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Critiques de Alice Walker (129)
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La couleur pourpre

Je connais le film depuis très très longtemps….. depuis mes années collèges en fait. Un des films qui m'a marquée et dont je me souviens encore. Il faut dire que je l'ai vu bien des fois ce film..

Nous avions la chance quand il pleuvait de pouvoir aller en salle vidéo sur le temps de midi.. et les pions nous passaient des films… Pour être honnête je crois que c'est la période de ma vie ou j'ai le plus été marquée par des films ( la vie de Voltaire, celle de Molière, Le cercle des poètes disparus, Mississipi Burning (on faisait moins cas de l'âge pour regarder certains films a l'époque) , Good Morning VIetnam …)... sans doute du en partie a l'âge que j'avais a l'époque.



Quand Gwen a fait passé ce roman sous mon nez il y a quelques jours, je n'ai pas hésité une seconde… J'ai été bluffée par le film, moins par le roman car il faut reconnaître que le casting est juste magistral… Spielberg n'aurait pas pu choisir mieux… et puis rien que le nom de Spielberg en dit long.

Alors pour une fois chez moi et c'est rare j'ai préféré le film au roman.



Par contre je conseille très très fortement (j'insiste) pour ceux qui n'ont pas vu le film de commencer par le roman, car je suis persuadée que si le film n'avait pas été aussi puissant j'aurais pu mettre ce roman comme coup de cœur… car il est marquant malgré tout. Cette façon de nous raconter la condition des femmes noires dans les années 30 est juste magistral. L'écriture de l'auteur peut peut-être rebuter au premier abord, mais il est dans le ton et dans l'esprit de Célia.. pour mieux la comprendre, pour mieux comprendre sa vie et l'époque.



Un roman mais surtout un film important en ce qui me concerne.

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La couleur pourpre

Je referme ce beau roman épistolaire que j’ai volontairement fait durer afin de prolonger ce moment de lecture inoubliable, et c’est à regret que je quitte la compagnie de tous ces gens, attachants ou non qui construisent cette histoire par leurs actions, leurs allées et venues, leurs déconvenues et leurs réussites.



Nous sommes dans les années 30, Celie, se confie au bon Dieu et raconte sa vie, les violences qu’elle subit, et en femme noire soumise, se montre très passive face à l’attitude des hommes car n’ayant pas connu autre chose, ses propos en début de roman montrent qu’elle trouve normal d’être battue. Mariée de force à un homme qu’elle appellera « Monsieur », elle rencontre durant sa vie, d’autres femmes qui lui apporteront l’espoir d’une vie meilleure, la possibilité de s’affirmer et de mener sa vie comme elle l’entend. Trois de ces femmes jouent un rôle déterminant dans la vie de Célie : Shug, chanteuse, femme libérée grâce à qui Celie, qui n’est aucunement attirée par les hommes, découvrira l’Amour, Sofia, belle fille de « Monsieur », un personnage que j’ai particulièrement apprécié, franche, et non disposée à se laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit, et que son tempérament fougueux conduira injustement en prison, puis au service de « blancs » qu’elle déteste. Et enfin Nettie, sœur de Celie, qui par ses lettres d’Afrique feront pencher la balance du bon côté pour que Celie trouve un équilibre entre ces femmes libérées au comportement parfois très excentrique (nous sommes en 1930 !) et sa sœur missionnaire, vouée au service d’autrui.



Et l’on assiste à l’épanouissement progressif de Celie : elle se découvre des qualités : elle sait coudre et confectionner des vêtements, elle se montre capable d’avoir ses propres idées et de les défendre, elle améliore sa façon de parler, c’est sans doute une des raisons qui m’ont fait refermer ce livre avec réticence parce que j’imagine qu’elle pouvait encore évoluer et j’aurais trouvé cela intéressant !



Les lettres de Nettie, installée en Afrique, dans un pays non précisé et devenue missionnaire près d’ un peuple probablement fictif, fournissent des renseignements intéressants sur l’exploitation menée par les industries qui, ne se sont pas contentées d’employer une main d’œuvre bon marché, mais qui ont osé chasser les gens de leurs villages, les parquant dans des lieux d’habitation ne correspondant pas à leur milieu de vie, l’habitat en Afrique étant alors souvent conditionné par des pratiques religieuses et des rites.



En 1930, L’esclavage a été aboli, certes, mais n’a supprimé ni la ségrégation, ni le racisme, ni le machisme, ni la violence qui en découle, La couleur pourpre en témoigne.



Je n’oublierai pas ce roman et je vous le conseille !
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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La couleur pourpre

J'ai « avalé » La couleur pourpre en une journée, me délectant davantage de cette relecture que lors de sa découverte il y a une vingtaine d'années.



Les romans épistolaires ont cette faculté de suspendre le temps entre deux correspondances, pendant lequel on « entend » le personnage changer, évoluer au fil du temps et des mots.



Dans ce cri politique pour les droits des noirs, la militante féministe n'a peur ni des tabous, ni du sexe, ni de la violence.

Dans ce roman sudiste par excellence, la beauté tutoie souvent la tragédie.



Il est question de solitude, d'amour, de violence, de sexualité, de pauvreté et de domination, mais aussi de la recherche du bonheur, de tolérance et d'espoir !

L'auteure évoque les déchirures de notre chemin et celles qu'il faut raccommoder, remeubler, illuminer à nouveau !



Ce récit nous coupe le souffle ! La dignité de la colère est le mégaphone qui permet à l'auteure de donner de la voix aux invisibles.

Ce roman est animé par une étonnante force littéraire. Celle qui pousse un auteur à vouloir faire éclater la vérité sur L'Histoire.



Les seconds rôles sont très étoffés. Alice Walker concocte des portraits psychologiques renversants, captant ces points de contact entre les êtres comme un échange de regards, une complicité qui se passe de mots ou un rire partagé.



La couleur pourpre c'est un roman aussi brillant que salutaire, absolument intemporel.

Une sorte de diamant : clair, touchant, précieux !





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La couleur pourpre

Un roman déchirant, bouleversant.

Des lettre ardentes, aimantes.

Des lettres perdues, jamais reçues.

Celie, Nettie, des soeurs aux blessures nues.

Une séparation pesante, suffocante.

Des vies tourmentées, maltraitées.

Mais deux âmes innocentes, deux beautés.

Une fin consolante, apaisée...



Partez à la rencontre de ces personnages restés purs et pleins d'espoir, malgré l'horreur de leurs destinées, bafouées, frappées, méprisées. Deux soeurs noires que la vie a brutalement séparées et qui, au-delà de leurs forces, continuent à croire en leurs retrouvailles... Les lettres de Celie, dans leur maladresse , car elle n'a reçu aucune instruction, sont si touchantes...C'est magnifique d'émotion et de tendresse! A lire!

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La couleur pourpre

Années 1930, Memphis. Celie et Nettie sont deux sœurs, elles sont séparées par plusieurs milliers de kilomètres mais elles s’écrivent, comme un lien qui ne se brise jamais et les aident à garder espoir. La vie des femmes pauvres et noires américaines n’est pas évidente à cette époque…

Quel livre ! J’avais choisi ce livre pour une lecture commune (club de lecture) et j’avoue que le premier chapitre m’a fait un choc. Inceste, enfants perdus de vue et autres horreurs. J’ai failli fermer le roman illico mais j’ai pensé aux avis enthousiastes et j’ai poursuivi. La couleur pourpre est un livre sur la condition féminines des Noires dans le Sud des Etats-Unis. Celie est une jeune fille au début du roman et est soumise à son mari. Sa jeune sœur, Nettie, a eu de la chance d’avoir eu de l’instruction et est partie en Afrique en tant que missionnaire. J’ai beaucoup aimé cette tendre correspondance, même si leurs lettres ne sont que des lettres au bon dieu ou non reçues… Alice Walker peint des portraits de femmes qui souffrent mais ne renoncent jamais. J’ai particulièrement apprécié la jeune Sofia, même si elle est très directe dans ses échanges. J’ai été un peu déstabilisée par l’absence de repères temporels, comment d’années sont passées depuis son mariage avec Monsieur ? Ou entre l’union entre le fils de Monsieur et Sofia et leur nombreuse descendance ? Ça renforce la simplicité de Celie qui raconte sa vie sans détails mais ça m’a empêché de situer tel ou tel moment.

Un magnifique roman, je pense regarder le film avec Whoopi Goldberg même si je crains qu’il ne soit pas très fidèle.

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La couleur pourpre

Le sud des Etats Unis,près de Memphis,, première partie du 20 ème siècle, même si l'esclavage a été aboli, les blancs et les noirs vivent à part ... Celie et Nettie sont deux soeurs très proches, leur beau -père les approche de très près, leur mère après avoir encore mis au monde trois enfants s'éteint . Celie l'aînée , pas très jolie, devient la proie du beau-père, les enfants qu'elle met au monde lui sont retirés, elle trime du matin au soir sans jamais se rebeller . Elle est marié à Mr. , une brute qui la bat et la considère comme la bonne à tout faire .A nouveau, elle bosse, lave, repasse, s'occupe des enfants de Mr , son seul rayon de soleil Nettie , mais Mr tourne autour de Nettie , Celie l'aide à s'enfuir, elles se promettent de s'écrire régulièrement mais silence absolu...Alors Celie écrit souvent au bon Dieu.

Il faudra l'arrivée de Shug Avery la pulpeuse, l'amour de Mr , pour que son horizon s'éclaircisse , ce sera grâce à Shug qu'elle mettra la main sur toutes les lettres que Nettie lui a envoyé depuis la terre d'Afrique où elle est partie comme missionnaire....

Roman épistolaire , d'abord les lettres de Celie, puis celles de Nettie, cela aurait pu me sembler pesant , même pas . Chant d'amour d'Alice Walker pour toutes ces femmes noires qui souffrent de leur impuissance à trouver leur juste place dans une société masculine machiste violente souvent dépravée. Shug Avery et Sonia sont les porte paroles de la rébellion féminine .

Quant à Nettie , c'est le regard de l'Amérique noire sur l'Afrique. Comment se comprendre, comment se reconnaître dans le regard de l'autre ? Comment tolérer l'intervention des colons blancs qui détruit tout sans aucun respect pour les civilisations déjà existantes .

Je n'ai pas vu à l'époque le film de Spielberg mais je n'ai qu'une hâte c'est de me le procurer et d'entendre chanter "Miss Celie'blues" .......

Je ne suis pas prête d'oublier ces lettres, certaines m'ont fait sourire, d'autres m'ont bouleversées , une très , très belle lecture et un prix Pulitzer ô combien justifié !
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La couleur pourpre

"Cher bon dieu". Qui d'autre pourrait bien recevoir les confidences de Célie ? Sa mère est morte. Son père, après lui avoir enlevé à la naissance les deux enfants qu'il lui a fait, l'a mariée à "Monsieur", un veuf qui a plus besoin d'une bonne que d'une épouse avec ses 4 enfants en bas âge. Quant à sa sœur Nettie, après avoir fui les avances de leur père et de Monsieur chez qui elle avait trouvé refuge, ne donne plus de ses nouvelles. Pourtant, avant de taper à la porte d'une missionnaire noire qu'avait rencontrée Célie par hasard et qui portait dans ses bras une petite fille qui lui ressemblait, avait promis de lui écrire : "Il n'y a que la mort qui m'en empêchera". Mais Célie ne reçoit pas de lettre. Bientôt Shug, chanteuse et femme de mauvaise vie dont est amoureux Monsieur, avec son cœur sur la main et son corps brulant, apparait. Sans compter Sofia, la prétendante d'Harpo, le fils ainé de Monsieur, qui ne s'en laissera pas compter, ni par un homme, ni par un blanc. Et c'est toute la vie de Célie qui s'apprête à changer.



Quel roman magnifique, émouvant, sublime. Il faut dire que les personnages sont de ceux que l'on n'oublie pas, que l’on porte en nous bien après avoir refermé le livre.

C'est à la fois une sorte de photographie de la vie des femmes noires dans les années 1900 en Georgie, mais aussi un hommage à celles qui, noires et femmes, n'avaient que des handicaps pour mener leur vie. Battue, humiliée, maltraitée, Célie supporte tout en silence, avec dans son cœur ses lettres au bon dieu, et l'espoir insensé de revoir un jour sa sœur Nettie. Nettie, qui plutôt que de plier s'enfuit et prend son destin en main. Sofia, la belle Sofia, si dure, si aimante, si sure de son droit à exister et à être respectée, et qui pourtant sera brisée. Et Shug bien sûr, qui, par sa beauté, son talent, sa façon d'être, mène les hommes par le bout du nez. Il faut quand même dire de ces hommes que côtoie Célie qu’il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Les blancs non plus d’ailleurs n'ont pas le beau rôle.

Ecrit sous forme de lettres avec un seul expéditeur au départ (le bon dieu ne répond pas directement à Célie), "La couleur pourpre" nous parle de la place des femmes dans une société qui peine à évoluer, évoque leur transformation, nous parle de la religion, de l'espoir, du pardon, et de la rédemption. Il nous montre comment l'écriture peut sauver des femmes du désespoir. Et si le propos est souvent grave, l'auteur ne tombe jamais dans le misérabilisme, et l'écriture n'est pas dénuée d'humour : "Et alors ? S'il (le bon Dieu) ouvrait ses oreilles toutes grandes pour écouter les femmes noires, le monde ça serait quand même autre chose, c'est moi que j'te l' dis" !

Un vrai coup de cœur.
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La couleur pourpre

La couleur pourpre c’est l’histoire bouleversante d’une jeune fille Célie, prise en étaux, dans cette Amérique ségrégationniste, entre le racisme des « blancs » et le patriarcat des « noirs ».



Orpheline de mère et salie par son propre père, Célie se retrouve très jeune, mariée à un homme tout aussi violent. Victime de violences physiques et morales, c’est dans l’écriture de lettres adressées à Dieu qu’elle trouve un refuge. Un refuge construit avec amour par sa sœur bien-aimée Nettie qui avant son départ précipité, a eut le temps de lui apprendre à lire et à écrire.

Roman épistolaire, des lettres, comme des appels au secours, jetées à la mer dans l’espoir d’un retour ...



Le récit de Célie m’a beaucoup touchée, de sa 1ère lettre bouleversante « Cher bon Dieu, j’ai quatorze ans. J’ai toujours été sage ... » à sa dernière si lumineuse « Cher bon Dieu. Chères étoiles, chers arbres, cher ciel, chers gens. Cher tout. Cher bon Dieu ».

Entre ces deux lettres, toute une vie.

Un destin hors du commun, un chemin semés d’embûches certes mais un destin éclairé par l’Amour, l’amour fusionnel entre deux sœurs, remarquablement transmis par l’auteure.

Une vie de combat éclairée par ces belles rencontres qui accompagnent l’autre sur le chemin de l’espérance et de la liberté.



J’ai trouvé cachée dans ces lettres, la voix de Alice Walker qui toute sa vie a lutté contre le racisme, le sexisme et les inégalités sociales. Il y a aussi je pense, la confession de son homosexualité ...



Et c’est bien le visionnage, après ma lecture, du film de Steven Spielberg qui m’a incontestablement convaincue de la richesse de ce roman.



Ami(e)s lecteurs(trices) plutôt le livre ? Le film ? Ou les 2 ?
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La couleur pourpre

"La couleur pourpre" est peut-être l'un des romans épistolaires américains les plus célèbres. Les échanges entre Célie et Nettie, deux soeurs confrontées dès l'enfance à la violence des hommes et d'une société ségrégationniste, sont touchants et parfois même horrifiants. Mais ils témoignent d'une réalité malheureusement fondée.



"La couleur pourpre" est un roman social qui investigue le quotidien d'une famille noire avec une crudité farouche parfaitement rendue par le style sobre d'Alice Walker.



Le récit se situe sur deux continents, l'Amérique du Nord et l'Afrique. Il tente par l'histoire particulière de Célie et de Nettie de reconstituer le trait d'union entre ces deux territoires, et par l'histoire générale de donner une identité et une "légitimité" au peuple afro-américain qui doit se saisir de son passé pour que celui-ci ne se limite pas à l'esclavage.



Si le roman se lit vite et bien, la narration épistolaire m'a moins convaincue que le propos en lui-même. Comment ne pas s'émouvoir au spectacle de la misère et des souffrances endurées par ces très jeunes filles ? Et le moyen de ne pas crier à l'injustice ? Pourtant, malgré sa noirceur (sans mauvais jeu de mots), le roman est porteur d'espoir et c'est sur une note joyeuse que l'auteure nous fait abandonner ses personnages.





Challenge MULTI-DÉFIS 2019

Challenge PLUMES FÉMININES 2019

Challenge ABC 2019 - 2020

Challenge XXème siècle - Edition 2019

Challenge USA

Challenge BBC
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La couleur pourpre

C’est en commençant la lecture de ce livre que je me suis rappelée que j’avais vu le film du même nom pendant mon adolescence et que même s’il m’avait beaucoup marquée, je ne l’ai jamais revu….. Je ne me rappelais même pas que c’était Steven Spielberg qui l’avait réalisé, (honte à moi, il a fallu que je regarde la bande annonce sur le net pour réaliser cela), j’en étais juste restée à la prestation remarquable de Whoopi Goldberg….

J’aime bien les romans épistolaires et celui-ci en fait partie. Deux sœurs, Célie et Nettie, sont les deux narratrices de cette histoire.

Si Celie est surtout présente dans la première partie de l’histoire, elle en est aussi un des personnages les plus émouvants et attachants…. Il faut dire que ses débuts dans la vie semblent démontrer qu’elle n’est pas vraiment née sous une bonne étoile….Elle se révélera au fur et à mesure d’histoire grâce à d’autres personnes dont la charismatique Shug qui l’aideront à se construire et à sortir de son statut de victime.

Un livre qui nous permet de découvrir la condition des afro-américains et plus précisément celle des femmes de couleur dans l’Amérique des années trente. Certes, l’esclavage a été aboli depuis plusieurs décennies, mais les inégalités subsistent encore fortement.

J’ai eu un peu de peine au début de la lecture de ce livre avec le style et le parler de Celie, mais une fois habituée, j’ai pu continuer sans problèmes la lecture de ce roman qui se lit très rapidement.





Challenge BBC

Challenge A travers l’Histoire 2021

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La couleur pourpre

Les challenges nous permettent parfois de lire ces livres dont on a beaucoup entendu parlé mais qu'on ne s'est jamais retrouvé en situation de lire. Pour tout dire, je n'ai même pas vu l'adaptation en film par Spielberg. Je connaissais peu de choses du livre à part que le sujet en était à priori la communauté noire.



Je découvre pour valider un item de challenge que c'est un roman épistolaire. Je ne suis pas grand fan a priori du genre, mais n'en lisant pas souvent, il peut être plaisant parfois de voir comment l'auteur utilise cette spécificité. J'ai d'abord pensé qu'il s'agissait plus d'un prétexte pour faire genre, puisque les premières lettres sont adressées au Bon Dieu. Même si l'explication est bien donnée du rôle de ce correspondant, une lettre adressée à quelqu'un qui, si on reste cartésien, ne pourra répondre, garde un intérêt limité.



Et puis arrivent des autres correspondants, de chair et de sang ceux-là, mais finalement avec toujours la même problématique de la réponse impossible qui revient, des courriers qui ne parviennent pas à leur destinataire. Et tout à coup, le génie du choix de la forme m'est apparu. Quelle plus belle métaphore de l'écriture d'un roman que celle de lettres qui ne sont pas lue par ceux à qui elles sont destinées... mais par nous lecteurs de divers horizons. Qu'est-ce qu'un roman sinon une grande lettre sans destinataire précis qui ne vivra sa vie qu'en trouvant ce lecteur à qui on ne l'a pas forcément adressé au premier abord ? Le final et la dernière lettre sont d'ailleurs riches d'enseignements sur les fonctions de l'écriture.



Ces lettres sont évidemment l'occasion de dépeindre l'univers de leurs deux auteures principales, des femmes noires de leur temps (entre-deux Guerres, guerre mondiale et après-guerre), donc forcément doublement dévalorisées, à la fois par les Blancs et par les hommes noirs de leur entourage. Ces deux femmes vont croiser sur leur chemin d'autres femmes noires qui vont leur montrer la voie de la désobéissance, de l'affirmation de soi, du dépassement de fonction pour parvenir à réaliser ses rêves. De nombreuses thématiques essentielles parcourent le livre: sexualité et recherche de son plaisir, représentations genrées, religion, recherche de l'origine africaine pour recréer le lien et aussi interroger l'esclavage et tous les responsables. Le livre n'est absolument pas manichéen et cherche à montrer la recherche de leur vérité par chacun des personnages. Aucun des personnages ne se transforme radicalement car on reste celui ou celle que la vie nous a amené à devenir. Mais tous évoluent, se questionnent, tâtonnent, reviennent en arrière avant de se lancer de nouveau à l'aventure. Il se dégage un humanisme extraordinaire de ces pages, avec un début coup de poing mais quelques caresses au long du roman pour adoucir le choc. Le style est également finement choisi, la construction des phrases évolue avec la progression des deux personnages, tout en gardant le fond de personnalité propre à chacune. Même si les lettres sont prétextes au récit, on entend toujours la petite musique de chaque rédactrice.



Pour conclure d'ailleurs ma réflexion sur la forme épistolaire, il est à noter qu'il n'y a jamais eu autant de romanciers que dans notre époque où l'envoi de lettres n'a clairement pas été remplacée par l'envoi de mails beaucoup plus utilitaires. Le besoin de se raconter reste puissant en chaque humain et le roman épistolaire reste donc le plus beau des hommages à tous ces romans privés qui se sont écrit pendant des siècles. Qu'ils aient été ou non envoyés, reçus lus ou répondus, ils resteront pour beaucoup les secrets enfouis de nos greniers familiaux.
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La couleur pourpre

« - Et que si tu te demandes pourquoi tu es noir, ou un homme ou une femme ou un arbre, ça ne veut rien dire si tu ne commences pas d'abord par : pourquoi tu es là, tout bêtement.

- Et alors, qu'est-ce que t'en penses, toi ? » …..



J'ai beaucoup apprécié ce roman qui a une puissance qui se découvre au fil de la lecture.



Au début, je ne me sentais pas plus attachée aux personnages qu'à l'histoire. Il est vrai que j'ai lu La couleur pourpre juste après avoir refermé Mon bel oranger, alors question pauvreté, injustice, violence physique… je ne voyais pas vraiment la différence.



Mais c'était sans compter sur l'écriture et l'intelligence de l'autrice, Alice Walker.



Elle a su saupoudrer petit à petit du liant entre les principaux protagonistes, complexifier progressivement l'histoire en abordant de nouveaux thèmes et en intégrant des personnages supplémentaires.



« Chaque Noir promène son royaume dans sa tête »



Et puis il y a une magie profonde dans les mots des personnages, dans leur manière d'être, de se décrire ou encore dans leur vision de la vie. C'est alors que le roman commence à vous prendre aux tripes, les personnages prennent corps, deviennent vivants, mieux ils vous parlent. Vous ressentez leur bonté, leurs défauts, vous écoutez leurs multiples questionnements et leurs souffrances et souriez de quelques touches de bonheur qui fleurissent de-ci de-là. A la fin vous vous réveillez le matin avec cette impression d'avoir rêvé d'eux. C'est pas magique ça ?! Cousu de fil blanc je dirai même…



….. « - Justement, qu'on est sur terre pour se poser des questions. S'interroger et interroger les autres (…) Plus je me pose des questions, plus je réfléchis, et plus j'ai d'amour en moi.

- Et les gens commencent à t'aimer en retour, je parie.

- Ben oui, il fait, l'air surpris. »

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La couleur pourpre

Géorgie, sud des États-Unis. Années 1930. Celie et Nettie sont deux sœurs afro-américaines élevées par un homme violent qu'elles appellent Pa. Celie, l'aînée, subit la première les accès de colère de l'homme. Elle aura deux enfants de lui qui disparaîtront immédiatement. 



Un veuf se présente un jour à leur porte,  il s'intéresse à sa jeune sœur qu'il souhaite épouser. Mais Nettie est intelligente. On a d'autres projets pour elle. C'est alors Celie qui l'épouse. Nettie, quant à elle, finit par s'enfuir et trouver refuge auprès du pasteur de la ville et de son épouse. 



Alors que Celie vit dans la violence et la misère, Nettie parcourt le monde. Elle promet d'écrire à sa sœur. Elle le fait. Mais Celie ne reçoit jamais ses lettres. 



Celle-ci, de son côté, lui écrit aussi des courriers. Mais, ne sachant rien de ce qu'elle est devenue, elle les adresse à Dieu.



Les deux sœurs continuent ainsi à s'écrire chacune de leur côté durant des années, guidées par leur espoir et leur amour. 



“La couleur pourpre” est un livre culte de la littérature sudiste américaine. C'est le dixième roman d'Alice Walker avec lequel elle obtient le Prix Pulitzer. Il a été adapté au cinéma à deux reprises.



Dès les premières pages, nous sommes directement plongés dans l'ambiance. Et au fil de la lecture, nous parcourons les États du Sud entre la Géorgie et le Tennessee où il est question du peuple afro-américain et de la place qu'occupe la femme noire dans un contexte d’oppression et de soumission. 



Il s'agit d'un roman épistolaire à travers lequel on suit le destin de deux femmes, on assiste à l'évolution sociale d'une Amérique en pleine évolution et on découvre la place de la femme dans cette société guidée par des hommes. 



Le texte est empreint d'espoir, de courage, de résilience, évoquant la foi et le pardon. 



Une très belle lecture.



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La couleur pourpre

Daté…



Pas mieux pour décrire mon sentiment après cette lecture de La couleur pourpre d’Alice Walker, traduit par Mimi Perrin. Non que cette épopée croisée et épistolaire des sœurs Celie et Nettie aux destinées cruelles et séparées ne soit digne d’intérêt : j’ai vraiment suivi avec plaisir ces scènes quotidiennes dans ce village US du deep south, ce voyage missionnaire en Afrique via l’Angleterre, et ces amours tumultueuses et changeantes des unes et des autres.



Non que le style de Walker n’ait pas son charme, traduit « dans son jus » qui alterne le parlé de tous les jours dans cette communauté noire et quelques envolées stylistiques grandioses et touchantes : Ce n’est pas un hasard si La couleur pourpre fut doublement récompensé d’un Pulitzer et d’un National Book Award, excusez du peu !



Et non enfin que les personnages - Celie en tête bien sûr, mais aussi Nettie, Shug, Mr…, Sofia, Harpo – n’aient pas de relief, tour à tour agaçants ou attachants, détestables ou pardonnables : ils sont décrits avec tellement de corps qu’on comprend pourquoi ils étaient destinés à finir sur grand écran.



Mais malgré tous ces aspects, ce sont les thématiques de fond du livre qui m’ont perdu : racisme et ségrégation, inceste et abandons d’enfants, colonialisme et esclavagisme, condition féminine et patriarcat abusif. Aucun débat sur la véracité historique et le joug écrasant de toutes ces femmes et communautés qui ont eu à subir ces atrocités, mais l’accumulation de ces thématiques dans un seul et même livre finit par former un trop plein un bri indigeste.



Et surtout, chacun de ces thèmes semble parfois survolé sans être approfondi, et m’a souvent renvoyé à d’autres lectures américaines plus récentes. D’où cette sensation de livre daté. Probablement qu’il y a presque 40 ans, certains de ces thèmes étaient précurseurs en littérature (encore que…), mais les voix et plumes féminines, féministes, égalitaires ou matriarcales se sont depuis développées, libérées et émancipées, bien loin de ces dénonciations romancées trop gentillettes.



Lu dans la cadre de l’excellent #lecafeduclassique de @point.a.laligne, La couleur pourpre est bien un classique. Mais il souffre aujourd’hui du manque de force dénonciatrice et engagée qui font les grands livres. Classique donc.

Mais daté.
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La couleur pourpre

Autant le film je n'avais pas accroché, autant le livre m'a scotchée littéralement. C'est un superbe roman sur des sujets graves, sensibles, et qui restent à quelque chose près d'actualité. Preuve en est, pas plus tard qu'hier un témoignage d'une jeune fille louée par son père pour une bouchée de pain, battue par sa patronne etc... Ici ce n 'est pas tout à fait la même chose, mais c'est quand même : le non respect d'autrui, l'abus de pouvoir, la violence, l'esclavage, la condition des femmes.



J'ai été touchée par le personnage de cette jeune femme qui se confie au bon dieu, ne pouvant écrire à sa soeur Nettie disparue de la circulation.

La chance tourne parfois quand elle croise le chemin d'une femme (maîtresse de son mari) qui la prend sous son aile, l'aime, la défend, et lui permet de sortir de sa condition déplorable. Elle lui donnera la force, la confiance, d'être elle-même et de se faire respecter.

Beaucoup de chose à dire sur cette belle histoire et terrible à la fois , c'est émouvant, complet, écrit avec beaucoup de délicatesse, d'authenticité, beaucoup d'amour entre les soeurs, les femmes qui s'entraident, et le repenti du mari.

Un très beau roman que je vous conseille, un livre qui restera dans ma mémoire de lectrice.

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La couleur pourpre

Nous sommes en Géorgie, dans la première moitié du 20ème siècle. Celie et Nettie sont sœurs et un puissant lien les lie. Celie, 14 ans, a déjà connu le viol et maternités. Elle a mis au monde une fille et un garçon qui lui ont été enlevés par son père qui est également le géniteur de ses deux enfants et qui ne lui révélera jamais ce qu'il en a fait.



Celie sera mariée par défaut à Mr, veuf avec plusieurs enfants et va devenir la bonne maltraitée d'une maisonnée où elle va subir affronts, réflexions et humiliations.



Ce qui tient Celie debout ce sont les lettres qu'elle adresse à Cher Bon Dieu (titre initial du roman) et à sa sœur dont elle va être séparée. 30 années d'échanges épistolaires sans jamais de retour. Comme il vaut toujours mieux parler au Bon Dieu qu'à ses saints, Celie entreprend une correspondance avec celui-ci afin de lui fait part de ses tourments. Pour elle la vie ressemble à un long chemin de croix fait d'abus, d'insultes et de brimades.



Alors il me colle son machin contre ma cuisse, et puis il le tortille un peu, et il le rentre dans mon zizou. Moi, j'crie que ça me fait mal. Alors il me serre le cou, et il me dit : Tu vas la fermer. Va falloir t'habituer.(p7)



Puis viennent les lettres à Nettie quand celle-ci est contrainte de partir afin de fuir Mr qui voudrait bien la mettre dans son lit. Elles se font la promesse de s'écrire et de se retrouver un jour comme Celie se promet de retrouver ses enfants, ayant la conviction que ceux-ci sont en vie.



Les deux sœurs sont différentes : Celie écrit comme elle parle, sans détour, avec ses mots à elle, elle a souvent entendu qu'elle était "moche" et bête.  Nettie est plus jolie, elle est instruite et a un langage plus élaboré. Chacune, malgré l'absence de réponse, persistera dans cette correspondance, racontant chacune sa vie, l'une en Géorgie l'autre en Afrique.



A travers ce roman, Alice Walker aborde plusieurs thèmes : condition féminine, racisme, injustice, abus sexuels, maltraitance, amour, amitié,  religion. Même si parfois elle glisse sous la plume de Celie des événements qui peuvent porter à sourire par la façon de s'exprimer de celle-ci ou l'interprétation qu'elle en fait, c'est un roman poignant sur les souffrances d'une fillette, sans instruction, qui va se construire et comprendre le monde qui l'entoure par les différentes rencontres qu'elle va faire, par l'optimisme et la volonté qu'elle a chevillés au corps.



Grâce aux lettres de Nettie, qui passe une partie de sa vie en Afrique, l'auteure aborde les thèmes liés à ce continent comme les méfaits de l'arrivée de la modernité, de la déforestation, du non respect des peuples qui y vivent, des pratiques mutilantes sur les femmes, des doutes qui l'assaillent sur la religion mais aussi sur l'esclavage.



C'est un roman éminemment féminin, sous ses différents visages : Celie bien sûr, qui va trouver la force et les moyens de tenir,  Shug Avery, la maîtresse de son mari, la chanteuse, la femme de mauvaise vie, celle qui va devenir son alliée inattendue, Sofia, l'indomptable, Nettie l'instruite, la douce, la fidèle, ce sont tous les visages de femmes qui se battent, les hommes n'ayant pas le beau rôle.



C'est un récit haut en couleur, plein de charme mais aussi parfois très dur, on ne peut rester insensible à la détresse et à la douleur de Celie, l'ensemble se déroulant essentiellement au sein de la communauté noire même si le racisme est évoqué à travers le parcours de Sofia qui paiera cher sa rébellion.



- Pourquoi on fait toujours les réunions de famille le 4 juillet ? demande Henriette en faisant une moue de contrariété. Qu'est-ce qu(il peut faire chaud !



-Les Blancs fêtent leur indépendance d'avec l'Angleterre ce jour-là, dit Harpo, et alors les Noirs n'ont pas à travailler. C'est repos. On peut passer la journée à se faire notre fête à nous. (p261)



Au fil des lettres et des années qui passent Celie acquiert vocabulaire et réflexion, prend une revanche sur le passé. Le contraste entre les missives des deux sœurs est très marqué plus particulièrement dans la deuxième partie, quand on découvre les lettres de Nettie, plus élaborées, plus profondes avec de vrais questionnements. Elle analyse le monde qui l'entoure, sa relation avec les Olinkas, leurs traditions mais aussi le rôle des missionnaires au sein du village.



Alice Walker est une militante féministe américaine et elle offre avec ce roman un réquisitoire sur la place des femmes noires ne faisant pas porter la responsabilité de leurs situations, comme souvent dans la littérature, sur les blancs mais au sein de la communauté noire elle-même.
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La couleur pourpre

Un livre très émouvant sur la condition de la femme, mais également sur une période sombre de l'histoire de l'Amérique, celle de la ségrégation raciale et le traitement atroce réservé aux Noirs. A lire avec une boîte de mouchoirs à côté de soi. Bien que j'ai trouvé plutôt difficile d'entrer dans ce bouquin, c'est que d'emblée une scène d'inceste nous est présentée, qui a créée chez moi un blindage émotif, qui s'est finalement écroulé au rythme des pages. L'écriture est facile à lire, le format est intéressant... Pour ceux qui aiment les romans épistolaires, vous serez servi ! Bref, un livre à lire, pour se souvenir...
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La couleur pourpre

Dans le cadre du challenge "Plumes féminines 2017", je cherchais un livre ayant eu le prix Pulitzer. Quand j'ai lu que La Couleur Pourpre en fait partie, je me suis dit que c'est l'occasion de le relire. A une époque j'écrivais la date d'acquisition dans le livre, je ne sais plus pourquoi mais en tout cas c'était en 1986 et c’est la traduction néerlandaise (De kleur paars)



Le livre commence sous forme de journal intime. Au début j’ai trouvé le style enfantin et plein de fautes un peu déroutant, mais on s’y habitue vite et cela permet de mieux comprendre Célie, une jeune fille de 14 ans qui n’a pas eu d’éducation.



La couleur pourpre est l’histoire émouvante de deux sœurs afro-américaines, issues d’une famille pauvre. Célie, 14 ans décrit dans sa première lettre à Dieu comment elle est violée par son (beau) père Alphonso. Elle aura deux enfants de lui, mais ses enfants lui seront enlevés. La mère décède, le père devient de plus en plus violent envers Célie, mais celle-ci continue de prendre soin de la maison et de protéger sa petite sœur Nettie. Lorsqu’un veuf avec quatre enfants souhaite prendre la belle Nettie pour épouse, le père refuse et donne Celie comme épouse. Célie se retrouve ainsi dans un environnement encore plus violent. Mr., « son époux » la maltraite. Quand Mr renvoie Nettie de la maison, Célie se retrouve vraiment seule. Son silence et ses lettres à Dieu sont sa seule façon de survivre.

Heureusement pour Célie sa vie change quand Mr ramène sa maîtresse Shug à la maison. Shug est malade et Célie va prendre soin d’elle. Les deux femmes deviennent amies et plus tard aussi amantes. Il y a aussi Sofia, une femme forte qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.

Grâce à Shug et Sofia, Célie prend confiance en elle. Son regard envers Dieu et les conditions dans lesquelles elle vit change et quand elle découvre que pendant des années les lettres de Nettie ont été retenues par Mr, elle devient rebelle. Elle le quitte et voyage avec Shug, elle ouvre avec succès son propre atelier de couture et à travers les lettres de Nettie elle découvre que ses enfants sont en vie et que Alphonso n’est en réalité que son beau-père. Heureusement Célie et Nettie se retrouvent après 30 ans de séparation, réunies à tout jamais.



La Couleur Pourpre fait pour moi partie des meilleurs livres que j’ai lus dans ma vie. Il devrait faire partie des lectures imposées à l’école ! C’est un livre qui aborde tous les sujets qui concerne la vie sociétale : l’amour, le sexe, la famille, l’amitié, la foi, mais malheureusement aussi la trahison, les mensonges, la violence, la discrimination, l’esclavage etc…

Dans ce livre on découvre la condition de vie des femmes noires au début du 20ème siècle. Une situation qui a certes évolué, mais il est triste de constater qu’aujourd’hui dans certaines parties de ce monde c’est toujours encore à l’ordre du jour...

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La couleur pourpre



Dans les années 1930, au sud des États-Unis, Celie est une jeune fille noire qui grandit dans un environnement familial toxique. Son père la viole, l’engrosse deux fois et vend les enfants. Ensuite il la marie à un sale type qui la bat, la traite comme une esclave. Elle n’a pas encore 20 ans.

Celie nous raconte sa vie avec la douleur du chagrin dans la voix mais aussi avec une espèce de fatalisme, celui de ceux qui sont nés l’échine déjà courbée. Elle ne réclame rien, se plaint à peine, souffre en silence du départ de sa sœur qui la laisse sans nouvelle.

Loin d’une mélopée rythmée par une litanie de « personne ne m’aime », Celie, à travers son journal, nous raconte avec pudeur ses journées loin de toute affection. Elle nous parle beaucoup de ceux qui l’entourent et c’est ainsi que le lecteur rencontre de fortes personnalités. On notera avec délices et grincements de dents mêlés que ce sont toutes des femmes et qu’elles paient cher leur rébellion.

La découverte du plaisir d’être une personne vient de la maîtresse de son mari. Shug Avery est chanteuse, elle se produit dans les bars en robe à paillettes. Celie ressent beaucoup d’admiration et de respect pour cette femme qui finalement la soulage de l’attention de son mari. Shug Avery prend Celie sous son aile, l’intronise aux plaisirs de la chair mais aussi à l’indépendance intellectuelle et financière.

Ce roman nous emmène également en Afrique où des missionnaires entreprennent d’évangéliser et éduquer les tribus. Si celles-ci résistent aux intentions louables mais déplacées de quelques âmes de bonne foi, elles sont écrasées par la violence des colonialistes qui s’approprient les ressources sans se préoccuper des humains qui vivent là.

Esclavagisme, colonialisme, évangélisme, racisme, autant de postures et de mots qui ne riment décidément pas avec humanisme.

Roman historique, roman d’apprentissage, dénonciation, ce livre est d’une lecture déconcertante, habitée par la douleur qui s’exprime à chaque page. Celie est une femme que l’on a envie de prendre dans ses bras, qu’on a envie de gâter, de consoler car son chagrin et sa souffrance semblent d’une profondeur abyssale.

Il s’agit donc d’un magnifique roman. Les émotions sont au rendez-vous de chaque page, sans misérabilisme, ce qui donne une force incroyable à ce texte bouleversant. Les personnages sont hauts en couleurs et disent beaucoup à la fois de leur époque et des générations précédentes.

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La couleur pourpre

c'est une histoire magnifique.Une de celle que l'on oublie pas.
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