AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de laulautte


[Recours de la Furie Allecto par Junon pour susciter la guerre entre les Troyens et les Latins – Livre VII vers 338-368 , 369-398]
Sur-le-champ, Allecto, tout infectée du venin des Gorgones, s’en va droit au Latium, pour commencer, dans la haute demeure du maître des Laurentes et elle s’est assise sur le seuil silencieux d’Amata : l’arrivée des Troyens, l’hyménée de Turnus brûlaient son âme de toutes les inquiétudes et colères de la femme. La déesse lui jette un serpent pris à ses cheveux sombres ; sous la robe elle le fait profondément pénétrer jusqu’auprès du cœur, afin que rendue furieuse par la terrible bête elle mette le désordre dans toute la maison. Entre les vêtements et la lisse poitrine, il s’est glissé ; sans se rendre sensible il fait onduler ses replis, il reste inconnu de celle qu’il affole, lui insufflant son âme vipérine ; il devient à son cou somptueuse torsade d’or, le serpent ; puis ruban d’une longue bandelette, il s’enlace dans ses cheveux, il coule insaisissable au long de ses membres. Et tant que les premières atteintes de l’humide venin ébranlent seulement ses sens, insinuent un feu dans ses os, tant que sa raison ne s’est pas mise à flamber dans toute sa poitrine, elle a parlé en s’attendrissant, comme font les mères, en versant beaucoup de larmes sur l’hymen de sa fille et du Phrygien : « Est-ce donc à des sans-patrie que nous allons donner Lavinia en mariage, à des Troyens, ô père, et n’as-tu pas pitié de ta fille et de toi ? Ni de sa mère, qu’au premier souffle de l’Aquilon le pirate sans foi va laisser là pour gagner le large, en enlevant une enfant ? Mais n’est-ce pas ainsi que le berger phrygien pénètre dans Lacédémone et entraîna vers les villes des Troyens Hélène fille de Léda ? Et la foi que tu as engagée, et ton antique bonté pour les tiens, et ta main donnée tant de fois à Turnus notre parent ? Si l’on cherche pour les Latins un gendre issu d’une nation étrangère, si le parti en est bien pris, Si Faunus ton père t’impose cette loi, je tiens pour étranger tout pays qui, hors de nos frontières, échappe à notre sceptre, et que c’est là le dire des dieux. Turnus, d’ailleurs, si l’on doit remonter aux premières origines d’une maison, descend d’Inachus, d’Acrisius, du cœur même de Mycènes. »
Commenter  J’apprécie          80





Ont apprécié cette citation (6)voir plus




{* *}