De loin en loin, parmi hautes futaies, apparaissait arbre difforme, comme tordu en tout sens par forces inconnues, insupportable douleur, branches maîtresses touchant terre, ou jaillissant dans toutes directions, s'entremêlant, se repoussant, se nouant, comme se livrant cruelle et trop longue guerre. Feuillage clairsemé par endroits, à d'autres au contraire monstrueusement touffu, vert traversé de lueurs jaunes, rouges, violettes, semblait malade. Certains déjà mourants, ou morts. Se dégageaient de ces créatures contrefaites désagréable impression, âcre malaise, danger insaisissable.
[...] Forêt difforme rendue folle par on ne savait quelle poison, comme vrillée par une tourmante sans fin. Rousse, si elle s'en méfiait, les plaignait aussi, imaginant terrible souffrance de leurs corps torturés. Sol était jonché de branches mortes, nourrissantes, rongées d'énormes champignons blêmes à odeur de cadavre.