AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Didier Chauvet (10)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Georg Elser et l'attentat du 8 novembre 193..



À l’automne 1938, Georg Elser, un homme de 35 ans un peu effacé et replié sur lui-même, était arrivé à la conclusion que la situation en Allemagne était devenue totalement intolérable et qu’il fallait décapiter les chefs du Parti nazi, si l’on voulait arrêter la dégradation de la qualité de vie pour les simples ouvriers et surtout éviter qu’une nouvelle guerre éclate. "Pour que plus aucun sang ne soit versé ", comme il l’a formulé ultérieurement lui-même.



Né le 4 janvier 1903 à Hermaringen dans le district de Stuttgart comme l’aîné d’une fratrie de 6 enfants dans un ménage très pauvre, avec un père alcoolique et violent et une mère qui devait s’occuper des gosses tout en travaillant les champs de leur petite ferme à Königsbronn dans le Bade-Wurtemberg, Georg a connu une enfance et adolescence particulièrement dures.



Élève médiocre mais talentueux en dessin et math, Georg, habile avec ses mains et bon travailleur sérieux, a été actif dans différents domaines, telle l’ébénisterie, la sidérurgie, la ferronnerie, etc. Menant une vie sobre et isolée, il ne s’intéressait nullement à la politique, mais poussé par le traitement dégradant des ouvriers, il avait une certaine sympathie pour la gauche ou plutôt une horreur de l’extrême droite.



C’est donc tout seul qu’il a pris la décision de liquider Hitler, Göring et Goebbels, sans en référer à qui que ce soit et en concevant un plan, fabricant et installant une bombe patiemment pendant une période de plus d’un an pour la faire exploser à la brasserie Bürgerbräukeller de Munich lors de la grand-messe annuelle des dignitaires nazis, commémorant leur putsch loupé du 8 novembre 1923.



L’auteur, Didier Chauvet, historien français spécialiste du nazisme, donne dans un premier long chapitre de quelque 35 pages (sur un total de 161 pages) une remarquable description de la situation politique, juridique et économique de l’Allemagne avant et après l’avènement d’Hitler et l’évolution dramatique au cours des années 1930, afin de mieux situer les circonstances et les motivations de l’initiative incroyablement dangereuse de Georg Elser.



Dans les chapitres suivants 2 et 3, l’auteur nous présente successivement le curriculum du bonhomme et la préparation de son attentat, pour lequel "il a agi avec une rare persévérance, avec une grande minutie et une remarquable ingéniosité".



C’est grâce au mauvais temps et un brouillard épais, qui ont obligé le "Führer" à rentrer à Berlin en train plutôt qu’en avion personnel, qu’il a donné un discours nettement plus court qu’à l’accoutumée et que la bombe d’Elser a explosé exactement 13 minutes après le départ précipité d’Hitler, tuant 8 personnes, mais pas le trio infernal précité !



Georg Elser a été relativement vite arrêté, essayant de fuir par Coblence en Suisse, a fait l’objet de longues et douloureuses interrogations par la Gestapo et a été envoyé d’abord au camp de concentration de Sachsenhausen et ensuite à celui de Dachau, où il a été finalement assassiné par une balle dans la nuque, le 9 avril 1945, à l’âge de 42 ans.



Georg Elser a donc passé 5 longues années en isolation complète dans les camps, parce que Hitler voulait organiser un grand procès après la victoire, où la culpabilité des Anglais dans l’attentat serait prouvée ?



L’appréciation de cet homme exceptionnellement courageux en Allemagne a été lamentablement et scandaleusement tardive. Il aura fallu attendre les années 1990 avant que des hommages lui furent rendus et l’année 2001 pour la création du Prix Georg Elser, décerné en récompense de courage civique.



Il existe actuellement plusieurs biographies de Georg Elser, entre autres celle de Helmut Ortner ("Der einsame Attentäter"- l’auteur d’attentat solitaire - non traduit) que j’ai lue il y a déjà longtemps.

La valeur de l’ouvrage de Didier Chauvet réside dans le grand soin que l’auteur a pris pour situer cet attentat dans le contexte historique précis de cette tumultueuse et sanglante époque.



L’ouvrage compte 324 notes de bas de page, qui contiennent le plus souvent des références à d’autres livres et qui ne gênent ainsi pas la fluidité du récit.



L’auteur a dédié son ouvrage à la mémoire de la jeune résistante allemande Sophie Scholl (1921-1943).

Commenter  J’apprécie          408
Mary Jane Kelly : La dernière victime

Avant toute autre chose, j’aimerais pousser un ch’ti coup de gueule contre cet epub !



Acheté sur une grande plate-forme bien connue, je me suis pourtant retrouvé avec un texte en tout petit caractères, sans possibilité d’agrandir, comme si au lieu d’être numérisé, on était face à des scans de basse catégorie.



Non mais allo quoi ? Je ne l’ai pourtant pas payé en monnaie de singe et je me retrouve avec un fichier merdique de chez merdique.



Fallait la loupe pour arriver à lire sans se faire saigner les yeux. Comment voulez-vous faire une chronique honnête quand on est face à un sabotage pareil ?



En pompant la couverture du livre chez les éditions de L’Harmattan, je suis tombée sur ce petit texte qui explique peut-être cela : "Les ebooks publiés avant 2011 sont susceptibles d’être issus d’une scannérisation, merci de consulter l’aperçu pour visualiser leur qualité".



Bon mon colon, si j’avais su, j’aurais pas v’nu, comme le disait si bien le petit Gibus.



Pourtant, on avait du potentiel mais vu ainsi, il est impossible d’aller jusqu’au bout sans frôler la déficience oculaire.



Malgré tout, je peux tout de même vous en parler un peu car j’ai fractionné ma lecture.



L’auteur nous décrit l’East End où les conditions de vie n’avaient rien d’idyllique, croyez-moi. Il a potassé le sujet, il est précis et ce n’est pas plombant de le lire, juste horrible pour la vue, mais l’écriture de l’auteur n’en est pas la cause.



Retraçant l’histoire de l’East End, depuis l’arrivée de Huguenots, le récit n’est jamais trop professoral mais intéressant, du moins, pour ceux qui se passionnent pour Jack, Whitechapel et les ruelles mal famées de Londres (non, ça ne se guérit pas).



La première partie, consacrée à l’East End, se lit assez vite et c’est avec regret qu’on la quitte, car il y avait encore tant à dire.



La deuxième partie est consacrée à Mary Jane Kelly, dite Ginger, où l’auteur nous la présente avec une courte biographie, décrit les lieux où il vivait (au 13 Miller’s Court), le carreau cassé dans une dispute et surtout nous explique la perte par MJK de l’unique clé de son gourbi, faits que l’on n’avait jamais entendu parler jusqu’il y a peu.



Une copinaute ayant lu "Jack the Ripper : The casebook" m’en avait parlé il y a quelques années et depuis, l’info est reprise, mais pas toujours. Pourtant, ce détail insignifiant à son importance puisque lorsque les policiers arrivèrent, la porte était fermée à clé !



Soit elle l’avait retrouvée, soit le tueur l’avait en sa possession… Mystèèèère ! La troisième partie consacrée au meurtre nous donnera les faits, rien que les faits, pas de théorie fumeuse, si ce n’est les noms de différents suspects qui furent suspectés (logique) d’être Jack.



L’auteur, dans un souci de coller le plus aux faits, parlera même de Caroline Maxwell qui affirma avoir vu Mary Jane vivante ce vendredi 9 novembre à 8h30…



Thomas Bowyer frappant à la porte de Mary Jane à 10h45 avait vu son corps en mille morceaux sur le lit. Et elle était déjà froide depuis longtemps. La police soutint donc que madame Maxwell l’avait croisée la veille, le jeudi. Le témoin ne revint jamais sur son témoignage.



Analyse brute des faits, véritable travail de fourmi, même si d’autres avant lui ont débroussaillé le terrain, l’auteur nous décrit minutieusement les événements de cette nuit du 9 novembre 1888 où Mary Jane Kelly fut dépecée par ce qui pourrait être Jack The Ripper (les ripperologues ne sont pas tous d’accord sur les victimes même si on a établit 5 victimes canoniques).



Jack The Ripper n’a toujours pas été identifié à ce jour et je n’ai jamais cru les théories fumeuses des certains auteurs mâles ou femelles.



Ce roman, qui n’en est pas vraiment un, s’adresse vraiment à ceux qui sont mordus de Jack The Ripper et qui ne sauraient pas encore tout ce qu’il y a à savoir.



Je ne sais pas tout sur Jack, je sais qu’on ne sait jamais, mais je n’ai rien appris de neuf dans ces pages que je ne savais déjà. Stéphane Bourgoin étant passé par là, après lui, les mouches car les autres peuvent aller voir ailleurs.



Dommage que l’on vende un livre numérique fait à partir de scans, obligeant le lecteur à le lire sur un programme pour PDF, en plissant un peu les yeux. Le travail de l’auteur est remarquable, précis, mais ne s’adresse qu’aux puristes.



Je ne coterai pas l’état de l’epub, sinon, se serait un zéro pointé et l’auteur ne mérite pas ça, sauf si c’est lui même qui a scanné les feuilles !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          150
Simone Veil : Un parcours dans la Shoah

Ce livre retrace le parcours de Simone Veil dans la Shoah. Ce n'est pas une biographie mais une étude, une analyse, qui demeure toutefois très agréable à lire. Le parcours de Simone Veil y est décortiqué et tous les lieux où elle a été prisonnière sont présentés en profondeur ce qui permet de bien saisir ce qu'elle a vécu réellement. Le livre revient aussi sur les propres analyses et témoignages de Simone Veil y compris sur des aspects plus méconnus du grand public. L'auteur a fourni un travail remarquable. Un bel hommage à cette grande Dame. A lire et à conseiller
Commenter  J’apprécie          40
Sophie Scholl

Voilà, ce sont mes vacances estivales, et j'avais choisi ce livre pour me permettre d'en connaître davantage sur cette jeune résistante. Je suis quand même un peu déçu par l'ouvrage, à l'arrivée. Peut-être est-ce lié au fait que j'ai déjà parcouru deux livres auparavant les semaines précédentes :

Lettres et carnets de Hans Scholl et Sophie Scholl

La Rose blanche de Inge Aicher Scholl

Donc du déjà vu (ou lu). Je n'en tiens pas rigueur à Didier Chauvet, et pour quoi faire, puisqu'il a ajouté d'autres chapitres dont un, assez riche je trouve, concernant les autres personnalités de la résistance allemande liées au cercle de Kreisau ou à l'Orchestre rouge.

C'est un livre à parcourir quand même de toute façon, pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire de ces jeunes étudiants et de ce groupe de résistance la Rose blanche.
Commenter  J’apprécie          30
Irma Grese et le procès de Belsen

Excellent livre qui en plus de nous présenter l'itinéraire d'Irma Grese revient également dans le détail sur les camps dans lesquels elle a travaillé, ainsi que de nombreux éléments du procès de Belsen. Il ne s'agit pas d'une biographie, mais d'une étude documentaire sur Irma Grese et les Aufseherin SS à Auschwitz notamment. Un travail de qualité qui demande une certaine concentration. Ce livre nous fait aussi découvrir aussi comment les équipes de formation et les méthodes de la SS parviennent en peu de temps à transformer des jeunes femmes ordinaires, pas nécessairement politisées, en des gardiennes d'une grande violence.
Commenter  J’apprécie          20
Sophie Scholl

Ce livre consacré à Sophie Scholl est une excellente porte d'entrée sur les milieux de la résistance allemande au nazisme. Après avoir retracé les principales étapes du parcours de Sophie Scholl et de ses amis de la Rose blanche, l'auteur nous fait découvrir d'autres résistants, groupes et réseaux. J'ai eu la chance de rencontrer l'auteur lors d'une de ses conférences. Tous ses livres sur le nazisme sont bien construits et particulièrement complets.
Commenter  J’apprécie          20
Mary Jane Kelly : La dernière victime

Petit bouquin ( 86 pages ) qui se lit facilement.

Il est intéressant de survoler le sujet de Jack l'éventreur en détaillant la victime, sa vie et sa personnalité plutôt que l'auteur du meurtre qui a déjà fait couler beaucoup d'encre.

Le livre est court mais regroupe l'essentiel du sujet.
Commenter  J’apprécie          20
Mary Jane Kelly : La dernière victime

Voici un hommage vibrant à la (très probable) dernière victime de Jack l'éventreur.



L'auteur retrace ici rapidement toute l'affaire mais toute son originalité vient du fait qu'il choisit de se focaliser sur l'aspect humain des victimes : leur personnalité, leur quotidien difficile et misérable et plus particulièrement celui de Mary Jane Kelly.

Il nous raconte ce qui est rarement évoqué dans les livres traitant de ce sujet, à savoir ce qu'a été la vie de Mary Jane avant son crime affreux et sordide.



C'est un témoignage précis (avec des extraits de rapports d'autopsie, des déclarations de témoins...),

historiquement intéressant car parfaitement resitué dans son contexte.



L'auteur souligne à la fin du livre les conséquences minimes qu'ont eu ces 5 meurtres sur le quotidien des petites gens de l'East End : "Quelques lampadaires, quelques réhabilitations, contre cinq vies, c'est peu, très peu mais la riche société n'offrit rien d'autre malgré une certaine prise de conscience".
Commenter  J’apprécie          20
Sophie Scholl

J'ai lu ce livre et j'ai été un peu déçue.

je pense qu'il est une bonne première lecture et a le mérite de faire connaître Sophie Scholl aux francophones.

J'ai plusieurs biographies allemandes plus complètes sur le personnage chez moi et j'aurai aimé voir certains pans de la vie de Sophie Scholl plus détaillés. Elle fut une membre enthousiaste de la BDM (jeunesses hitlériennes feminines), comment la cassure avec le nazisme a-t-elle eu lieu ? par exemple.

J'ai apprécié le petit lexique sur les groupes de résistance allemande.

Bref je le recommande pour une première découverte de Sophie Scholl.

Si vous lisez l'allemand lisez "Das kurze Leben der Sophie Scholl" par Vinke.
Commenter  J’apprécie          10
Mary Jane Kelly : La dernière victime

Née vers 1863-1864 dans la ville ou le comté de Limerick en Irlande, veuve Davies, elle fut assassinée le vendredi 9 novembre 1888 vers 3 heures du matin au 13, Miller's Court. Ses restes furent incinérés au cimetière catholique St Patrick à Londres.



Selon le rapport d'autopsie, le dernier meurtre dépassa tous les autres en horreur :



« Le corps est allongé au milieu du lit, les épaules à plat, mais l'axe du corps est légèrement incliné vers le côté gauche, la tête tournée sur la joue gauche. Le bras gauche se trouve le long du corps, avec l'avant-bras replié à angle droit et reposant en travers de l'abdomen. Le bras droit, quelque peu détaché du corps, se trouve sur le matelas, tandis que l'avant-bras, posé sur l'abdomen, laisse apercevoir les doigts serrés. Les jambes sont largement écartées, la cuisse gauche formant un angle droit avec le tronc, tandis que la cuisse droite dessine un angle obtus avec le pubis. Toute la surface extérieure de l'abdomen et des cuisses a été arrachée, alors que les viscères ont été retirés de la cavité abdominale. Les seins sont coupés à leur base, les bras mutilés de nombreux coups de couteau irréguliers et le visage est totalement méconnaissable. Les tissus du cou ont été sectionnés jusqu'à l'os. Les viscères ont été éparpillées un peu partout : l'utérus, les reins et un sein se trouvent sous la tête ; l'autre sein, près du pied droit ; le foie, entre les pieds ; les intestins, à la droite du corps ; la rate à la gauche du corps ; des lambeaux de chair de l'abdomen et des cuisses ont été empilés sur une table ; le cœur a été retiré et n'a pas été retrouvé. »


Lien : http://mazel-livres.blogspot..
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Didier Chauvet (19)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur des classiques connus

Victor Hugo:

Atlantide
Notre-Dame de Paris
La mer rouge

20 questions
12791 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}