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Critiques de Christian Laborie (280)
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L'enfant rebelle

J'ai avalé ce roman de 512 pages en l'espace de trois soirs ! Vous savez que j'aime les romans de terroir. Bien évidemment, ça aide. Et lorsque l'écriture est aussi fluide qu'un ruisseau cévenol au printemps, cela devient magique. Ajoutez à tout ceci une histoire qui tient la route (et les routes cévenoles, pour commencer à les connaître, croyez-moi qu'il faut s'accrocher parfois !) et vous avez devant vos yeux une belle rencontre littéraire. Je n'avais encore jamais lu de livres de cet auteur mais je vais me rattraper, c'est certain. On sent toute la passion de Christian Laborie pour ses personnages mais aussi pour sa région d'adoption. J'ai retrouvé avec plaisir des lieux que je connais : Nîmes, Ganges, Saint-Jean-du-Gard... ainsi que tout un patrimoine qui, malheureusement, est à l'abandon aujourd'hui : les filatures.



Fermez vos paupières et laissez votre imagination vagabonder... Vous verrez alors évoluer les personnages dans ces lieux rustiques, dans ces paysages que connaît à la perfection Raphaël et qu'il va utiliser pour échapper à sa famille d'adoption, de rustres paysans l'ayant adopté non pas parce qu'ils étaient en mal d'enfant mais bien pour avoir des "bras" pour aider aux champs. Malheureusement, à cette époque, il en était souvent ainsi. D'ailleurs, Adèle subira le même sort. Mais Raphaël a un autre obstacle à franchir : la quête de ses origines. Tout enfant adopté ressent ce besoin me direz-vous... Certes, mais celui-ci va avoir une destinée quelque peu chamboulée par un manque de vigilance des Soeurs de l'orphelinat. Je n'en dis pas plus...



Si vous aimez les romans vous retraçant la société, ici celle de la fin du XIXe siècle / début du XXe, alors n'hésitez pas !



Un grand merci à Babelio, aux Presses de la Cité ainsi qu'à l'auteur pour ce magnifique texte.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Les naufragés du déluge

Trois étoiles pour l'idée générale de ce roman et le cadre cévenol où elle se déroule, près d'Alès, mais cela me semble bien généreux compte tenu de toutes les carences de cette histoire.



D'abord, elle évoque avec des détails superflus la vie tranquille et béate de cette famille préservée, préservée par son aisance financière (joli mas admirablement et confortablement aménagé, 4x4 rutilant équipé de toutes les technologies possibles, préservée également par son repli sur elle-même, son absence de vision donnée aux enfants du vrai monde dans lequel ils vivent... en 2060.



Ensuite, elle se structure autour de dialogues d'une pauvreté, voire d'une niaiserie totales, les bons sentiments sont là, mais exprimés presque comme si on lisait un conte.



Il y a quand même quelques bons moments, comme l'expédition du père dans la montagne, mais le suspense tourne court dès les premières avancées de ce héros des temps futurs dans l'hostilité de la nature.



Seuls les hommes émergent, le fils quelquefois davantage que le père mais ce dernier garde quand même ses objectifs envers et contre tout et presque tous.



Et puis, une fin bâclée qui s'éloigne de la thématique du déluge pour entraîner le lecteur vers une autre histoire, effleurée certes, n'ayant aucune crédibilité dans l'adversité causée par le déluge.



A noter que l'auteur, tellement soucieux d'évoquer le dérèglement climatique, prend la peine d'énumérer tous les épisodes récents dans le Sud de la France : 1988 pour Nîmes, 1992 pour Vaison-la-Romaine, 1999 et 2011 pour l'Aude, 2019 pour le Var et les Alpes-Maritimes, mais rien entre 2020 et 2060... et pour cause.



En terminant cette analyse, je retirerais bien une étoile, surtout en relisant le désastreux épilogue pour une famille qui aurait pu devenir plus tournée vers les autres après les souffrances endurées.

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La promesse à Elise

Une institutrice dans les Cévennes, cela ne pouvait que me plaire ! Adèle arrive, après-guerre, à Saint-Jean-du-Gard dont elle n’est pas originaire. Les gens sont méfiants mais Adèle est pleine d’enthousiasme. Elle se prend d’affection pour Elise, une jeune élève muette et ce qu’elle va découvrir de la vie de cette petite est terrible. J’avoue que je suis passée par tous les sentiments ! Ce livre est un vrai ascenseur émotionnel !



J’ai adoré la partie historique : la seconde guerre mondiale, les résistants et la vie pendant l’occupation. Christian Laborie n’a pas son pareil pour raconter des histoires en les mêlant à des contextes historiques ou sociétaux. Je l’avais déjà découvert dans Le goût du soleil et L’Enfant rebelle. Je confirme avec celui-ci.


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Le goût du soleil

Emilio arrive en France en 1934, fuyant non pas la guerre mais le chômage. Il rejoint sa tante et son oncle dans un petit village des Cévennes, Montpezat, situé près de Nîmes. Il laisse derrière lui sa famille et, surtout, sa fiancée, Maria. Il est déchiré lui aussi, entre son pays et ses amours. Oui, amours au pluriel. En effet, il tombe amoureux de Justine, la fille de son patron, propriétaire terrien cévenol. Cette liaison est découverte. Les ouvriers agricoles jasent et un voisin bien intentionné se charge de prévenir le père. Justine n’a plus vraiment le choix : soit elle assume sa relation et Emilio sera licencié, soit elle y met un terme. Elle décide de s’éloigner mais le désir est plus fort que tout. Les amants se cachent. Mais c’est sans compter sur Irène, la jeune sœur… Lorsque arrive un reporter qui demande à Emilio de le suivre en Espagne, celui-ci voit dans ce départ une issue…



C’est le deuxième roman que je lis de cet auteur. Après L’Enfant rebelle, voici la suite des aventures des Rochefort. Dans cet opus, Christian Laborie mêle Histoire et terroir. En effet, on retrouve ici l’exil qu’ont dû subir de nombreux catalans et espagnols afin de fuir la misère ou la répression ; le tiraillement de ces mêmes personnes, partagées entre la protection d’un côté et leurs racines de l’autre ; l’accueil…



J’ai pris plaisir à lire ce livre riche en enseignement.
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La promesse à Elise

Mars 1945 : Dans les Cévennes. Un bébé de quelques jours est déposé devant la ferme des Martin. C'est une petite fille.

Un billet semble communiquer qu'elle s'appelle Élise.

Elle n'est pas bien tombée cette petite fille dans cette famille de fermiers sans aucune délicatesse, avec le père plus que brutal.

Septembre 1955 : Adèle Gensac, toute jeune institutrice reçoit son poste dans un village des Cévennes.

Elle assure le cours moyen et remarque vite la petite Élise , muette et pourtant capable de lire et écrire plus que correctement.

La fillette vit seule dans le village avec sa maman, Lucie issue d'une famille d'industriels qui l'entourent bien.

Par le biais d'un carnet, la jeune institutrice découvrira les horreurs vécues par Élise dans sa famille adoptive.

Adèle et la maman se lient d'amitié. Très en confiance grâce à la discrétion de la jeune institutrice, Lucie lui confie sa vie secrète : ses années de résistance, sa connaissance avec le père de la petite et les circonstances de la disparition de celle-ci.

Adèle promet à Élise de retrouver son père ; c'est un vaste projet. En attendant, Élise reste muette mais on sent qu'un élément pourrait renverser la situation.

Entretemps, Adèle mène sa vie de femme avec François, un instituteur rencontré lors de son premier poste.

Tout au long du roman, on rencontre des personnages sympathiques aux valeurs sûres comme le père Deleuze, l'oncle de Lucie et bien d'autres.

L'histoire démarre un peu lentement et puis le rythme s'emballe pour devenir un roman palpitant.









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Les naufragés du déluge

Un roman dans les Cévennes qui parle d’un phénomène tristement célèbre : un épisode cévenol.

Mon premier livre de cet auteur, on y sent sa connaissance et son amour de la région.

L’histoire se passe dans un futur où l’humain n’est pas vu sous son meilleur jour .

Une famille vit tranquille dans sa demeure familiale avec tout le confort high-tech. Occasionnellement ils descendent sur Alès qui donne l’impression d’être un no man’s land. Et c’est alors qu’ils en reviennent qu’ils vont se retrouver piégés par les eaux et tourner en rond de très longues heures avant de retrouver leur maison.

Ce pourrait être banal mais non car en car en fait le phénomène est mondial et va perdurer un mois. Auquel va se rajouter des rats, des épidémies, des humains malveillants, des informations à petite dose. Et au milieu de ce chaos une famille qui tente de s’en sortir par elle-même car elle ne voit aucune aide arriver.

C’est presque du vécu, très réaliste pour la montée des eaux, qui monte, qui monte jusqu’au deuxième étage, ça en devient angoissant.

Un roman qui montre bien que quoi que l’homme prévoie, ce n’est jamais suffisant.

Peut-être pas le meilleur guide touristique mais un bon roman d’anticipation bien anxiogène de Christian Laborie.

#LesNaufragésdudéluge#NetGalleyFrance

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L'enfant rebelle

L’enfant rebelle est l’histoire de deux orphelins dont les destins s’entrecroisent. Les fils de leurs vies se mêlent pour former un imbroglio, un écheveau embrouillé de secrets et de surprises.



L’histoire débute en 1892 dans la campagne cévenole, à une époque où les conditions de vie sont rudes. Adèle est contrainte d’abandonner son enfant et de commencer une vie d’errance pour échapper à son passé. Les enfants confiés à l’orphelinat ne sont pas toujours recueillis dans de bonnes maisons. Parfois les paysans les adoptent dans le seul but de se fournir une main d’œuvre docile à peu de frais, sans leur apporter la moindre affection.



La vie de Raphaël et de Vincent, les deux bébés confiés à l’institution des sœurs de la Charité, va emprunter des chemins différents. Pourtant, ils se reverront.



Derrière cette histoire intrigante, l’auteur évoque la guerre des camisards, les révoltes des ouvriers qui ne veulent plus être exploités, la crise de 1929, l’industrie du textile et de la soie, la guerre et ses horreurs.



Roman émouvant et captivant sur le parcours difficile d’un enfant sur le chemin de ses origines. Une quête de la vérité qui révélera un passé troublant et qui fera alors basculer la vie d’un autre…Puisque ces deux vies sont mêlées dans un labyrinthe de hasards malheureux.



Je remercie les Éditions Presses de la Cité et la masse critique de Babelio pour cette belle découverte.

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Le goût du soleil

En ces temps de proches vacances, je suis certaine que beaucoup pensent à l’Espagne. D’autres ont en tête de belles régions de France, comme les Cévennes, le Languedoc.

Ah les vignes sucrées sous le soleil, les Pyrénées majestueuses, le lumineux pays catalan...

Pourtant, que de vicissitudes ont-elles connues, ces régions traversées par les touristes !

Que de chocs, que de peines, que de combats, que de malheurs et de victoires !





Le goût du soleil, Christian Laborie veut le partager avec nous, après ces âpres combats, à travers la personne d’Emilio Alvarez, un jeune Catalan ayant quitté son village de Montserrat ainsi que sa fiancée afin de pouvoir gagner un peu d’argent pour en faire profiter sa famille. Sur les terres de vignes de Mr Lansac, il y rencontrera ses filles.

Rencontre ô combien déterminante...

Et puis la guerre civile espagnole le cueille et l’entraine à la suite d’amis français.

Guerre civile de tous les dangers, de toutes les surprises...

La Retirada le voit également faire partie de ses rangs, énorme afflux de réfugiés espagnols ne voulant pas vivre le joug franquiste. Retirada et son pendant ignoble, les camps de concentration français, préfigurant la guerre mondiale qui suit.

La misère, la détention, la torture, la mort d’êtres proches, Emilio connaitra tout cela. Mais aussi l’amour.





Ce goût du soleil m’a paru un peu fade, à vrai dire. Et même très fade.

Si j’ai été très intéressée par la Retirada, dont j’avais jusque maintenant entendu parler de façon très succincte, je me suis ennuyée à la lecture des amours d’Emilio, amours racontées sans grande psychologie !

Soit tout nous est ressassé pour bien nous faire comprendre les réactions des personnages (mais oui, Mr Laborie, on a compris !!), soit les réactions de ceux-ci sont tellement prévisibles et sans aucun relief que cela en devient risible.





Bref, je n’ai guère aimé ces personnages peu consistants. Et le style « fluide » (que je déteste ce mot qui indique que sous ce fluide, il n’y a rien !) ne relève rien.

Mais les faits historiques sont bien complets, et l’on peut s’instruire à cette lecture. L’auteur s’est très bien documenté.

Dommage qu’il n’en ait pas fait un essai, tout simplement.





Le goût du soleil ? Un goût de trop peu.



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Dans les yeux d'Ana

Je découvre cet auteur dont je viens de finir le troisième ouvrage dans la collection «  Terres de France » .



Quel plaisir de découvrir cette histoire qui se passe dans les Cévennes!;

Région chère au cœur de Christian L.



Il y conte son histoire , ses paysages, avec la volonté de rester fidèle au contexte historique , ici l’histoire de Sarah Goldberg née en avril 1945, il a suffi d’une lettre pour que sa vie bascule ....



Elle devient héritière d’une grande maison ancienne dans les Cévennes où pourtant elle n’a aucune attache .



Serait - ce une erreur ? Un piège ?

Elle hésite à quitter son pays ,la Suisse où elle effectue des missions diplomatiques au siège de L’ONU et son compagnon Gilles .



Or le notaire de Saint - Jean - du - Gard ne lui donne pas d’autre choix pour connaître le contenu du testament .

En quatre parties denses , 108 chapitres parfaitement construits , 558 pages, l’auteur nous fait découvrir les ombres dans la vie de Sarah .



Ana , sa mère , née en 1927 , décédée dans un accident de voiture en 1969 , ne s’est guère confiée sur son passé .



Rapidement les lieux , au cœur de cette maison des Cévennes livrent leurs secrets : une inscription : «  Ne cherchez pas à savoir » , une trappe donnant accès à une cache . ....

Derrière une pierre descellée , un cahier d’écolier : le journal d’Ana.



Défilent alors sous les yeux de Sarah, toute la vie de sa famille venue de Pologne vers la France , ( étudiants à l’Université de Varsovie ) les parents d’Ana, juifs ,lui , Simon, futur diplomate , elle , Martha , futur médecin, persécutés , exilés , réfugiés , empêchés , clandestins , depuis la fin des années 1920 jusqu’aux rafles de 1943 .



Apparentes vies ordinaires au cœur d’un village cévenole, errances , nouveaux métiers , ( Martha, sage - femme , Simon , bûcheron , ) accueil bienveillant, changement d’identité , silences obligés , dangers , gendarmes locaux qui protégeaient , solidarités , aides bienvenues des paysans protestants de là - bas et des pasteurs .....



Souffrances et espoirs , entre les années 1943, 1944, 1945 et les années 1975 et 1976 , malentendus , dénonciations, la quête de Sarah, s’achèvera à la suite de révélations inédites en1976 ....

Je n’en dirai pas plus, ce serait dommage !

Encore une très belle histoire sur fond historique où l’auteur , grâce à son immense talent de conteur a mis en scène quelques personnages ayant vécu à l’époque .



Les faits auxquels il se réfère sont retranscrits avec la volonté de rester fidèle au contexte du déroulement de la deuxième guerre mondiale .



Agréable moment de lecture passionnant, instructif, bien documenté , on ne lâche pas cet ouvrage .

Je continuerai de temps en temps ma découverte de ces romans du terroir
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La promesse à Elise

J’ai découvert par hasard, à la médiathèque les ouvrages de cet auteur.

Celui - ci est mon deuxième et certainement pas le dernier .



C’est l’histoire d’une institutrice Adèle Gensac qui , très jeune , en 1956, occupe son premier poste à Saint - Jean - du - Gard, au cœur des Cévennes .

Elle n’est pas d’origine cévenole , ce qui freine les contacts avec la population, méfiante ....

Mais très vite, elle distingue parmi ses élèves : Élise , dix ans , petite blonde aux yeux bleus, attentive , fine , brillante mais muette , née de père inconnu , souvent moquée par ses camarades , une singularité double , que sa mère , Lucie , malgré les ragots de village , la méfiance et les médisances assume , aux yeux de tous ....



Au fil du temps , une connivence rare et sûre s’établit entre Adèle et Lucie .



Pour l’époque , afficher une telle indépendance d’esprit et d’action était vraiment rare!

Un jour , Adèle se voit confier le journal intime d’Elise qui a accompagné ses souvenirs les plus lointains .

Douloureux , violents , terribles ...Incroyables ...

Quel mystère entoure sa naissance ?

Quelle est l’histoire réelle de Lucie Rochefort ?

Comment apaiser les tourments du passé ?

J’ai dévoré les 572 pages de ce roman, surtout la partie historique , le contexte de la deuxième guerre , la vie pendant l’occupation , les résistants , l’après guerre , l’épuration , les procès , Berlin - Est et Berlin Ouest ......



Entre contexte historique et sociétal, rigidité des directeurs d’école de l’époque , négligeant les enfants différents , secrets de famille , pièges , confidences , rumeurs , enfant de personne, de l’ombre, du marais , du cachot et du silence , les engagements , la réclusion , la vérité enfin révélée , l’auteur réussit une saga familiale , historique , bien documentée des années 30 aux années 63 ,en quatre parties à l’aide d’un extraordinaire talent de conteur.

Un très bel ouvrage , particulièrement bien mené et construit, sans prétention , qui emporte le lecteur au cœur de l’histoire et lui procure une multitude d’émotions!

Un livre que l’on ne lâche pas !

Bravo et merci à l’auteur pour son travail littéraire et de recherche historique !

À ma prochaine visite à la médiathèque , je continuerai à découvrir votre oeuvre !

Dans la Collection : Terres de France !
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Les enfants de Val Fleuri

J'aime lire de temps en temps des romans du terroir qui nous apprennent beaucoup à propos des régions de France , leur savoir faire et leur histoire ..

«  Collection Terres de France » : c'est le cas de ce récit qui se déroule des années 30 jusqu'aux années 70.



À Uzés , dans les Cévennes , entre vignes et garrigue vit la famille Ferrière, le père Philippe , chef d'entreprise , conservateur, plutôt paternaliste est l'héritier d'une longue lignée de fabricants de faïences , céramiques et porcelaines .

En parallèle la famille Chassagne : le père se trouve être le métayer , tout dévoué aux Ferrière.

Des découvertes Importantes dont , celle en1933 , d'une terre argileuse rouge vont permettre au fils Ferrière , Damien de créer des vases horticoles .

Ainsi naît la poterie du Val Fleuri ...

L'auteur nous fait découvrir les enjeux des méthodes de fabrication, la transmission d'un savoir faire , les heures passées à imaginer ,,dessiner , concevoir toutes sortes de pièces de faïence : de véritables petits chefs d'oeuvre , aussi bien des pièces de vaisselle ordinaires que des pièces prestigieuses destinées à l'ornementation, à travers toute l'Europe.



Cette dynastie de faïenciers avait pris naissance dès 1802 , époque bénie où le luxe de la table avait pris son essor .



L'auteur maîtrise son sujet , à l'aide d'une écriture fluide , des chapitres bien construits , un arbre généalogique au début de l'ouvrage :

Il nous donne une idée précise du savoir faire du siècle passé et tout au long de ces 600 pages , entrecroise les destins des familles Chassagne - Ferrière , destins éprouvés par des passions amoureuses contrariées, , des obstacles ,des malentendus, les liens du sang et de l'amour, mais aussi un lourd secret familial ,,dévoilé à la toute fin .



Les ravages des guerres y auront une large part , le contexte social tient de même une grande place dans cette saga familiale, y compris les traditions séculaires et les évolutions de la société .



Les personnages sont attachants , touchants , avec en filigrane, l'enjeu d'une transmission et d'un savoir faire .

Qui dans la dynastie Ferrière saura pérenniser la célébrité et la réussite des poteries ?

Un moment de lecture qui fait du bien ! Très intéressant !

Je lirai sûrement d'autres oeuvres de cet écrivain du terroir ,découvert en nouveauté à la médiathèque.





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Le bonheur en Cévennes

Au printemps, les bergeries des Cévennes s'éveillent après un long hivernage. Hommes et bêtes s'animent d'un regain de vie et d'un souffle de liberté. Ils s'apprêtent à emprunter les drailles, ces chemins tracés par les troupeaux depuis des millénaires qui permettent de rejoindre l'estive. Les bêtes sont parées de pompons et de sonnailles. le tumulte des cloches éclate au coeur des villages et des montagnes que le troupeau traverse. Le berger en tête, accompagné de son âne et de l'un de ses chiens, ouvre le chemin d'un pas lent et cadencé à son armée de brebis.



Antoine Chabrol (hommage discret à l'écrivain cévenol) est un de ces bergers qui partent s'emmontagner chaque année à la Saint-Médard. Fébrile, il répond à l'appel des drailles qui le tiendront éloigné des siens pendant plusieurs mois. Isolé sur son causse avec son troupeau, il goûte un sentiment de liberté et de communion avec la nature. Mais cette liberté est toute relative. En effet, Antoine est métayer et travaille pour le compte des Donnadieu, sous le contrôle d'un régisseur implacable, le Breton Legarec. Après avoir géré les soucis de l'estivage, Chabrol va devoir affronter à son retour les aléas de la vie familiale ainsi que les contraintes imposées par son maître. Et le cycle des estives qui semblait éternel va être bousculé par un XXème siècle riche d'épreuves et de souffrances.



Le second volume de cette saga familiale va aborder les deux guerres mondiales ainsi que l'agitation de l'entre-deux-guerres. Christian Laborie livre un roman ancré dans L Histoire, peut-être trop, puisque les générations de Chabrol semblent n'être orchestrées que dans le seul but d'illustrer les principaux événements et les évolutions économiques et sociales de cette période. C'est le cas par exemple de la Première guerre mondiale. L'auteur évoque l'enthousiasme des pantalons rouge-garance, les batailles de la Marne et de Verdun, les fraternisations et les mutineries...Le conflit est traité dans sa globalité et on s'éloigne du terroir cévenole. Mais il est vrai que seul le récit de ces tourments historiques permet de comprendre l'oubli des drailles.



Deux arbres ont compté dans l'histoire des Cévennes : le châtaignier, surnommé "l'arbre à pain" car il procurait la farine et nourrissait toute la région, et le mûrier blanc, surnommé "l'arbre d'or" car il permettait aux paysans de nourrir leurs vers à soie producteurs de cocons. L'éducation des vers à soie représentait une ressource importante pour ce terroir et Christian Laborie va s'attacher à incarner cette industrie dans le portrait de deux familles. L'industrie de la soie va connaitre de nombreuses et profondes mutations au cours du XIXème siècle, qu'elles soient politiques ou économiques. Les filatures vont s'industrialiser rapidement. Quant aux sériciculteurs, ils vont devoir affronter un fléau qui met en danger leur production, la pébrine, une maladie du ver à soie, à un moment crucial où la concurrence internationale émerge.



Les trois romans de ce volume permettent de découvrir le patrimoine des Cévennes au travers de deux activités essentielles pour ce terroir : l'élevage ovin et la sériciculture. Ces deux activités ont aussi bien façonné les paysages que les caractères de ses habitants. On découvre des hommes attachés à des libertés obtenues après de sanglantes luttes. Mais les Cévennes, bien qu'étant enclavées, vont être secouées par les bouleversements des XIXème et XXème siècles. Christian Laborie nous permet de mieux appréhender la réalité de ce pays en nous présentant ses traditions et don histoire. Il parvient à partager son attachement pour ce terroir puisque je me suis promis de le découvrir dans peu de temps.



Je remercie Babelio et les éditions Omnibus de m'avoir permis de découvrir cet auteur... et cette région !
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L'enfant rebelle

Je lis de temps en temps des romans régionaux, entre deux ouvrages plus compliqués.



Cette histoire commence en janvier 1898: à un jour d’intervalle deux enfants de sexe masculin, Raphaël et Vincent sont abandonnés et confiés à l’institution des sœurs de la Charité à Nîmes , aux bons soins de soeur Angèle .

Leurs destins contrastés s’entrecroisent , les fils respectifs de leurs vies se mêlent, et finissent par former un net imbroglio de secrets et de surprises , à une époque où les conditions de vie étaient très rudes tant à la campagne où Raphaël , souffrira des brimades infligées par sa famille d’adoption, sans une once d’affection , qu’à la ville où les ouvriers exploités se révolteront .



Vincent , lui, grandira au sein d’une famille aimante .



La jeune Adèle , contrainte d’abandonner son enfant commencera une vie errante faite de labeur et de discrétion , afin d’échapper à son passé .



Au terme d’un écheveau vraiment embrouillé qui lasse un peu le lecteur ,Raphaël et Vincent se reverront ...

Outre ces révélations , sur fond historique , sociétal et politique , le lecteur découvre les paysages des Cévennes, les lieux rustiques , familiers à l’auteur , les traces de la vie à Narbonne, Nîmes, les vignerons du midi, le Mont Lozère , Saint - Germain - de- Calberte , Pont - de - Montvert , la vie à la fin du XIX° siècle / début du XX ° , la guerre des camisards , la révolte des ouvriers qui ne veulent plus être exploités, l’industrie de la soie et du textile , le travail exténuant dans les filatures, la misère , l’injustice , les désastres de la Grande Guerre ,la crise de 1929, les faillites ...



Sur fond de méprise , de parcours difficile, au sein d’un labyrinthe de hasards malheureux se joue la déshérence , la recherche éperdue, la quête inlassable des origines , les fugues, les révélations , les confrontations, de deux orphelins aux destins contrastés: enfin la vérité se fera jour ...



J’ai été moins séduite par l’immense talent de conteur de l’auteur , trop d’embrouillaminis, même s’il est émouvant et captivant dans les deux premières parties .



J’avais deviné l’issue avant la fin.... Il y a un arbre généalogique au début de l’ouvrage ,à l’instar d’autres livres de Christian L.



Le roman s’étire de 1898 jusqu’aux incidents de février 1934... 505 pages .

Collection : Terres de France , Presses de la Cité .
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Le saut du loup

C’est en 1936 que Julien Estérel, jeune instituteur tout juste sorti de l’École Normale prend son poste dans les Cévennes, dans un tout petit village « Le saut du loup ». C’est par idéalisme qu’il a choisi cet endroit, il veut apporter son savoir dans l’arrière pays cévennol, les villages y sont retirés, refermés sur eux-mêmes. Souvent les enfants ne viennent à l’école que quand leurs parents n’ont pas besoin d’eux à la ferme.

La région est encore pétrie de légendes et de superstitions. Les guerres de religion catholiques/protestants y sont encore bien présentes. La séparation entre les deux communautés est marquée par un pont surnommé le saut du loup.

L’accueil n’est pas très chaleureux, il est l’étranger qui succède à l’ancien instituteur qui lui, était du pays. Il connaît le patois et bien qu’il soit interdit dans les écoles de la république, il l’emploie volontiers avec ses petits élèves pour les aider dans l’approche du français.

Une belle histoire d’amour des Cévennes, des lieux-dits, des contes et légendes. L’histoire du pays y est très présente. L’auteur nous apporte un tas d’informations fort intéressantes sur la région, sa faune, sa flore, ses mégalithes et ses sources. L’imaginaire est très présent dans l’esprit des habitants.

Aussi quand des crimes sont commis, notre instituteur et sa jeune collègue vont essayer d’y voir un peu plus clair et démêler le vrai du faux.

J’ai bien aimé l’écriture de l’auteur, il nous fait vivre le village, la forêt, la montagne, l’hiver rude et enneigé. C’est une atmosphère bien particulière et feutrée qu’il nous livre. C’est documenté niveau contes, légendes et superstitions. Il nous fait visiter le mont Aigoual et ses environs dans cette époque avant seconde guerre mondiale.

Une belle découverte que cet auteur. Merci aux Éditions de Borée.
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Terres noires

La réédition des Terres noires de Christian Laborie en format poche aux éditions de Borée est une excellente nouvelle.

Marcellin Flavier est le métayer d'une modeste ferme en pays ardéchois. La terre est maigre, le sol ingrat, les conditions météorologiques défavorables, grands froids l'hiver et grosses chaleurs l'été. Alors lorsque le propriétaire refuse de renouveler le bail ,Marcellin n'a d'autres choix que celui de migrer en pays cévenol , la mine l'attend. Nous sommes en 1879 les compagnies minières embauchent à tour de bras, hommes, femmes et enfants. Le travail est dur, les salaires minimes mais qui a le choix?

Christian Laborie réussit une jolie prouesse, celle de capter l'attention de son lecteur par une histoire à multiples facettes. D'abord celle de la famille de Marcellin, de son épouse et de ses enfants, ensuite celle de Grand-Combe en cette fin du XIXè, ville minière par excellence et enfin celle du mouvement ouvrier en plein essor. Un roman plaisant et fort instructif , voilà de quoi réjouir le lecteur curieux.

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L'Arbre à pain

Samuel Monteil est le dernier né d'Etienne et de Marthe Monteil. Il a passé son enfance dans un mas isolé du Casternet situé sur le versant aride de la Vieille Morte en pays cévenol, en pays huguenot. Dure était la vie depuis des générations, seule ressource vitale la chataigne qui a depuis toujours été l'ordinaire des repas en ces pays de misère.

Samuel raconte son enfance, bercée par le passé et le souvenir des anciens, son adolescence marquée par la seconde guerre mondiale, le maquis, sa vie d'homme enfin.

Ce récit solide et structuré m'a beaucoup appris. L'écriture de Christian Laborie, cévenol de coeur, est fluide et agréable.

Un grand merci à Virginie Bourgeon des éditions de Borée pour ce partage occitan.
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Le secret des Terres Blanches

C'est avec beaucoup de plaisir que je retrouve l'univers de Christian Laborie . Nous voici bien sûr en pays Cévenol, son pays d'adoption .

1920, à la stupeur générale, un "estranger" vient s'installer à Saint Victor. Il y vient pour entretenir les Terres Blanches, la propriété du Baron d'Armanville. Soit mais horreur et damnation c'est un boche..

Honnête, courtois, travailleur, il vit sa vie comme un ermite. Pourquoi avoir posé son sac dans cette région? Il ne dit rien, ne fait aucune confidence. Les mauvaises langues se font perfides.. En fait Otto Larguier, né prussien, descend d'une famille de la région, il porte un nom courant en pays cévenol. A la fin de la guerre il a eu à affronter un soldat français , il a été le plus rapide, il s'appelait Ruben Larguier son homonyme ... Depuis il cherche à retrouver sa trace.

Les années noires se rapprochent... les évènements vont s'enchainer, collaboration, résistance, épuration, camps de concentration. Qu'adviendra t'il d'Otto? parviendra t'il à découvrir l'objet de sa quête?

Christian Laborie décrit avec son talent habituel le microcosme de Saint-Victor. Ses personnages, bien campés dans leur époque, dans leurs convictions, reflètent fidèlement la société française avec ses bons et ses mauvais côtés.

Juste un petit bémol, j'assume mon côté très cartésien, l'Esprit qui s'infiltre au fil des pages...



Ce roman retrouve un nouveau souffle en paraissant dans la collection Terre de poche des éditions De Borée.que je remercie pour ce partage apprécié.
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Le saut du loup

Gagné lors d’une masse critique Babelio, je découvre la plume de Christian Laborie avec ce roman fort, travaillé et surprenant. Surprenant, pourquoi? Tout simplement parce que je m’attenais à lire un roman du terroir, donc je suis je l’avoue friande, mais dans ce livre, se cache bien davantage.





Vous l’avez compris, l’intrigue se déroule juste avant la seconde guerre mondiale, dans les Cévennes au coeur d’une campagne impénétrable, où les idées reçues sont légion. Julien, ce jeune instituteur n’imagine pas la profondeur du gouffre dans lequel il met les pieds, il va faire face non seulement aux préjugés bien affirmés de cette France profonde mais aussi à des croyances, des histoires fantastiques, des légendes qui vont le passionner et l’embarquer dans une enquête absolument enthousiasmante. Dans ce minuscule village où tous se connaissent, les ragots se propagent à une vitesse démesurée, imaginez ce qu’il en est lorsque le prédécesseur de Julien est retrouvé mort dans d’affreuses et mystérieuses conditions...




Lien : https://livresque78.com/2021..
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Dans les yeux d'Ana

En 1975, Sarah Goldberg hérite à la mort de sa mère d'une vieille maison à St Germain de Calberte, dans les Cévennes. Surprise, elle apprend que la maison appartenait à une vieille dame, Lucie Fontanes. Sarah va chercher à découvrir quels liens attachaient sa mère et Lucie Fontanes et va replonger dans le passé mouvementé de sa mère, lors de la Seconde Guerre Mondiale. Elle va découvrir que sa mère et sa famille avaient dû fuir en raison de leurs origines juives, de Paris à Nîmes puis au Chambon sur Lignon et enfin dans les Cévennes. Sarah réussira-t-elle à percer les secrets de sa mère ?



J'ai choisi ce roman un peu par hasard, me fiant à sa 4ème de couverture. Je n'ai pas été déçue de cette lecture, assez facile à lire et intéressante qui aborde la Seconde Guerre Mondiale en France.

Les personnages sont attachants, on suit leurs aventures avec plaisir, notamment celles de la jeune Ana qu'on voit grandir et évoluer à travers l'histoire.

J'ai aussi apprécié qu'une partie de l'histoire se déroule au Chambon sur Lignon, petite commune pas très loin de chez moi que je connais justement entre autres en raison de son rôle dans le sauvetage d'enfants juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ces chapitres m'ont fait penser au très beau film "La colline aux enfants" qui relate ces faits.

L'histoire d'amour entre Ana et Théo est tendre, on espère que les jeunes gens se retrouveront à la fin de la guerre sans imaginer une seconde le dénouement du roman.

Pour finir, j'ai été surprise d'apprendre qu'Albert Camus avait passé quelque temps au Chambon sur Lignon, je ne le savais pas bien qu'ayant habité pas loin et cela m'a interpelée.
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L'héritier du secret

J'ai découvert Christian Laborie avec ce roman. On m'a prêté ce livre et j'ai eu peur car c'est une saga mais finalement chaque tome peut se lire indépendamment.

J'ai trouvé ce roman palpitant avec beaucoup d'intrigue. la famille Rocheford est captivante.

J'aurais bien savoir ce qui allait à cette famille pendant la guerre.

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