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Citation de fbalestas


Tu te réveilles dans des odeurs de white spirit et de poêle à pétrole. Aérer, vite. Le froid de janvier te saute au visage.
La veille, tu as peint toute la journée mais tu n’es arrivée à rien. Tu jettes un œil vers la toile. L’épaisseur des strates d’acrylique. Tu t’es battue pendant des heures, rajoutant de la matière à la matière. A partir d’un certain niveau, le contact avec la toile est définitivement perdu, il vaudrait mieux arrêter. Mais tu n’as pas su. Tu en as rajouté, rajouté, quel horrible gâchis. Cette toile, c’est la laideur incarnée, le ratage total. La preuve de ta nullité profonde. Tu as pu réussir quelques toiles, un coup de chance, mais ça ne se reproduira peut-être jamais. Rien n’est gagné. Tout se rejoue à chaque fois. Tu préférerais être une machine à peindre, réussir à chaque coup, enchaîner les œuvres. Tu rêves d’un grand atelier, de collectionneurs qui viendraient chaque semaine emporter tes œuvres au fur et à mesure que tu les produirais.
Tu rêves d’une vie où la création serait simple, où tout se concevrait puis s’énoncerait clairement.
Inepties
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