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Critiques de Annabelle Combes (58)
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La Calanque de l'Aviateur

J'ai ouvert les pages de ce roman prometteur et je suis entré dans La Calanque de l'Aviateur.

Je voudrais vous parler d'une enfant qui perd l'usage de la parole après le choc de voir sa mère disparaître du paysage familial. Il paraît que cela arrive parfois et l'on n'y peut rien. Il faut attendre. Cette enfant grandit alors dans la ville de Nantes avec ses blessures non cicatrisées, cette enfant s'appelle Leena, avec deux « e »...

C'est une famille qui est partie en lambeaux après la fuite de la mère, Sheenan, avec deux « e ».

Je voudrais vous parler des mots de Leena, ces mots qu'elle découvre dans son silence, ces mots qu'elle rencontre dans les livres, ces mots qu'elle pose sur ses blessures. À cela, nous pourrions dire que Leena nous ressemble un peu...

Je voudrais vous parler de l'histoire de Leena, quelques temps plus tard, longtemps après. Son père Blaise est mort peut-être de chagrin.

Le frère unique Jeep, avec deux « e », a continué de brûler ses ailes. Puis il est parti aux États-Unis jouer du jazz, sa passion, déployer les ailes qui lui restaient et les frôler avec la musique d'autres oiseaux, tel que The Bird.

Leena a grandi, elle a continué de souffrir en silence et de s'émerveiller des mots qu'elle collectionnait comme des coquillages ramassés sur le bord d'une plage. Leena est demeurée mutique toutes ces années.

Puis elle a rebondi sur ce rêve étonnant, à la fois projet professionnel, projet de vie, en rachetant une vieille mercerie dans un village à l'ouest du Cotentin. La mercerie, ce n'est pas trop son truc, alors de fil en aiguille, car le lieu s'y prête, elle décide d'en faire une librairie, mais pas que...

Elle en fera un lieu de vie, une sorte de refuge, une maison des livres où les mots seront souverains, un lieu où bâtir un monde poétique. Un lieu à part. Une maison des livres, et non une maison avec des livres, où il fera bon pousser la porter et venir les lire, les emprunter, les acheter, discuter, se disputer, s'enchanter...

Un lieu d'échanges avec des huîtres, du vin blanc et de la fine.

Elle surprend les gens du cru, d'autres s'attachent à elle spontanément. Elle ne sait pas encore qu'elle va tomber amoureux d'un homme qui habite les lieux, les murs, un certain Hugo, ou plutôt son âme, un aviateur de la première Guerre mondiale qui fut une gueule cassée, fils de boulanger, père de la vieille mercière qui tenait la boutique, et qui va, contre tout attente, lui céder son trésor...

Je suis entré dans ce roman avec de la lumière qui se faufilait entre mes doigts au fur et à mesure que je dépliais les pages de cette histoire.

Leena parle avec son corps depuis que les mots se sont refermés dans sa voix d'autrefois, cette voix dont elle a peut-être perdu la mémoire. Sur la plage, elle trace des dessins forcément éphémères avec ses pieds nus. Peut-être écrit-elle des mots ? Il faudrait être un oiseau, un nuage, ou bien un aviateur pour le savoir. Elle seule le sait...

Moi aussi cependant puisque je vous en parle. Je crois bien que ce jour-là si j'avais eu des ailes je me serais jeté de la falaise d'où je l'observais.

J'ai pensé aux récits d'Antoine de Saint-Exupéry, évoquant ces avions qui surgissaient de la nuit et qu'on guidait par des feux dressés sur des rectilignes tracées au sol.

La Calanque de l'Aviateur invite à la joie, à l'hymne des mots, à la tendresse, mais à la résilience aussi, le pouvoir réparateur des mots, à l'endroit qu'il faut guérir, jeter des mots sur des plaies béantes pour les cautériser...

C'est une magnifique histoire de douleurs et de renaissances, peuplée d'une palette de jolis personnages atypiques et attachants, parmi lesquels de dresse la figure d'une soeur et d'un frère que la vie, ses chagrins et ses ronces ont séparés.

Le récit avance et s'étale sur 380 pages qui accueillent, comme des fleurs tombées d'un arbre, de courts poèmes parfois de la taille d'un haïku. C'est beau et on a envie de les noter sur un petit carnet, de les partager à des amis.

Mais voilà, brusquement je me suis un peu lassé de cette lecture. J'ai trouvé que le récit s'éternisait, que la narration se perdait dans un désordre où je ne retrouvais plus mes pas, où l'écriture toute poétique qu'elle était, prenait de plus en plus l'allure d'un exercice de style beaucoup trop chargé. 380 pages alors que 180 auraient suffi... Ces petits poèmes aériens, aérant le texte comme des fenêtres qui, à force de légèreté et de vertige recherchés dans le récit, ont fini par m'agacer, de sorte que je suis resté à l'histoire... J'ai eu l'impression d'être davantage dans une librairie à lire de jolies phrases suspendues sur les murs qu'emporté par le chavirement d'une histoire et de ces personnages fous.

Ce sont trop de pages qui auraient pourtant offert l'espace suffisant pour nous faire effleurer mieux l'aspérité de tous les personnages de ce roman. Avec 180 pages sans fioritures et allant à l'essentiel, perçant le coeur comme une vrille, Anabelle Combes en aurait fait un quasi chef d'oeuvre. Perçant le coeur, oui mais lequel ? Celui des personnages ? le nôtre aussi sans doute, sinon nous n'existerions pas...

Il y a eu pour moi, lecteur, cet instant déchirant où je tenais encore les doigts fragiles de Leena dans ma main et déjà je voyais que je ne cherchais plus à la retenir dans ces vents contraires plus forts que nous...

Je préfère les patchworks sur les lits et de préférence chez mes amies que chez moi...

Bref ! Ce roman est à la fois une belle promesse, avec deux "e" et un rendez-vous manqué, sans elle.



♫ Comme un avion sans aile

J'ai chanté toute la nuit ♫

♫ J'ai chanté pour celle

Qui m'a pas cru toute la nuit ♫

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La Calanque de l'Aviateur

« La Calanque est une maison des livres, des phrases et des idées »



Leena est une jeune femme mutique qui atterrit un beau jour dans un minuscule village pas loin de l'océan. En elle, des blessures indicibles, une faille, une plaie qui ne guérit pas. Le pourquoi de tout ça, je l'ai découvert au fil de ma merveilleuse lecture.

Pour se reconstruire, elle a besoin de silence et de solitude. Son credo : « Ne pas marcher droit, jamais ». C'est une "sinueuse".

Ce roman est une ode aux mots, aux livres, à la nature, à l'amitié, à l'amour, à la résilience.

Un temps de lecture suspendu.

Je vous le recommande.
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La Calanque de l'Aviateur

Leena quitte Nantes et achète une vieille mercerie dans le Cotentin.

Jeep fuit et part aux-Etats-Unis.

Leena fera de son magasin un lieu magique, une librairie particulière où elle passera les mots et les phrases, elle la mutique.

Jeep découvrira le jazz et le saxo dont il deviendra expert

Leena et Jeep sont frère et sœur, tous deux meurtris par une douloureuse épreuve familiale.



Le titre ne m'avait pas spécialement inspirée.

Et finalement il n'y en n'a pas de plus approprié.

Mais que ce livre est beau !

Il est carrément magique.

L'histoire en elle-même est magnifique.

Mais que dire de l'écriture ?

C'est un enchantement, un pur bonheur.

J'ai dégusté ce roman, en savourant pratiquement chaque phrase.

J'ai pris mon temps comme rarement je le fais.

Tout est poésie, ensorcellement,.

délicatesse, sensibilité, humanité.

C'est un conte fascinant, envoûtant.

J'ai été plus que sensible à Leena, à sa passion des mots, des phrases, des livres, à sa personnalité extraordinaire.

Et Jeep a été loin de me laisser indifférent dans son parcours plus chaotique, dans sa quête familiale, dans sa renaissance par la musique.

La maison de Leena est un personnage à part entière, un lieu subjuguant où elle retrouve l'âme et la force d'Hugo, aviateur de la première guerre mondiale

Littérature et musique se rejoignent pour que frère et sœur retrouvent enfin le goût de vivre.
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La Calanque de l'Aviateur

Le personnage central est Leena, jeune femme au lourd passé l’ayant rendue silencieuse. Elle décide de rebondir dans la vie en investissant dans l’achat d’une mercerie assez délabrée qu’elle va retaper de fond en combles.

Dans cette aventure, elle va rencontrer certaines personnes qui vont redonner du sens à sa vie. De cette mercerie, elle en fera une librairie au concept un peu particulier où chacun peut trouver une façon d’exprimer son amour pour la littérature, les belles phrases à lire et à écrire.

Ce chemin de reconstruction va la mener jusqu’à son frère qu’elle a perdu de vue et qui se trouve loin d’elle en Amérique.

L’optimisme et le courage sont les valeurs maitresses de chacun des personnages de cette histoire.

L’écriture est très recherchée, poétique voire philosophique par moment. Cet état de fait ralentit la lecture car on veut savourer ces belles combinaisons de mots mais en même temps la progression dans l’histoire est plus complexe. C’est ce que j’ai ressenti parfois, un déséquilibre dans le cheminement de l’histoire.

J’ai découvert cette lecture grâce à des lecteurs amis sur Babelio, je les en remercie.





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La Calanque de l'Aviateur

Leena va s'installer dans un village près de l'océan.

Elle a choisi d'acheter une maison qui a abrité une mercerie, et qui recèle un secret ( un trésor).

Elle porte en elle de grandes souffrances, la mort de son père, l'absence de sa mère, le départ de son frère.

Au fur et à mesure que se déroule le récit, les secrets se dévoilent, les mots se posent sur les blessures et les joies.

L'écriture d'Annabelle Combes est très originale, poétique, parfois déroutante.

Il y aura aussi Vivien et Gaspard, Alexandrine, Eliane, Armelle, et tant d'autres , qui accompagneront Leena dans sa nouvelle vie.

Puisque Leena va choisir de faire de cette boutique une librairie hors du commun, nous y sommes invités à lire ou relire des ouvrages qu'elle choisit pour nous.

Mais pourquoi ce titre et cette photo en couverture?

Découvrez ce livre hors du commun, c'est un petit trésor, dans lequel nous puisons une joie de vivre, un espoir, un souffle littéraire formidables.
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La Calanque de l'Aviateur

Peut on dire qu'un texte est raffiné, beau, spirituel et empreint de poésie ? Je pense. C'est en tous les cas une définition du texte d'Annabelle Combes, la calanque de l'aviateur. L'auteur est sans nul doute amoureuse des mots, des bons mots, des jolis mots. Elle est poétesse à ses heures. Un peu comme notre héroïne, d'ailleurs, silencieuse, mais qui décide d'acheter une vieille mercerie pour la réhabiliter en maison de phrases, un genre de librairie un peu particulier. L'achat de cette maison sera un peu comme un recommencement, l'occasion pour elle aussi de renouer avec son frère parti outre-atlantique...

C'est un joli roman, le texte est un peu particulier parfois, il peut déstabiliser, l'écriture aussi. Mais les écrits de la maison d'édition Héloïse d'Ormesson sont souvent de petits trésors littéraires. Une nouvelle fois, cela ne se dément pas !
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La Calanque de l'Aviateur

Très gros coup de coeur pour cette magnifique histoire ! L'écriture d'Annabelle Combes est sensible, riche, pleine d'émotion, élégante, poétique... et par moment, oui, magique.

Enfin un récit positif, plein d'espoir !

Une amoureuse des livres comme moi, qui écoute Kind of Blue de Miles Davis en bouquinant, ne pouvait qu'accrocher à un roman qui parle de se relever, de se retrouver, à travers et grace à des phrases d'écrivain, et du jazz.

J'ai parfois eu besoin de faire une pause dans ma lecture tant j'avais l'impression d'être littéralement entre ses pages.



À lire absolument !



#lecture #livres #chroniques #LaCalanqueDeLaviateur #AnnabelleCombes #EditionsHeloiseDormesson #Rentréelittéraire2019



Le quatrième de couverture :



Leena débarque un matin dans un village près de l'océan, avec, en bandoulière, la mort de son père, quelques tee-shirts blancs, un jean et des cahiers. Dans ce bout de monde délaissé, la jeune femme mutique achète une mercerie en ruines pour la réhabiliter en maison des phrases : une librairie d'un genre un peu particulier...



Et lorsqu'au cours des travaux, Leena découvre un trésor caché depuis des décennies, elle tient le fil pour renouer avec son frère, parti outre-Atlantique remonter le cours de leur histoire familiale.



De sa prose poétique envoûtante, Annabelle Combes tisse le roman universel des douleurs intimes et des renaissances à travers les parcours de deux égarés.

La Calanque de l'Aviateur est un ravissement, une ode aux mots qui bouleversent et élèvent, à cette force créatrice qui vous tient debout.
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La Calanque de l'Aviateur

Il a été très difficile pour moi de me mettre dans cette histoire ce n'était peut-être pas le moment ou j'en attendais trop.

je ne suis pas très littéraire oui il y a de très jolie phrase mais pour moi ce récit traine un peu.

De jolies descriptions , une recherche de poésie, de nombreux thèmes plein de réflexions sur la vie( mais je n'ai pas totalement adhérer) font la richesse de ce roman.

Les recours dans le passé mon un peu perturbée .

Peut être un jour je le relirai car je suis persuadée d'être passée à coté



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La grâce de l'éclat de rire

Ce livre est un éclat ! l’éclat des couleurs, l’éclat des mots, l’éclat des sentiments, l’éclat de l’amitié d’ailleurs l’auteure nomme ses 76 chapitres avec« l’éclat de…… » .

Ce premier roman d’Annabelle Combes : « La grâce de l’éclat de rire » m’a été envoyé par les éditions Salvador (que je remercie) au titre de la masse critique de Babelio, il a reçu le prix littéraire des Rotary clubs de langue française 2018.

La lecture des premiers chapitres m’a laissé interrogative ! Où suis-je, où je vais ?

Les premiers mots du chapitre 1 : « C’est arrivé un mardi matin. Rien ne m’avait préparée à ce qui allait suivre. J’avais plutôt bien dormi. Pour une fois. Des songes doux, couleur du temps, un peu de bleu foncé. Le ciel était gris au-dehors, zébré de nuages au crayon de papier HB, celui qui trace les contours » .Je n’arriverai jamais au bout. Pour moi des phrases mises bout à bout, certaines bizarrement construites pas de verbe ! moi qui ai appris : sujet, verbe, complément ! Ca me perturbe !

Des prénoms apparaissent enfin, mais qui sont-ils ? Lise, Richard, Valère, Antoine, Anne, Henri…..et « elle » le personnage du roman, comment s’appelle-t-elle ?

Petit à petit je comprends le sujet du roman, grâce à Isidore, à Scrabble, à Violette……

Pourquoi raconter cette histoire, il faut se contenter du 4ème de couverture qui est suffisamment explicite en dire plus serait révéler l’histoire.

En fait, le prénom de celle que j’appelle « elle » apparaît dans les dernières lignes.

Si j’ai eu du mal à entrer dans le livre, je l’ai ensuite dévoré, beaucoup apprécié, c’est un poème, un poème en prose. Quelle richesse de langage est déployée dans ces pages !

L’auteure a une plume riche, une écriture particulière, elle joue avec les mots, les phrases, elle ose ce d’autres ne feraient pas, elle trouve les mots justes. Elle nous fait vibrer au rythme de ses chapitres et nous vivons, avec beaucoup de richesse dans ses descriptions, son calvaire, ses combats, sa « presque » victoire !

S’il faut qualifier ce roman, il est à la fois poétique et psychologique, il trace le combat d’une femme qui a vécu un drame et réussit petit à petit à s’en sortir (ou presque).

Si vous aimez les romans « feel food » ce n’est pas pour vous ! Si vous aimez la richesse des textes, l’originalité, lisez-le en privilégiant l’écriture.

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Cabanes de mer

Il faut parfois un petit rien pour que toute notre vie bascule. Et lorsqu'un élément déclencheur nous fait dire que l'on s'est trompé, que ce chemin que nous avons emprunté n'était pas le bon, il faut alors retrouver notre vraie raison d'être.



Gédéon Postif, dit GD, architecte de 35 ans passionné par les nombres, vient d'être licencié d'un emploi d'informaticien qu'il occupait par dépit et « ce montagnard échoué en ville » va suivre son instinct pour s'ouvrir une nouvelle porte vers l'avenir.



Dans son appartement parisien, il utilise ses connaissances en architecture pour construire une cabane aussi éphémère que sont ancrées les marques de son passé. Et c'est au bord d'une mer bien éloignée de ses montagnes d'origine, que va s'allumer l'étincelle qui lui manquait.



Sa rencontre avec Adémar, un céramiste propriétaire d'un bord de mer, va libérer en lui une pulsion créative inspirée et il va se lancer dans « une odyssée humaine » d'une grande richesse.



Dans cette période difficile des débuts du COVID, les deux amis vont faire de superbes rencontres avec des gens qui se délitent et leurs échanges profonds éclaireront un chemin vers une introspection salvatrice.



Parce que la vie est toujours à reconstruire, ce roman très poétique qui mêle narration, long poèmes en prose et petits aïkus, ouvre une fenêtre vers des possibles, avec la mer en toile de fond, et il fait bon se laisser entraîner dans cette aventure humaine porteuse d'espoir et de joie.



Un joli roman dans lequel Annabelle Combes laisse parler son coeur, en nous offrant une réflexion enrichissante sur nos façons d'aborder la vie.



Ces cabanes de mer nous sont destinées, pour tout ce qu'il nous reste à construire et à découvrir, et je m'y suis installée avec plaisir.
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La Calanque de l'Aviateur

beau style mais compliqué comme l'histoire dans laquelle tout se

mélange ...

Il faut tâcher de ne pas lâcher pendant 380 pages mais

pas facile ...
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La Calanque de l'Aviateur

Une belle histoire que celle de Leena qui devenue mutique après le départ de sa mère alors qu’elle était enfant, décide de quitter sa vie et sa ville de Nantes après le décès de son père.

Jeep son frère quant à lui a aussi déserté, parti vivre dans les paradis artificiels de la poudre blanche, et surtout parti aux USA sur les traces de leur mère.

Leena achètera un vieil immeuble, une ancienne mercerie fermée depuis le décès de sa propriétaire il y a 20 ans, dans un tout petit village du Cotentin, là où le bout de la rue est en fait l’Océan.

Leena veut y ouvrir, non pas une librairie mais une maison des mots, où chacun pourra venir prendre et donner son amour des livres et des écrivains.

Jusqu’au jour où Leena découvrira le trésor de la maison, la maison d’Hugo l’ancien propriétaire, aviateur pendant la Grande Guerre et qui en reviendra la « gueule cassée ».

La maison des mots pourra-t-elle guérir Leena ?

Et le voyage de Jeep sur les traces de leurs ancêtres amérindiens pourra-t-il le guérir lui aussi et le ramener auprès de Leena ?

Un très joli livre écrit tout en douceur.

Bel hommage à l’amour de la littérature.

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Baisers de collection

Jean, écrivain de polars et Tosca, son épouse photographe se séparent car leur désir d’enfant n’a pas pu aboutir. D’une fécondité naturelle en impasse, ils vont en créer chacun une autre par le biais de la création artistique, changement de genre littéraire pour Jean, à la recherche de « baisers de collection » en collaboration avec le peintre Ezechias et photographie d’art pour Tosca avec le joaillier Ferdinand. Parsemée de moments poétiques l’écriture de l’auteure, avec des phrases souvent longues et chargées d’enfilades de mots, comme des perles sur le fil d’un collier suggère une sorte d’impressionnisme littéraire pouvant se lire comme on regarde un tableau, de façon photographique ou de façon classique pour en apprécier les détails de la construction. Les nombreuses références artistiques du porte folio confié à Jean par Ezechias pour assouvir sa quête enrichissent agréablement un texte au style particulièrement élaboré.
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Baisers de collection

Avant de commencer la lecture d'un livre, mon premier plaisir est de le tenir entre les mains. le deuxième de poser mon regard sur la couverture et de la laisser accaparer mon imagination. Ici, le titre Baisers de collection est déposé sur une couverture à la fois douce et intemporelle. le troisième plaisir consiste à ouvrir le livre et d'en feuilleter les pages. Or la mise en page de ce roman surprend par son inégalité : de courts poèmes viennent ponctuer le récit, reconnaissables par leur retrait sur la page, tout comme les dialogues sans tirets ni guillemets. Tout se tient, se déroule, seule la forme change.

Dès le début de la lecture, le style très personnel d'Annabelle Combes déstabilise puis rapidement envoûte. La musique, le rythme, peuvent surprendre parce qu'inhabituels mais deviennent très vite entraînants. Il suffit de se laisser conduire, surtout ne pas résister. Un peu comme lors d'une danse, il y a celui qui mène et celui qui entre dans la cadence du cavalier. Alors acceptons le rythme, entrons dans les temps de rupture, repartons, suivons le mouvement qui nous est proposé. Une histoire à deux temps, celui de Tosca et celui de Jean.

En raison d'une incapacité à procréer, après avoir "encielé trois enfants", Tosca décide de quitter Jean.

Jean, écrivain spécialisé dans les polars, vit mal cette rupture et part sur la route des baisers de son existence. Tosca choisit de fuir loin et le hasard la mène jusqu'à Catane. Chacun rencontrera dans son périple un être d'un âge avancé qui va le propulser dans des actes créateurs. Pour Jean ce sera le peintre Ezéchias qui reproduira sur toile les textes de Jean sur les baisers, donnés ou reçus. Ezéchias est aussi le grand-père du petit Barnabé. Tosca, elle, suivra Ferdinand, joaillier en partance pour la Sicile. Il lui permettra d'accomplir une œuvre photographique à partir des bijoux réalisés au fil des années pour son amour de jeunesse qu'il espère retrouver.

Pour Jean comme pour Tosca, ces parcours initiatiques seront l'occasion de donner vie, autrement. A chacun son terrain de fécondité : pour Jean les mots, pour Tosca, les images. A chacun de rencontrer son moi créatif pour enfin donner jour à une oeuvre commune.

Un roman intéressant par le fond et la forme. Une belle interprétation également d'oeuvres artistiques ayant les baisers pour thème. Un roman à lire et observer.
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La Calanque de l'Aviateur

Ce livre déniché sur un vide-grenier, acheté pour son titre et la douceur de sa couverture, a été plutôt agréable à lire. Il nous raconte justement comment les livres peuvent rapprocher et réunir, soigner et guérir, … Car ce livre nous raconte l’histoire d’un frère et d’une sœur, que les disparitions successives de leurs parents a lentement séparés ; les chemins différents qu’ils ont choisis de suivre pour surmonter ce chagrin, ce vide ; leurs quêtes de réponses, mais surtout d’eux-mêmes et de leurs racines.



Ce livre nous raconte surtout la force des mots, la puissance des phrases, glanées au fil des lectures, miroirs d’un sentiment, d’une émotion, d’une situation, ces phrases auxquelles on s’identifie, qui nous transportent et qui deviennent nôtres. Le tout au cœur d’une histoire pourtant pleine de silences, lourde de non-dits.



L’ambiance de ce roman est feutrée, délicate, par moment lente, parfois un peu trop lente, surtout sur les premiers chapitres. Mais l’histoire est belle, très romancée, presqu’irréelle, tant les belles choses, les heureux hasards s’enchaînent, simplement, sans difficultés, effaçant les douleurs et les blessures du passé. Mais malgré ce côté un peu trop « facile », on se laisse bercer par cette ambiance douce et poétique, on plonge dans cet univers plein de rêves aux couleurs de la quête du bonheur, puis aux couleurs du bonheur. Et on oublie le temps de ces pages les réalités et les contraintes que peut avoir la vie !
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La Calanque de l'Aviateur

Un gros coup de coeur pour ce roman et surtout cette écriture si poétique. Je n'ai jamais autant noté de passage dans un livre, simplement pour la beauté des mots. L'histoire se révèle lentement au détour d'une phrase. On se laisse porter par le rythme et la musicalité des mots. J'ai adoré.

Un extrait : Et là elle se tient aux confins de la terre, là où naît la mer, là où s'enfantent les vents et les marées, les courants et les écumes, là où s'élabore le désespoir, où se réinventent les ailleurs, où s'ouvre l'autre vie, celle qui rend l'avant vierge, intact, en apesanteur.
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La Calanque de l'Aviateur

Que vient-elle donc faire presque au bout du monde - Bretagne ? vendée ?, au bord de l'océan en tout cas - cette jeune femme qui achète cash une ancienne mercerie complètement délabrée et une vieille camionnette rouge destinée à transporter des caisses en bois ? Elle ne parle pas, ou peu, Leena ; on comprend qu'elle traîne un passé compliqué et qu'elle a besoin d'une pause et d'un redémarrage. Elle a perdu quelqu'un, son père ? Elle a aussi été victime d'un "prédateur" ? Le début du récit est assez brumeux... mais il va s'éclaircir.



Et dès le commencement, l'écriture ; étonnante, originale, poétique, avec des phrases intercalées en petits paragraphes décalés. Une écriture à la fois simple et ciselée, puissamment évocatrice, qui peut déstabiliser dans les premières pages. Mais on s'y habitue vite, mieux c'est comme une sorte de drogue cette littérature assez joyeuse au fond, tendue vers la narration de vies intelligentes qui éclosent enfin... les vies de Leena et de son frère Jeep...



Petit à petit, les choses se mettent en place, par touches légères - l'auteur n'insiste jamais, il faut capter rapidement - on en apprend un peu plus ; le père surnommé le décortiqueur, sans doute parce qu'il décortiquait des textes de littérature classique et en particulier Madame Bovary, est mort il y a peu. La mère, elle, était partie pendant l'enfance de Leena et de Jeep.

D'ailleurs pendant que Leena repart tout doucement dans la vie, aidée en cela par des personnages incroyables comme Orpère, Vivien et Gaspard les deux frères, la comtesse, Jeep est aux États-Unis sur la trace de leur mère ; il n'y a plus de contact entre eux, mais ils pensent l'un à l'autre et se préparent à se retrouver.

Leena, dans sa nouvelle maison, son nouveau havre, va découvrir un trésor ; pas de l'argent ni de l'or non, une collection d'objets magnifiques et merveilleux fabriqués par un ancien propriétaire, qui vont participer au réenchantement de son existence et décorer la librairie, la maison des mots et des phrases qu'elle en train de bâtir...



Est-elle dentelière Annabelle Combes à ses moments perdus ? Elle sait manier la langue comme le fil à dentelle, avec finesse, délicatesse, et détermination... L'histoire qu'elle nous raconte est extrêmement charmante et son écriture prodigieuse.



Attention livre magique, et il y en a peu !



Extrait (p 119) : " Dans chaque livre, il y avait une phrase pour un homme, pour une femme, une phrase pour un unique homme, une unique femme. C'est pour cela que la littérature existe, qu'elle déroule des kilomètres de phrases depuis les commencements. Pour que chacun trouve la sienne, s'en empare et combatte avec. On ne pouvait apprivoiser le monde que par elle ; et c'est toujours l'autre qui vous la donnait. Construire sa propre phrase n'avait pas de sens, c'était tourner en rond, ne jamais s'engendrer. Les écrivains donnent les phrases-clés du monde et débloquent la croissance de chaque individu."
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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La grâce de l'éclat de rire

Lorsqu'on pratique la musique et qu'on a la chance de faire quelques prestations publiques, on sait qu'il faut absolument assurer le premier et le dernier titre ; le premier pour happer le public ; le dernier pour laisser une bonne impression.

Avec ce roman, j'ai l'impression d'avoir eu exactement l'inverse.



J'ai d’abord eu beaucoup de mal à entrer dans le livre. L'écriture hachée, bien que cohérente avec l'histoire, m'a déstabilisée, d'autant plus qu'au début, on ne sait pas vraiment ce qu'il se passe. On en a une vague idée bien sûr, mais ça reste flou pendant presque le premier quart du livre.

C'était comme regarder une toile vierge sur laquelle on posait des petits coups de pinceau au hasard et sans avoir fait de fond au préalable. On découvre par petites touches. Ce choix est intéressant mais je pense qu'il peut perdre bien des lecteurs.



Quand enfin, on a le fond, alors on comprend le style d'écriture du premier quart et sa cohérence. A partir de ce moment là, le roman devient assez grandiose, on a le soleil qui éclaire la toile avec un bel éclat. Et des éclats, il y en a à la pelle : éclats de vie, éclats de rencontres insolites, éclats d'émotions, de couleurs, de force, d'envie d'avancer malgré les obstacles, de courage...



Puis le dernier quart du livre... Avec un (trop) long passage mystique qui m'a fortement déplu. Pas tant le côté mystique en soi que la façon dont il est abordé. C'est très personnel et je ne peux que supposer que chacun en aura une lecture différente selon ses croyances, mais ce qui m'a surtout dérangée c'est que j'ai eu le sentiment qu'il fallait absolument qu'on y croit tant le passage dure.



De fait, je reste mitigée. Il n'en demeure pas moins que c'est globalement une assez belle œuvre pour peu qu'on s'accroche, l'auteur a une très jolie plume, limite poétique. Le livre valait la peine d'être lu et pour cela, je remercie Babélio et son "masse critique" ainsi que l'éditeur "Salvador".
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La Calanque de l'Aviateur

Je viens de finir La Calanque de l'Aviateur, au bout de 8 jours, ce qui est anormalement long pour un roman de seulement 380 pages.

L'histoire avait tous les ingrédients pour me plaire : des secrets de famille, la reconstruction parallèle d'une sœur et d'un frère chacun grâce à leur créativité, de belles rencontres, un lieu à investir, recommencer à vivre, etc.

L'histoire avait tout, mais... je me suis ennuyée à cause du style de l'auteure! J'ai trouvé que l'histoire était construite de manière hyper lente, que certains chapitres (heureusement courts) n'apportaient pas grand chose. J'ai même lu certains chapitres en diagonale. C'est dire... J'ai pensé plusieurs fois abandonner le roman (c'est rarissime chez moi).

Et... la magie a commencé à opérer au chapitre 58 (sur 84) lorsque Jeep part à la rencontre de sa grand-mère (et là je dis merci à ma patience hein!). J'ai adoré le dernier tiers du roman.



Autant j'ai aimé le fond, autant la forme m'a totalement déboussolée.
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La Calanque de l'Aviateur

La découverte de ce livre a été pour moi un très grand bonheur. Il est drôle qu'une lecture aussi marquante attende les derniers jours de décembre pour se montrer alors que tant d'autres belles trouvailles ont été faites cette année. Dès les premières pages, j'ai été « envoûté » par l'histoire, par les personnages et par le style très poétique et plutôt singulier de l'auteure. Cette belle alchimie a fonctionné au quart de tour et j'ai compris que je tenais en main un chef d'œuvre, une pépite de la veine d'autres livres que j'adore comme « la tournée d'automne » de Jacques Poulin ou bien encore « la jeune fille et le fleuve » de Bernard Housseau pour n'en citer que deux.

Avant de parler plus en détails de ce qui m'a plu dans cette histoire, je voudrais faire une parenthèse sur la quatrième de couverture. Je ne sais qui l'a écrite, de l'auteure ou de l'éditeur, mais, pour une fois elle est remarquable : une belle synthèse de l'histoire, suffisamment habile pour que l'on morde à l'hameçon, suffisamment discrète et honnête pour que l'on ne soit pas déçu en « défaisant l'emballage ». C'est cette quatrième de couverture qui m'a incité à faire l'acquisition de cette « crique de l'aviateur ». Plutôt que de vous conter l'histoire, avec moins d'habileté que ce n'est fait dans ce court paragraphe, je préfère vous révéler quelques uns des aspects qui m'ont séduit au fil des pages. A vous de voir si vous êtes sensible ou pas à l'univers un peu féérique dans lequel vous allez pénétrer.

Les personnages par exemple, premiers et seconds rôles sont envoûtants, intriguants, chaleureux, mystérieux et par-dessus tout sympathiques. Si plusieurs d'entre-eux portent une lourde charge de malheur sur leurs épaules, ils ne sont jamais pathétiques ni misérabilistes. Leur regard, tourné vers les nuages et vers l'horizon les pousse à écouter d'autres voix que celle de leur tristesse et ils veulent aller de l'avant. Personnage central de l'histoire, Leena est une belle illustration de cette envolée vers le ciel où elle compte bien poser ses étoiles, l'une après l'autre.... Annabelle Combes est plus tisserande que mercière ; manipulant fil après fil, elle crée une toile de rêve entre ses personnages. Il faut attendre que l'oeuvre avance pour que l'on comprenne, peu à peu, le rôle que joue chaque fil dans la trame de l'histoire.

L'histoire nous promène du fin fond du Cotentin où Leena souhaite ouvrir une Librairie des phrases, à la lointaine lisière de la frontière canadienne où Jeep, son frère aventurier, va retrouver la trace de mystérieux ancêtres. Grâce à la magie de l'aéroplane, nous croisons sans souci une mercière et son pilote complice, un saxophoniste et sa pianiste de soeur, un professeur d'Harvard et son grand amour, un trappeur philosophe et une comtesse couturière… Tels les rouages d'une mécanique, parfois bien huilés, parfois toussotants, tous participent, à leur rythme et à leur manière, au fonctionnement du manège forain qui nous émerveille.

Alors bravo, Madame Annabelle, mais attention ! Je guette avec gourmandise la sortie du prochain opus ; je me dissimule dans l'un des recoins secrets du jardin littéraire… Peut-être derrière le citronnier ou le piano à queue… Qui sait ! Je saurais être patient mais j'attends beaucoup du prochain radeau qui accostera à la Calanque.

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