J'ouvre le livre d'Akhmatova.Quatre vers.Quatre poutres métalliques transportées par des bagnards en Sibérie, abandonnées depuis des siècles dans la neige de la page.Leur éclat raye mes yeux.Il faudra des milliers d'années pour que les déchets d'uranium ne soient plus mortels.Il faudra beaucoup plus, avant qu'un poème cesse d'irradier par son silence un lecteur de hasard.
( p.58)