ADIEU
N'oublie pas, mon trésor, qu'on s'est aimées un jour.
Libérée aujourd'hui, cependant, souviens toi
Qu'il était nu, poisseux, humide, notre amour,
Et que toute ta peau frémissait sous mes doigts.
Le monde avance, et toi avec, tu te convaincs
Que rien de tout cela n'a existé vraiment.
Crois moi : ton coeur se moquera de ton chagrin.
C'est un étrange traître, aux costumes changeants.
Remords, remémorer - ces syllabes sont soeurs,
Si elles sonnent pareil, qu'il en soit donc ainsi !
Va, passe de mon coeur à un tout autre coeur,
Mais remémore-toi notre amour à demi.
(Vita Sackville-West)