homme despotique et brutal, Jeanne se rebelle très tôt contre la condition de quasi esclave dévolue, à cette époque, à la gent féminine.. Grâce à son frère ainé elle commence à s'instruire en cachette. La rencontre d'un érudit va lui permettre d'être admise dans une école réservée aux garçons grâce à sa connaissance du latin et du grec. Elle va connaître la haine d'un professeur qui la poursuivra avec acharnement. Recueillie comme pupille d'une noble famille, elle continuera à augmenter son savoir et va s'attacher au seigneur Gérold, son tuteur.

En ces temps troublés, les circonstances vont lui donner l'occasion de changer d'état, elle deviendra Jean...

Cette biographie romancée de la papesse Jeanne nous entraîne dans une époque emplie de bruit et de fureur, des complots du Vatican à la misère de la Rome populaire, de faits héroïques à des œuvres de compassion, et tout du long court une histoire d'amour interdite...
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