AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Woland


[...] ... M. Dubenoît n'a qu'une marotte, mais une bonne : la tranquillité de Montpaillard.

Depuis la fondation de Montpaillard (fin du XVIème siècle ou commencement du XVIIème, les historiens ne sont pas d'accord), les révolutions se sont succédé en France, des trônes ont croulé, des têtes de gens huppés tombèrent sous le couperet de la guillotine, des rois connurent le chemin de l'exil, les pires clameurs troublèrent la paix des rues dans bien des cités que de détestables accès allèrent jusqu'à ensanglanter. Seule, la petite ville de Montpaillard demeura aussi paisible malgré ces tourmentes.

- "Depuis Henri IV," proclama M. Dubenoît avec une légitime fierté, "oui, messieurs, depuis Henri IV à part les jours de marché, il n'y a jamais eu le moindre attroupement dans les rues de Montpaillard."

Et, devant la mine admirative du baron, il ajoute :

- "Oui, monsieur de Hautpertuis, pas le moindre attroupement ! Et tant que j'aurai l'honneur d'être le premier magistrat de Montpaillard, il continuera d'en être ainsi ! J'aimerais mieux voir ma ville en flammes que la proie du désordre !

- Vous êtes bien radical, monsieur le maire, pour un conservateur !"

C'est M° Guilloche qui lance cette réflexion assez naturelle.

M° Guilloche est un jeune et élégant avocat qui se trouve au nombre des invités.

- "En matière d'ordre, mon cher Guilloche, on ne saurait jamais être trop intransigeant et si vous et votre parti essayiez jamais de troubler Montpaillard, vous me trouveriez sur votre chemin.

- M° Guilloche a donc un parti ?" demande le baron.

- Parfaitement ! Vous pouvez contempler en M° Guilloche le chef du parti révolutionnaire de notre villle, un parti qui compte dix-sept membres. Chaque fois que M° Guilloche se présente aux élections, il a dix-huit voix à Montpaillard : les dix-sept voix des révolutionnaires, plus la sienne. La dernière fois, il n'a eu que dix-sept voix parce que l'un des révolutionnaires était malade. (...) ... [...]
Commenter  J’apprécie          30





Ont apprécié cette citation (3)voir plus




{* *}