[Erythrée - Saafiya, 19 ans]
Alors, comme beaucoup d'autres, j'ai abandonné l'idée de m'inscrire à l'université. De toute façon, à quoi des études m'auraient-elles servi ? J'avais compris que je ne serais jamais libre de choisir mon métier, puisque c'est le gouvernement qui allait en décider. Mener des études brillantes m'aurait propulsée tout droit dans les bureaux du parti, voire au Cabinet du Président. Obtenir des résultats médiocres m'aurait conduite dans des emplois subalternes ou difficiles, sur des chantiers de construction, dans des ports ou à faire des ménages, voire sous le ventre des soldats. (p. 47)