Anne Terrier

Roman biographique : c’est le genre revendiqué sur la couverture. Cette biographie est celle de l’auteur et de ses ascendants, jusqu’en 1902, lorsque l’éruption de la montagne Pelée, à la Martinique, causa la mort de 40 000 personnes et fit disparaitre toutes les archives de la ville de Saint Pierre.

Ce sont donc les souvenirs incertains des enfants et petits enfants du dernier aïeul disparu lors de la catastrophe qui vont enrichir l’histoire familiale.



L’auteur revient sur les circonstances et le déroulement du drame, en y incluant ce que l’on peut imaginer des derniers jours de l’arrière-grand-père, qui avec une lucidité prémonitoire avait éloigné sa fille âgée d’une dizaine d’année du volcan en colère. La presse et les communiqués sont disponibles ainsi que les preuves d’empathie suscitée dans le monde entier pour cette population éradiquée en quelques minutes de la surface de la terre.



Cette partie historique est très interessante dans sa dimension de témoignage et d’hommage rendu.

L’histoire de la famille est beaucoup plus floue et basée sur trop d’incertitude pour constituer un socle solide qui pourrait accrocher le lecteur.



L’intention était louable mais on imagine le dépit de ne pouvoir réellement recréer la légende familiale sur des bases fiables.



La construction s’en trouve un peu aléatoire et imprécise.



Intérêt historique certain, mais il manque une trame solide pour alimenter la narration.


Lien : https://kittylamouette.blogs..

La nuit tu es noire, le jour tu es blanche de Anne Terrier, l’histoire de Paula, de ses frères et sœurs, entre la Guadeloupe, la Martinique, la France, le Maroc. En 1929, ses parents l’envoient vivre sur l’île de Marie-Galante, accompagné de son frère Jude et de sa sœur Violaine. Pourquoi ? Est-ce le manque d’argent ? l’imminence d’une nouvelle éruption volcanique ? une maladie contagieuse ? sa mère ne répond jamais, l’angoisse se cache toujours au fond d’elle, de peur que ça recommence.



Paula est issue d’une grande famille de Blancs créoles, durant plusieurs années ils vivront chez leur grand-père Gaétan, distillateur d’un rhum réputé dans toute la caraïbe, il règne en maître sur sa famille et l’Habitation Saint-Sulpice, coeur de la distillerie, et sur la maison familiale située à bonne distance, en bord de mer.



Ils se croient à l’abri, des difficultés financières, de la jalousie, des conflits, mais un évènement va occuper la place du village. « Les soupçons s’infiltrent dans les paroles échangées quotidiennement par les paysannes qui piapiatent au marché avec leurs paniers remplis d’œufs, d’ignames ou de fruits à pains, par les créoles qui se retrouvent sur la terrasse des unes ou des autres pour prendre un rafraîchissement, jus de maracuja ou de goyave bien frais, par les hommes qui se retrouvent le soir, sur la place de l’hôtel de ville, pour boire le ti’punch. »



La honte du métissage règnera sur cette famille, le patriarche interdira tout mariage à ses enfants et petits-enfants, sous peine d’être déshériter, de ne pas toucher un centime des revenus de l’entreprise familiale et de vivre jusqu’à la fin de leurs jours hors de sa vue. Il a engendré sept sang-mêlé – « des chapé-coolies », Une grand-mère cachée, sa femme, qui a noirci la famille, une mère déshéritée. Dorénavant, « les Saint-Sulpice ont le devoir de ne pas avoir de descendance, de sacrifier leur lignée afin de préserver la race blanche. Sacrifier quelques individus n’est rien ; il faut couper les branches pourries pour sauver l’arbre. »



Comment vivre lorsque vous êtes imprégnée des préjugés raciaux de votre milieu et que, pourtant, le sang de vos ancêtres indiens coule dans vos veines ? un dilemme auquel Paula sera confrontée toute sa vie. Malheureusement, aujourd’hui encore le métissage n’a pas le même sens pour tous.



Une saga familiale qui jette un éclairage cru sur ce que fut la violence du système colonial, véritable machine à broyer les individus quelle que soit la couleur de leur peau.



Un livre intéressant sur l’histoire de la Martinique et de la Guadeloupe, j’ai appris que ces deux îles auraient pu devenir américaines durant la guerre. Le mélange des races est toujours une question d’actualité qui crée souvent de nombreux conflits dans les familles. Un très bon moment de lecture.

Avec ce premier roman, Anne Terrier nous relate la terrible éruption de la Montagne Pelée qui fit plus de 28000 morts le 08 mai 1902 à Saint-Pierre. Son récit historique se double d'une recherche généalogique sur ses ancêtres martiniquais car Anne Terrier se trouve être la descendante d'une des victimes du volcan.



La dimension historique est vraiment passionnante. Fouillant dans les archives, dans les journaux de l'époque, Anne Terrier reconstitue la chronologie dramatique des événements : le chaos et l'abandon dans lesquels se sont trouvés les rescapés des villages autour de Saint-Pierre et, lourd de conséquences, l'entêtement du gouverneur de l'île et des autorités qui refusent l'évacuation de l'île afin d'assurer le 2ème tour des élections législatives malgré les alertes inquiétantes qui se sont succédées dans les jours précédents.



Sa quête généalogique est aussi intéressante car l'auteure découvre des pans cachés de son histoire familiale mais se heurte aussi à des souvenirs contradictoires, flous ou reconstruits.

Par contre, le mélange de cette mémoire collective à sa propre mémoire familiale n'est pas toujours bien construit et manque de liant. C'est un peu maladroit. Qu'importe, j'en retiendrai surtout l'histoire et les conséquences de ce qui fût la plus meurtrière éruption volcanique depuis celle du Krakatoa en 1883.



Challenges multi-défis 2022

Challenge plumes féminines 2022

En quête des origines, d'une parole juste sur la Catastrophe - l'éruption de la montagne Pelée - qui l'a oblitérée. Entre récit historique, roman et réflexion sur la mémoire orale, écrite, officielle ou familiale, Anne Terrier signe une recherche hantée sur la Martinique, sur les non-dits ou mal dits qui l'ont fondée. La malédiction de l'Indien explore habilement la manière dont les mythes familiaux forment de révélateurs échos à l'histoire officielle.
Lien : https://viduite.wordpress.co..

Marie-Galante, une île au large de la Guadeloupe, en 1929, voilà le point de départ de ce livre dans lequel nous allons suivre le personnage de Paula, jeune fille au début de l’histoire, qui doit aller vivre avec l’un de ses frères et l’une de ses sœurs, Jude et Violaine, chez son grand-père.

 

La maison familiale est grande et le patriarche est à la tête d’une distillerie de rhum fructueuse, donc à priori les enfants sont à l’abri du besoin et ont de quoi s’épanouir pleinement.

 

Mais voilà, Paula va finir par découvrir un secret et la raison pour laquelle le grand-père ne veut pas que ses enfants et petits-enfants se marient sous peine d’être déshérités. Un métissage au sein de sa propre famille qu’elle ne comprendra pas immédiatement et qui pourtant prend beaucoup de place au sein de cette grande fratrie et dans la bouche des gens du village.

 

C’est dans cette atmosphère de système colonial très lourde que Paula, Violaine et Jude vont grandir et suivre chacun des chemins très différents que nous découvrirons au fil de cette saga familiale très intéressante.

 

Sans être une œuvre « historique », j’ai vraiment beaucoup aimé ressortir de la lecture en ayant appris des choses sur cette époque et sur le métissage qui encore aujourd’hui n’est pas vu et vécu de la même manière par tout le monde, car c’est ce que j’aime avec les livres.

 

Vous voyagerez également avec ce roman entre la Martinique, le Maroc et la France, vous en apprendrez beaucoup sur cette famille, ses secrets et son passé et vous vous attacherez aux personnages, que demander de plus ?

Ce deuxième roman d'Anne Terrier est un grand plaisir de lecture que j'ai à coeur de partager.

Dans ce très beau roman, Anne Terrier pose la question du métissage, du racisme intra-familial dans les Antilles à travers un personnage victime de préjugés raciaux et de la violence du système colonial. Une violence qui touche tout le monde, quelle que soit la couleur de la peau.

Ce roman-récit riche et documenté nous apprend beaucoup au sujet de l'histoire souvent méconnue des Antilles au temps de la colonisation. Il nous plonge aussi bien au coeur des époques évoquées que dans la complexe psychologie de ses personnages. Passionnant moment de lecture !

Un très beau livre à la croisée de l'enquête historique et de l'enquête généalogique, empreint de rigueur mais aussi d'une grande passion.

On connaît trop peu l'histoire de nos territoires ultra-marins, ce livre nous apprend beaucoup sur la Martinique !

Mai 1902, une catastrophe terrible survient en Martinique : l’éruption de la Montagne Pelée, qui fera 28 000 morts et détruira la ville de Saint Pierre. Outre ce terrible bilan humain, des familles entières ont perdu leurs biens, leurs photos, toutes leurs archives.

La population aurait elle pu être évacuée ? De nombreuses rumeurs circulent à ce propos.

Parmi les rescapées, Passion qui avait 10 ans à l’époque, deviendra une belle femme dont la vie romanesque cache de multiples zones d’ombre.

Cent ans après la catastrophe, sa petite fille s’interroge sur ces zones d’ombre - les « fake news »- autour de cette première grande catastrophe naturelle du XXième siècle, et les répercussions traumatiques que cela a pu avoir sur l’histoire et les destins des descendants de Passion.

J'ai lu ce livre d'une traite avec grand intérêt. J'ai apprécié la précision de l'enquête sur les évènements de 1902. J'ai été tenue en haleine jusqu'au bout, car je voulais savoir qui est Passion et ce qu'elle cache.Le roman biographique d’Anne Terrier foisonne de réflexions très riches sur les thèmes de la mémoire, de la transmission, des non dits, du métissage, de l’histoire coloniale de la France…. Passionnant !

Poursuite de l’exploration de l’héritage coloniale qui, cette fois, passe par une saga familiale, entre reconstitution d’un témoignage oral et enquête, dont Anne Terrier se sert habilement pour dire les interdits, les ségrégations raciales, l’enfermement, d’une éducation stricte, pleine de tabous, meurtrière et préservant jusqu’à la folie cette toujours incertaine et dangereuse blancheur. La nuit tu es noire, le jour tu es blanche se révèle un très joli récit d’une enfance créole, à Marie-Galante, comme pour parvenir, encore, à creuser les déterminismes sociaux, les douleurs que l’on hérite et celles que l’on reproduit, comme pour surtout interroger, en creux, l’identité de l’autrice.
Lien : https://viduite.wordpress.co..

Mai 1902, une catastrophe terrible survient en Martinique : l’éruption de la Montagne Pelée, qui fera 28 000 morts et détruira la ville de Saint Pierre. Outre ce terrible bilan humain, des familles entières ont perdu leurs biens, leurs photos, toutes leurs archives.

La population aurait elle pu être évacuée ? De nombreuses rumeurs circulent à ce propos.

Parmi les rescapées, Passion qui avait 10 ans à l’époque, deviendra une belle femme dont la vie romanesque cache de multiples zones d’ombre.

Cent ans après la catastrophe, sa petite fille s’interroge sur ces zones d’ombre - les « fake news »- autour de cette première grande catastrophe naturelle du XXième siècle, et les répercussions traumatiques que cela a pu avoir sur l’histoire et les destins des descendants de Passion.

J'ai lu ce livre d'une traite avec grand intérêt. J'ai beaucoup apprécié la précision de l'enquête sur les événements de 1902. J'ai été tenue en haleine jusqu'au bout, car je voulais savoir qui est Passion et ce qu'elle cache. De plus, ce roman biographique foisonne de réflexions enrichissantes sur les thèmes de la mémoire, de la transmission, des non dits, du métissage, de l’histoire coloniale de la France…. Passionnant !