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EAN : 9782809800586
255 pages
L'Archipel (13/03/2008)
4.04/5   12 notes
Résumé :
1917. Marius Malaguet, un jeune lieutenant, rentre du front pour une courte permission. À Craponne-sur-Arzon, village de Haute-Loire, il retrouve sa mère, Marie, à la ferme du Bois noir. Mais le plaisir des retrouvailles est gâché lorsque Marius montre à Marie la photo de Johannes Alayel, l'un des bagnards dont il avait le commandement. Refont alors surface les troubles circonstances qui ont entouré la naissance du jeune homme, à l'origine du sobriquet dont il fut a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le premier tome de cette saga familiale débute en août 1918. le lieutenant Marius Malaguet, surnommé le bâtard du Bois noir, quitte l'enfer des combats et retourne chez lui à Craponne, dans la Haute-Loire, pour une permission de cinq jours. A la fois heureux et inquiet de rentrer chez lui après quatre années d'absence, il conserve au fond de lui l'espoir secret de pouvoir renouer les liens distendus avec les deux femmes de sa vie, Marie, sa mère, servante à la ferme du Bois noir, et Jeanne son amie d'enfance dont il est amoureux mais qu'il ne peut épouser.

A la faveur d'une écriture sensible et élégante, Hubert de Maximy relate l'enfance et l'adolescence tourmentée de Marius. En 1914, à peine âgé de dix-neuf ans, le jeune homme ne supporte plus la violence quotidienne de Lucas Malvier, le père de Jeanne et le cupide maître de la ferme qui maltraite et terrorise toute la maisonnée. Apprenant qu'il serait le fils illégitime de cet homme rustre et brutal, il prend alors conscience que Jeanne, en tant que soeur, lui reste désormais inaccessible, Marius submergé par la colère, la tristesse et le dépit décide brutalement de tout quitter pour partir à la guerre.
Après quatre années d'un conflit meurtrier, l'armistice du 11 novembre est enfin signé. Marius rentre définitivement dans ses foyers et dans le train du retour une lueur d'espérance brille dans ses yeux : sa mère a des révélations à lui faire sur la véritable identité de son père.

Rédigé dans un beau style littéraire, l'écrivain a choisi d'imprimer son tempo dès les premières pages du livre, pour narrer l'histoire chaotique de ce jeune homme malmené par la vie, alternant des aller-retours incessants entre passé et présent, avec déjà en point de mire un avenir plein d'espoir qui se dessine, bien qu'encore incertain.
Le roman dévoile une intrigue à la fois passionnante, déchirante et romantique qui laisse certainement augurer des rebondissements inattendus dans les prochains tomes dont les récits s'échelonneront jusqu'en 1936.
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Bénéficiant d'une permission de cinq jours, le jeune lieutenant Marius Malaguet revient au pays quatre ans après son départ pour le front.

Le pays, c'est Pontempeyrat, près de Craponne-sur-Arzon en Haute-Loire, où Marius a vécu durant dix-neuf ans, avant de tout quitter pour s'engager pour la guerre qui venait de débuter. Dans le train qui le ramène pour quelques jours, il revoit son enfance défiler dans son esprit comme le paysage derrière la vitre. Des bouffées de souvenirs qui se mélangent quelque peu, mêlant passé lointain issu de sa jeunesse et les années qui viennent de se dérouler sur le front, et peut-être une anticipation de ce qui l'attend revenu au village.

Comment un jour, alors qu'il n'avait que cinq ans, il s'était enfui de la ferme où sa mère était employée comme servante et où ils vivaient en compagnie de l'agriculteur qui les logeait et les nourrissait, pour une taloche de trop. Comment il avait fait la connaissance du Gallu, dit aussi le Vieux. Un colosse, un homme des bois, au passé énigmatique.

Puis plus tard lorsqu'à l'école, il n'avait pas de camarades, et fut affublé du surnom de Bastardou. Ce qui ne l'avait pas empêché de poursuivre ses études pour travailler par la suite aux Eaux et Forêts. Jusqu'à ce jour où par des insinuations, alors que sa mère n'avait jamais rien dévoilé de sa conception, il avait cru comprendre que son père n'était autre que le paysan chez qui ils vivaient.

Et alors qu'avec Jeanne, la jolie fille du fermier, dont la mère était décédée à sa naissance, il pensait pouvoir se marier, les projets tombent à l'eau. Il a toujours connu Jeanne et leur affection s'était peu à peu muée en amour. Mais le secret de sa naissance l'oblige à rompre un contrat moral, et il s'engage dans l'armée.

Quelques années plus tard, alors qu'il est sous-lieutenant, il a une algarade avec des gendarmes. Ceux-ci ne vont pas au front et se montrent arrogants. Comme d'habitude. Alors, il est nommé lieutenant, une fausse promotion qui cache une sanction. Il se retrouve à la tête d'un régiment de bagnards, des têtes brûlées. Une sanction disciplinaire.

Mais il parvient à s'attirer leur sympathie et une espèce de dévouement que n'auraient sûrement pas obtenu d'autres officiers. Surtout avec l'adjudant Johannes Alayel, un presque pays avec lequel il s'entretient de temps à autre en patois. Et le passé des forçats, peu lui chaut. Il n'exige que discipline, afin de préserver la vie des hommes qui sont sous son commandement.

Mais en ce mois d'août 1918, les choses ont bien changé. Jeanne s'est mariée avec celui qui fut son tourmenteur à l'école. Et Marius repart avec des bleus à l'âme pour le front, se demandant quand et comment cette guerre finira. Si elle finira un jour. Et dans les tranchées, les bellicistes jouent à saute-mouton, reprenant le terrain perdu la veille.



En ce temps là, être fille-mère n'était pas bien vu par les bonnes âmes pensantes, et le nom du géniteur était bien gardé, ce qui entraînait souvent des suspicions, des rumeurs, des doutes, des suppositions souvent erronées. Et cela jetait l'opprobre aussi bien sur la mère fautive que sur l'enfant.

Et si les deux avaient la chance d'être recueillis, souvent ce n'était pas dans un but désintéressé. le jeune Marius en subit les conséquences et il est obligé de travailler à la ferme comme un forçat, tout en suivant des études qui devraient lui permettre de s'extirper de sa condition d'adolescent au père inconnu. Mais tout au long de sa jeunesse puis plus tard, il trouvera en la personne de Gallu une aide et un réconfort appréciables. Des conseils avisés également, et le Vieux lui transmettra l'amour de la nature. Jusqu'au jour où il suppose que son géniteur ne pourrait être qu'autre que le fermier.

Brisé son rêve de devenir fonctionnaire et surtout d'unir sa vie avec Jeanne qui devient de fait sa soeur, ou demi-soeur. Mais les liens du sang ne pourraient aboutir qu'à un inceste. Alors c'est le départ pour le front. Il sait, ou il croit, qu'il n'a plus rien à perdre.

Ce roman aborde également les horreurs de la guerre, et un épisode moins connu, celui de l'enrôlement forcé des forçats de Cayenne afin d'être en pointe sur les tranchées de Craonne ou autres.

Une ambiance double dans ce roman qui aborde la vie à la campagne dans une atmosphère plus ou moins pastorale, bucolique, et les affres de la guerre qui n'épargne personne mais permet de se forger de solides amitiés. Et dévoiler par la même occasion des secrets de famille.

Un roman puissant ancré dans le passé plus ou moins proche traité avec pudeur et qui recèle de nombreuses surprises, surtout vers la fin.

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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j'adore les livres qui ont un suivit, on peut suivre le déroulement de l'histoire d'une famille
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Elle avait posé sa fourche, admirait Marius qu'elle n'avait pas vu depuis trois bons mois. Sa sveltesse de jeune homme cédait le pas à une carrure d'homme. À dix-neuf ans, il en paraissait vingt-cinq, mais il avait toujours ce sourire de biais qu'elle aimait. Elle sauta. Il oscilla à peine sous le choc, la serra contre lui et le temps s'arrêta. Soudain, ils n'étaient plus deux enfants, ni même deux adolescents troublés, mais un homme et une femme dans les bras l'un de l'autre, conscients de leur puissance, conscients de leurs désirs. Il avait fermé les yeux, elle avait entrouvert les lèvres, soudain assoiffée. Le temps parut se figer, mais une certitude les envahit l'un et l'autre...
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Diplôme en poche, il était enfin maître de sa destinée. Il avait bûché dur à l'Ecole des eaux et forêts. Il deviendrait au moins fonctionnaire. L'avenir s'ouvrait. Restait son service militaire, mais il passerait vite et lui ferait voir du pays. On parlait bien d'une guerre avec la Prusse, de rappel des réservistes, mais tout ça c'était de la politique. Ça se passait à Paris, autant dire au bout du monde. Marius revenait au domaine du Bois noir, heureux à la perpective des foins et des moissons avec Jeanne. Il lui dirait son amour, l'épouserait, l'emmènerait à la ville, une sous-préfecture pour le moins. Ils s'installeraient dans une grande maison carrée sans vaches à traire ni fumier à charrier.
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