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Citation de Plumette


Serena Caudill entendit des pas dehors, puis le grincement de la porte de la maison, et elle comprit que John était rentré. Elle continua à attiser le feu dans la cheminée, dans laquelle dorait une poule.
-Où est Boone ?
-Dans les parages, je suppose.
Levant la tête, elle le vit fermer la porte à cause de la pluie, sans se retourner, ses yeux embrassant la cuisine sombre. Il boita jusqu’au mur en produisant un bruit sourd irrégulier sur les lattes épaisses du plancher, commença à accrocher son manteau à la patère, puis se ravisa et le reposa sur ses épaules. Dans la chaleur de la pièce, il émanait de lui des odeurs de vache, de sueur, d’alcool et de laine mouillée.
-On peut savoir quand il pleut rien qu’en écoutant le bruit de tes pas, dit-elle en le suivant du regard.
-Tu dis tout le temps ça.
Il se planta devant la fenêtre, comme s’il pouvait voir à travers le papier huilé qui servait de carreau, et ajouta :
-Tu changerais de refrain si tu avais reçu une balle dans la jambe.
-Je dis pas que c’est rien, répliqua-t-elle, et elle examina la cuisson de la poule avec une fourchette.
Elle le revoyait encore le jour où il était rentré de Tippecanoe avec une balle dans la cuisse et la peau ensanglantée d’un Indien dans son havresac. Il avait gardé le scalp et tanné la peau pour s’en faire un cuir à rasoir. C’était il y a longtemps déjà, trop longtemps pour continuer à souffrir d’une blessure.

(Incipit)
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