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Critiques de Bram Stoker (710)
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Dracula

Bon comme j'avais déjà lu ce livre à plusieurs reprises, je me suis lancée dans cette re re re re re ... lecture pour un challenge avec des amis.



Par contre, je l'ai lu non pas avec sérieux, non pas en analysant le style de l'auteur, l'action... le contexte historique ... mais en faisant une relecture en mode déjanté.



Et là... Grosse surprise !

J'ai redécouvert le livre sous d'autres facettes 😆



Bon ... amis de la littérature, je vous demande de me pardonner pour ce qui va suivre... je vais écharper un GRAND CLASSIQUE de la littérature mondiale



Avec une lecture déjantée, on est moins centré sur l'histoire (puisque nous la connaissons, mais sur les faits relatés et.. il y a de quoi rire :P





💉ÉPISODE DE LA TRANSFUSION SANGUINE :💉

La petite Lucie reçoit le sang de 4 personnes différentes... vous me direz... Quelle abnégation ... et moi ... je rigole

La compatibilité sanguine ... on oublie !

Autant de donneurs universels dans la même pièce ... moi je dis BRAVO ou quelle chance !



Toujours dans la même veine... (sans jeu de mots 😆 )... les docteurs (Van Helsing et Seward notamment) s'inquiètent sur l'effet que pourrait avoir le sang de 4 HOMMES COSTAUDS dans le corps de la pauvre petite et fragile Lucie....

Là aussi... quelle abnégation... et rire !!!

Devions-nous dire à ces messieurs que Papy Dracula se chargeait... ou plus exactement... déchargeait Lucy de ce tracas en se sacrifiant dignement afin de lui éviter les effets nocifs que pourrait donner ces 4 costauds 😆



Bref, les 4 costauds remplissaient le bar le matin et ... Dracula vidait ce dernier le soir





🍽LA CHAÎNE ALIMENTAIRE :🍽

Autre moment assez sympa... la description par Seward de la psychologie de Reinfield

Reinfield demande du sucre.

Avec ce sucre, il attrape des mouches...

Avec les mouches, des araignées...

Avec les araignées, des moineaux....

Et là... il voulait un chat.



Allez savoir pourquoi, mais j'aurai bien aimé connaître la suite de cette chaîne pour savoir quand le docteur ou le gardien était au menu😆





👶LA NAÏVETÉ DES PROTAGONISTES :👶



Alors là... Bram Stoker a fait fort !!

Vous vous souvenez de la scène où ils sont tous dans le cabinet du Dr Seward et fomentent un plan pour éradiquer Dracula..... Devinez qui était à la fenêtre sous forme de chauve-souris pour écouter ? DRACULA !

Quand on pense que quelques pages avant van Helsing affirmait que Dracula était capable de prendre l'apparence d'une chauve-souris... personne n'a tiqué



Autre moment :

La pauvre Mina devient de plus en plus pâle chaque nuit et semble épuisée...

PERSONNE ne fait le lien avec les symptômes de Lucie (et ils se disent médecins.....)



👗L'IMAGE DE LA FEMME DANS LE ROMAN :👗



Alors là, Bram Stoker ne s'est pas trop foulé !

Vous avez le choix entre deux types de femmes :

Choix 1 : Modèle Lucy/ Mina ... c'est-à-dire Miss Perfection. Elles sont parfaites, innocentes, belles, altruistes ....

Choix 2 : Les harpies de Dracula assoiffées de sang !



Entre les deux, pas de femme NORMALE !

Pour preuve, lorsque Mina part soigner son fiancé, celui-ci lui confie son journal et... cette Miss Perfection, décide de le ranger soigneusement sans le lire.

En tant que femme "NORMALE", combien d'entre nous auraient lu le journal de monsieur en catimini afin de savoir où il était passé et... avec QUI il était ?



❣️LE POMPON :❣️

La mort de Dracula est d'un pathétisme affligeant !!!!!!

La scène où ce dernier est tué est d'une banalité telle que cela enlève toute la tension et la grandeur véhiculée par ce personnage pendant tout le récit ! 😆

Il aurait été génial d'avoir une scène finale avec du peps quoi... un combat à mort entre nos héros et le comte.... Non... on jette son cercueil par terre et on le tue. Circuler, y'a plus rien à voir

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Dracula

Oscar Wilde disait de cette œuvre qu'elle était, peut-être, le plus beau roman de tous les temps.

Assurément, c'est le livre qui réussit à cristalliser en une expression durable le mythe fascinant du vampire, à en incarner l'archétype, à en construire la silhouette évocatrice et pittoresque.

Bram Stoker, un écrivain irlandais, s'inspira, pour créer son personnage, du personnage de Vlad, fils de feu le prince Mircea, Voïvode des régions transalpines qui fut surnommé "Drakula" dès 1438 du fait de sa grande cruauté.

Dracula est inséparable du pays qui l'a vu naître. Le terme "Drakul", employé en Roumanie pour désigner les mauvais esprits, désigne aussi les vampires.

L'âme de ces monstres ne quitte pas leur corps et, en attendant la délivrance de leur malédiction, ils vont, la nuit venue, sucer le sang des villageois.

Ce roman est assez classique dans son récit. Jonathan Harker quitte son pays pour une destination lointaine qui se révèle cacher un terrible secret.

Sa route est semée d'avertissements, de mauvais présages. - Quelques unes des plus belles pages sont celles, reprises en 1914 sous la forme d'une nouvelle intitulée "l'invité de Dracula", et qui initialement faisait partie du roman - Il devra, finalement, affronter le monstre.

Mais le talent de Bram Stoker fait de cet ouvrage un chef d’œuvre de la littérature romantique et fantastique.

Le livre, tombé dans l'oubli, remporte à nouveau, depuis de nombreuses années, un énorme succès, sûrement grâce au cinéma qui s'est emparé du mythe.

En avril 1963, Jean Boullet organisa une belle exposition à la librairie "Mandragore" qui, entièrement consacrée à Dracula, comportait des couvertures de livres, de disques et d'illustrés, différentes éditions de l’œuvre, des extraits de journaux mais aussi de nombreux documents cinématographiques de tout premier ordre.

Depuis, le public a su remonter à l’œuvre originale et le succès ne s'est jamais démenti.
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Dracula

Je ne noterai pas ce livre parce que je viens de l'abandonner à la moitié de sa lecture.

Je ne noterai pas ce livre parce que j'en savais déjà tout et qu'il m'a paru long, long, long.

Je ne noterai pas ce livre parce que j'aurais adoré le lire il y a un siècle.

Je ne noterai pas ce livre parce que ce serait désavouer Oscar Wilde qui l'avait trouvé magnifique.

Je ne noterai pas ce livre parce que les romans épistolaires m'ennuient et que, de ce fait, je serais un mauvais juge.

Je ne noterai pas ce livre parce que j'aurais tellement voulu le lire que je me déçois de mon impatience et de ma paresse.
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Dracula

« Sans aucun doute, les vampires existent : certains d'entre nous en ont la preuve ! Et même si nous n'avions pas fait nous-mêmes cette malheureuse expérience, l'histoire du passé fournit des preuves suffisantes de leur existence. Je reconnais qu'au début j'étais sceptique. »



Et moi donc!

Si on m'avait dit qu'un jour je lirais une histoire de vampires, pire, que je viendrais m'abreuver aux sources mêmes du mythe créé par Bram Stoker à la toute fin du dix-neuvième siècle, que non seulement j'y prendrais un intense plaisir, mais qu'en plus je parviendrais à y croire, du moins à y croire assez pour éprouver l'envie irrépressible de poursuivre ma lecture jusqu'au bout…

Si on m'avait dit que je me rendrais en Transylvanie, plus précisément dans un château terriblement lugubre et isolé, habité depuis des siècles par un comte à la force herculéenne et au teint cadavérique, aux canines carnassières et aux lèvres vermeilles gorgées de sang humain…

Si on m'avait dit que soir après soir, le coeur palpitant et l'épiderme frissonnant, je ferais le gué dans un cimetière de Londres à l'abri d'un antique cyprès, guettant une silhouette fantomatique se faufilant entre les tombes, serrant dans ses bras de non-morte un malheureux enfant innocent…

Si on m'avait dit, enfin, que mon esprit rationnel finirait par céder devant l'accumulation de faits aussi extraordinaires qu'irréfutables et, ostie sur le calice, qu'en dépit de mon aversion pour tout ce qui relève de la superstition et de l'idolâtrie, je finirais par convenir que, ma foi, quelques chapelets de fleurs d'ail et un ou deux crucifix, ça pouvait toujours être utile…

… J'aurais esquissé une moue sceptique et je serais retournée à mon cher Proust.



Et pourtant, à moins que je n'ai rêvé ou plutôt cauchemardé durant ces deux semaines passées en compagnie du comte Dracula, tout cela a réellement existé.

« Nous ne pouvions croire que les choses que nous avions vues de nos propres yeux, entendues de nos oreilles eussent été vivantes et réelles. Toute trace en avait été effacée. Mais le château était toujours debout, dominant une étendue de désolation. »

Les voix conjuguées des deux récitants le talentueux Pierre-François Garel et la délicieuse Mélodie Richard — oui, j'ai opté pour la lecture audio m'assurant une plongée plus immersive encore — m'ont accompagnée durant mes promenades solitaires, s'amusant de me voir sursauter au moindre bruit suspect dans les fourrés. Elles m'ont tendrement bercée, ces voix, lorsque, douillettement lovée près du feu de cheminée dans le réconfort de bras aimants, je me retrouvais transportée au temps de mon enfance, à cette heure précieuse où ma mère, chaque soir avant de m'endormir, me lisait un conte de Perrault ou des frères Grimm.



Bref, ce fut une lecture en tous points merveilleuse, enfin… presque en tous points, mon intérêt et mon attention s'étant quelque peu relâchés dans le dernier tiers. Après avoir assez longuement réfléchi à la question, je dirais qu'il y a essentiellement deux raisons à cela.

La première tient à l'évolution de l'un des personnages à mes yeux le plus prometteur et le plus original du livre : Mina Harker. Fiancée, puis épouse de Jonathan Harker, l'infortuné jeune homme prisonnier du comte Dracula en début de roman, dotée d'une intelligence exceptionnelle (« un cerveau d'homme (sic) incroyablement doué, avec un coeur de femme (re-sic) »), faisant preuve en toutes circonstances d'un sang-froid exemplaire, elle m'a paru tout droit sortie d'un roman de Jane Austen. Aussi ma déception fut grande quand Bram Stoker, obéissant aux contraintes de l'intrigue à moins que ce ne soit aux préjugés de son époque, lui fait subir une métamorphose aussi soudaine que parfaitement injuste et, qu'après l'avoir hissée au rôle si convoité de l'héroïne déterminée prenant en main son destin, il la relègue sans état d'âme à celui, maintes fois ressassé, de l'héroïne romantique, exsangue et éthérée, ne pouvant plus compter, pour son salut, que sur le concours chevaleresque des hommes.

La seconde raison, moins évidente, tient à la tension narrative. Le roman, constitué de plusieurs récits enchâssés — lettres, coupures de presse, journaux intimes de Mina et Jonathan Harker, journal de bord du Docteur Seward — est habilement construit pour créer le suspense. Basculant sans cesse d'une situation, d'un personnage à l'autre, n'hésitant pas à interrompre l'action au pire moment, le tout en opérant des reculs dans le temps, il place le lecteur dans une attente insoutenable. Ce procédé, diablement efficace, sera longuement analysé plusieurs décennies plus tard par le maître du suspense, Alfred Hitchcock :

« La différence entre le suspense et la surprise est très simple. [...] Nous sommes en train de parler, il y a peut-être une bombe sous cette table et notre conversation est très ordinaire, il ne se passe rien de spécial, et tout d'un coup : boum, explosion. Maintenant, examinons le suspense. La bombe est sous la table et le public le sait [...]. Il sait que la bombe explosera à une heure et il sait qu'il est une heure moins le quart. Dans le premier cas, on a offert au public quinze secondes de surprise au moment de l'explosion. Dans le deuxième cas, nous lui offrons quinze minutes de suspense. »

Durant les deux premiers tiers du roman, j'étais en plein dans la situation décrite par Hitchcock, je détenais des éléments cruciaux que les personnages ignoraient, j'étais véritablement sur des charbons ardents, brûlant de les voir, enfin, comprendre la situation, tout en me demandant comment ils allaient y parvenir. Sauf qu'une fois qu'ils l'ont bien comprise et longuement analysée (et même, très longuement), il ne leur reste plus qu'à traquer Dracula pour tenter de l'éliminer. On quitte alors définitivement l'état d'anticipation angoissée créé par le suspense si habilement déployé par Bram Stoker pour s'acheminer vers un dénouement assez conventionnel dont l'issue ne fait guère de doute.



Il reste qu'en dépit de ces bémols ce roman fut une formidable expérience de lecture. L'une de ses plus grandes réussites à mes yeux est de mettre en scène des personnages aux profils variés, puissamment incarnés qui, s'ils n'échappent pas toujours aux clichés de l'époque — l'Angleterre victorienne — sont profondément attachants. Quant à Dracula, ni tout à fait un homme, ni tout à fait le Diable, il est cruel, certes, mais par nécessité. Au fond, il cherche seulement à persévérer dans son être, comme dirait Spinoza, un philosophe cher à mon amie Hélène. S'il survit depuis des siècles, c'est parce qu'il suce le sang des hommes, et s'il est condamné à le faire jusqu'à la fin des temps, c'est parce qu'il a lui-même été vampirisé. D'une certaine façon, lui aussi est à plaindre, comme l'explique Mina à l'un de ses compagnons d'infortune. Ce qui n'empêche pas de le combattre sans merci, au contraire, puisque l'avenir de l'humanité en dépend et, peut-être plus important encore, le salut de nos âmes…



Un grand merci à Doriane (@Yaena) ainsi qu'aux copains (@NicolaK, @Patlancien, @Djdri25) dont les retours enthousiastes et incitatifs m'ont donné une folle envie de découvrir ce livre.









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Dracula

Je n'ai jamais été particulièrement attirée par la thématique des vampires mais disons que dans ma quête de connaissance des classiques de la littérature internationale, je ne voyais pas d'un mauvais oeil le fait de clouer Dracula à mon tableau de chasse.



Quitte à lire une histoire de vampire, autant commencer par le commencement, non ? Alors, ça y est, c'est fait.



Le style de Bram Stoker est très "XIXème siècle" (comprendra qui voudra, cette expression ne signifiant pas grand chose mais étant évocatrice), très gothique (comprendre un bon compromis entre fantastique et noirceur) et assez marquant même si pour moi l'écriture traîne souvent en longueur, plombant le rythme à plus d'une occasion. En clair, le récit m'a paru beaucoup trop long. Sur les 500 pages que compte l'édition "J'ai lu" que j'ai eue entre les mains, j'en aurais volontiers retranché un tiers.



Pourtant, ça commençait plutôt bien, avec le journal de Jonathan Harker, ce jeune avoué envoyé en Transylvanie chez l'un des clients de son étude, le mystérieux comte Dracula... Connaissant bien la Roumanie (l'ancienne grande Hongrie à cette époque), les Carpates, la Transylvanie, etc... j'ai beaucoup aimé me retrouver dans des paysages évocateurs. D'ailleurs, s'il y a une contrée d'Europe orientale qui peut se prêter à une atmosphère fantastique, c'est bien celle-ci ! A cet égard, je trouve que Bram Stoker aurait souvent pu davantage "forcer le trait". Toute la première partie du roman où Jonathan est l'hôte contraint du comte Dracula m'a vraiment tenue en haleine, j'ai frissonné, j'ai eu peur...



Hélas, tel un soufflet au fromage qu'on laisse refroidir à sa sortie du four, le récit s'est progressivement "dégonflé", laissant peu à peu place à l'ennui. J'ai encore été réceptive jusqu'à la tragédie qui frappe Lucy mais ensuite, je n'ai plus ressenti de frayeur et je me suis lassée de la narration indirecte où l'action passe entièrement par le croisement des journaux et chroniques écrites par les différents protagonistes ; cela gâche, à mon sens, une grande part de la spontanéité de l'aventure car évidemment quand vous lisez un journal qui vous narre ce qui vient de se passer, vous savez que celui qui écrit ledit journal en a "réchappé" et s'il ne commence pas son récit par des "Oh, mon Dieu, oh, terrible Humanité, etc.", c'est que dans l'ensemble tout va bien, vous me suivez ?



Saupoudrez là-dessus une misogynie condescendante très XIXème, à peine voilée par le pudique écran d'une romantique galanterie et des sentiments étrangement intenses étant donnée leur soudaineté (les protagonistes vont en effet devenir aussi unis que les doigts de la main en seulement quelques instants alors que peu d'entre eux ont un passé commun par lequel une réelle amitié peut s'enraciner en toute légitimité)... Ainsi, aussi singulier que cela puisse paraître, je n'ai pas du tout été touchée par le sort de Mina. Cette jeune personne qui est pourtant le pivot du roman et qui fait l'admiration de tous les protagonistes, pour laquelle se déchaînent passions et dévotions m'a complètement laissée de glace, voire m'a agacée. Partant de là, difficile de compatir et difficile de rendre le péril qui la menace crédible à mes yeux.



Enfin, et c'est sans doute pour cette ultime raison que je n'ai pas été entièrement séduite par cette oeuvre (même si je ne peux pas affirmer dans le même temps ne pas avoir aimé), je n'ai pas honte de dire que je n'ai pas tout compris ! Par exemple, comment Jonathan réussit à s'évader du château du comte où il est tenu prisonnier, ou le rôle de Renfield, le patient du Dr Seward, ou encore le dernier chapitre (dommage, sans doute est-ce la clé du récit ?) qui sonne comme un prologue déguisé en épilogue. Enfin, j'avoue être passée à côté de la plupart des raisonnements du Pr van Helsing quant à ses théories sur les non-morts...



Alors, oui, ce roman m'a partiellement captivée, non, ce roman ne m'a pas complètement bouleversée, oui, je pense que je l'oublierai assez rapidement, non, je ne regrette pas de l'avoir découvert et oui et non, ce récit est obscur, mystérieux et envoûtant (ça dépend des moments).



Dracula illustre ni plus ni moins que l'éternelle lutte entre le Bien et le Mal, entre Dieu et le Diable et ce roman plante en profondeur le mythe d'une humanité partagée entre les mortels et les immortels. S'il a servi de terreau à tout un genre littéraire, c'est qu'il est riche en éléments fantastiques qui ravivent la soif de l'homme pour une nature humaine divinisée, moins terrestre, moins fugace, moins humble... sans pour autant se démarquer suffisamment de la superstition ce qui, à mon sens, lui nuit.





Challenge AUTOUR DU MONDE
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Dracula

Il m'en aura fallu du temps pour ouvrir ce chef-d'oeuvre, et sans ma Yaya, ce ne serait pas encore fait.

Bien entendu, j'ai déjà lu pas mal de livres sur le personnage, mais pas celui-ci. Shame on me.

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Le récit se présente sous forme d'écrits, lettres ou journaux intimes, émanant de divers personnages du récit.

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Jonathan Harker, jeune notaire, débute les festivités en nous narrant son voyage en Transylvanie, alors qu'il se rend dans le château d'un certain comte Dracula, lequel souhaite acquérir une propriété à Londres.

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Arrivé sur place après maintes péripéties, il est somptueusement reçu par le comte lui-même.

Les appartements qui lui sont réservés sont somptueux, la nourriture excellente, Jonathan est mitonné aux petits oignons.

Mais ça lui semble vite suspect... certains ne sont jamais contents, que voulez-vous... déjà à l'époque.

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Il faut reconnaître que l'ambiance n'est pas vraiment festive, et qu'il se sent à l'étroit dans les superbes pièces qui lui sont allouées, mais qu'il ne peut quitter.

Et puis sa fiancée, Mina, lui manque horriblement.

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Il pensait faire un aller-retour aussi rapide que possible, vu les conditions de déplacement de l'époque, et n'avait pas signé pour le séjour 4 étoiles tout compris et gratuit, durée illimitée.

Pourtant ça en laisse plus d'un rêveur. Moi-même, je me sens vraiment tentée.

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Mais reprenons le fil de ma non-critique.

Nous naviguons au rythme des missives et journaux intimes de quasiment tous les personnages principaux, sauf Dracula qui est très occupé par ailleurs.

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J'ai tout adoré dans ce roman. Les paysages traversés magnifiquement détaillés, la description très pointue de Dracula, ses aptitudes à changer de forme, de corps, humain ou animal, ses pouvoirs de commander les éléments naturels.

Tous les personnages principaux sont remarquables et je me suis attachée à tous.

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Bram Stoker nous entraîne dans l'horreur (mais pas trop), nous sommes comme suspendus à chaque mot, chaque phrase, rédigés dans un style impeccable et fluide, mais pour contrebalancer l'horreur, il y a la force de l'amour et de l'amitié qui soude les protagonistes.

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J'ai ressenti tout un panel d'émotions et de sensations très fortes et je ne peux que vivement conseiller la lecture de ce roman à toute personne qui hésiterait encore, s'il en reste.

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Un grand merci aux amis qui m'ont accompagnée dans cette lecture.

Tout d'abord ma Yaya (Yaena), qui a dit un jour par hasard dans l'un de ses commentaires constructifs qu'elle voulait lire Dracula, m'incitant à la suivre sur-le-champ, sans même savoir de quel livre elle parlait, ainsi qu'à mon Patounet (Patlancien) et à mon amie Djamila (Djdri25), qui nous ont rejointes.

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Dracula

Je m'attendais à un spectacle grand guignolesque, teinté à la couleur rouge de l'hémoglobine, je suis tombé sur un beau roman épistolaire. le Dracula de Bram Stoker, écrivain irlandais, est raconté au travers de lettres, de journaux intimes et de quelques articles de journaux d'époque. Ce puzzle littéraire accompagné d'un style un peu suranné, arrive cependant à capter toute notre attention et à nous entraîner jusqu'au bout de ce classique de la littérature fantastique.



Comme vous pouvez l'imaginer, le comte Dracula est le personnage principal du roman. Nous assistons à la découverte d'un des tous premiers vampires de la littérature. Bram Stoker nous le décrit avec des canines acérées, un costume noir et une peau blanchâtre presque translucide. Il peut se transformer en chauve-souris, en brouillard ou en particule de lumière dansante. Il est capable d'hypnotiser ses proies humaines afin de les mordre pour en sucer leur sang. Malheur à la victime qui deviendra à son tour vampire. Si l'immortalité est acquise aux vampires par ce procédé, la contrepartie sera une damnation éternelle qui les transformera en monstres sanguinaires et diaboliques.



La dualité entre le bien et le mal n'échappe pas au scénario de Bram Stoker. Après le côté maléfique de Dracula, il nous livre celui du bien en la personne du professeur Abraham van Helsing. Cet homme aussi fort physiquement que mentalement, se définit comme l'ennemi juré des vampires. Une connaissance des forces occultes, associée à une foi inébranlable en Dieu ; en fait un adversaire redoutable. C'est grâce à lui que les principaux protagonistes de l'histoire viendront à bout des monstres buveurs de sang. C'est au moyen d'eau bénite, de gousses d'ail ou de pieux en bois qu'ils parviendront tous à leurs fins.



Vous l'avez compris, le Dracula de Bram Stoker n'échappe pas aux règles qui définissent les romans de vampire. Vous voyagerait dans les forêts profondes de Transylvanie comme vous vous perdrez après minuit, dans les ruelles du vieux Londres de 1884. Vous tremblerez pour un jeune héros enfermé contre son grès dans un lugubre château des Carpates. Vous vous cacherez d'effroi au coin d'un bois afin d'échapper aux meutes de loups affamés. Vous vous précipiterez suite aux hurlements poussés par votre jeune fiancée en pleine nuit pour vous retrouver bloquer devant la porte de sa chambre qui refusera de s'ouvrir. Avec vos amis, vous découvrirez une tombe profanée pour tomber nez à nez devant un horrible (…).



Je ne dévoilerai pas tout le contenu de cette histoire même si elle a été maintes fois reprise dans la littérature comme au cinéma. Je peux vous assurer que l'écriture gothique de l'écrivain n'a rien à envier au Frankenstein de Mary Shelley ou au Moine de Matthew Gregory Lewis. Sa prose qui peut vous paraître difficile au premier abord, sait vous attraper et vous conduire pas à pas dans les dédales de ses fines descriptions, de sa multitude de personnages, et des multiples rebondissements de son récit. Une belle découverte que je dois à mes amies Nicolak, Yaena et Djdri25 qui m'ont accompagné durant toute cette lecture. Et si le coeur vous en dit, je peux y retourner avec vous…



« Nul homme ne sait, tant qu'il n'a pas souffert de la nuit, à quel point l'aube peut être chère et douce au coeur. »

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Dracula

La lecture de ce grand classique épistolaire demande une bonne dose de patience.



Les longueurs sont de mise et largement admises…. Mais il faut admettre que la narration au présent et l'effet de réalité provoqué par l'échange de lettres garantit suspense et mystère.



Obscur et envoûtant, tous les ingrédients tels l'horreur, l'épouvante, le désir, le plaisir et l'angoisse sont hautement présents dans le récit.



Le mythe de Dracula, exploité universellement dans la littérature, le cinéma, les séries télévisées de plus ou moins bonne facture et les costumes d'Halloween depuis plus d'un siècle, a d'abord vu le jour sous la plume noire de Bram Stocker.



L'auteur irlandais a donné naissance à l'univers du vampirisme et à tout le champ lexical imbibé d'hémoglobine qui va avec, créant un intérêt et un engouement assez étonnants pour ces créatures assoiffées de sang, aux pouvoirs surnaturels et aux désirs voluptueux.

Le personnage de Dracula est complexe. Il est terrifiant mais poli et raffiné, son humanité est déstabilisante et insaisissable.

L'intrigue, très bien ficelée aborde l'incarnation de nombreux thèmes psychanalytiques ainsi que la malédiction d'immortalité dont les vampires sont victimes.



Dracula c'est plus qu'un conte, c'est une véritable légende, symbolisme du mal contre le bien et de la mort contre la vie.





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L'enterrement des rats et autres nouvelles

"Il est des mystères que l'on peut à peine imaginer, et que l'on ne résoudra qu'en partie."

(B. Stoker, "Dracula")



Je suis tout à fait d'accord avec Bram, notamment en examinant son propre cas. Cela fait des années que je me casse la tête pour comprendre comment un auteur capable de créer un mythe sous forme de roman aussi abouti et minutieusement construit que "Dracula" a pu en même temps pondre quelque chose d'aussi douteux que "Le repaire du Ver blanc". Ou encore le présent recueil.



"Dracula" m'a marquée. C'était ma toute première histoire vampirique, lue à un âge encore relativement tendre, et j'ai mis un moment pour la digérer. Mais une fois les pires sueurs nocturnes passées, j'en voulais encore. D'autres histoires de Bram Stoker, tout aussi remarquablement inquiétantes et angoissantes, si possible ! Et j'ai vite mis la main sur le recueil intitulé "L'Invité de Dracula".

Mais, que diable... ?! L'histoire éponyme n'était pas mauvaise, mais tellement, hm... différente ? Et les autres ? le style de narration était naïf, presque enfantin. La construction curieuse des récits faisait parfois penser que Bram avait imaginé une bonne chute, mais ensuite il peinait beaucoup pour gravir la pente afin de choir comme prévu. Les incohérences étaient légion. Vraiment, sachant que ces histoires sortent de la même plume, quelle était donc cette puissance qui a guidé la main lors de la rédaction de "Dracula" ? le "mystère" est devenu tellement obsédant qu'en quelque sorte, "Dracula" est devenu ma marotte. Je n'ai réussi à le résoudre "qu'en partie", car les supposées inspirations et motivations personnelles du géant roux sont si nombreuses qu'il vaut mieux les prendre avec réserve. Mais une chose est certaine : Stoker était vraiment investi dans l'écriture de son roman vampirique : c'était une sorte de soupape qui lui a permis de ventiler tout un tas de ses propres pressions internes. Et l'effort a été payant...



On peut donc difficilement utiliser le même mètre pour le reste de sa production littéraire, qui consiste en nouvelles inspirées du folklore irlandais ou issues de l'intérêt de Stoker pour les sciences occultes, très en vogue à cette époque. L'auteur s'est frotté à l'occultisme en préparant avec l'acteur Henry Irving le "Faust" de Goethe pour le Lyceum Theatre, et par la suite il est devenu, dit-on, membre de l'ordre hermétique de l'Aube Dorée.

A la même époque, de l'autre côté de l'océan, Whitman devient le porte-parole de la philosophie de la liberté naturelle ; Stoker lui avait écrit une lettre pleine d'admiration, mais il ne l'a jamais envoyée. Il continue à se plier aux exigences de la prude société victorienne, et à mitonner des petites histoires dans la veine classique, pour amuser ses copains lors des dîners de la Compagnie des Beefsteaks.

La "libération" whitmanienne n'a pas eu lieu, au contraire : ses protagonistes errent entre le monde des morts et celui des vivants, tombent dans les pièges mortels, ou dans les griffes des puissances occultes.

Les succès de Stoker sont tous relatifs. "Dracula" est devenu très populaire, mais la critique officielle l'a condamné, et sa représentation théâtrale fut un flop. Sa carrière de régisseur du Lyceum Theatre était plutôt marquée par les "bas" que par les "hauts". Il a réussi à piquer Florence Balcombe, "la plus belle femme de Londres", à Wilde, mais le seul véritable gagnant dans cette affaire était encore Wilde ; le mariage n'était pas heureux.

Florence était tout de même une femme résiliente, et le couple traversa leur vie commune discrètement, sans aucun scandale public qui aurait pu rappeler celui de Wilde. Elle s'occupa par la suite de la succession de son mari, et c'est aussi elle qui nous a sorti d'un tiroir oublié les quatre histoires de "L'enterrement des rats et autres nouvelles".



Il ne faut jamais désespérer, et ce recueil était une tentative supplémentaire pour trouver quelques qualités aux histoires fantastiques de Bram. Je n'ai aucun problème avec la "suspension d'incrédulité", tant que l'histoire elle-même reste cohérente ou au moins plaisante à lire. Mais ce fut encore la Bérézina.

"L'Enterrement des rats" commence pourtant de façon prometteuse, par une description assez réussie du milieu des chiffonniers de Paris. le narrateur, sportif et curieux, se rend au sinistre quartier de Montrouge, bavarde gaillardement avec une vieille chiffonnière et subitement, il se sent en danger (?). La suite consiste en une course-poursuite inextricable par monts et par vaux, et si j'ai compris une chose, c'est que Bram a pu victorieusement placer sa percutante phrase finale.

"Une prophétie de bohémienne" s'accomplira... à sa façon. Un jeune époux follement épris de sa femme se rend par curiosité au campement romantique des bohémiens, et ce que révèlent les lignes de sa main est proprement terrifiant. Sa tendre et fragile épousée ne doit rien savoir, jamais ! Inexplicablement, le mari déballe tout aussitôt rentré, et après force faiblesses, gémissements et pâmoisons, voici la jeune péronnelle qui court à son tour, incognito, au ledit campement... pour apprendre la même chose. La situation se corse ! Si vous êtes prêts à accepter la scène-clé avec la dague exotique, noyée dans du jus de boudin, l'histoire passe. Les autres, y compris moi, iront bramer leur détresse à la lune avant d'entamer la suite.

Et voici "Les Sables de Crooken", un récit qui commence de façon délicieusement poilante. Un riche citadin veut passer ses vacances en Ecosse, et le costume traditionnel qu'il se fait confectionner pour l'occasion devient la risée de sa famille et des Ecossais. Je me suis vraiment amusée, jusqu'au moment où l'histoire se transforme en fantaisie complètement brindezingue sur un doppelganger spectral... ah, comme je disais plus haut, je suis prête à suspendre mon incrédulité, mais le dénouement des "Sables" transgresse tout de même les limites acceptables de la capillotraction.

"Le Secret de l'or qui croît" est un passionnant medley à la Poe, à mi-chemin entre "Le Chat noir" et "Le Coeur révélateur", bramatisé dans le style "rédaction de 6ème : Imagine ton propre récit fantastique".

2/5. Un pentagramme pour "Florrie" Stoker, qui a permis la lecture de ces histoires aux ingrats curieux dans mon genre. Et l'autre va tout de même à l'auteur ; malgré tout, ces histoires dépassent toujours de loin la production de son arrière-petit-neveu Dacre, et son odieuse suite "officielle" de "Dracula".
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Dracula

D'habitude, je ne fais jamais de résolution mais cette année, j'ai fait exception : lire des romans classiques, fondateurs de la Littérature de l'Imaginaire comme entre autres, Frankenstein, 1984, Je suis une légende et ... Dracula. J'avais quand même un peu honte à chaque fois de révéler que je ne les avais pas (encore!) lu... Chose faite avec Dracula et je n'ai pas été déçue.



Pour résumer, le mystérieux Comte Dracula souhaite émigrer en Angleterre et investir dans une maison. Pour cela, il fait appel aux services d'un jeune notaire Jonathan Harker qui se rend en Transylvanie pour s'occuper des formalités. Malheureusement, pour le jeune homme, rien ne va se passer comme prévu : sa fiancée Mina, restée en Angleterre, n'a plus de nouvelles de sa part et commence à s'inquiéter.



Le récit s'articule autour de trois parties : le voyage de Jonathan Harker en Transylvanie, le séjour du Comte Dracula en Angleterre et sa traque par les cinq protagonistes principaux, de retour en Roumanie. Il est composé essentiellement des journaux intimes, de rapports médicaux et des lettres de Jonathan Harker et son épouse Mina, Lucy, le docteur Seward et de van Helsing. le comte Dracula, hormis par le biais d'une lettre de consigne, n'intervient jamais directement.



L'impression la plus manifeste à la lecture de ce roman est un sentiment de maîtrise : chaque partie s'imbrique parfaitement l'une dans l'autre, à la manière d'un puzzle. Et l'auteur amène naturellement son lecteur à basculer de la réalité cartésienne et scientifique à des considérations plus surnaturelles et fantastiques, en même temps que les personnages. J'avoue que ma partie préférée reste la première (la plus dynamique pour moi) où Jonathan Harker se confronte au Comte Dracula. Ce dernier disparaît du récit et n'apparaît toujours qu'indirectement au travers de personnages secondaires qui l'aurait cotoyé ponctuellement pour n'apparaître qu'à la scène finale. le mystère du personnage est donc entretenu même au terme de la lecture. En revanche, la seconde partie comportait beaucoup de longueurs : il faut dire que l'auteur prend son temps pour bien expliquer à son lecteur le cheminement intellectuel adopté par les protagonistes afin de combattre leur ennemi. Enfin, j'ai beaucoup apprécié l'écriture : le style n'est pas suranné ; au contraire, il est très fluide et je lui ai trouvé une certaine modernité. Enfin, moderne sur la forme, pas dans le fond car le discours de ces chers Messieurs sur la faiblesse des femmes m'a profondément agacé mais il convient aussi de le replacer dans le contexte de la fin du XIXème siècle.



En conclusion, Dracula est un roman que j'ai beaucoup apprécié et intéressant dans le sens où il permet de comprendre les origines de la mythologie du vampire développée depuis, dans les adaptations cinématographiques.


Lien : https://labibliothequedaelin..
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Dracula



"Amen"



L'histoire de Dracula démarre fort, et ce dès le début.

Dès les premières pages, une force secrète m'a séduite, et contrainte à poursuivre de plus en plus vite, de lire encore et encore, jusqu'à plus soif. ( de sang?) Oh mais tant besoin de savoir, tant envie de cohabiter avec chacun d'eux.



J'ai ainsi voyagé avec le beau Jonathan ( Keanu Reeves dans mon esprit), j'ai été apostrophée, tout comme lui, par les belles et au combien désirables succubes, j'ai frissonné devant le Comte quand à la fois je fus prise d'une profonde admiration pour son esprit ô combien aiguisé. Tout ceci dans une ambiance des plus sombres.



Quittant ensuite brutalement mon prisonnier affolé, pour me retrouver avec la belle Lucie... Quelle joie alors! Moi qui m'attendait tellement à trouver une jeune femme libérée, presque libertine au propos choquant et à l'esprit jouette! Qu'elle ne fut pas ma surprise en découvrant alors, une femme d'une toute autre nature.



Coppola m'a trompé à son sujet!



Car la Lucie dépeinte par Bram Stoker, n'a rien à se reprocher. Et si le coeur des hommes fond pour celle-ci, elle ne le doit qu'à sa belle personnalité! Pleine de vie, amusante, charmante, belle, loyale... MERCI!



Mina? Oh ben Mina.... C'est l'archétype de la femme parfaite. Une jolie madame, toute tendre, et pleine de tendresse, d'amour, de compassion à offrir. Un bouquet de qualités offert aux protagonistes mâles de l'histoire. Je lui ai trouvé quelques points de ressemblance avec la douce Mélanie d'autant en emporte le vent.



Non mais... ennuyeuse par sa perfection exacerbée! Un peu de folie bon sang!



Seward, Van Helsing, le Lord, Morris, .... tant de personnages attachants....



Ayant un faible pour les histoires épistolaires, je n'ai ressenti aucune contrariété à la longueur du roman. Je dois même avouer que je l'ai lu bien plus vite que certains romans bien plus court que celui-ci mais dont l'histoire avait moins de panache.





Petit Bémol sur la fin...























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Dracula

Tout le monde connaît le pitch ! Jonathan Harker, un jeune Anglais, invité par le comte Dracula en Transylvanie, est témoin de choses étranges et effrayantes. Le terrible seigneur se rend ensuite à Londres et fait de Lucy, une adorable jeune fille, sa proie et son esclave. Après la mort de la douce créature, une troupe d’hommes valeureux, mené par le professeur Van Helsing, part à la chasse au monstre jusqu’en Transylvanie, essayant ainsi de sauver Mina, l’épouse de Jonathan Harker. Ce roman est le creuset et la source de toutes les représentations fantasmées des vampires et de leur univers : le mythe du sang comme liquide vital par excellence, l’aspect sensuel et écœurant de la succion, le pouvoir protecteur de l’ail et des objets bénis, etc. etc.

Voilà pour le fond, je m’intéresse surtout à la forme. Le roman est constitué des différents journaux des protagonistes : ceux de Jonathan et Mina Harker, celui du Docteur Seward, celui de Lucy Westenra et celui de son fiancé, Arthur Holmwood. Il y a également des lettres et télégrammes échangés entre les personnages. D’un écrit à l’autre, le lecteur découvre d’abord les différents personnages et les liens qui les unissent. Au-delà des portraits des personnages se dessine en creux celui du héros, celui que tous traquent, le fameux Dracula. Alors qu’il est le personnage éponyme du roman, aucune de ses pensées intimes n’est dévoilée. Dracula est hermétique, mais il s’insinue partout. L’artifice littéraire que constitue la rédaction de journaux est prétexte au dévoilement de toutes les intimités. Le lecteur, comme Dracula, devient un profanateur et un violeur absolu qui ne connaît pas les limites de la pudeur.

À mesure que la quête avance et que la chasse au monstre est lancée, les protagonistes lisent les écrits des uns et des autres afin de constituer une somme de connaissances sur Dracula. Mais l’effet secondaire est une nouvelle destruction des barrières de l’intimité. Que le lecteur sache tout des personnages, c’est le principe même de la lecture, mais que les personnages deviennent transparents les uns aux autres, c’est pousser la volonté de savoir et la perversité de la curiosité à un paroxysme certain. « Chacun connaît à présent les secrets des autres et nul ne s’en porte plus mal. » (p. 313) Finalement, le roman de Bram Stoker crée une seule intimité et une seule conscience. Le groupe qui s’oppose à Dracula est une entité multiple, mais dont la pensée est unique et n’a qu’un seul but, détruire le vilain pas beau.

Le roman s’agrémente de quelques articles de journaux (l’anglais traduit mieux la différence entre newspapers et diary) qui décrivent d’étranges phénomènes, comme une tempête sur Londres ou l’apparition d’une très belle dame aux abords d’un cimetière. L’intrusion d’une réalité supposément objective ne sert en réalité qu’à nourrir les écritures subjectives des personnages qui, même s’ils prétendent faire acte de réflexion, se laissent constamment déborder par leurs émotions et leurs craintes.

Le plus moins prolixe d’entre eux est Van Helsing, mais ses propos sont toujours fidèlement rapportés par les autres protagonistes. À l’instar de Dracula, c’est parce qu’il produit peu de contenu écrit qu’il semble vraiment puissant. Van Helsing et Dracula ne s’incarnent pas dans l’écriture, mais dans l’action. Le professeur flamand est le seul réel adversaire du comte : les autres ne sont que des sous-fifres, certes dévoués et courageux, mais constamment sceptiques et sujets à des accès d’émotion. Van Helsing est « un philosophe, métaphysicien, un des hommes de science les plus avancés de cette époque, un de ces rares hommes qui, en dépit de son monstrueux savoir, ait gardé un esprit ouvert. Ajoutez à cela des nerfs d’acier, un tempérament que rien ne vient briser, une résolution indomptable, une maîtrise de soi, une tolérance sans pareille et, enfin, un cœur d’or. » (p. 155) Bref, il a tous les traits du héros sotériologique.

Reste Mina Harker, la deuxième victime féminine de Dracula. Dotée de toutes les qualités qu’une femme peut espérer, elle surpasse la valeur de son sexe : « Cette merveilleuse madame Mina ! Elle a le cerveau d’un homme, d’un homme supérieurement intelligent, […] mais le cœur d’une femme. » (p. 312) Bram Stoker ne cesse d’accumuler les poncifs au sujet de Mina et des talents des femmes. Passé cette écœurante misogynie, il faut reconnaître que Mina se pose en négatif du comte : bien que contaminée et attirée par le chant macabre du vampire, elle reste animée d’une âme pure. Mais en se livrant comme elle le fait au travers de son journal, elle ne peut prétendre au statut fascinant qu’occupe Dracula. Elle reste désespérément humaine et, à mon sens, désespérément insipide.

Un dernier point sur l’opposition entre l’Occident industriel et rationnel et l’Orient mystérieux et effrayant. Quand Jonathan Harker arrive en Transylvanie, il incarne l’homme moderne issu d’un monde de sciences et s’oppose immédiatement au comte Dracula qui ne vit que par les traditions et le folklore des siècles passés. C’est bien un choc des cultures et des époques qui s’opère. Quand Dracula rejoint l’Angleterre, ce choc se matérialise par la terrible tempête qui s’abat sur le port anglais. Le rationnel recule un peu et perd pied devant tant de puissance occulte. « Vous savez déjà combien l’étrange, ici, peut s’imposer à vous. » (p. 39) Mais les manifestations étranges ne suffisent pas à convaincre. Dracula, c’est aussi un roman de la croyance et du doute. Seul Van Helsing est pétri de certitudes, il est le prophète qui ouvre la voie et les esprits de ses compagnons. « Pensez ce que vous voulez. Ne craignez même pas de considérer l’impossible. » (p. 177), leur dit-il, ou encore « Vous ne croyez pas qu’il existe des forces que vous ne pouvez comprendre – ce qui n’exclut pas leur existence ? » (p. 255) En cela, c’est aussi au lecteur qu’il s’adresse. Van Helsing est l’avatar de l’auteur : dès le début, il détient le sens et le savoir et, même s’il use de précautions pour le diffuser, il n’a de cesse de vouloir convaincre son auditoire. Une fois que cela est fait, la chasse au monstre n’est plus qu’une formalité. Plus que détruire l’ignominie, il s’agit avant tout d’y croire.

Bon, et après tout ça, est-ce que ce roman m’a plu ? Je dirais que j’ai surtout pris plaisir à lire l’histoire d’un vampire qui soit un vrai méchant et non un adolescent blafard au régime sans protéine. La bit-lit, très peu pour moi, sauf celle où le vampire met du cœur à l’ouvrage !

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Dracula

La structure du roman est originale. On suit l'histoire à travers différents journaux, celui de Jonathan Harker, du docteur Seward ou de Mina Murray, journal de bord du Déméter... ou encore à travers des échanges épistolaires. Il y a donc plusieurs narrateurs et le lecteur, de ce fait, partage les sentiments de chaque personnage.



Le style, ensuite est intéressant: Stoker laisse sans cesse planer le mystère. Ainsi, au début du journal de Jonathan, on apprend que ce dernier connaît le Comte Dracula mais ne sait pas et surtout ne trouve pas son château. Il reçoit une lettre de son futur hôte et lorsqu'il demande des détails à l'aubergiste, ce dernier est très embarrassé et fait mine de ne pas comprendre l'allemand. D'entrée de jeu, le champ lexical négatif peut nous mettre sur la voie: « régions des plus sauvages ; cauchemars ; terribles crues; violents ; barbares etc... » Pourquoi le personnage n'arrive t-il pas à dormir ? Pourquoi l'aubergiste fait-il le signe de croix et affirme t-il ne rien savoir ? Qu'est-ce que cette fameuse nuit de la Saint-Georges ?

Harker ne tient pas compte de tout ceci. Il trouve même l'épouvante de la femme de l'aubergiste ridicule. Cependant, il accepte quand même le crucifix et le chapelet qu'elle lui offre. le fait-il par simple politesse ou commence t-il à craindre quelque chose ?



A partir de ce moment là, le vocabulaire s'amplifie. On trouve ainsi des termes tels que : « adieu ; Satan ; Enfer ; Sorcière ; Loup-Garou ; Vampire ». Des motifs deviennent récurrents: le signe de croix ; les chapelles ; la couleur rouge ; la couleur noire. le paysage lui-même devient mystérieux avec les collines escarpées, les crevasses dans les rochers, le brouillard... Tout commence à s'agiter: les chiens hurlent, les chevaux se cabrent, Harker a l'impression de refaire le même chemin. On sent le passage de la peur à la terreur, sans compter les phénomènes étranges, comme le conducteur de la calèche disparaissant et réapparaissant soudain.



Le lecteur ressent le malaise de Jonathan, et bien que l'on connaisse l'histoire, on serait presque tenté de croire que le personnage va s'en sortir ou rebrousser chemin. Les différents motifs, les différents champs lexicaux reviennent tout au long du texte.



Ce qui m'a également intéressée, c'est le personnage de Dracula. Je l'ai trouvé « humain » , du moins, au début: il met la table, range la chambre de son invité, lui propose de voir sa bibliothèque... On a même l'impression qu'il défend Jonathan, qu'il ne lui veut aucun mal. Ainsi, le comte prend sur lui pour ne pas lui sauter à la gorge lorsque Jonathan se coupe en se rasant. de même, il intervient violemment lorsque ce dernier est attaqué par les femmes vampires. Cependant, ce n'est vraiment qu'une impression car on comprend très vite que c'est pour en faire sa proie. Dracula se révèle être un esprit machiavélique. J'en veux pour preuve les lettres qu'il fait écrire à Jonathan, celles qu'il va envoyer pour que personne ne s'inquiète du silence de Jonathan. Là encore, ce dernier sait qu'il signe « son arrêt de mort ».





Toute cette tension, ces différents caractères, le style au service de l'histoire fait que j'ai vraiment apprécié ce livre. La seule chose que je pourrais reprocher à ce texte, c'est, de temps en temps, le style précieux qui alourdit l'oeuvre. Mais bon, c'est vraiment pour trouver un point négatif !!!


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Dracula

[ Journal inachevé de Berni_29, Bistritz, 2 mai ]



Pendant longtemps, j'étais parvenu à me tenir à distance de l'histoire de Dracula, je ne sais pas pourquoi, je m'en faisais sans doute une représentation erronée, je le reconnais bien volontiers aujourd'hui. Sans doute m'en faisais-je l'image d'une histoire fantastique totalement abracadabrantesque, cousue de fils blancs, si invraisemblable qu'elle pourrait en paraître risible et grotesque aux yeux de quelqu'un censé être empli de bon sens. Une histoire de vampire incarné par un homme au visage de craie, à la silhouette mortifère, qui se passe en Transylvanie, pensez donc !

Je m'aperçois aujourd'hui de ma stupide erreur et je ne sais d'où vient ce malaise ce soir à l'approche d'écrire quelques mots sur cette lecture. Je ne sais si mon erreur ne va pas me jouer un tour pendable, comme l'idée d'une malédiction qui me poursuivrait désormais.

Allons, je n'ai jamais été superstitieux...

Il me faut à présent poser un ressenti sur cette lecture que je viens de terminer. Ne croyez pas que l'exercice soit simple.

L'histoire à peine terminée, je me pose seulement cette question lancinante : et si tout ceci était bien réel ? Et si tout cette histoire n'était pas totalement achevée, comme le laissait croire la fin du récit ?

Je viens de m'enfermer dans mon bureau afin de trouver la quiétude nécessaire pour commencer à rédiger mon billet. Dehors, le vent s'est levé, ils annoncent une tempête terrible pour la nuit, j'ai pris soin de fermer tous les volets de la maison.

Une de mes chères amies dont j'apprécie tout particulièrement la compagnie, une certaine Mina Murray, est passée me rendre visite ce soir. Elle a cru bon vouloir me déposer quelques gousses d'ail, un crucifix, un pieu et une brouette. « On n'est jamais trop prudent », m'a-t-elle dit d'un sourire craquant qui laissait entrevoir deux magnifiques canines bien acérées. « Je comprends l'ail, le crucifix et le pieu, lui ai-je dit, mais pourquoi la brouette ? » « Il faudra bien un moyen pour transporter le cadavre », me dit-elle sur un ton d'une évidence désarmante.

Je dois reconnaître que ce Bram Stoker m'a totalement bluffé, le bougre. Quelle puissance d'évocation dans le récit ! Quelle ingéniosité dans la construction du schéma narratif ! Quel sens du suspense ! J'y repense encore en commençant ce journal.

Ce récit est construit comme un puzzle, reliant les différentes pièces qui égrènent le rythme des pages et viennent peu à peu couturer le récit : des missives, des journaux intimes, des articles extraits de journaux... Elles émanent des protagonistes du récit et leurs voix nous invitent à plonger dans leurs ressentis et émotions intimes, à vivre sous nos yeux les événements sidérants qu'ils ont vécus...

Dans cette art de raconter une histoire qui tient en haleine, l'écriture de Bram Stoker certes classique, ciselée à merveille, joue pleinement son rôle : elle est désuète à souhait, ce qui lui donne une manière de mieux coller à l'esprit envoûtant de l'histoire en l'enrobant du halo de son époque.

Mais surtout, ce qui est la force du roman, c'est que son protagoniste principal, le fameux compte Dracula, est quasiment invisible presque tout au long du récit.

Invisible, j'entends par ce mot qu'il est invisible sous nos yeux, mais pas dans l'imaginaire de celles et ceux qui racontent l'histoire, qui lui donnent ainsi peu à peu une réalité folle, vertigineuse, une forme qu'il va peu à peu incarner et se révéler dans cette longue attente insoutenable, de sorte qu'il occupe tout l'espace dans cet abîme d'un temps abyssal qui nous mène à lui ou plutôt qui le mène à nous .

Alors, bien sûr, c'est un roman du XIXème siècle écrit par un homme du XIXème siècle, mon amie Mina Murray n'a cessé de me le dire et répéter ce soir : « Tu écriras quelque chose là-dessus, n'est-ce pas ? » Je le lui ai promis. Elle a raison, ce récit a un charme gothique qui lui donne une résonance furieusement romantique, mais force est de constater que l'ami Bram Stoker ne donne pas forcément la part belle aux héroïnes de son histoire. D'aucuns diront qu'il faut remettre tout ceci dans le contexte de l'époque...

J'espère que Mina Murray me sera reconnaissante lorsqu'elle lira ce détail dans mon journal.

En me quittant ce soir pour rejoindre son fiancé Jonathan Harker qu'elle s'apprête à épouser et qui fut tout d'abord notre ami commun, elle m'a glissé un baiser mordant dans le cou, je n'y ai pas prêté attention sur le moment, Mina Murray a toujours des gestes très affectueux... C'est machinalement en allant vérifier tout-à-l'heure un des volets qui faisait du bruit que je suis passé devant le grand miroir du couloir. J'ai examiné le côté gauche de mon cou d'où émanait une douleur encore insignifiante, il y a avait deux petites traces rouges, presque invisibles...

C'est alors que l'électricité s'est interrompue, plongeant la maison dans les ténèbres. À chaque tempête, c'est ainsi, j'ai l'habitude. Il y a des chandeliers et des boîtes d'allumettes répartis aux quatre coins des pièces de la maison. J'ai pu regagner sans peine mon bureau afin de poursuivre la rédaction de mon billet.

C'est alors qu'on frappa à la porte. Qui donc pouvait venir ce soir à pareille heure et sous un pareil déluge ? J'ai pensé que quelqu'un était en perdition, égaré, en difficulté sur son chemin tout près. Je suis allé ouvrir mais il n'y avait personne. En revenant à mon bureau, les feuilles sur lesquelles j'avais commencé à poser ces premiers mots étaient dispersées, tombée au sol, sans doute à cause du vent qui s'était engouffré dans la maison.

Il me faut reprendre le cours de mon billet, l'écrire à la lueur du chandelier.

Je disais donc que l'esprit du texte est ancré dans la tête d'un écrivain du XIXème siècle, cependant voyez-vous, j'aurais bien aimé lire une version enrichie de Dracula écrite par Jane Austen, cela aurait ajouté une saveur supplémentaire à l'histoire et peut-être en définitive une fin bien moins conventionnelle que celle qui vint sceller le récit à mon grand regret.

Mes pensées se mêlent au bruit du vent, tandis que des papillons de nuit viennent s'enivrer dans le faisceau des chandelles. J'étais en train d'imaginer justement une autre fin lorsqu'on vint de nouveau frapper à la porte. J'hésitai cette fois à me lever pour répondre à cet appel. Mais les coups redoublèrent d'intensité.

Allons, je dois aller voir qui s'acharne sur cette pauvre porte, cela ne prendra que quelques minutes et je pourrai enfin revenir clore ce billet où j'ai encore tant de choses à dire. À tout de suite...

...
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Dracula

Dracula ! Un livre qu’on ne présente plus. C’est LA référence en matière de vampire. Exit les vampires modernes qui brillent au soleil (non mais sérieusement…?) et qui se nourrissent d’animaux. Dracula c’est le livre qui a fait naître une légende, un univers, des peurs. C’est le livre qui en a inspiré tant d’autres.



Dracula c’est LE personnage diabolique par excellence. L’allégorie du mal, celui qui a vendu son âme au diable et qui n’a plus rien d’humain. C’est celui qui tue pour vivre, sans états d’âmes. C’est aussi celui qui exerce une attirance, à la fois séduisant et repoussant : une attraction coupable. Celui qui se mue en chauve-souris, en loup, en rat. Celui qui vous hypnotise et vous soumet à ses désirs. Celui qui se nourrit de vous et vous possède.



Bram STOCKER loin de choisir la facilité a opté pour un roman épistolaire composé de lettres mais surtout d’extraits de journaux intimes des différents personnages, ce qui a pour effet de plonger le lecteur dans leurs pensées les plus intimes, qu’elles soient nobles ou coupables. Une véritable mise à nue. Ce choix est très risqué car pour que ça fonctionne il est nécessaire qu’il y ait autant de plumes et de style d’écriture que de personnages. Grande réussite de ce côté là. On sait toujours en compagnie de qui nous sommes. Tout particulièrement pour Van Helsing et son accent au charme fou. Je l’entendais tellement les lettres étaient vivantes.



L’autre point fort de ce roman c’est l’ambiance. C’est pratiquement un personnage à part entière tant elle est essentielle pour la réussite de l’histoire. Une ambiance gothique délicieusement brumeuse qui créée une tension constante. Le début est particulièrement pesant et a quelque chose d’hypnotique. Cette ambiance a été renforcée par les dessins sublimes de la version illustrée avec texte intégrale des éditions Tibert. Un vrai plaisir ! Des pages ornées de dessins dans le style gothique tout en arabesques et en symboles, sans oublier les dessins des personnages et des scènes clefs. J’ai été complètement sous le charme de ces illustrations.



Et puis évidemment il y a la plume qui est indéniablement d’une grande qualité. J’ai été séduite par le charme désuet de l’écriture en complète osmose avec l’ambiance. C’était comme lire au coin du feu en écoutant le bois craquer et en regardant les ombres danser. Mon passage préféré est la description de la tempête qui est tout simplement sublime.



Quelle richesse dans le langage. J’ai croisé des mots d’un autre temps « cauteleuse », « faire assavoir », « alacrité », et j’ai découvert l’expression dès potron jaccquet qui signifie littéralement « dès que l’on voit poindre le derrière de l’écureuil ».



Et il ne faut pas oublier le scénario très travaillé et subtil et plein de rebondissements.



Alors oui c’est certain j’ai parfois levé les yeux au ciel en lisant certains passages qui en disaient long sur la façon dont étaient perçues les femmes à l’époque, mais malgré tout le personnage de Mina en impose. Et puis 1897, ce n’est pas mai 68 on n’a pas encore fait de feu de joie avec les soutifs on en est encore aux corsets !

Pour les mêmes raisons j’ai souri sans m’énerver devant certains passages qui aujourd’hui peuvent paraître mièvres mais qui collent avec la société de l’époque. C’est aussi ça Dracula : le témoin d’une époque.



Est ce que j’ai eu peur ? Vous pensez sérieusement que j’y serais allée seule ? Vous ne regardez jamais les films d’horreur ou quoi ? C’est toujours la fille seule qui se fait trucider !!! Vous pensez bien j’ai embarqué les copains. Merci à Nico, Patounet et djdri25 d’avoir arpenté le château de Dracula en ma compagnie.

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Dracula

Il m'arrive encore, il m'arrivera toujours je le crains, de me lancer dans des lectures qui me bassinent très vite mais que je mène quand même au bout, ne serait-ce que pour avoir l'assurance de n'avoir rien raté…



Ce travers m'a fait lire plus de six-cents pages (non, je mens honteusement, à la fin j'ai donné dans la diagonale pour les explications vaseuses de Mina et de Van Helsing, c'était trop pour moi !) de ce que d'aucuns considèrent comme un chef d'oeuvre mais qui, moi, m'ont ennuyée, mais ennuyée… quand elles ne m'ont pas profondément agacée !



Hormis le début, soit les mésaventures de Jonathan Harker innocemment pris dans les filets du comte dentu au fin fond de la Transylvanie, qui diffuse un parfum gothique pas désagréable mais dont on attendrait bien davantage, rien dans cet ouvrage n'a trouvé grâce à mes yeux.

Ni le style, d'une redoutable lourdeur ampoulée et maladroite (problème de traduction ?), ni l'alternance des points de vues qui racontent, non, ressassent en fait tous la même chose, ni la, euh, naïveté des personnages, ni la pesante misogynie du texte qui fleure bon son XIXe siècle le plus attardé, rien, rien, je n'ai rien trouvé à y sauver.



Je ne tire pas davantage sur le vampire (à balles d'argent, droit au coeur ?), et suis ravie d'être parvenue à mettre un point final à cette désagréable expérience.



Je ne pourrai même pas revendre le livre, tellement je l'ai malmené à force de le faire voler à travers la pièce tel la chauve-souris géante qu'il n'était pas !



Bref, voilà un livre qui ne m'aura décidément rien rapporté…

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Dracula

Il n'aura pas échappé aux habitué.e.s de L'île aux trésors que pour nous, cette année est celle du frisson ! Nous avons frémi en découvrant L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, retenu notre souffle à la lecture de Thornhill, claqué des dents en relisant Sacrées Sorcières et Peggy Sue nous a donné des sueurs froides… Pour couronner cette série, il ne fallait rien moins que Dracula, roman fondateur de la littérature fantastique, qui a fait de Bram Stoker un maître du genre ! Nous étions très curieux de nous plonger dans ce classique et avons donc été ravis de voir que L'école des loisirs publiait une version abrégée et illustrée par le génial François Roca. Impatient, mon fils aîné a dévoré ce texte seul, presque d'un trait. Son petit frère et moi l'avons parcouru à voix haute.



L'histoire est connue : Jonathan Harker se rend en Transylvanie, chez le compte Dracula, pour finaliser la vente d'une propriété londonienne. Il réalise très vite qu'il est prisonnier. En Angleterre, sa fiancée s'inquiète de son sort, mais aussi de celui de son amie Lucy qui souffre d'un mal étrange. Et voilà que les mystères se multiplient – un fou aux obsessions morbides, un bateau qui accoste sans personne au gouvernail, des disparitions d'enfants. Plusieurs gentlemen anglais s'associent à un médecin néerlandais pour faire la lumière sur cette affaire. Une traque haletante s'amorce…



Tout cela est restitué sous la forme de fragments de journaux intimes, de courriers, de télégrammes et coupures de presse, organisés de façon chronologique. Cela permet à Bram Stoker d'entretenir le suspense en brossant le portrait de Dracula par petites touches qui se superposent au fur et à mesure que les différents narrateurs le rencontrent. Progressivement s'esquisse un personnage inquiétant, élégant et raffiné, mais aussi sournois, cruel et même bestial. La mise en place de l'intrigue est magistrale, à la fois effrayante et très intrigante. La suite souffre de quelques longueurs et d'une imbrication un peu confuse des différents fils narratifs, mais le dernier tiers nous a tenus en haleine. Les illustrations de François Roca sont à la hauteur de nos attentes (élevées) : la peinture scénique et les jeux de clair-obscur dont il a le secret sont parfaits pour restituer l'atmosphère ténébreuse et les tensions entre vie et mort, éros et thanatos, vertu et pulsions, naturel et surnaturel (extraits disponibles via le lien ci-dessous).



Alors certes, Dracula est un roman bien de son temps qui témoigne de la fascination pour les crimes après que Jack l'Éventreur eut défrayé la chronique, du goût pour l'étrange et le surnaturel qui prévaut en cette fin de 19ème siècle, mais aussi du peu de cas qui était fait des personnages féminins. L'association de la volupté et de la vampirisation porte un propos que j'ai perçu comme moralisateur – d'ailleurs, les jeunes filles qui semblent être les proies de prédilection du comte ne peuvent espérer s'en tirer qu'à grand renfort de chapelets, crucifix et autres poudres d'hostie… Mais justement, tout cela a fait réagir les enfants si bien que cette lecture s'est révélée intéressante aussi comme témoin d'une époque. Et si Stoker n'a pas inventé les vampires, c'est quand même dans son roman que se cristallisent les grands motifs autour de cette figure – ses pouvoirs effarants, sa pâleur cadavérique et ses yeux rougeoyants, son absence de reflet, les caisses en bois qui lui servent de refuge, le pouvoir de l'ail, etc. À cet égard, je suis contente d'avoir eu l'occasion de découvrir en famille ce roman culte, dans cette très belle édition illustrée.



Délicieusement glaçant !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Dracula

Pas mon genre de livre et pourtant j'ai été complètement captivé par ce personnage extraordinaire créé par Bram Stoker et l'habile construction du livre à partir de témoignages.



Journal de Jonathan captif en Transylvanie du comte Dracula à qui il venait vendre un vieux manoir londonien,

Absence de Jonathan qui tracasse sa tendre fiancée Mina qui en parle dans son journal et dans ses lettres à son amie, la douce Lucy anémique et harcelée par une étrange chauve souris.

Journal du capitaine retrouvé mort et ligoté à son bateau fantôme transportant des caisse suspectes en provenance de Transylvanie,

Journal de John Seward, docteur de l'asile d'aliénés juxtant le manoir acheté par le comte Dracula,

Articles de journaux sur l'évasion d'un loup, la disparition d'enfants retrouvés tous avec des morsures au cou...



Tout cela confortant l'effrayant pressentiment du professeur van Helsing venu d'Amsterdam pour soigner Lucy.



Arrivera-t-il avec ses fleurs d'ail et ses autres armes à juguler la menace?

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Dracula

Une aventure inédite : la découverte de Dracula !

J’avoue que ma p’tite âme un tantinet froussarde appréhendait un peu ...



L’histoire de ce célèbre conte aux longues dents acérées, friand des gorges graciles et d’hémoglobine m’a bel et bien happée.



J’ai aimé plus particulièrement la construction de l’œuvre : Dracula est omniprésent et pourtant ses apparitions sont fugaces. Le Mal qui plane tel une épée de Damoclès, sournois dans son absence.

Oh oui ! J’ai adoré cette allégorie du Mal qui selon les époques, des plus anciennes à la notre, pourrait être transposée aisément.



J’ai trouvé judicieux également le rythme du récit. D’abord lent, il s’accélère crescendo pour emporter le lecteur dans une véritable enquête pour tenter d’élucider d’effroyables phénomènes. S’enchaînent, sous une délicieuse forme épistolaire, les journaux de bord des différents personnages, autant de points de vue différents qui assemblés forment le puzzle final.



Une lecture passionnante d’un classique à l’origine de cet univers tant exploité. Un roman aux multiples sens cachés dont je n’ai sans doute pas percé tous les secrets.



Seules deux p’tites ombres au tableau : une fin à mon sens un peu trop précipitée et pas vraiment effrayée mais sans doute la cause du décalage avec notre époque où l’horreur est monnaie courante.



Parmi vous, des amateurs du genre ?
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Dracula

Pour quelqu’un qui comme moi n’aime pas, mais alors vraiment pas les histoires mettant en scène des vampires, si on m’avait dit qu’un jour je lirais Dracula…eh ben, je ne l’aurais surement pas cru….

Mais finalement, grâce au challenge BBC, j’ai changé d’avis, et ne voulant pas être en reste pour cette lecture….

Je suis rentrée très vite dans l’histoire et la première partie racontée par le jeune Jonathan Harker m’a vraiment captivée….L’atmosphère gothique et bien décrite par Bram Stocker m’a clairement plu et j’ai lu avec fébrilité cette partie que j’ai trouvée bien rythmée. Le style de l’auteur est vraiment agréable à lire…

Le format épistolaire est un format que j’apprécie en général, mais cela ne m’a pas empêché d’éprouver un sentiment d’ennui au bout d’un moment….J’avais un sentiment de répétition et surtout de longueurs inutiles et c’est bien dommage…

Cependant, dans cette lecture, pas trop d’hémoglobine et de partie gore finalement, choses que j’appréhendais un peu…

Il faut aussi reconnaitre que la fin m’a surprise, car tout à coup, le sort de Dracula est scellé avec une rapidité impressionnante, surtout au vu de la longueur du reste de ce livre…

Je rajouterais aussi que j’ai moyennement apprécié la place et l’image des femmes dans ce roman…Certes, nous sommes au dix-neuvième siècle, mais… Malgré toutes leurs qualités (elles sont même dotées d’un cerveaux) ces faibles femmes ne peuvent être que des victimes selon l’auteur…



En conclusion : une lecture en demi-teinte donc, malgré un début fort sympathique, et où mon intérêt a clairement été mis en difficulté à cause des longueurs qui émaillent cette histoire. Et finalement, même pas peur… On ne l’a pas trop vu finalement ce Dracula….



Challenge mauvais genres 2020

Challenge BBC

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