"El asesino de la Pedrera", Aro Sáinz de la Maza (RBA - Serie Negra)
Solitude et isolement dans une agglomération où le besoin de remplir le vide était une urgence prioritaire. N’importe quoi pour remplir le vide. La ville entière réclamer à cor et à cri le contact humain et cependant elle était le royaume de la solitude et de la méfiance vis-à-vis de l’autre.
(Actes Sud, p.59)
L’idée est de finir le travail, pas que le travail en finisse avec l’individu. La passion et une bonne chose, mais pas lorsqu’elle se transforme en possession.
(Actes Sud, p.510)
La tragédie, se dit Milo, c’est qu’une jeune femme aussi compétente que celle qui se trouvait devant lui dût envisager de partir à l’étranger pour trouver un travail digne de ce nom, tandis que le ministre de l’Emploi continuait à nier qu’ils se produisit un phénomène d’émigration dans le pays, en prétendant que c’était une simple mobilité extérieure. Voilà quelle était la véritable tragédie, conclu-t-il pour lui-même, c’était que l’incompétence des gouvernants allait sacrifier toute une génération, en lui volant son avenir, tandis qu’eux-mêmes se contentaient de lâcher de petites phrases fausses pour calmer une population muselée.
- [...] Si une automobile constitue le reflet psychologique de son propriétaire, je suis éberluée d'imaginer l'état dans lequel doit se trouver ta tête. Bousillée, cabossée de partout...
Beaucoup de noms illustres, de gens avec plusieurs générations respectables derrière eux, se sont laissés séduire par le chant des sirènes et ils voient à présent leur position et leur prestige menacés pour avoir donné leur appui, et peut-être un peu plus, à un escroc. Et puis il y a également les responsables politiques. Et leurs partis. Tout le monde craint que la marée noire de la corruption ne les atteigne. Pour l'instant, tout se maintient dans un calme tendu, mais le mauvais temps approche.
- Pourquoi faisons-nous les choses que nous faisons ? C'est la question à un million d'euros. Et il n'y a pas toujours de réponse.
- [...] comme le dit le vieil aphorisme de la profession, le crime parfait n'existe pas, c'est l'enquête qui est imparfaite.
Les mausolées les plus luxueux étaient répartis de chaque côté d'une rue, c'étaient d'authentiques cathédrales miniatures bâties auprès d'humbles niches familiales. [...]Une fois de plus, il remarqua la nécessité qu'éprouvaient certains de montrer au monde entier qui ils avaient été de leur vivant et l'argent qu'ils avaient gagné, en construisant leur dernière demeure sans regarder à la dépense. Et cela lui sembla choquant. L'être humain avait besoin de se distinguer, même dans la mort. Il fallait que sa tombe témoigna de sa classe sociale devant le commun des citoyens.
Il en veut toujours plus, il lui faut accumuler toujours plus de richesse, toujours plus de pouvoir. Il est accro à ce processus, il ne peut jamais s’arrêter. Il est pris dans une mouvement perpétuel comme une boule de neige qui grossit de plus en plus, à mesure que son réseau de mensonges et de manipulations augmente. Ces gens là sont d’authentiques malades…
(Actes Sud, p.325)
- [...] Quel est le bijou le plus apprécié de la ville, celui qui la distingue de toutes les autres ? Gaudí. C'est son principal attrait. Les grands symboles sont aussi les meilleures cibles. Pourriez-vous me dire quel est le plus grand symbole de Barcelone ? Gaudí à nouveau. Vous ne comprenez donc pas que c'est sa cible principale ?