Documental Carmen Laforet, realizado por Eva Bona, Sara Faidi, Antonella Ravenna y Marta Botía.
INS Príncep de Girona. Seminario de Lengua Castellana y Literatura, 4t ESO C
A quoi bon courir, en somme, si nous nous heurtons à la borne de notre propre personnalité ? Certains naissent pour vivre, d’autres pour peiner, d’autres pour regarder seulement. Moi je n’avais qu’un infini et vil rôle de spectatrice. Impossible d’en sortir. Impossible d’y échapper. L’angoisse, c’était pour moi la seule réalité de ces instants.
La ville, ma fille, est un enfer. Et dans toute l'Espagne il n'est pas une ville qui ressemble plus à l'enfer que Barcelone. Je suis inquiète que, hier soir, tu sois venue toute seule de la gare. Il aurait pu t'arriver quelque chose. Ici les gens vivent les uns sur les autres, s'épiant entre eux...Toute prudence dans la conduite ne saurait suffire car le diable revêt des formes tentatrices... Une jeune fille à Barcelone doit être une vraie forteresse. Tu me comprends?
Non, ma tante.
Et je songeais : "Si le monde avait fini cette nuit-là, si l'un d'eux était mort, leur histoire se serait refermé sur elle même, comme un beau cercle".
Mais cela n'arrive que dans les romans et dans les films. Pas dans la vie. Pour la première fois, je me rendait compte que tout se poursuit, devient gris, se désagrège en continuant à vivre. Qu'il n'y a pas d'achèvement à notre histoire jusqu'à ce que la mort arrive et que le corps se désagrège.
Juan se acercó a mí:
_ ¿ No conoces a mi mujer, Andrea?
Y empujó por los hombros a la mujer despeinada.
_Me llamo Gloria_dijo ella.
Vi que la abuelita nos estaba mirando con una ansiosa sonrisa.
_¡Bah, Bah!...¿Qué es eso de daros la mano? Abrazaos ,niñas...¡Así, así!
Gloria me susurró al oído:
_¿ Tienes miedo?
Y entonces casí lo sentí, porque ví la cara de Juan que hacía muecas nerviosas mordiéndose las mejillas. Era que intentaba de sonreír.
La vérité c'est quelles sont comme des oiseaux sombres et vieillis, aux poitrines palpitantes pour avoir longtemps volé dans un coin de ciel trop petit.
L'air du matin m'excite. Le sol est encore humide de la rosée de la nuit. Avant de monter dans l'auto, je lève les yeux vers cette maison où j'ai vécu pendant un an. Les premiers rayons du soleil frappent les vitres. Quelques instants plus tard, la rue Aribau et Barcelone ne sont plus que le passé derrière moi.
Ainsi, quand les cours recommenceraient, je me trouverais dans la même solitude morale que l'année précédente. Avec seulement une charge plus grande de souvenirs sur mes épaules. Une charge qui m'accablait un peu.
Comment ne pas sourire? En peu de jours, ma conception de la vie s'était modifiée. Compliquée et si simple à la fois. Les secrets les plus douloureux, les plus jalousement gardés sont peut-être justement des secrets de polichinelle pour ceux qui nous entourent. Tragédies stupides. Larmes inutiles. Voilà la vie, telle que je commençais à la voir.
Et j'écoutais craquer le bois, comme si la lumière qui s'embrasait aux fentes des fenêtres eût crépité en s'enflammant.
Et je pensais :
« Qu’est donc devenue cette famille qui, au long des veillées, se réunissait autour du piano, protégée par des rideaux de drap vert, confortable et laids ? Où sont passées ces filles pudiques, encombrées d’énormes chapeaux, qui - sous la surveillance de leur père - foulaient cette joyeuse et remuante rue Aribau - la leur -, tout en baissant les yeux pour regarder les passants en cachette ?
Je frémis en pensant que l’une d’elles était morte et que sa longue natte noire était rangée dans une vieille armoire de village, bien loin d’ici. Une autre, l’aînée, allait disparaître d’ici peu de sa chaise, de son balcon, en emportant son chapeau - le dernier chapeau de la maison.