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Citation de GeorgesSmiley


Les parents ne fantasment-ils pas sur leur progéniture bien avant qu'elle n'arrive ? A quoi ressembleront leurs enfants, que feront-ils, qui seront-ils ? Dans un même temps, ils se projettent eux aussi : quel parent serai-je ? Quel parent pour quel enfant ? A l'instar des élèves qui montrent leur dessin à la maîtresse, ils montrent leurs petits et demandent à l'envi : C'est bien ?
Mais si les parents fantasment sur leurs enfants bien avant la naissance de ceux-ci, les enfants, eux, ne fantasment pas du tout sur leurs parents. De même que le premier homme ne peut pas fantasmer sur Dieu parce que Dieu est partout. Selon Sa volonté la lumière sera, selon Sa volonté les ténèbres règneront, l'interrupteur magique sera levé ou abaissé, le lait coulera à flots ou manquera, la couverture sera bordée ou arrachée. Les enfants posent sur leurs parents un regard dénué de toute question. Un regard de confiance absolue. Jusqu'au jour où leurs yeux se dessillent et où le parent, tel un roi déchu, en est réduit à quémander, voire à implorer : Et si tu venais passer le week-end ? Comment ça se passe au travail ? (Et si tu me laissais de nouveau être, ne fût-ce qu'une seconde, le centre de ton monde, moi qui me suis absenté de mon propre monde pour toi ?) Le parent ignore-t-il que, par ses suppliques, il perd le peu de majesté qui lui restait peut-être encore ? Il n'y a pas d'amour plus déçu que l'amour filial.
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