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EAN : 9782073054876
240 pages
Verticales (07/03/2024)
3.75/5   24 notes
Résumé :
« Et son chewing-gum avait un goût de fantôme. »

Avec Cold case, Alexandre Labruffe nage dans les eaux troubles de la généalogie de sa compagne sud-coréenne, Minkyung, dont l’oncle est mort, selon la légende, congelé à Toronto, une nuit d’hiver des années 70, en s’échappant d’un hôpital psychiatrique.
Dans quelles circonstances exactes l’oncle est-il décédé ? Que fuyait-il au Canada en compagnie de ses frères ? En quoi cet exil résonne-t-il ave... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Tonton givré.
Dans « Wonder Landes », Alexandre Labruffe avait « psychiatré » son frérot un peu un peu frappadingue. Dans Cold case, c'est la famille de sa compagne d'origine sud-coréenne, Minkuyng, qui passe sur le divan de la scène.
La jeune femme qui parle un français au bruit, syntaxe poétique qui permet à l'auteur de jouer avec les mots dans son style caractéristique un peu punk, mais sans les chiens.
Un matin, elle lui révèle entre deux biscottes après plusieurs années de vie commune qu'un de ses oncles a été retrouvé congelé dans les années 70 après s'être évadé d'un hôpital psychiatrique à Toronto. le genre de révélation à ne pas faire quand on est en couple avec un écrivain.
Le destin de cet oncle désincarné titille la plume d'Alexandre Labruffe qui va trifouiller les secrets de la famille coréenne quitte à Séouler sa compagne et nous faire découvrir une société hyper patriarcale, des mariages de raison même dans la déraison, un « pays du matin calme » qui a eu des journées agitées et un chamanisme discount devenue religion naturelle. Et que dire de la coutume aussi étrange qu'extraordinaire des « noces fantômes » qui consiste quand un homme meurt avant d'avoir pu se marier, à l'enterrer en compagnie d'un cadavre de femme qu'il ne connaissait pas afin d'éviter que son âme ne souffre de solitude et n'attire des malheurs sur sa famille. Comme a peut-être dit Confucius, un peu confus, ainsi, il ne pourra pas laisser ses cendres trainer sans se faire engueuler. On ne connait pas de cas de divorce.
Pourquoi Sang-Young, le Mister freeze au Canada Dry, était parti au Canada avec ses frères alors que Céline Dion n'était même pas encore née et que la Caribou n'était pas son animal totem ? Pourquoi Sang-Hyo, le père de Minkuyng a également sombré dans la folie et finit dans un asile ? Est-ce que la folie est un gène qui part en vrille ? Bon-Sang, cela ne Sang-pas-bon. Et par coréelation, quelle est la responsabilité du grand-père, Jun-Mu, pas mu du genou, qui s'était exilé en Mandchourie à la fin des années 30 et qui régna sur sa famille comme un dictateur coréen joufflu ?
Une nouvelle fois, Alexandre Labruffe parvient à glisser sa prose décalée et inventive dans un récit envoûtant qui fait la part belle au choc des cultures, aux secrets de familles, à la folie et à l'humour. C'est aussi une belle et très pudique déclaration d'amour à sa compagne.
J'ai tellement corné les pages (j'avoue, je suis un décorneur repenti) qui recélaient des citations savoureuses et des trouvailles linguistiques que mon livre ressemble au bréviaire d'un curé surmené.
Un fantôme de chez Picard.
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Comment un jeune homme coréen a t'il pu finir congelé à Toronto ?
A partir d'une simple phrase lancée par sa compagne au sujet de son oncle, l'auteur va décider de mener sa petite enquête, et cela deviendra également son nouveau sujet de roman.
J'ai à la fois été étonnée par le sujet mais aussi surprise par la méthode employée par Alexandre Labruffe pour enquêter, il va surtout faire appel aux souvenirs des membres de la famille de sa compagne, alors même que ces derniers semblent ne pas avoir envie du tout de remuer le passé.
Nous serons confrontés à des mystères, des secrets, du surnaturel, peu d'informations concrètes, quelques photos et bribes de souvenirs et au final, on ne sait pas trop si tout ça aura un sens ou si ça se terminera par beaucoup de bruit pour rien.
J'avais beaucoup aimé les ouvrages précédents de cet auteur, mais là, même si j'ai lu le livre jusqu'au bout, je suis restée sur ma faim.
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Alexandre Labuffe vit avec Minkyung, une femme sud-coréenne dont l'oncle a été retrouvé mort, congelé dans un local à poubelle, en 1972, alors qu'il venait de s'échapper d'un hôpital psychiatrique de Toronto, la ville où il vivait avec son frère. Une information que l'auteur, un beau jour, reçoit de sa compagne, et à partir de laquelle il va imaginer un récit en forme d'enquête, pour remonter le temps et tenter de comprendre ce qui s'est passé pour cet oncle et surtout d'en apprendre un peu plus sur la famille de Minkyung.

Mi-détective, mi-reporter, mais surtout écrivain complet, notre Alexandre Labruffe, depuis son petit appartement chinois où il est confiné, épluche le net pour remonter aux sources du fait divers, tenter de retrouver un article, même un entrefilet, n'importe quoi qui lui permettrait de démarrer son enquête. Son « cold case », comme il a nommé ce livre.

Remonter le temps pour remonter dans l'arbre généalogique familial, pour se rendre compte que le frère du macchabé était aussi lui aussi hospitalisé en psychiatrie. En compagnie de Minkyung, Labruffe va partir en Corée, pour tenter d'interroger la famille, mais aussi assister à des séances de chamanisme… le livre, prenant, au fil des chapitres, une tournure presque mystique, notamment quand il évoque le souvenir comportements dysfonctionnels de Minkyung, donnant lieu à quelques révélations cocasses, comme cette soirée bien arrosée qui est partie en sucette au moment où Minkyung s'est mise à hurler en pleine nuit, laissant son compagnon dans le désarroi le plus total, devenant d'un seul coup présumé coupable de maltraitance envers sa compagne.

Mais ce livre, c'est aussi et surtout un bel hommage, et, en même temps, une déclaration d'amour d'Alexandre Labuffe à sa compagne. L'auteur s'adresse à elle en permanence, la harcèle de questions, suppute sans cesse pour tenter de l'aider à faire le deuil de ses fantômes, à la faire avancer sur ses traumatismes passés, tout en s'amusant avec elle de son accent, de ses fautes de français, qui lui font dire un mot pour un autre, donnant au livre une forme de fantaisie, malgré la gravité du sujet.

Très libre dans sa forme, le roman est entrecoupé de haïkus, d'extraits de presse, de définitions, avec également des titres de chapitres qui renvoient au cinéma – Dernier train pour Busan, Cris et chuchotements, L'image manquante…

Comme toujours, chez Alexandre Labruffe, les phrases se succèdent un rythme soutenu, elles sont courtes, et l'histoire au moins aussi abracadabrante que dans Chroniques d'une station-service, Un hiver à Wuhan et Wonder Landes, ses trois précédents romans. Bref, du Labruffe pur jus ! Un auteur qui, soyons-en sûr, n'a pas fini de nous étonner avec ses histoires incroyables… mais vraies !




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Une enquête aussi drôle que loufoque, une autofiction brillante et savoureuse.

« Sans doute, ce décès étrange, au lieu d'ébranler les fondations de leur existence, le bien-fondé de leur mission, les avait-il solidifiés : pas de pitié pour les détraqués. L'ordre était leur raison d'être. L'ordre et l'équilibre, piliers de leur psyché. Eux, les chiens de garde du rationnel, les moines-soldats de la logique, vigies bornées de l'H.P., ils exécraient le chaos. le chaos et les macchabées. »

Après le frère, l'oncle par alliance. Et un fil rouge entre les deux livres : la folie.
Tout a débuté par une affirmation de sa compagne qui lui raconte que son oncle est mort congelé au début des années 70. Il n'en fallait pas plus à l'écrivain, « greffier du réel » pour se lancer dans l'aventure d'une enquête. Que s'est-il passé ? « Comment en savoir plus ? Comment exhumer l'oncle congelé ? Comment transformer la fable en fait ? »

« le couteau, c'est ma plume. La plaie, c'est votre silence. La douleur : un puissant somnifère ».

Bien plus que le suivi de ses investigations, Cold Case est à la fois un roman noir, un roman familial, un roman historique, géopolitique… un récit multiforme complètement dingue servi par une écriture "bruffante".
De la Corée du Sud au Canada, de Paris à Toronto, Alexandre Labruffe tente de démêler une histoire complexe.
Si « le diable est dans le bétail. », l'auteur veille à éviter le trop plein et d'évoluer « en pleine overdose d'hypothèses. »
« Ces cris ne sont pas les tiens. Quand tu cries, tu arases la rage de ta mère, les sables mouvants de ton père. »

L'écriture est fabuleuse, un vrai plaisir. C'est tout simplement beau, poétique et cocasse. Au fil des pages, fou rire des néologismes et langue inventée alternent avec la beauté des rimes et la musicalité des phrases. Sensoriel et visuel, noir et lumineux, silencieux et burlesque. « Ça me laisse bouche buée. » Autant vous prévenir, si « Tu es concombre dans la lune, tu comprend(ra)s rien ». A moins que j' «extravague grave »

« C'est important pour toi, tu es partie à l'étranger pour t'éloigner du cerveau fêlé de ton père. Tu lui en voulais d'être délirant, absent, bancal. Alors qu'il était vivant, tu l'avais déjà enterré, les funérailles étaient mentales, sans fleurs ni souvenir, sans gloire ni couronnes, il n'était plus rien. »

Fuir pour ne pas sombrer dans la folie, « la prescience du futur », se construire et vivre. C'est ce qu'a fait la compagne d'Alexandre, sa partner en enquête. Alexandre lui rend bien dans ce cold case lumineux et captivant.
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Aujourd'hui je vais évoquer Cold case roman autofictionnel à la fois drôle et tragique d'Alexandre Labruffe. Il est notamment l'auteur d'Un hiver à Wuhan et de Wonder Landes. Dans ces précédents textes l'auteur a déjà puisé dans son histoire intime et familiale, notamment à travers la figure de son frère. Cette fois son récit est centré sur sa compagne d'origine coréenne Minkyung.
La signification traditionnelle de Cold case se rapporte à des cas criminels non élucidés sur lesquels la police peut ultérieurement revenir, notamment lorsque de nouveaux éléments sont disponibles ou que les capacités scientifiques ont progressé. Alexandre Labruffe va malgré lui mener une recherche pour tenter d'élucider une histoire qui se déroule entre Corée du Sud, Canada et France. L'enquête oscille entre 1971 (date des faits princeps, la mort de l'oncle de la compagne de l'auteur) et aujourd'hui. L'histoire familiale est insérée dans l'histoire du pays qui en un demi-siècle a changé de catégorie. Tout débute lorsque dans un bar de Télégraphe à Paris Minkyung confie à l'écrivain, avec lequel elle est en couple depuis plusieurs années, qu'elle a un oncle qui est mort dans des circonstances étranges cinquante ans avant alors qu'il était parti avec ses frères à Toronto. A partir de bribes, de fragments de mémoire disloqués il faut reconstituer les faits. Labruffe imagine la réaction lors de la découverte du corps congelé du défunt : « paralysés par la vision de ce cadavre surnaturel, sa pâleur fantasmagorique, les gardiens de l'hôpital psychiatrique s'étaient probablement arrêtés de respirer, crispés, souffle coupé ou aspiré. » C'est donc l'hiver, un jeune homme coréen s'échappe d'un établissement psychiatrique et meurt dans des circonstances glaçantes. Les journaux locaux s'en font l'écho, quelques brèves signalent le décès. Ce qui intéresse Labruffe c'est de comprendre le sens de cette migration de la fratrie et de faire le lien avec le père de son amie actuellement interné en Corée. Cold case est divisé en trois parties : Contes glacés, Archéologie du fantôme et L'illusion de l'île. le récit est imbriqué et mélange des témoignages et des archives. Il s'agit de réactiver la mémoire et de plonger dans le tabou de secrets de famille et de non-dits savamment camouflés. le style de l'auteur mêle sérieux et humour. Il retranscrit avec fidélité les bons mots de Minkyung qui parfois a une façon de parler singulière qui porte à quiproquo. Ainsi l'oncle congelé est d'abord pris pour un ongle refroidi ! Son appropriation du français, ses dialogues avec son partenaire amoureux sont souvent savoureux.
Cold case est une chronique des désordres d'une famille et d'un pays. L'auteur manie avec talent et impertinence l'humour pour une nouvelle fois explorer le domaine de la folie et des croyances et superstitions.
Voilà, je vous ai donc parlé de Cold case d'Alexandre Labruffe paru aux éditions Verticales.
Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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critiques presse (6)
Bibliobs
29 mai 2024
D’une écriture constellée de jeux de mots lacaniens et d’éclats poétiques, le narrateur pénètre l’inconscient d’une famille coréenne marquée par l’occupation japonaise, l’exil et un patriarche autoritaire.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
SudOuestPresse
29 avril 2024
L’écrivain part sur les traces d’un oncle retrouvé mort congelé au Canada dans un récit truculent sur l’exil et la folie
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LeMonde
19 avril 2024
Le nouveau roman de l'écrivain est son rapport d?enquête sur un fantôme de famille qui hante sa compagne coréenne. Effervescent.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
12 avril 2024
L'auteur enquête sur l'oncle de sa compagne coréenne mort congelé au Canada. Cocasse et percutant
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeFigaro
11 mars 2024
Dans son nouveau roman, «Cold Case», Alexandre Labruffe décongèle l'oncle de sa femme coréenne, tel un inspecteur Columbo qui s'improviserait aussi thérapeute freudien et chaman parisien.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesInrocks
05 mars 2024
Ainsi, il inscrit l’histoire de Minkjung dans une histoire collective et dresse un beau portrait de jeune femme d’aujourd’hui, partie au bout du monde pour se construire loin de ses démons. De ce fait-là, son livre peut également être lu comme une magnifique lettre d’amour.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Pourtant elle a eu beau accélérer, zigzaguer, faire des embardées, elle n'a jamais réussi à semer son imagination.
(page 67)
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En tennis argentées, pantacourt cuir blanc et Marcel noir Balanciaga, mollets tatoués, gueule de pintade, âme bâtée, il fanfaronnait.
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Videos de Alexandre Labruffe (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandre Labruffe
Durant l'automne 2023, les élèves de 4e7 du collège Pierre Puget, à Marseille, ont écrit collectivement une nouvelle, accompagnés par Alexandre Labruffe, auteur. Cette nouvelle est en lice pour la 6e saison du concours littéraire Des nouvelles des collégiens. La remise des prix aura lieu pendant la 8e édition du festival Oh les beaux jours ! (22-26 mai 2024).
Lire les nouvelles du concours 2024 : https://ohlesbeauxjours.fr/des-nouvelles-des-collegiens/ma-classe-vote/ _____________________ le projet Des nouvelles des collégiens mené en collaboration avec l'Académie d'Aix-Marseille reçoit le soutien, en 2023-2024, du département des Bouches-du-Rhône et de la Fondation La Poste.
_____________________ Retrouvez Oh les beaux jours ! sur : acebook https://www.facebook.com/festivalohlesbeauxjours nstagram https://www.instagram.com/oh_les_beaux_jours/ witter https://twitter.com/festival_OLBJ eb http://ohlesbeauxjours.fr
_____________________ Organisation et production : Des livres comme des idées, Marseille Coordination du projet : Maïté Léal, Émilie Ortuno Réalisation vidéo : Manon Gary Graphisme: Dominique Herbert, Manon Sahli © Des livres comme des idées, 2024
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