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Critiques de Devig (34)
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Les mystérieuses histoires du Major Burns

Tout frais, tout chaud en ce début d'année, le deuxième tome des aventures du Major Burns.

Rappel si vous avez manqué le premier ; il s'agit d'une parodie décomplexée et réussie des aventures d'un duo à la Holmes & Watson ou Blake et Mortimer.



Jean Ray ayant abusé des opiacés ou un Conan Doyle plus mutin qu'à son habitude ne renieraient pas ce genre de personnages confontés à des manifestations surnaturelles, monstres, créatures diverses et qui réglent les affaires avec une certaine désinvolture...



C'est fortement jubliatoire et gouleyant !
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Les étranges enquêtes du Major Burns

Si vous aimez l'ambiance des oeuvres d'auteurs comme Jules Verne, Jean Ray ou Arthur Conan Doyle, pour le scénario et la ligne claire (Hergé, E.P Jacobs) pour le graphisme, cette BD a de bonnes chances de vous plaire.



A ceci près qu'il vous faut aussi le sens de l'humour et, plus précisement l'humour noir, nous sommes chez "Fluide Glacial", n'est-ce pas !?



Si toutes ces conditions sont remplies, vous devriez passer un bon moment de lecture avec les aventures du Major Burns et son acolyte le docteur Wayne, duo que Scotland Yard charge de résoudre des "cas particuliers."



Fantastique et humour absurde et vache sont au programme..!

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Les pittoresques expéditions du Major Burns

Troisième aventure du couple d’experts, aux enquêtes les plus extraordinaires… les expéditions de Burns et Wayne.

Ici nous voyagerons à bord d’un bateau et accosterons, quand cela est possible sur des lieux où les légendes sont un peu transformées.

Et toujours la récurrente Madame Pie, une odieuse voleuse française.

C’est un dessin de ligne claire, aux couleurs vives, des personnages aux expressions rigides et grotesques.

C’est gore, ça pastiche à fond, c’est du Fluide Glacial.



🎼 Des monstres gentils, oui, mais ici, ce n’est pas le paradis 🎶
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Les aventures de Scott Leblanc, tome 3 : Te..

Dans le troisième album de la série « Terreur sur Saïgon », sans renoncer à la réalité historique des années soixante : il sera question de Mai 68, de l’héritage de la guerre d’Indochine et de l’utilisation de défoliant par l’armée américaine au Viêt-Nam, Geluck lève le voile sur une part de la vie intime de nos deux héros.



Nous apprendrons que Scott, le gentil reporter, a inspiré une formidable chanson à Aznavour, Moleskine se découvre un fils caché à Saigon, et qu’un cochon nain fait un excellent animal de compagnie. Mais bon sang comment, comment, se délivrer de ce benêt de Scott Leblanc.



Le dessin de Devig, très ligne claire, très premier degré s’accorde magnifiquement avec le scénario déjanté, iconoclaste et formidablement drôle de Geluck. Scott Leblanc, le Professeur Moleskine et un nouvel animal familier à chaque épisode : la série la plus chouette de ce début de siècle.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les aventures de Scott Leblanc, tome 1 : Al..

Les aventures de Scott Leblanc : « Alerte sur Fantagataufa », « Menace sur Apollo », « Terreur sur Saïgon », voilà des titres qui fleurent bon le mystère ,le danger et la géopolitique mondiale des années 60.



Nous sommes en terrain connu, un reporter et un savant parcourent la planète et sauvent le monde libre , tout cela publié chez Casterman dans de magnifiques albums aux allures rétro. Nostalgie, nostalgie quand tu nous tiens…..



Mais …, mais,… le scénario est signé Geluck… , Geluck qu’est-ce à dire ? il y aura donc du mystère, de l’aventure ,du danger mais aussi et surtout de la bonne grosse déconnade, du second, voir du troisième degré ,du surréalisme, belge forcément, de l’irrespect et un fond très « guerre froide » sérieux et bien documenté..



Jugez plutôt : Scott Leblanc est reporter au journal « Bien en vue » spécialisé dans les interviews de people et de la rubrique animaux de compagnie. Toujours à côté de la plaque, ami des animaux, il se trouve entrainé malgré lui dans l’aventure par le professeur Moleskine scientifique, chercheur au CNRS pressenti pour le Nobel. Dans le premier album de la série il sera question d’essais nucléaires dans un atoll du Pacifique, d’un savant fou, et d’un canari qui se sacrifie pour sauver le monde. Nos héros seront remerciés (rien que ça) par le Général de Gaule lui-même.
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Les aventures de Scott Leblanc, tome 2 : Me..





Scott Leblanc est reporter au journal « Bien en vue » spécialisé dans les interviews de people et de la rubrique animaux de compagnie. Toujours à côté de la plaque, ami des animaux, il se trouve entrainé malgré lui dans l’aventure par le professeur Moleskine scientifique, chercheur au CNRS pressenti pour le Nobel. Dans le premier album de la série il sera question d’essais nucléaires dans un atoll du Pacifique, d’un savant fou, et d’un canari qui se sacrifie pour sauver le monde. Nos héros seront remerciés (rien que ça) par le Général de Gaule lui-même.



Dans « Menace sur Apollo » deuxième album de la série, Scott retrouve le professeur Moleskine au Etats-Unis et Geluck nous raconte la conquête spatiale, les soucoupes volantes, le Ku-Klux-Klan et, la difficulté, pour Moleskine, de se débarrasser de cet emplâtre de Scott Leblanc.
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Les pittoresques expéditions du Major Burns

Merci à Babelio et aux éditions Fluide glacial pour cet envoi dans le cadre d'une masse critique.



C'est le premier album de la série que je lis, mais les aventures du major Burns comptent déjà 3 tomes, celui-ci compris.



Comme je préfère le roman à la nouvelle, je préfère en BD un histoire qui s'étale sur l'intégralité de l'album plutôt que de courtes scènes. Cet album est quant à lui constitué de scènettes qui nous emmènent dans les pas du major Burns, de son acolyte le docteur Wayne et dans ceux du professeur Pool, scientifique de son temps. On parcourt ainsi le monde, ou tout au moins l'Empire britannique.



Ce voyage nous permet au travers de ses étapes, de redécouvrir quelques us et coutumes des deux derniers siècles passés ou de menus faits historiques qui ne sont pas inintéressants.



On s'attendrait à ce que les deux compères aient un humour british, mais les auteurs tout au moins pour Wayne ont plutôt développé un humour franchouillard qui use et abuse parfois de la grossièreté.



Le dessin légèrement enfantin et anguleux ne m'a pas dérangé.

Au final un bon moment de lecture



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Les mystérieuses histoires du Major Burns

Comme le 1er volume, des histoires incroyables.

Des héros, plus héros …

Déjantées à souhait - des monstres à la « Tardi » - Vivement le 3ème Opus

Un graphisme nickel, comme il faut, à la hauteur des 2 héros … enfin presque.

Un Blake et Mortimer, ressuscités sur une autre planète mais bien parodiés …
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Les aventures de Scott Leblanc, tome 4 : Ec..

Ce tome fait suite à Les aventures de Scott Leblanc, tome 3 : Terreur sur Saigon qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant. Il est initialement paru en 2016, avec un scénario de Philippe Geluck & Devig, des dessins et un encrage de Devig (Christophe de Viguerie), avec une mise en couleurs de Camille Paganotto.



Au Sud de Bruxelles, à la lisière de la forêt de Soignes et du bois de la Cambre, se tient une réunion clandestine dans une maison. Un individu indique à l'assistance que le moment est venu de lancer l'opération Reconquista, le lendemain, pour renverser le pouvoir en place. Le lendemain, Scott Leblanc discute avec le journaliste Vincent Vandeneuvel, journaliste à l'agence Belga, sur sa future interview avec le roi Baudouin. Le jour même, Scott Leblanc visite une animalerie à Bruxelles. Il y est assommé par derrière et enlevé. Le lendemain, sans nouvelle de son fils, madame Leblanc (sa mère) vient trouver le professeur Dimitri Moleskine chez lui, dans sa maison en banlieue de Paris.



Dimitri Moleskine se laisse convaincre d'accompagner madame Leblanc à Bruxelles pour retrouver son fils qui ne lui donne plus signe de vie. Ils prennent le train pour se rendre en Belgique, et madame Leblanc s'endort attablée au wagon-bar, en face de Moleskine, après avoir consommé un peu trop de vin. Arrivés à Bruxelles, ils descendent au même hôtel que Scott. Ce dernier reprend connaissance dans une pièce qu'il ne connaît pas, face à ses geôliers. L'un d'eux (monsieur Van Blam) lui explique qu'ils ont l'intention d'utiliser son accréditation et ses papiers d'identité pour approcher le roi Baudouin et le remplacer par Henri, un homme à eux qui est son sosie. Après cette explication, il est placé, toujours ligoté, dans le coffre d'une voiture et emmené dans une maison éloignée de Bruxelles. De leur côté, Dimitri Moleskine et madame Leblanc s'apprêtent à se rendre à l'animalerie.



Depuis le premier tome, le lecteur a bien compris que les auteurs souhaitent avant tout rendre hommage aux classiques de la bande dessinée franco-belge que sont les albums de Tintin et dans une moindre mesure ceux de Blake & Mortimer. En découvrant cette quatrième aventure de Scott Leblanc et Dimitri Moleskine, il se dit que la participation du roi des belges semble comme un clin d'œil à Le sceptre d'Ottokar, les références géopolitiques en moins et sans la disparition du fameux sceptre. Arrivé à la page 18, il observe également que les auteurs effectuent un hommage appuyé aux tics narratifs d'Edgar Félix Pierre Jacobs. En particulier, il ne peut interpréter cette page, que comme une taquinerie respectueuse. Elle comprend 9 cases, chacune comportant un encadré de texte en en-tête, décrivant très exactement ce que montre le dessin de la case. Cette page pousse à son paroxysme cette forme de répétition narrative entre texte et dessin, même s'il est possible de trouver de ci de là d'autres occurrences, dans quelques pages. Pour le coup, le lecteur appréciera ou non cette utilisation d'une technique narrative lourde et redondante abandonnée depuis.



Tout au long de l'album, le lecteur peut également repérer les clins d'œil visuels à Edgar P. Jacobs et à Hergé. Il se régale donc avec l'investissement du dessinateur dans les décors, à commencer par les différents lieux urbains ou non : les façades des immeubles de Bruxelles, la maison en lointaine banlieue du professeur Dimitri avec sa belle terrasse et ses buissons bien taillés, le parvis de la Gare du Nord à Paris, le grand escalier du Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, la Porte de Hal (vestige de la seconde enceinte médiévale de de Bruxelles), l'avenue Franklin Roosevelt à Bruxelles, ou encore la maison isolée à la lisière de la forêt de Soignes et du bois de la Cambre. Il remarque les petits traits ondulés qui marquent la délimitation entre les briques, typiques d'E.P. Jacobs. La scène finale se déroule dans un laboratoire souterrain, également très évocateur de décors semblables dans les albums de Blake et Mortimer.



En commençant une nouvelle aventure de Scott Leblanc, le lecteur sait bien qu'elle respectera le principe que tout est bien qui finit bien, et que les personnages principaux ne risquent pas grand-chose, si ce n'est d'attraper des mauvais coups bien vite oubliés car ne laissant pas de séquelles. Le plaisir de la lecture ne réside donc pas dans le suspense, mais dans les rebondissements de l'intrigue. Philippe Geluck s'amuse avec cette histoire d'enlèvement du roi Baudouin qui est bien vite retrouvé et qui va se faire passer pour son usurpateur. Cela crée une mise en abîme amusante, car il craint d'être démasqué, alors qu'Henri (celui qui joue son rôle) éprouve une grande confiance dans sa capacité à donner le change. Le scénariste a conçu une intrigue bien ficelée, en s'appuyant sur un mouvement nationaliste ayant réellement existé, et sur l'avantage acquis par une mission d'espionnage au sein du siège de l’OTAN à Évère. Il appartient alors aux héros de mener l'enquête, de prendre des risques, et de se montrer les plus malins, le recours à la violence restant une solution de dernier recours, utilisée très rarement (à 2 ou 3 reprises).



Le lecteur prend donc plaisir à se projeter dans ces environnements minutieusement décrits, auprès de personnages pas si manichéens. Il y a bel et bien une dimension touristique à découvrir une demi-douzaine d'endroits dans Bruxelles et ses environs, avec des descriptions à l'authenticité assurée par le travail de recherche du dessinateur. Devig respecte les caractéristiques graphiques de la ligne claire, avec des visages de personnage simplifiés, mais expressifs, et des traits de contours uniformes. Il a conservé l'utilisation d'un trait un peu plus épais pour les contours des personnages afin qu'ils ressortent mieux par rapports aux arrière-plans, de manière très discrète. Il veille à donner des tenues vestimentaires différenciées à chaque personnage, en cohérence avec celles de l'époque, ce qui fait qu'elles s'avèrent très formelles. Les personnages interagissent avec les décors dans chaque case, se déplaçant ou se positionnant en cohérence avec la géométrie du lieu, les meubles, les accessoires, ou les obstacles. Le lecteur n'éprouve jamais l'impression de voir des acteurs évoluer sur une scène de théâtre vide.



Philippe Geluck et Devig mettent en scène les éléments récurrents du récit. Le lecteur découvre un nouvel animal familier pour Scott Leblanc, une souris qu'il appelle Biscotte, et il sait d'avance qu'elle connaîtra un sort funeste et grotesque. Comme dans les précédents albums, ce gag récurrent apparaît poussif, une cruauté émoussée, manquant de potentiel comique. Les personnages récurrents sont bien présents, y compris la mère de Scott Leblanc (dont le prénom n'est pas révélé) et même Vincent Vadeneuvel, journaliste à l'agence Belga. Le scénariste continue de s'amuser aux dépends de Scott Leblanc, toujours aussi benêt. Il a conservé sa passion pour les animaux apprivoisés en tout genre, et c'est d'ailleurs ce qui permet à ses ravisseurs de l'appâter. Il n'a aucune prédisposition pour la violence ou l'action, ce qui fait qu'il n'arrive pas à assommer un des ravisseurs. Après avoir été délivré, le professeur Moleskine l'embarque dans la mission pour sauver le roi, au travers de plusieurs péripéties, et Leblanc geint de s'être foulé la cheville, alors que les autres continuent à avancer vaillamment. Le lecteur peut éprouver de la compassion pour ce jeune homme entraîné dans des aventures à son corps défendant. Il peut sourire du décalage de Scott Leblanc, avec le caractère intrépide de Tintin, mais il ne peut s'empêcher de le trouver bien falot.



Du coup le lecteur s'attache plus à Dimitri Moleskine, individu souvent acerbe, avec un brin de cynisme qui lui permet d'envisager la situation de manière plus pragmatique et de prendre les décisions qui s'imposent. Les auteurs n'en font pas pour autant un héros d'aventure classique, ou un agent spécial rompu au combat. Il fume d'un bout à l'autre de l'album de manière normale au regard de l'époque, et chambre madame Leblanc d'un ton condescendant. Geluck a donc choisi d'intégrer ce personnage féminin, transformant le tandem Leblanc / Moleskine en une forme de trio non-conventionnel, puisque madame Leblanc incarne la mère de famille, pas très futée non plus. Moleskine s'en donne à cœur joie avec les remarques phallocrates, sous-entendant une vision du monde dans laquelle la place de la femme est au foyer, du fait de son intelligence limitée. Ils dressent le portrait d'une femme, entre mère attentionnée et très protectrice, un peu nunuche, mais aussi avec quelques ressources insoupçonnables. D'un côté, elle apparaît comme peu futée du fait de ses remarques naïves, et incapable de gérer sa consommation d'alcool (même si elle n'a pas le droit au réconfort d'un guignolet dans cet album). D'un autre côté, sans elle, le professeur Moleskine n'aurait pas pu mener à bien son enquête, sans une de ses compétences inattendues. À l'évidence, les auteurs ne font pas preuve de féminisme, mais ils évitent la misogynie primaire en montrant que madame Leblanc est autonome, qu'elle dispose de compétences, et qu'elle a su élever son fils, bien que son mari l'ait lâchement abandonnée. Il finit par transparaître comme une forme de tendresse un peu vache vis-à-vis de ce personnage.



Décidément, il n'est pas facile de s'enthousiasmer pour cette série. Philippe Geluck & Devig réalisent un impressionnant hommage à Hergé & Edgar P. Jacobs, avec une maîtrise de la ligne claire. Leurs protagonistes ont assez de personnalité pour éviter le plagiat, ou l'ersatz, et les dessins sont d'une grande qualité. Mais l'intrigue et l'humour ont du mal à convaincre, la première par son classicisme, le second par son manque de mordant.
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Les aventures de Scott Leblanc, tome 3 : Te..

Attiré notamment par le dessin un brin rétro, genre Blake et Mortimer, j’ai emprunté à la bibliothèque cette BD de Geluck et Devig, qui a comme trame de fond la contestation étudiante de Mai 68, et la guerre du Vietnam. Le résultat n’est cependant pas à la hauteur de mes attentes : histoire un peu plate et peu crédible, personnages principaux ratés (un reporter un peu benêt, et un professeur carrément antipathique), humour qui ne fait pas mouche. Une lecture plutôt décevante donc au final.
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Les pittoresques expéditions du Major Burns

Masse critique Graphique avril 2024



"Les pittoresques expéditions du Major Burns" est une bonne bande-dessinée parodique. On y retrouve les protagonistes-types des récits d'excursions de la fin du XIXème et du début du XXème, mais le message est tout autre. A l'origine un peu désarçonnée par la promesse d'humour cruel ou d'humour noir poussé à son paroxysme, j'ai craint qu'il s'agisse là d'une production raciste et/ou sexiste, car l'étiquette "humour noir" sert malheureusement régulièrement à dissimuler cela : or, à l'inverse, l'auteur et illustrateur se sert de son oeuvre pour critiquer et dénoncer ouvertement le colonialisme européen et ses très graves dérives, par le biais de l'humour souvent, mais également grâce aux anecdotes très documentées qui jalonnent les récits, et qui sont terrifiantes de vérité, bien qu'exprimées de façon légère et sarcastique.



Petit bémol sur l'humour pratiqué, notamment par l'ersatz du capitaine Haddock qu'est le docteur Wayne, LE personnage comique choisi par son auteur comme tel : un peu désuet, un peu potache, pas hilarant. J'aurais apprécié d'en lire moins de sa part, et plus du Major Burns plus subtil, plus anglais, dans son humour. J'ai préféré les élans d'absurdité qui sont parvenus, eux, à me soutirer un sourire.



Enfin, mention spéciale aux graphismes, impeccables, sorte de Tintin moderne, qui rend la lecture fluide et agréable.
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Les aventures de Scott Leblanc, tome 1 : Al..

Une série qui mérite le détour avec un dessin et des personnages naïfs à souhait. Le stéréotype des aventuriers : un journaliste des rubriques animalières, au profil à la Tintin, collant comme un sparadrap du Capitaine Haddock ; un professeur accro à la cigarette. Dans cette aventure on y retrouve Mortimer (Mortemor), le Comte de Champignac (Darmagnac) et le traître Tournesol (sous les traits de Seigle). Casterman a mis les moyens pour une présentation impeccable. A ne pas lire au seul premier degré au risque de déception.

Le graphisme devient meilleur dès le troisième volet : Terreur à Saïgon.
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Cerise habite au 21

C' est l'histoire d un homme qui fait participer ces chiens à des concours de beauté.



Ils participent tous à des concours de beauté chaque année et un jour il se passe quelque chose de mystérieux , quelque chose d' horrible se prépare.



Ce livre et bien par ce qu il y a du mystère .



Je conseille le livre Cerise habite au 21 pour les personne qui aiment les aventures, le policier et le suspense.



IA CLUB LECTURE DU CDI

















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Les aventures de Scott Leblanc, tome 3 : Te..

Ce tome fait suite à Les aventures de Scott Leblanc, Tome 2 : Menace sur Apollo qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il est paru pour la première fois en 2014. Il s'agit d'une bande dessinée de 46 planches, écrite par Philippe Geluck, dessinée et encrée par Devig (Christophe de Viguerie), et mise en couleurs par Camille Paganotto.



L'histoire commence à Neuilly le 13 mai 1968. Scott Leblanc est en train d'interviewer Charles Aznavour, en lui posant des questions sur son animal de compagnie Spooki. À la fin de l'entretien, Scott est amené à évoquer sa mère, et son père qu'il n'a jamais connu. Il rentre à Paris en voiture. À Paris, boulevard Saint Michel, Dimitri Moleskine se rend au bar tabac de Claude, pour aller s'acheter ses cigarettes de marque Virginia's dream. Avant de pénétrer dans le magasin, il félicite les CRS qu'il voit passer, en train de courser des jeunes émeutiers, les remerciant de maintenir l'ordre contre ces beatniks. À la sortie, il est bousculé par un groupe d'étudiants, et il en perd sa cartouche de cigarettes dans le tumulte.



Le professeur Moleskine se réfugie dans l'immeuble le plus proche, et découvre avec stupeur qu'il s'agit des bureaux de la rédaction du magazine Bien en Vue. Pour son plus grand déplaisir, Scott Leblanc est justement présent, et l'accueille à bras ouverts. Avant de ramener le professeur Moleskine chez lui en voiture, Scott Leblanc l'emmène chez lui, où il le présente à sa mère. Moleskine y croise monsieur Lé (un vietnamien, louant une chambre à madame Leblanc) qui s'en va donner une conférence au Centre Kléber. Monsieur Lé a oublié sa sacoche. Leblanc et Moleskine s'empressent de lui apporter au Centre de conférences, mais monsieur Lé a été abattu de 2 balles et est en train de rendre l'âme sur le trottoir, aux pieds des badauds.



Dans le précédent tome, Philippe Geluck avait commencé à plus laisser s'exprimer la personnalité de Dimitri Moleskine et à figer la personnalité de Scott Leblanc. Ce dernier apparaissait comme un individu naïf, un peu niais, pas très conscient des réalités de la vie. Le lecteur retrouve cette caractéristique dans son entretien avec Charles Aznavour qui ne porte que sur son animal familier. Il est un peu surpris d'apprendre des éléments de la vie personnelle de Leblanc. Il se souvient également que Dimitri Moleskine est un personnage conservateur, avec une forme de condescendance pour les autres. Le scénariste a décidé de continuer dans cette veine, ce qui donne une entrée en matière sarcastique et drôle. Le lecteur sourit en voyant Moleskine encourager les CRS à taper sur les jeunes beatniks. Il est tout aussi déconcerté d'en apprendre plus sur son passé. Visiblement, l'auteur a décidé d'en dire plus sur ses personnages, avec madame Leblanc (la mère de Scott), et un amour passé de Moleskine au Vietnam. Sans aller jusqu'à l'étude mœurs ou l'étude de caractère, cela donne un peu plus d'épaisseur aux 2 personnages principaux. La forte présence de la mère de Scott montre qu'il n'a pas encore complètement coupé le cordon ombilical et qu'elle continue de le protéger de quelques réalités de la vie. Le séjour de Dimitri Moleskine à Saigon (aujourd'hui Hô-Chi-Minh-Ville au Viêt Nam) explique les relents colonialistes de son discours.



Comme dans les tomes précédents, le lecteur ressent la fibre d'hommage qui court dans ce troisième tome. Scott Leblanc évoque un double déformé de Tintin, moins courageux, moins astucieux, plus frivole. Dimitri Moleskine évoque le capitaine Haddock, en moins colérique, plus posé, plus conservateur. Le passage au Viêt Nam résonne comme un écho des aventures de Tintin dans Le Lotus Bleu (Scott Leblanc en découvre un exemplaire en vietnamien dans la maison de monsieur Lé à Saigon), mais dans un autre pays asiatique, avec plus de pertinence politique pour la fin des années 1960. D'une certaine manière, madame Leblanc évoque Bianca Castafiore, en moins flamboyante et plus femme au foyer. À plusieurs reprises, une case s'attarde sur un modèle de voiture, ce qui évoque également celles qui parsèment les œuvres d'Hergé. Mais les auteurs ne réalisent pas un décalque des aventures de Tintin, ce tome pouvant se lire en ignorant ces formes d'hommage.



Après les 2 premiers tomes, le lecteur ne sait plus trop à quoi s'attendre en termes d'histoire, par contre, il sait qu'il va retrouver les dessins de type ligne claire de Devig. Comme dans les tomes précédents, les visages des personnages sont simplifiés : souvent un point pour chaque œil, parfois un cercle blanc (sans pupille, ni iris), souvent un trait incurvé pour la bouche (parfois une zone blanche sans détail des dents), des coupes de cheveux à la forme particulière, mais sans chercher à donner l'impression de la texture des cheveux (à l'exception de la chevelure du journaliste Vincent Vandeneuvel). Les traits de contour nets et réguliers suffisent pour délimiter et représenter les différentes tenues vestimentaires : costume et cravate en toute circonstance pour Scott et Dimitri, et pour la plupart des personnages masculins, robe ample pour madame Leblanc, et jupes pour les rares personnages féminins. Seuls les soldats arborent un uniforme militaire qui déroge au costume et il y a quelques chemises avec un col ouvert pour le buraliste et les reporters à Saigon. Suite à un piétinement dans un égout à ciel ouvert, Scott Leblanc revêt, le temps de 2 pages, une tunique vietnamienne.



Le lecteur apprécie l'investissement de l'artiste pour rendre authentique la reconstitution historique. Le lecteur identifie immédiatement la fourgonnette Citroën Type H, en couverture. Les rues de Paris sont encadrées par des façades d'immeubles haussmanniens et les rues de Saigon sont conformes aux photographies d'époque. Le lecteur peut également prendre le temps de détailler les meubles et les accessoires de décorations, tous d'époque et vintage : les tapis, les modèles de chaise et de fauteuil, la pendulette sur le manteau de la cheminée dans l'appartement de madame Leblanc, la table basse. Il remarque que la mise en couleurs de Camille Paganotto respecte les codes de la ligne claire, avec des aplats de couleurs unis, et une fonction essentiellement utilitaire qui est de rendre compte de la couleur de chaque élément, et d'augmenter le contraste entre chaque surface. Le lecteur note qu'elle utilise des teintes un peu plus sombres que celles des albums d'Hergé, ce qui est cohérent avec une tonalité un peu plus adulte. La narration visuelle décrit une réalité épurée, facile à assimiler, mais comprenant un bon niveau de détails, ce qui assure une bonne qualité de la reconstitution historique.



L'histoire place d'abord le lecteur dans les événements de mai 1968, avec la contestation estudiantine, mais très vite le récit prend une autre direction, évoquant rapidement des souvenirs de l'Indochine Française (mais sans la nommer), puis la guerre du Viêt Nam et l'utilisation de l'Agent Orange. De ce point de vue, le scénariste reste fidèle au parti pris des 2 tomes précédents qui est de situer l'aventure dans un contexte historique réel. Néanmoins cette évocation historique et politique évoque des événements passés et révolus, ce qui n'était pas le cas des aventures de Tintin. En outre, le traitement du sujet de fond reste très superficiel, sans analyse ou reconstitution fouillée. Du coup, il s'agit plus d'un récit d'aventures classiques, avec des rebondissements, des énigmes plus ou moins réalistes et des moments humoristiques. En choisissant de découper le récit en 2 parties de longueur égale, l'une à Paris, l'autre à Saigon, l'auteur diminue d'autant la pagination allouée pour développer l'une ou l'autre.



Le lecteur s'amuse aux remarques conservatrices du professeur Moleskine, ainsi qu'à la naïveté de Scott Leblanc, mais ça ne suffit pas pour en faire des personnages dans lesquels il est possible de se projeter au point d'en éprouver de l'empathie. Il en va de même pour les personnages secondaires, qu'il s'agisse de la mère de Scott, ou du journaliste Vandeneuvel, a priori prometteur, mais vite oublié. Même le jeune Kim (le fils d'Anh) reste à l'état de dispositif narratif, sans grande épaisseur, malgré l'explication de sa motivation en fin de volume. La lecture reste très plaisante du fait des touches d'humour, parfois gentille, parfois vieille France, parfois sarcastiques. Geluck s'amuse bien avec l'impossibilité pour Moleskine d'obtenir une cigarette dans la première moitié, mais ce gag récurrent est abandonné en cours de route, sans bénéficier d'une forme de clôture. Dans la deuxième partie, le scénariste fait en sorte que Scott Leblanc dispose d'un animal de compagnie (original, et cohérent avec la région du monde visitée). Au vu du sort des précédents, le lecteur se doute bien qu'il finira mal. Le gag arrive, mais de manière fortuite en 3 cases, sur un rythme pataud, comme si Geluck s'acquittait de son obligation, sans beaucoup de conviction. Finalement, le lecteur apprécie plus le comique de répétition relatif au guignolet de Tante Nicole, une liqueur originaire d'Anjou à base de cerises aigres et noires.



Ce troisième tome prend une orientation un peu plus historique que les 2 précédents, sans vraiment creuser le thème de l'occupation du Viêt Nam, ou de l'Indochine précédemment. Les dessins de Devig continuent de s'améliorer avec des personnages plus naturels, et des environnements plus détaillés, tout en restant dans la ligne claire. La lecture s'avère plaisante et amusante, sans passer dans la catégorie indispensable.
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Les aventures de Scott Leblanc, tome 2 : Me..

Ce tome fait suite à Les aventures de Scott Leblanc, tome 1 : Alerte sur Fangataufa qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il est initialement paru en 2010, écrits par Philippe Geluck (le créateur du Chat), dessiné et encré par Devig (de son vrai nom Christophe de Viguerie), avec une mise en couleurs de Camille Paganotto.



Le récit commence le 25 janvier 1967, à Orlando sur la côte Est des États-Unis, en Floride, où une récompense doit être remise à Scott Leblanc pour ses actes de bravoure en Polynésie. En fait il s'adresse à un groupe de 5 vieilles femmes, dans le jardin de l'une d'elle, pour évoquer la mémoire défunte de Tino son oiseau. Il leur projette ensuite quelques photographies prises lors de son passage à Hollywood, des doublures de Rintintin et de Lassie. Malheureusement, Rachel, leur hôtesse, fait une chute malencontreuse, et est transportée à l'hôpital. Leblanc accepte de prendre en charge Bruce, son chien de la race des pékinois. Peu de temps après, le professeur Dimitri Moleskine atterrit à Orlando, où il a le fort déplaisir d'être pris en charge par Scott Leblanc. Son déplaisir s'accroît encore quand il constate la présence de Bruce dans la voiture, alors que pourtant ce dernier le prend immédiatement affection. Sur le chemin vers le motel, ils se font tamponner par une conduite intérieure noire, avec plus de peur que de mal.



Le lendemain, Scott Leblanc conduit le professeur Moleskine à la base de la Nasa. Le premier a droit à une visite guidée du site. Le second retrouve ses homologues avec qui il a fait le voyage en avion, les professeurs Zecke et Rospo, ainsi que Werner von Blitz (un haut responsable de la recherche) et son assistant le professeur Smith. Pendant la seconde guerre mondiale, le professeur von Blitz a fait partie de l'équipe de scientifiques qui a développé le V1 (Vergeltungswaffe), puis le V2. Peu de temps avant la défaite allemande, il a préféré passer à l'Ouest et s'établir aux États-Unis. En rentrant au motel le soir, Moleskine et Leblanc voient passer une soucoupe volante dans le ciel. Le lendemain, ils se rendent à Cap Kennedy pour assister au premier décollage d'une fusée avec 3 astronautes.



Le premier tome n'avait pas déclenché un gros enthousiasme chez le lecteur, entre hommage sympathique et sans prétention à Tintin et Blake & Mortimer, aventure classique au point d'en devenir convenue, et personnages peu épais, servis par des dessins agréables à l'œil et également déférents vis-à-vis de la ligne claire, mais manquant un peu de personnalité et de substance par moment. Pourtant, malgré ces faiblesses, l'esprit de dérision des auteurs s'incarnait en Scott Leblanc, le rendant vaguement attachant, bien qu'il soit particulièrement falot. La tentation de savoir si Philippe Geluck avait gagné en habileté dans ce médium reste forte. Ce deuxième album permet de constater les invariants de la série : Scott Leblanc toujours naïf à en être niais par moment, cette fois-ci accompagné par un autre animal familier, mais aussi le professeur Dimitri Moleskine aux réflexions cassantes et à la mentalité vaguement réactionnaire. L'intrigue repose sur un autre développement scientifique de l'époque : une fusée pour atteindre la Lune, ainsi que sur une localisation clairement identifiée, à savoir la base spatiale de la NASA à Cap Kennedy. Le lecteur y retrouve également l'intention d'hommage clairement affiché, que ce soit la base secrète digne d'une installation du colonel d'Olrik, ou que ce soit Objectif Lune dont Velig reprend la composition de la couverture en page 18. Enfin le récit se termine de la même manière que Le trésor de Rackham le rouge, avec la phrase Tout est bien qui finit bien.



L'histoire se déroule donc 2 ans avant le premier alunissage d'un homme le 21 juillet 1969. À la différence d'Hergé et de Jacobs, Geluck choisit d'inscrire son récit dans des repères réels. Il déroule une intrigue reposant sur des soupçons de sabotage du programme de la NASA, avec une deuxième partie faisant appel à des méchants bien pratiques, étant devenus des stéréotypes sans beaucoup de personnalité, du fait d'un usage intensif par tous les scénaristes en mal d'inspiration depuis la seconde guerre mondiale. Le scénariste utilise à nouveau quelques pages d'exposition assez denses pour intégrer les éléments nécessaires à l'intrigue (parfois un peu pesantes à la lecture), ainsi qu'une technologie d'anticipation d'opérette (des soucoupes volantes), cette dernière inscrivant le récit dans un registre tout public et divertissement sans prétention. À l'exception de Leblanc et de Moleskine, les personnages ne disposent pas de beaucoup de caractère. Une scène ou deux ressortent comme un hommage gratuit, plaqué artificiellement dans le récit, comme par exemple la lutte contre l'alligator. Enfin les personnages papotent tranquillement en toute circonstance, même en cas de danger grave et imminent comme l'alligator. Cette approche narrative est cohérente avec la volonté d'hommage, mais elle date aussi le récit, en lui donnant une forme un peu surannée. Comme dans le premier tome, il s'agit essentiellement d'un monde d'hommes, où la gente féminine s'incarne de manière peu flatteuse et très restreinte, dans ce petit groupe de femmes âgées au centre d'intérêt futile.



Velig reste adepte de la ligne claire, avec un détourage des formes sur la base de 2 épaisseurs de traits, la plus fine pour les éléments de décors et accessoires, une autre un peu plus épaisse pour les vêtements et les personnages. Cette distinction permet de donner un peu plus de poids aux personnages et de les faire ressortir par rapport aux décors. Il continue de simplifier les traits des visages : souvent un simple point pour les yeux, rehaussé par un trait très arrondi pour les sourcils. Les bouches des personnages sont le plus souvent entrouvertes sur une zone blanche, sans représentation des dents. Les personnages semblent porter des costumes trop larges pour eux, même en tenant compte des spécificités de la mode de l'époque. Par moment, l'hommage visuel se rapproche du décalque basique, soit en reprenant un plan d'Hergé ou de Jacobs le temps d'une case, soit en dupliquant leur façon de dessiner, que ce soit les barbes d'Hergé, ou les costumes moulants des hommes de main chez Jacobs.



Mais au fur et à mesure des planches, le lecteur prend conscience qu'effectivement les auteurs maîtrisent mieux leur art que dans le premier tome et qu'il apparaît des particularités qui donnent plus de goût à la lecture. Pour commencer, Devig se montre convaincant dans sa reconstitution historique, que ce soit au travers des modèles de voiture, du jardin propret de Rachel, du bâtiment de l'aéroport à Orlando, de la salle des opérations au centre de contrôle de Cap Kennedy, de l'appartement du professeur Smith, d'une station-service, ou encore du motel où sont descendus Moleskine et Leblanc. Le lecteur peut aussi jouer au jeu des différences entre la couverture d'Objectif Lune et la case correspondante page 18 pour constater qu'il n'utilise pas la ligne claire comme alibi pour s'économiser. En outre la narration visuelle est fluide et structurée. Le dessinateur conçoit un plan de prise de vue pour chaque séquence. En particulier lors des dialogues, il ne se cantonne pas à une alternance de champ et contrechamp des interlocuteurs, mais il les suit dans leurs déplacements et leurs mouvements.



Ainsi à plusieurs reprises, le lecteur apprécie que Velig porte une partie significative de la narration, ce qui atteste d'une bonne coordination entre lui et le scénariste. On peut d'ailleurs supposer que Philippe Geluck conçoit les scènes en termes visuels, étant lui-même un dessinateur. L'avantage de cette collaboration réside dans une narration moins pesante, un bon niveau de complémentarité et d'interaction entre texte et dessins, et quelques gags visuels bien minutés. En particulier, il est difficile de résister à l'excitation de Bruce (le pékinois) quand il se frotte sur la jambe de pantalon du professeur Moleskine. Même s'il s'agit d'un gag en dessous de la ceinture et très convenu, les auteurs l'inscrivent dans un comique de répétition en l'allégeant à chaque fois (puisque le lecteur l'a aisément identifié et l'anticipe même), finissant par s'en servir pour amener les remarques acerbes de Moleskine qui gagnent en teneur humoristique.



Philippe Geluck a également gagné en familiarité avec ses personnages, ce qui se ressent dans la saveur de leurs interactions. Il ne s'agit pas d'une étude de mœurs, mais plus d'une aventure mâtinée de comédie de situation. Or la dynamique entre Scot Leblanc et Dimitri Moleskine s'affine pour gagner en comique. Ce dernier se montre plus cassant envers Leblanc, un peu plus méprisant, et un peu acariâtre. Face à lui, Scott Leblanc reste d'une candeur désarmante, incapable de percevoir le ton insultant du professeur dans ses propos désobligeant. Il poursuit ses propres idées, comme peut le faire Tryphon Tournesol en mésinterprétant des propos qu'il déforme du fait d'une surdité avérée. De son côté, le professeur Moleskine reste stoïque face à une telle naïveté qui confine à la niaiserie, obligé de prendre des décisions et d'agir en homme d'expérience, porteur de responsabilité. De scène en scène, l'alchimie de ce duo mal assorti gagne en saveur, le lecteur finissant par sourire franchement à leurs échanges.



En refermant ce deuxième tome, le lecteur se rend compte que le charme désuet de la narration s'est avéré plus efficace que celui du premier tome, du fait de références plus organiques, et de plusieurs dialogues à la dérision sous-jacente plus piquante. La lecture exhale le classicisme de la ligne claire d'Hergé sans son élégance raffinée, et d'Edgar P. Jacobs sans sa narration empesée. Geluck & Velig se montrent très élégants dans leurs hommages, et le lecteur adulte se sent réconforté par l'amitié vache entre Leblanc et Moleskine.
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Les aventures de Scott Leblanc, tome 1 : Al..

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il est paru initialement en 2009, écrit par Philip Geluck (le créateur du Chat, dessiné et encré par Devig, avec une mise en couleurs de Camille Paganotto.



L'histoire se déroule en 1966, et commence à Paris dans les bureaux de la rédaction du magazine Bien en Vue. Scott Leblanc (jeune journaliste blond avec belle chemise d'un blanc immaculé et une cravate) rend compte de son dernier reportage à son patron. Il est allé interviewer une l'actrice Laurette Pujol sur son animal de compagnie (un petit chien appelé Loulou). Pendant l'interview, les 2 ont pu voir un cambriolage spectaculaire se dérouler au pied de l'immeuble, mais tout ce qu'a ramené Leblanc c'est l'avis de Laurette sur Loulou. Accompagné par les railleries de ses collègues, il hérite d'une nouvelle mission : aller interviewer le professeur Dimitri Moleskine, l'un des scientifique pressentis pour recevoir le prix Nobel. Leblanc part en voiture pour la demeure dudit professeur à une quarantaine kilomètres de Paris, en compagnie de son canari Tino, dans sa cage.



Arrivé sur place, Scott Leblanc salue le professeur et commence à le questionner sr son animal de compagnie. Mais une explosion survient dans le bureau du professeur : son chat est mort, le canari Tino a survécu, le coffre-fort a été pillé. Dimitri Moleskine explique à Scott Leblanc la nature des documents qui ont été dérobés : une partie des plans pour un rayon Zêta capable d'arrêter à distance l'alimentation électrique de n'importe quel moteur. le professeur Moleskine contacte le professeur Paul Mortemort pour lui indiquer qu'il passe d'abord chez le professeur Thaddeus Seigle, avant de le rejoindre. Pendant le trajet, Moleskine explique à Leblanc l'histoire de la mise au point de ce rayon Zêta par le professeur Darmagnac, et celle du partage des plans entre ses 4 assistants.



La couverture ne laisse aucun planer aucun doute sur le genre de cette nouvelle série : un hommage aux séries comme Tintin et Blake & Mortimer. La quatrième de couverture reprend même le nom des albums présenté sous forme de liste avec les personnages en bas. Scott Leblanc est également un reporter comme Tintin, mais pas au Petit Journal, au magazine Bien en Vue. Par contre ce jeune homme est incompétent, obnubilé par les animaux de compagnie et totalement oublieux des accomplissements des êtres humains et de son environnement. Il est malgré tout possible de lire cette bande dessinée au premier degré, sans avoir à l'esprit cette dimension d'hommage. le lecteur découvre alors une intrigue très linéaire, à l'exception du retour en arrière pour l'explication de la création du rayon Zêta. Les 2 personnages principaux (Scott Leblanc, et Dimitri Moleskine) se rendent d'un endroit à un autre, pour chaque étape de l'enquête, jusqu'à la confrontation finale avec le scélérat de l'histoire, sur l'île de Fangataufa comme indiqué sur la couverture. Les péripéties interviennent régulièrement, ainsi que les changements de lieux, avec quelques courtes séquences d'action. Il est vraisemblable qu'une telle histoire soit exotique et mouvementée pour un jeune lecteur. Elle apparaît beaucoup plus convenue et plate pour un lecteur adulte.



Du point de vue graphique, Devig réalise des dessins qui s'inscrivent dans la tradition de la ligne claire : chaque forme est délimitée par un contour, les aplats de couleurs sont unis pour chaque surface, il n'y a pas d'ombre portée des personnages, les phylactères sont rectangulaires et la police de caractères est en minuscules. Il n'y a que les traits de contours qui dérogent aux principales caractéristiques de la ligne claire, en variant parfois un peu d'épaisseur. Devig réalise donc des dessins descriptifs. Les personnages présentent des morphologies différentes, et des tenues vestimentaires variées et cohérentes avec les années 1960. le lecteur peut remarquer que plusieurs personnages sont aisément identifiables grâce à leur coupe de cheveux, la taille de leur barbe ou de leur moustache, conformément à la théorie du poil, à nouveau une caractéristique très marquée dans les personnages de Tintin.



Avec des traits de contour d'épaisseur uniforme, l'artiste plante des décors de manière détaillée et très régulière : il y a moins de 5 cases dans tout l'album, dépourvues d'arrière-plan. le lecteur peut ainsi laisser errer son regard sur l'aménagement des bureaux du magazine Bien en Vue (avec ses téléphones en bakélite). Il détaille la façade de la demeure du professeur Dimitri Moleskine, ainsi que les différentes pièces traversées par Scott Leblanc et son hôte. Il en fait de même pour la demeure et le laboratoire du professeur Thaddeus Seigle, les bureaux de la base militaire de Scaw-Fell, le pub Blue Parrot, les entreponts du paquebot Polynesia, etc. Il peut également apprécier les différents modèles de voitures.



La narration visuelle est posée, sur la base de cases sagement rectangulaires et apposées en bande, majoritairement 3 bandes par page, avec quelques variations. À nouveau, l'artiste respecte la forme de bandes dessinés comme celles d'Hergé ou d'Edgar Félix Pierre Jacob. le lecteur remarque encore des signes spécifiques à la bande dessinée comme des gouttelettes pour indiquer la tension ou l'angoisse, des tourbillons pour indiquer l'ivresse ou une réaction soudaine, et quelques onomatopées. À nouveau ces dispositifs font penser aux mêmes créateurs de bande dessinée. En fait, à plusieurs reprises, le lecteur ayant déjà lu des albums de Tintin observe des hommages directs. Il ne s'agit pas d'hommages qui doivent être identifiés pour comprendre le récit. Il s'agit d'une mise en forme qui évoque un passage d'un album de Tintin par les circonstances et une similarité visuelle. Les demeures des professeurs Moleskine et Seigle ne ressemblent pas à Moulinsart, mais la progression sur des allées pour y parvenir provoque un ressenti similaire.



Lorsque Moleskine et Leblanc essayent d'entrer dans la demeure de seigle, la similitude avec Tintin et Haddock essayant d'entrer dans la demeure du professeur Topolino à Nyon est frappante. Lorsqu'ils découvrent le laboratoire saccagé de Seigle, le lecteur éprouve la sensation d'également revenir à l'album L'affaire Tournesol quand Tintin et Haddock découvre un cambrioleur dans le laboratoire de Tryphon Tournesol. Moleskine et Leblanc découvrent le professeur Paul Mortemort évanoui dans son bureau, comme l'un des savants dans Les sept boules de cristal. Lorsqu'ils se retrouvent sur l'île de Fangataufa, le lecteur pense immédiatement à la progression de Tintin et Haddock dans la végétation de l'île dans Vol 714 pour Sydney. le récit navigue donc entre un hommage appuyé et une narration à la manière de. le talent de Philippe Geluck et de Devig n'est pas à la hauteur de celui de Hergé, mais en s'inspirant du meilleur, le résultat est agréable à lire, car l'immersion dans les années 1960 est soignée et minutieuse, et l'intrigue contient son lot de péripéties, et d'événements exotiques.



Le lecteur apprécie donc un album de bonne facture, avec un parfum nostalgique développé sciemment. Mais il n'est pas sûr que cela lui suffise. Il peut avoir été attiré par les dessins de cet album, utilisant avec application un style contraignant et difficile à mettre en oeuvre, celui de la ligne claire. de ce point de vue, il découvre des planches respectant les propriétés de ce style, avec une forme vaguement naïve du fait de visages un peu simples, avec des points pour les yeux et du blanc au niveau de la bouche, quand ils l'ont ouverte. La ligne claire induit également que la représentation de la réalité est très propre, sans aucune texture, une forme un peu aseptisée, sans être insipide. Cette forme semble s'adresser plutôt à des enfants, même si le degré élevé de détails vient contrebalancer cette intention, le temps pour lire les dessins destinant cette bande dessinée à des individus plus sensibles à cette dimension.



Par contre, le lecteur a du mal à s'attacher aux personnages. Scott Leblanc n'est pas un doux rêveur ou un pierrot lunaire, mais un jeune homme dont le seul centre d'intérêt réside dans les animaux de compagnie des individus qu'il interviewe et il apparaît un peu benêt, sans être franchement ridicule au point que les moments d'humour virent à l'absurde. le professeur Moleskine n'a pas de réelle personnalité, à part son habitude de fumer régulièrement. Les femmes ont une place très réduite, Louise Fudge étant décédée avant le début du récit en 1966. Il y a très peu de figurantes, ce qui reste cohérent avec les références des séries Tintin, ou Blake & Mortimer, mais ce qui retient le récit trop dans l'hommage, et pas assez dans l'oeuvre indépendante, ayant une valeur pour elle-même. Enfin les références à L Histoire sont très superficielles, qu'il s'agisse de la fin de la seconde guerre mondiale, ou de la mention Gugliemo Marconi (1874-1937) juste le temps d'une case.



Au final, il est difficile pour le lecteur adulte de trouver son content dans cette lecture trop dérivative de Tintin, avec une intrigue trop linéaire et des dessins trop respectueux des canons de la ligne claire. En même temps, il ne peut pas non plus renier un sentiment agréable à la lecture de ce tome, du fait d'un hommage très réussi, sans être trop servile et d'une forme de dérision un peu absurde, mais aussi un peu trop douce.
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Cerise habite au 21

Une déception, ou quasi...



Fin des années 90, les éditions Epigones éditaient des romans pour jeunes à un rythme soutenu. C'était le boom concernant les romans jeunesse. D'ailleurs, les livres Chair de Poule en français s'étalent de 1995 à 2001. Tout le monde y allait de sa ligne éditoriale. Epigones, c'étaient les polars.



Les livres se partageaient entre héros et héroïnes. Parmi celles-ci, Cerise a vu pas mal de ses aventures relatées.



Dans Cerise habite au 21, elle se retrouve avec son ami Edouard, un effronté gamin qui n'a pas sa langue en poche et qui devrait revoir les règles de politesse, au centre d'une affaire de kidnapping de chiens, donc des dognappings...



Le duo va aligner les erreurs, les effronteries, les ratés les plus calamiteux, comme noyer l'immeuble en arrosant les plantes d'un grand reporter parti à Bamako... pour conclure l'enquête sur un immense coup de chance.



Où cela a-t-il coincé pour moi...? Bon, on passe rapidement sur la crédibilité, Marc Lévy ou Amélie Nothomb n'écrivent pas non plus des choses crédibles... (mais je ne les aime pas non plus). Il manque cruellement de ton, d'ambiance, de suspense. L'auteure joue sur le décalé, le comique, mais aussi sur un peu d'intrigue (fausse piste, etc.), et cela ne prend pas. le soufflé est dans un courant d'air... il se ramasse lamentablement.



C'est d'autant plus dommage que le scénario est tout à fait correct (rien de neuf, mais ce n'est pas un souci). le duo est bien pensé, même s'il manque d'attrait. Les adultes sont caricaturaux. Très typés. On voit l'enquête, mais on ne la ressent pas. Si je compare avec Chair de poule qui est le haut de gamme, on y tremble clairement. Si je compare avec Tom et Léa, on y apprend des choses, et on frissonne un peu. Si je regarde du côté d'Amédée Petitpotage, on a le vécu et le ressenti de l'enfant, qui éclaire l'aventure. Ici, rien de tout cela.



Il est sans doute voulu par l'auteure que Cerise, tout comme l'assassin de Stanislas-André Steeman, habite au 21... comme le coupable des dognappings, finalement. Ce clin d'oeil est amusant, mais passe largement au-dessus des têtes blondes des lectrices et lecteurs de 9 ans.



Il y a maintenant tellement de romans pour la jeunesse qu'il est inutile de s'attarder à celui-ci, à moins que l'on ait déjà lu tout le reste. Mention satisfaisante pour la personne qui pond les 4è de couverture d'Epigones, chaque enquête est "passionnante" et "menée tambour battant"...
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Le croiseur fantôme

Auteur à fort potentiel, indubitablement, même si l'histoire aurait gagné à avoir un script plus équilibré, quitte à en accroître le nombre de pages, sinon de vignettes par page à la Hergé ou Edgar P. Jacobs. A suivre, s'il y en aura ...
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Les aventures de Scott Leblanc, tome 3 : Te..



Un troisième volume tout à fait dans la ligne des précédents.

Il est toujours aussi évocateur de la ligne claire, de l'esprit de Tintin, avec de nombreux clins d'oeil au dessinateur et aux personnages auxquels les auteurs veulent rendre hommage.

Les personnages ont un caractère bien tracé et y sont fidèles. Un scénario pour découvrir un lieu, quelques péripéties, un peu de rebondissements et, bien entendu, un nouvel animal dont va s'enticher Scott. Il s'agit cette fois d'un cochon qui n'ira pas jusqu'à la dernière page, tout comme ses prédécesseurs, afin de laisser la place à un autre animal dans un prochain volume,

Aucune raison que cela change : ceux qui n'ont pas aimé les opus précédents, n'aimeront pas davantage celui-ci. Ceux qui ont aimé se plongeront avec plaisir dans les nouvelles aventures de ce savant ronchon et de ce journaliste balourd
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Les aventures de Scott Leblanc, tome 2 : Me..

Un épisode qui se situe au niveau du premier, de par ses références à la ligne claire, aux personnages, au scénario.

On note une plus grandes proximité entre le professeur Molesjine et Scott. Ils commencent à se connaître et Moleskine n(hésite plus à "charrier" son involontaire compagnon d'aventure. On retrouve un duo classique de duos comiques.

Un très bon épisode
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Cerise habite au 21

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Marie Bertherat
Didier Jean et Zad
Sophie Dieuaide

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