Au milieu de la nuit, la frontière s'est ouverte et une longue file de Trabant et de Wartburg est arrivée de Pötenitz, un défilé ininterrompu de petites voitures sortant lentement de l'ombre, sous les applaudissements de gens venus de Lübeck et des alentours.
Des mains sortent des voitures, des mains que saisissent d'autres mains au bord du chemin. J'aurais voulu voir leurs visages, à ceux qui découvrent une haie d'honneur d'inconnus qui les applaudissent. J'aurais voulu voir leurs visages, leurs yeux étonnés, mais je n'ai vu que des mains, des forêts de mains ouvertes. J'ai pleuré devant la télévision.
(p. 186)