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Citation de Virgule-Magazine


Médée sort de son palais, la robe flottante, un pied nu, et les cheveux épars sur ses épaules nues. Seule, au milieu du profond silence de la nuit, elle promène à l’aventure ses pas errants : […] le silence règne dans les humides plaines de l’air ; les astres rayonnent dans cette solitude. Médée, les bras levés de leur côté, tourne trois fois en cercle, répand trois fois sur ses cheveux l’onde puisée dans un fleuve, et trois cris lamentables s’échappent de sa bouche. Elle fléchit le genou sur le sable aride, et s’écrie : « Ô nuit, fidèle témoin des mystères ; et vous, astres étincelants dont la clarté unie à celle de la lune succède aux feux du jour ; et toi, triple Hécate, confidente et protectrice de mes desseins ; et vous, charmes ; et vous, artifices magiques ; et toi, terre […] ; et vous, zéphyrs, vents, montagnes, fleuves et lacs ; vous tous, dieux des forêts, vous tous, dieux de la nuit, accourez à ma voix. Par vous, quand je l’ai voulu, les rivages étonnés ont vu les fleuves remonter vers leur source ; ma voix rend immobiles les mers agitées, et agite les mers immobiles ; je dissipe ou je rassemble les nuages, je chasse ou j’appelle les vents ; par des paroles et des chants mystérieux, je fais périr les vipères béantes ; je transporte les rochers arrachés de leur base, les chênes déracinés du sol qui les vit naître, et les forêts entières ; j’ordonne aux montagnes de trembler, à la terre de mugir, aux mânes de sortir du fond de leurs tombeaux ; et toi aussi, lune, je t’attire vers moi.
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