AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de raven_igmatic


Le ciel était si blanc ce jour-là qu'il avait éclaté en myriades de petites billes de lumière. Sous son casque, le Soleil plissait les yeux. Soudain, il a entendu un petit ping, pointu comme l'impact d'un gravillon sur un pare-brise. Il ne s'en est pas inquiété tout de suite. Il s'en est inquiété seulement quand son ami Laurent, à côté de lui, s'est effondré face contre terre.
Il y a eu un autre ping, puis un autre ; et puis une rafale beaucoup plus bruyante. Il semblait au Soleil que sa vision s'était rétrécie : tout était noir, à part un petit disque lumineux qui dévoilait des montagnes blanches très rapprochées, curieuses. Ses jambes se sont alors mises en pilote automatique.
Le Soleil s'est demandé, en laissant ses jambes courir, comment les gens du désert avaient pu savoir qu'ils allaient passer par là alors que le général chargé de leur mission, M. le général Sassin, avait promis que la voie serait libre, que le seul danger serait la chaleur et les morceaux de rochers fracassés dans les vallons.
Le général Sassin n'était pas là ; il se trouvait dans l'autre base militaire, celle d'où la troupe était partie la nuit d'avant.
Le Soleil s'est senti triste à l'idée d'avoir gâché ses dernières minutes à penser au général Sassin, alors que les tirs ricochaient autour de lui. Finalement, deux ou trois d'entre eux ont fini par le toucher et il s'est écroulé dans le sable comme Laurent et tous les autres. Il a employé ses dernières secondes à penser à ses parents et à sa petite sœur.
Sauf que ce n'étaient pas ses dernières secondes, en fin de compte. Il reverrait ses parents et sa petite sœur. Mais pas ses jambes.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}