Armand Cléry

Ce roman historique est décrit par son éditeur comme un véritable « roman de cape et d’épée aux accents dumasiens ». Je dois vous avouer que j’ai une certaine réticence face à ce genre de commentaire et que bien souvent je ne suis pas d’accord avec… Mais là, il est clair que nous sommes face à un roman historique doté d’un souffle épique très rare ! Chapeau, Monsieur Cléry !



Ouvrir ce livre, c’est accepter de suivre trois destins totalement différents et que tout oppose. Entre vengeance, audace et impertinence et enfin un destin tragique de fin de carrière militaire peu brillante et corrompue… Les chemins que suivent les personnages ont tous un point commun, un nœud que l’on va devoir patiemment démêler pour comprendre la totalité de l’intrigue.



Quel bonheur de lire un roman avec une écriture si ciselée, si singulière qui emprunte le vocabulaire et les expressions d’époque. On sent l’héritage et l’influence des grands noms de la littérature, comme Stendhal et Alexandre Dumas. On tourne les pages avec avidité pour découvrir tous les secrets de Camille d’Harpalyce, cette figure – quasi légendaire – haute en couleur de l’armée napoléonienne, une personne ni sainte, ni exemplaire et complétement indomptable.



Armand Cléry est un conteur qui enchante son lecteur mais également un auteur qui dispose d’une érudition digne d’un historien.



Impossible d’en dire plus sans dévoiler les secrets de cet ouvrage, je vous conseille simplement d’enfiler votre tenue de hussard et de galoper aux côtés de Camille au long de la Loire !
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Waterlooo morne plaine, c’est fini. Les irréductibles troupes de la Grande Armée de Napoléon se réfugient dans la région d’Orléans, pendant que l’armée prussienne arrivent à Paris.

Quatre personnages singuliers entrent alors en scène.



Un vieil italien, Harmodio Bruto, a suivi les troupes de près depuis des années pour assouvir une vengeance personnelle. Son but, anéantir un à un la totalité de la troupe du cavalier d’Harpalyce.

Le cavalier d’Harpalyce, Camille, est une combattante déchaînée, emblématique nouvelle Jeanne d’Arc, totalement hors des clous, belliqueuse, séductrice de toutes les femmes qui passent à sa portée, vulgaire parfois, égoïste souvent, guerrière accomplie et soudard de première, elle refuse de se soumettre à la reddition annoncée et continue son combat avec fouge et détermination.

Le Maréchal Davout a mené les troupes de la grande Armée jusqu’aux rives d’Orléans. A présent, il souhaite rendre les armes et laisser la place aux troupes qui soutiennent Louis XVIII.

Le Baron de Cléry royaliste convaincu, tente de faire comprendre à Davout qu’il est temps de rendre les armes, convaincu que cette action lui permettra d’obtenir les grâces du futur roi de France.



Le lecteur plonge à leurs côtés dans cette courte période tourmentée assez peu connue il me semble. Le socle historique est bien documenté par l’auteur qui nous entraîne à la suite de ses personnages dans des batailles et des combats d’un autre temps.



Le vocabulaire et les mots sont travaillés, ciselés, en adéquation avec l’époque, le tout est dense, mais facile à lire malgré tout. Les personnages sont hauts en couleur, en particulier Camille d’Harpalyce. Ils nous prennent dans leurs filets et nous donnent envie de les suivre dans ce roman de cape et d’épée, de vengeance et de bataille. Une surprise de cette rentrée littéraire tant le genre est inhabituel et original.

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Nous voilà en 1815. Alors que Louis XVIII reprend les rênes du pays et que Napoléon est en route pour son dernier exil à Sainte-Hélène, l’armée prussienne envahit la France pour y réinstaller la Monarchie.



Repliés jusqu’à Orléans, les derniers soldats de la Grande Armée, commandés par le Maréchal Davout, sont acculés sur la rive gauche de la Loire par les Prussiens qui occupent déjà Paris.



Camille d’Harpalyce est une de ces rares combattantes que l’armée compta dans ses rangs. Bonapartiste et jacobine, elle fut d’abord dragon puis combattante irrégulière et mena un escadron de 30 hommes qui sema le pillage et la dévastation sur son passage.



A travers l’histoire de ce personnage féminin qui prend son nom dans la mythologie grecque, Armand Cléry, avec une érudition d’historien, suit les traces de cette armée en déroute durant l’été qui marqua la fin du premier Empire.



Séduisant les femmes, se battant en duel et ne dérogeant jamais à ses convictions, Camille, excessive et séductrice est un personnage particulièrement attachant qui fait ici figure de nouvelle Jeanne d’Arc.



Ce roman est à la fois un témoignage historique extrêmement documenté sur cette période peu connue et un grand roman d’aventure dans la veine des récits d’Alexandre Dumas.



On y apprend la langue de l’époque avec son vocabulaire imagé qui a parfois traversé les siècles ; on découvre le quotidien des populations citadines partagées entre la misère de la rue et le luxe des hôtels particuliers ; on se fait le témoin des opinions politiques scandées par les différentes classes sociales, qui ne sont pas sans nous rappeler quelques points de vue actuels.



Ne connaissant que peu de choses sur cette période mouvementée, il m’a fallu quelque temps pour rattraper mes lacunes historiques avant de me plonger dans cette épopée guerrière. Mais c’était pour mieux me laisser happer par la plume éclairée de l’auteur.



Une lecture palpitante dont les images me laissent un souvenir radieux.

"Au fil de la plume" révèle un Émile Zola insoupçonné à travers un mélange original de contes et de nouvelles. L'édition enrichie de notes et d'un dossier introductif facilite la lecture et la compréhension des textes. C'est un outil précieux pour les élèves et un régal pour les amateurs de littérature qui ont envie de découvrir un autre visage de l'auteur.

Plus fiévreux que Stendhal campant Fabrice, aussi haletant que Dumas imaginant d’Artagnan, Armand Cléry imagine une bretteuse légendaire, ni sainte ni exemplaire, indomptable.
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Un récit aussi incroyable que vif. D'abord, l'histoire de cette femme exceptionnelle. Mais aussi un portrait, tout aussi intéressant: celui d'une époque, qui vient juste après Waterloo.
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J'ai chroniqué ce livre pour Les Agents Littéraires, "Mobilisés au service des livres peu médiatisés". Ce sont Vincent Beghin et Emmanuel Pierrat qui sont à l'origine de ce site qui défend les petits éditeurs, et met en lumière les livres peu médiatisés. C'est un site qui naît et qui est à faire connaître.



> Le livre : Europa d’Armand Cléry, édité par la Société des écrivains, 85 pages, 11€.



> Le pitch : « Les figures mythiques (telle la Lorelei de ces strophes), les personnages historiques, les espaces méconnus et discrets de l’Europe s’esquissent plus qu’ils ne se disent dans les vers d’Armand Cléry, qui circonscrivent, dans l’espace et le temps, comme un autre continent : un espace propice au songe et à la contemplation, loin des parcours obligés; un terrain plus intime, aux résonances plus profondes, ancré dans la mémoire… Balançant entre classicisme et modernité, l’écriture – à l’image d’un recueil nomade et d’un continent mythiquement lié au voyage – nous projette vers des pièces poétiques comme sorties de quelque rêverie ou fantaisie. » (4ème de couverture)



> Europa est un recueil de poèmes. Armand Cléry, comme il est écrit très justement sur la quatrième de couverture de son livre, mélange dans son écriture un style classique à un style plus proche de la modernité. Qui, précisons-le est un agréable mélange. Ce recueil est divisé en trois grandes parties : Monuments, Amours, Natures. Leurs poèmes, plus ou moins longs, plus ou moins touchants, sont clos par une date et un lieu. Ils ont été écrits entre 2006 et 2010, aux quatre coins de l’Europe.



En lisant ce recueil, on imagine assez bien Armand Cléry allant de villes en villes à travers l’Europe, scrutant les monuments, rues, jardins, places et autres lieux, un carnet à la main, notant des idées ou débutant des poèmes, jusqu’à se précipiter à une terrasse de café pour les fignoler et ne rien oublier.



Armand Cléry, nous expose ici, incontestablement, une poésie du voyage. Bien que celui-ci soit assez particulier. Il nous fait tout de même voyager avec lui, même à travers de la poésie. La plupart des poèmes sont beaux. Et ce qui est très appréciable, c’est de voyager à travers ses yeux. J’ai aimé partir avec lui à travers l’Europe, en France, en Belgique, en Espagne, au Luxembourg, en Italie… et lire sa description des lieux, ou bien ce que ceux-ci lui inspiraient. Mon seul regret est peut-être justement de ne pas avoir voyagé assez longtemps.



Un joli recueil à découvrir, donc. Ainsi qu’un auteur à suivre. Et une maison d’édition à visiter, pour découvrir toutes ses autres publications : la Société des écrivains, qui est une filiale du groupe Petit futé.



> Et s’il fallait mettre une note, ce serait : 4/5
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