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Citation de Apoapo


4. « Il s'agit d'observer comment les femmes se meuvent lorsqu'elles visent l'accomplissement d'un projet ou d'une tâche et de comprendre pourquoi se dessine alors un style corporel "typiquement féminin". Young commence par décrire la façon différenciée dont les filles et les garçons lancent une balle : alors que ces derniers engagent la totalité de leur corps et utilisent toutes les potentialités spatiales (recul, élan, course), les filles ne mobilisent que leur bras et restent figées sur place. La philosophe extrapole cette différence dans la manière et l'étendue des gestes à d'autres activités physiques (courir, grimper, frapper) et à tous les mouvements du quotidien (se tenir debout, marcher ou s'asseoir). À chaque fois, remarque-t-elle, les femmes adoptent des postures moins amples et plus rigides que les hommes, manifestant souvent de l'indécision ou de l'hésitation. Young en déduit alors les trois modalités du mouvement féminin qu'elle analyse en regard de la définition du corps donnée par Merleau-Ponty.
Si le corps est transcendance en tant qu'action rayonnant vers le monde et ouverture à ses possibilités, alors il s'agit pour les femmes d'une 'transcendance ambiguë', c'est-à-dire d'une transcendance "alourdie par l'immanence". Les femmes doutant de leur corps, elles l'éprouvent "comme un fardeau qu'il faudrait à l fois traîner, pousser et protéger", comme une charge simultanément lourde et fragile. Si le corps est le lieu même de l'intentionnalité par laquelle les sujets se projettent et agissent dans le monde, alors il s'agit pour les femmes d'une intentionnalité entravée. » (pp. 130-131)
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