Attention !!! Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donnent rendez-vous chaque samedi à 14h00 pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
le disparu du Caire de Christopher Bollen aux éditions Calmann-Lévy
https://www.lagriffenoire.com/le-disparu-du-caire.html
La gosse de Nadia Daam aux éditions Grasset
https://www.lagriffenoire.com/la-gosse.html
Mauvaise mer de Jérôme de Verdière aux éditions du Cherche Midi
https://www.lagriffenoire.com/la-gosse.html
La Robe de Jérôme de Verdière aux éditions HarperCollins Poche
https://www.lagriffenoire.com/la-robe-1.html
Les lieux du pouvoir : Histoire secrète et intime de la politiqueDe Collectif et Sébastien le Fol aux éditions Perrin
https://www.lagriffenoire.com/les-lieux-du-pouvoir-une-histoire-secrete-et-intime-de-la-politique.html
Souvenirs souvenirs... (1) de Catherine Nay aux éditions Pocket
https://www.lagriffenoire.com/souvenirs-souvenirs...-vol01.html
La Nostra Italia: Itinéraire gourmand dans l'Italie des Belmondo de Luana Belmondo et Alessandro Belmondo aux éditions Solar
https://www.lagriffenoire.com/la-nostra-italia-itineraire-gourmand-dans-l-italie-des-belmondo.html
le Roi du silence : le nouveau thriller de Claire Favan de Claire Favan aux éditions HarperCollins
https://www.lagriffenoire.com/le-roi-du-silence.html
Les ombres d'Adelaide Hills de Kate Morton et Laurent Bury aux éditions J'ai Lu
https://www.lagriffenoire.com/les-ombres-d-adelaide-hills-1.html
La Confiserie de Rosie de Jenny Colgan et Laure Motet aux éditions Pocket
https://www.lagriffenoire.com/search?query=+%E2%80%8E+9782266340199
Fourth Wing : Empyrean, Tome 01 de Rebecca Yarros aux éditions Hugo Roman
https://www.lagriffenoire.com/fourth-wing-tome-1.html
Trois cailloux de Olivier Tallec aux éditions EDL
https://www.lagriffenoire.com/trois-cailloux.html
Vie et destin de Vassili Grossman aux éditions Livre de Poche
https://www.lagriffenoire.com/vie-et-destin-2.html
Juste le temps de vivre de Yann Liotard aux éditions Arléa
https://www.lagriffenoire.com/juste-le-temps-de-vivre.html
Les Whisperwicks (T01) : le labyrinthe sans fin de Jordan Lees,
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Le meilleur moyen de leur clouer le bec est encore de leur renvoyer la question:
-Pourquoi, à ton avis?
Ça n'empêche pas l'enfant de reposer exactement la même question juste après..
-C'est pour que mon doudou ne tombe pas.
-Et pourquoi il ne faut pas qu'il tombe?
-Parce que sinon, va se salir.
-Et pourquoi il est fermé mon sac?
-....
-Et pourquoi il est fermé mon sac?
-....
-ET POURQUOI IL EST FERMÉ MON SAC?
-...Et pourquoi il ne faut pas que doudou tombe?demande alors Bébé.
A ce stade, on part généralement pleurer dans son coin.
Mais parfois, je pense à ce jour merveilleux où petit bichon aura 14 ans et qu'il me criera, un pied déjà dehors, un samedi soir:
-Mamaan, je dors!
Alors, je me planterai entre lui et la porte, et avec mon plus beau sourire, je lui demanderai:
-Pourquoooaaa?
Je n’avais d’yeux que pour elle et son aveuglante pureté, et m’étais donc juré de ne pas l’esquiver avec les coins des valises que je me trimballe et de toujours mettre de l’adoucissant dans son linge.
Je me demande souvent s’il sait que sa fille est vilaine comme tout ou si, de la même façon qu'on n'est pas incommodé par sa propre mauvaise haleine, on n'est jamais saisi par la laideur d'un enfant s'il est le nôtre.
Maintenant, pensez « adolescence ». Attendez... Vous aussi vous l'avez entendu ? « Adolescence... TOUDOUM ». Comme sur Netflix. Votre cerveau a apposé une majuscule à « Adolescent » puis collé des points de suspension qui préparent un sale coup. Si le mot « adolescence » tonitrue comme ça, c'est parce qu'à l'inverse de l'enfance, du 3e âge ou de la trentaine, elle n'est pas une simple encoche sur la frise de nos vies de chiens. Elle est un état. Pardon, un État. Une contrée qu'on redoute de visiter même si tous nos vaccins sont à jour. Tous les parents rescapés de l'adolescence de leur progéniture vous le diront ainsi ou presque : ils ont « fait » l'adolescence. Comme on a « fait » l'Asie du Sud-Est, New York ou l'Algarve hors saison. De la même manière qu'on revient de ces voyages avec des tampons sur son passeport, des souvenirs plein la tête et/ou des punaises de lit, à l'arrivée, le parent d'adolescent posera sur le tarmac un pied chancelant et corné par l'expédition.
Je rabâche tout ce que mon enfance et mon adolescence recèlent d'anecdotique. Je lui colle dans les oreilles et de force toute la playlist de mes 12 ans, clique frénétiquement sur repeat et reproduis la choré que j'avais inventée sur Ace of Base. Je cherche sur Google les photos de Discman, le générique du Top 50, les gueules de Charly et Lulu, les pantalons Cimarron et le carré de Natalie Imbruglia. Je lui raconte mille fois et avec emphase la fois où ma sœur s'est cassé le gros orteil. Celle où mon frère a mordu le dentiste. Je la bassine avec mon 16 au bac blanc. Parfois, j'oublie que je l'ai déjà raconté et j'invente un 17. Elle ne me reprend même plus.
Ces quelques minutes où l'iPhone est ressuscité suffisent à me laisser entrevoir un essaim de textos qui mêlent condoléances éplorées (les copains), condoléances d'usage (les collègues qu'on aime bien mais qu'on fait semblant de ne pas voir dans le métro et eux itou), condoléances inquiètes et un poil culpabilisantes (la famille à qui on ne donne décidément jamais assez de nouvelles). S'ajoutent à cela les messages de vagues connaissances adressés sur les réseaux sociaux qui comme tous les messages de vagues connaissances adressés sur les réseaux sociaux tiennent en un seul mot paresseux et qui ne mange pas de pain : «#soutien ».
Je ne me suis pas replongée dans ce livre depuis au moins treize ans pour une raison assez simple : je sais déjà que j'aurai envie de m'énucléer à la petite cuillère en relisant le passage où je croyais être diablement transgressive et spirituelle parce que je confessais avoir été plus d'une fois en retard à la crèche. Reste qu'on a écrit ce livre avec une grande sincérité et que j'ai, de mon côté, cru que l'entreprise m'avait, sinon vaccinée de la culpabilité maternelle, au moins donné le recul nécessaire pour en repérer les symptômes et m'auto-inoculer les bons anticorps.
Franchement, je ne serais pas moi, je me foutrais bien de ma gueule d'être aussi trouillarde. Mais cette capacité prodigieuse à traquer le danger partout et à élaborer des tragédies plus ou moins rationnelles ne me rend finalement pas la vie trop compliquée. Ce n'est pas SI handicapant. C'est comme avoir un épouvantail dans son jardin, ça gâche un peu la vue mais c'est pas si inutile.
Ce jour-là, on rentrait de son cours de théâtre hebdomadaire (ce qui me permettait de cocher la case « proposer des activités culturelles à son enfant » même si ladite activité coûte un bras et impose de se réveiller à l'aube le week-end pour promener ses cacas d'œil à l'autre bout de Paris puis d'attendre deux heures penchée au-dessus d'un mauvais café allongé).
Suis-je trop généreuse, trop sévère ? Trop présente, pas assez là ? Paranoïaque, ou bonne poire ? Si je ne l'engueule pas assez fort parce qu'elle laisse traîner des trucs dans un sac, va-t-elle foirer son bac, partir faire le tour du monde avec un circassien édenté, trop boire dans les bars, développer des troubles alimentaires ?