Ces dernières semaines, j’ai regardé sur Internet plusieurs interventions TV ou dans les médias de Betty Mannechez et d’une autre jeune femme ayant subi l’inceste d’un beau père. J’ai voulu en savoir plus en lisant le témoignage de Betty Mannechez.
Et, fiou ! Bien évidemment, il est question d’une famille incestueuse et violente alors ce n’est pas une lecture gaie, ce n’est pas ce que je recherchais en le lisant. Mais je le referme admirative du parcours de reconstruction de Betty, la lire aujourd’hui, faire l’analyse de son vécu, savoir ce qu’elle en a tiré dans sa vie personnelle me stupéfie. Je n’ose imaginer la force qu’il faut pouvoir puiser en soi pour avoir cet aboutissement.
Dans la famille de Betty, tout était anormal, 2 fils, 2 filles (avant une 3ème née plus tardivement), aucun amour, une vie de violence, de brimades, de rejet. Pire, les parents ont construit un cadre familial dans lequel les enfants entre eux n’avaient aucun lien, histoire de bien les asservir au maximum. En les coupant les uns des autres, ils évitaient tout risque d’alliance contre leurs bourreaux. Avec cette lecture, on comprend comment peu à peu l’emprise se construit. Betty, sa sœur aînée et leurs deux frères n’ont rien connu d’autre. Et surtout, quelle horreur de voir à quel point l’entourage plus ou moins proche a été aveugle. Lorsque le père a commencé à violer ses filles, Betty est tombée enceinte. Elle a avorté par 3 fois à 13, 15 et 17 ans. Et ces avortements si jeune, n’ont pas questionné. Pas plus que tant d’autres éléments de l’histoire qui sont pourtant choquants quand on les lit.
A travers cette lecture, j’ai pris conscience du rôle que la société a à jouer contre les parents incestueux. Il y a tant d’enfants concernés et tant d’adultes de leur entourage qui ferment les yeux. C’est épouvantable de penser à toutes ces vies qui vont se construire dans la violence et la destruction. Comment se relever ensuite ? On le voit bien avec Betty ici, impossible de s’en sortir indemne.
Car Betty a quand même fini par prendre la fuite et dénoncer ses bourreaux (car la mère était tout aussi coupable). Il y a eu un procès. Biaisé parce que les enfants avaient toujours des contacts avec leurs parents, qui ont su faire pression sur eux, qui ont aussi su se défendre à grand renfort d’avocats payés à prix d’or. Ce simulacre de justice est lui aussi épouvantable. Quand on lit des mots comme « il peut y avoir des incestes heureux » cela sous entend qu’on ne punira pas systématiquement l’inceste et c’est inimaginable.
Je pourrai vous dire encore bien des choses sur l’histoire de Betty qui va aller jusqu’au bout dans le drame car, à aucun moment, aucun des enfants de cette famille ne sera protégé contre leurs bourreaux. Lisez-le ! Nous avons tous besoin de savoir ce qu’il se passe dans ces familles pour ouvrir les yeux. Nous serons peut-être demain le soutien d’un enfant qui en a besoin.
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