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Critiques de Michael McDowell (3725)
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Blackwater, tome 1 : La Crue

Comme beaucoup, j’ai succombé à la déferlante Blackwater parfaitement orchestrée par la maison d’édition Monsieur Toussaint Louverture. Je ne me suis pas beaucoup forcée car j’adore ce concept de saga épique familiale feuilletonnée en 6 tomes publiés d’avril à juin par quinzaine, occasion de découvrir Michael McDowell qui a inspiré Stephen King pour son roman-feuilleton La Ligne verte. Et puis, l’objet-livre est si magnifique avec ses illustrations ( de l’artiste espagnol Pedro Oyarbide ) à l’esthétique oscillant entre art nouveau et jeu de tarot : la couverture gaufrée et dorée attisent le désir de se ruer sur le roman !



Un feuilleton en six romans, donc, l’histoire de la fortunée famille Caskey de 1919 à 1970. Forcément, l’auteur doit d’emblée ferrer son lecteur. Dès la première page, je le fus avec enthousiasme.



« A l’aube du dimanche de Pâques 1919, le ciel au-dessus de Perdido avait beau être dégagé et rose pâle, il ne se reflétait pas dans les eaux bourbeuses qui noyaient la ville depuis une semaine. Immense et rouge orange, le soleil rasait la forêt de pins accolée à ce qui avait été Baptist Bottom, le quartier où les Noirs affranchis s’étaient installés en 1895, et où leurs enfants et petits-enfants vivaient encore. Désormais, s’étendait à perte de vue un magma fangeux de planches, de branches d’arbres et de carcasses d’animaux. (…) La ville se décomposait sous une vaste étendue d’eau noire et puante qui commençait seulement à refluer. »



C’est dans ce chaos, lié aux ravages d’une crue exceptionnelle, que fait irruption un personnage fascinant, Ellinor, une jeune femme aux cheveux roux couleur de la boue de la rivière Perdido. La puissante et richissime matriarche Mary-Love voit rouge et lui voue une haine quasi irrationnelle lorsqu’Ellinor s’incruste méticuleusement dans la société de Perdido à commencer par la famille de Mary-Love. On devine la tumultueuse guerre à venir, à fleurets mouchetés, imprévisible étant donné l’intelligence des deux duellistes qui semblent beaucoup se ressembler au final, et on s’en frotte les mains.



L’auteur happe le lecteur par sa mise en place impeccable du décor, des personnages et des enjeux autour de thématiques comme la condition féminine, les inégalités de classe ou les conflits familiaux. La narration à la troisième personne omnisciente permet de balayer large tout en gardant une certaine distance. Aucun personnage n’est en soi attachant mais tous accrochent, surtout la sibylline Ellinor et son lien étrange avec la rivière Perdido.



La construction de l’intrigue avance dans le mystère, l’inquiétude et l’étrangeté. Il y a même trois scènes absolument géniales car harmonieusement intégrées aux autres, savamment distillées pour appuyer les émotions. Jubilatoires avec leur touche de surnaturel additionnée d’un soupçon d’horrifique.



Bref, le plaisir retrouvé du roman-feuilletonnée ainsi que le sens du cliffhanger de fin de livre m’ont rendu accro. Je viens de finir le tome 2 et attend impatiemment le 5 mai pour foncer sur le tome 3. Une lecture accessible 100% divertissante vraiment très chouette.

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Blackwater, tome 6 : Pluie

« Je pense que c’est une erreur d’essayer d’écrire pour la postérité. J’écris pour que des gens puissent lire mes livres avec plaisir, qu’ils aient envie d’attraper un de mes romans et qu’ils passent un bon moment sans avoir à lutter. » Michael McDowell



Oui, oui et oui ! Après avoir lu les six tomes de Blackwater, l’heure du bilan a sonné. Et s’il y a un seul mot pour désigner cette lecture au long cours, feuilletonnée d’avril à juin, c’est PLAISIR !



Michael McDowell a un talent fou pour faire traverser le temps à la famille Caskey, les faisant évoluer avec une aisance narrative remarquable de 1919 à 1969 : un demi-siècle de querelles de pouvoir, d’alliances, d’amour, de mariages, de naissances et de morts plus ou plus naturelles, avec en toile de fond la Grande dépression des années 1930 ou la Seconde guerre mondiale.



Pas facile de conclure une saga aussi prenante. J’ai particulièrement aimé ce dernier opus. Déjà parce qu’il laisse une laisse au lecteur sa part d’imagination en ne révélant pas tous les secrets des origines d’Elinor. Certains lecteurs en seront sans doute frustrés. Pour ma part, j’estime avoir eu la dose de révélations suffisantes pour comprendre la nature d’Elinor et lever le voile sur certaines de ses motivations.



Ce sixième tome offre un pertinent recul sur l’ensemble. La maestria de la construction apparaît plus que jamais. Du premier tome où tout commence avec un déluge et l’apparition de la mystérieuse Elinor, au dernier sous une pluie non stop, le climax aquatique aura baigné le récit avec la rivière Perdido en majesté. Troublant le réalisme de surface qui en devient inquiétant, le recours au fantastique / horrifique est remarquablement dosé, jamais gratuit, toujours dans l’accompagnement des bouleversements émotionnels de la famille Caskey. Quant aux fantômes du passé, ils reviennent littéralement hanter et assiéger ceux qui restent ; leurs incursions dans le monde des vivants sont très réussis.



Et derrière le pur divertissement, se cache un récit plus profond qu’il le laisse paraître de prime abord, surtout si on songe qu’il a été publié initialement aux Etats-Unis en 1983. D’ abord, il y a la vision de la famille, ici les Caskey, étonnante dans sa plasticité, les enfants étant rarement élevés par les parents mais « donnés » à d’autres membres de la famille qui les modèlent ou leur offrent un autre voie de vie.



Mais ce que je retiens le plus, c’est un surprenant éco-féminisme mettant en symbiose la puissance des femmes avec la puissance de la nature. Personne ne peut les arrêter, aussi bien la rivière qui reprend ses droits que ces incroyables femmes Caskey qui assument leur choix et s’affranchissent des codes en imposant leur matriarcat, leur compétence professionnelle, leur charisme ou même leur homosexualité sans que les hommes de la famille ne refusent leur soumission ou n’en souffrent.



Bref, les 1500 pages de la série Blackwater se sont bues toute seules et lorsqu’on finit de poser les yeux sur la dernière phrase, et bien, c'est avec tristesse et en se disant qu’heureux sont les lecteurs vierges qui vont découvrir cette saga incroyablement prenante, addictive et animée d’un puissant souffle romanesque.



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Blackwater, tome 1 : La Crue

En général dans le cadre d'une masse critique j'ai l'habitude de faire mes remerciements en fin de billet, mais cette fois je vais commencer par remercier chaleureusement babelio et les éditions Monsieur Toussaint Louverture pour cette magnifique découverte.

Il faut avouer que je suis a deux doigts du coup de coeur. Comme c'est un premier tome je reste sur ma réserve pour la suite , mais vraiment je suis déjà sous le charme.



J'ai été agréablement surprise de voir que ce tome 1 était accompagné du tome 2 à la réception. (encore merci).

Mais j'ai surtout découvert des couvertures magnifiquement travaillées, toutes dans le détail et la finesse. Après la lecture on reconnait toute la pertinence de celle-ci.

De plus j'ai particulièrement apprécié le "merci" inscrit à coté du prix. J'ai adoré cette attention.



Le roman est terriblement bien construit, il est à la fois palpitant et intriguant. Je crois que le fait que tout soit inscrit dans le cadre de l'ambiguité fait la richesse de ce roman.

Les personnages sont très travaillés. Il sont à la fois sympathiques, mystérieux, et eux aussi dans l'ambiguité . On ne sait jamais dans quel camp ils se situent...

Idem avec l'histoire on n e sait pas ou elle va nous emmener.

J'apprécie également le parti pris de l'auteur d'insister sur la couleur de peau des personnages, car je suis convaincue que cela va avoir son importance a un moment ou un autre, même si le contexte historique prédispose fortement à cela.



j'aime aussi particulièrement le coté mystérieux et fantastique , qui reste lui aussi très ambigu.



J'ai quasi dévoré ce petit roman, qui va sortir les 7 avril et les tomes suivants tous les 15 jours, jusqu'au 6ème tome.

J'ai d'ailleurs attaqué avec avidité le suivant et commandé les 4 tomes restant. Mais le temps va me sembler long jusqu'à la réception.



Je vais également suivre avec intéret cette maison d'édition, car le travail fait sur cette saga est remarquable, et si touts leurs collections sont de cette qualité c'est assurément une maison d'édition a soutenir.

Idem avec l'auteur que je ne connaissais pas , mais qui m'a fait voyager avec son écriture et son histoire.



Assurément une saga de qualité a mettre dans toutes les mains qui aiment les beaux objets... chose rare pour un format poche.
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Katie

Un roman coup de poing, une véritable pépite, une lecture jubilatoire, malgré le sujet du roman, C'est l'histoire de Philomena , qui n'a connu que la misère, sa mère veuve, travaille comme couturière, pour un salaire de misère,à peine de quoi survivre. Un jour une missive arrive du père de cette dernière, un père qu'elle n'a pas vu depuis des années Un homme vieux, maltraité , par la famille Slape, composée de sa bru, de son nouveau mari et de Katie. Ils ont comme seul bute, récupérer le pactole du grand -père . Il lance un appelle à l'aide, il est conscient que ces personnes sont prêtes à tout , même de l’assassiner, Philo part pour lui venir en aide, A partir de ce moment tout par en vrille . L'histoire est plantée. Katie, cette personne redoutable, sent tout de suite l'arnaque. Ils arrivent à s'enfuir avec l’héritage de Philo . Une course à la montre commence, Katie et sa famille, trois personnes détestables , une seule envie, les éliminer. Katie avec ses dons de voyance, va attirer le plus de personnes chez eux, pour les démunir, de tous leurs biens. Des meurtres en série, plus ignobles les uns des autres, violence, hémoglobine, rien n'est laissé au hasard dans les descriptions. L'histoire tourne principalement autour de Philomena . Cette jeune fille prude, aimable , toutes les qualités qui font d'elles une personne totalement attachante. Contrairement à Katie cet être tombé dans les méandres de la folie , cet fille est un monstre, et le mot est faible . Chacune ont un but, Philomena vit de vengeance, Katie rêve de meurtres d'argent, et de retrouver Philo, rien ne pourra l’arrêter. Philo arrivera t'-elle à atteindre son but, ? Je m’arrête la pour ne pas spoiler l'histoire. L'auteur nous plonge dans un univers macabre , terrifiant, glaçant, suffocant,, mais nous tombons totalement en addiction. Une histoire hors norme des personnages haut en couleurs , un rythme effroyable, un suspens insoutenable, au bord de l’apoplexie. Les chapitres sont courts, entraînant une lecture percutante . Une histoire qui m'a donné froid dans le dos, je me suis laissée envoûter , dés le début dans cet univers, jusqu'au twist final, explosif comme le récit. J'avoue qu'un coté psychopathe à du se développer en moi, depuis cette lecture, les scènes de meurtres ne m'ont pas mis mal à l'aise , justement cela donnait du piment à l'histoire .Une fois commencé, vous l'avez compris , il est impossible de le lâcher

Comment faire un retour d'un tel roman, tout est bout ,un sans faute, un auteur irremplaçable dans son domaine , il nous a quitté trop tôt, mais a laissé de véritable trésor littéraire à ses les lecteurs.

Un grand merci à l'équipe babelio et aux éditions MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE , pour l'envoi de ce roman , dans le cadre d'une masse critique privilège.

A LIRE ABSOLUMENT
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Les Aiguilles d'or

Mais que suis-je venue faire dans cette galère ? ai-je pensé après avoir suivi ma Yaya dans cette Lecture Commune d'un livre que je n'aurais jamais ouvert de moi-même.

Pourquoi ? me demanderez-vous... eh bien je me le demande aussi.

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Il n'a pas l'air d'un thriller, il est historique mais même pas à Londres, rien de fantastique... La couverture est magnifique, mais aucune petite chaussure, nounours ou autre, donc voilà, pas mon truc a priori.

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Je me pensais très loin de ma zone de confort, alors que pas du tout. J'aime beaucoup cette ambiance : décors enchanteurs, zozios qui chantent, personnages très sympathiques...

Je plaisante, il n'y a rien de tout ça dans ce roman, ce qui tombe bien pour ce qui me concerne.

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Nous sommes à New-York, c'est la fête, nouvel an oblige, L'an de grâce 1881 devient l'an de grâce 1882.

Des enfants crasseux, en haillons, se blotissent chacun leur tour sur une grille de ventilation pour tenter de se réchauffer. L'une des gamines a un bébé dans les bras.

Des pauvres, des souffreteux, des criminels, femmes et hommes, boivent de la bière tiède et éventée dans un bouge sordide au sous-sol d'un bâtiment pourrissant.

Et tout plein d'autres choses aussi plaisantes les unes que les autres. le paradis sur terre, en quelque sorte.

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C'est dans l'un de ces immeubles que vit la famille Shanks.

La matrone imposante, Lena Shanks, veuve et mère de deux filles gère son petit commerce de prêt sur gage, tandis que sa fille Daisy exerce le lucratif métier d'avorteuse. Louisa, son autre fille, muette, a un certain talent pour toutes les tâches administratives.

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Lena a également un frère, marié à Maggie, qui vit de ses charmes.

Et puis Rob et Ella, ses petits-enfants, aident très efficacement leur famille.

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Mais contrairement aux apparences, tout n'est pas rose chez les Shanks. Lena a une famille huppée dans le colimateur : les Stallworth, dont le patriarche, le juge James S. a fait pendre son mari, Cornelius.

Ledit James a deux enfants, Edward et Marian, cette dernière, mère au foyer si l'on peut dire, est mariée à Duncan Phair, avocat. Deux enfants Edwin et Edith sont les fruits de leur union. Quant à Edward, pasteur de l'église presbytérienne, il a deux enfants : Helen et Benjamin, déjà adultes.

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Il va de soi que le nouvel an n'est pas fêté tout à fait de la même façon par les riches que par les pauvres.

Ça se visite mutuellement, ça picole mais dignement, propres sur eux, etc. n'est-ce pas... bref, vous voyez le topo.

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Bon, si j'avais lu tout ce que j'ai dit auparavant, je n'aurais pas ouvert le bouquin moi-même. :)

Je suis à des années-lumière d'avoir le talent de Michael McDowell, voire encore plus loin, et tout lecteur verra très vite qu'en fait je ne sais pas quoi dire.

Le style de l'auteur m'a envoûtée, l'histoire aussi, l'ambiance, j'ai adoré.



Les personnages sont particulièrement antipathiques, surtout les riches, bien coincés comme il faut.

Je n'irais pas jusqu'à dire que l'autre famille m'a enchantée, mais bon, ces femmes m'ont quand même été un peu plus sympathiques.

Quant aux enfants... adorables, les riches comme les pauvres.

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Par contre, le livre, lui, m'a enchantée. J'ai eu beaucoup de mal à quitter tout ce "beau" monde une fois le roman terminé. D'ailleurs, j'emporte Les aiguilles d'or sur mon île déserte.

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Blackwater, tome 6 : Pluie

Attention risque de spoil !!



Alors pour être tout à fait honnête je ne sors pas tout a fait satisfaite de ce dernier tome.



J'ai adoré la série, les 6 tomes se lisent tout seul. les 6 couvertures sont juste magiques. Je me suis dans l'ensemble régalée.

Mais j'avais besoin de réponses que je n'ai pas eu. Qu'était réellement cette créature ? pourquoi certains enfants sont humains. d'autres non ? Pourquoi les fantômes ? Pourquoi Elinor pouvait prévoir des choses etc... bref je n'ai pas eu de réponses.



Si cette série met en avant des femmes avec fort caractère, j'ai aussi pu constater que les hommes étaient passifs à l'excès. J'ai été dépitée de voir un mari veuf retrouver sa femme, présumée décédée, transformée en monstre et ne se poser, ni ne lui poser aucune question.

Cette passivité m'interroge, et je n'arrive pas à comprendre cette possibilité. Car pour moi, toute personne normalement constituée se doit de s'interroger sur les étrangetés qui se déroulent sous ses yeux.



Après j'ai aimé le côté fantastique, l'atmosphère dégagée par cette histoire, les personnages féminins très travaillés.

Après je ne doute pas une seconde que l'auteur a utilisé beaucoup d'images pour véhiculer des idées.. tel que le monstre n'est pas toujours celui auquel on croit, l'esclavagisme, la place des femmes au début du XXeme siècle, et ainsi de suite. Je ne vais pas tout détailler car je pense que cette série est beaucoup plus profonde que ce qu'elle laisse paraître.



Alors dommage que mon esprit sans doute trop cartésien n'est pas obtenu tout ce dont il avait besoin pour être pleinement satisfait.

Il fallait quand même aussi que je dise que je suis admirative de l'auteur parce qu'au final il nous raconte l'histoire d'une famille ou il ne se passe pas grand chose, des petits trucs par ci, par là quand même, mais Il arrive a tenir le lecteur en haleine jusqu'à bout. il maintient le suspens, la curiosité du lecteur sans pour autant y mettre beaucoup d'action.





Alors même si je n'ai pas eu un final en apothéose, j'ai quand même beaucoup apprécié cette série. Aucun regret bien au contraire . Je suis malgré tout passé a deux doigts du coup de coeur.
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Les Aiguilles d'or

L'auteur nous entraîne , avec une aisance sans faille , dans l' Amérique , fin du 19 éme siècle. L'histoire des Stallworth, famille très aisée ,, faisant partie du haut plus grade de la société aristocratique, leur but est d’éradiquer la misère , la pauvreté, un monde où la saleté est monnaie courante.

L'histoire des Shanks, famille miséreuse, vivant dans un monde violence, de drogue et de prostitution, ils sont prêts à tout pour se sortir de cet univers Le mot vengeance prend toute sa valeur,, mais pourquoi, existe t'-il un lien qui unisse ses deux famille, un lien de haine de rancœur, Deux histoires qui s'entrechoquent , deux monde qui sombrent dans la perversité pouvant conduire à la perte de leur statut social . Deux familles qui tombent dans les tréfonds de l'enfer . Un roman qui m'a énormément marqué, grâce à l’écriture subtile , visuelle de l'auteur, je me suis laissée embarquer , dans une histoire, où beaucoup de personnages sont présents, mais je n’étais absolument pas perdues, bien au contraire, l'auteur a disséqué avec une grande précision , la psychologie des protagonistes, permettant de comprendre le rôle jouer, mieux comprendre le pourquoi du comment, avec des description pointues et existentielles. L'auteur tient en haleine ses lecteurs, ils évoluent en apnée, dans ce monde où le rythme monte crescendo , dans ce roman d'une intense noirceur. Un monde vengeance, un monde où règne le bien du mal,

Une lecture envoûtante, hypnotisante, que je vous recommande,
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Blackwater, tome 1 : La Crue

Manque de bol, j'ai été contaminé par le virus « Blackwater ». Autant prévenir ceux qui sont encore épargnés par cette calamité : le seul antidote connu pour se soigner est de lire les six tomes de la saga. Pas d'échappatoire possible ! Je vais devoir le faire. Ma santé avant tout !

Début du XXème siècle, à Perdido, ville paumée dans l'Alabama du sud. La rivière nommée Blackwater qui traverse la ville sort de son lit et l'inonde de ses eaux boueuses. Une crue exceptionnelle qui ravage tout sur son passage.

On récupère en haut d'un hôtel englouti par les eaux une étrange femme aux cheveux d'un roux flamboyant. Des cheveux de la même couleur que la Blackwater. Les âmes simples et les superstitieux s'inquiètent de cette apparition surnaturelle, franchement suspecte, voire funeste. On pourrait difficilement leur donner tort. D'ailleurs, les anciens ne murmurent-ils pas qu'une créature maléfique vit toujours dans les profondeurs de cette rivière avec son eau couleur brique ?

Les autres, aveuglés par le charme et la baroquerie de cette femme surgie de nulle part, sans passé, sans attaches, sans racines, l'accueillent à bras ouverts. À peine s'ils se montrent surpris de ce lien charnel qui l'unit à la Blackwater. Pauvres inconscients ! Pauvres fous !

Elinor, c'est ainsi que se fait nommer notre sulfureuse héroïne, devient très vite un personnage incontournable dans la ville de Perdido en train de soigner ses plaies.

Une ville où les femmes tiennent le haut du pavé, même si les hommes ont l'apparence du pouvoir. Ils se caractérisent d'ailleurs par leur extrême faiblesse.

Que cherche exactement Elinor quand elle s'acoquine avec la puissante famille Caskey, quand elle manipule les hommes de cette fratrie ?

Est-elle vraiment sortie des sombres eaux de la Blackwater ? Et si oui, pour quelles raisons ?

Un premier tome d'une simplicité déroutante. Un souffle romanesque qui nous emporte. Un livre qui se lit d'une traite, dans un souffle. Du grand art.





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Blackwater, tome 1 : La Crue

« Blackwater » est une saga culte aux États-Unis, encensée par Stephen King himself, mais qui a visiblement mis du temps à traverser l’Atlantique afin d’être éditée en français car celle-ci date tout de même de 1983. L’auteur, Michael McDowell, est d’ailleurs décédé des suites du sida en 1999, à seulement 49 ans. Afin de respecter la parution épisodique initiale de ce roman-feuilleton découpé en six volumes, l’éditeur a même prévu de sortir un (superbe!) tome tous les quinze jours, du 7 avril au 22 juin 2022.



Le récit débute en 1919 par une crue monumentale qui submerge la petite ville de Perdido, dans le sud de l’Alabama. Fief du clan Caskey, ayant bâti leur fortune familiale sur des scieries et dirigé de main de maître par la matriarche Mary-Love, la ville se retrouve totalement sous eau. Parmi les rescapés, Elinor Dammert, une mystérieuse jeune femme aux cheveux rouges flamboyants, retrouvée indemne dans l’une des chambres de l’hôtel Osceola, va également perturber l’équilibre au sein du clan familial. Créature séduisante au passé nébuleux, cette dernière semble également entretenir une relation assez particulière avec la nature en général et avec la rivière Perdido en particulier…



« Blackwater » est avant tout une grande saga familiale qui dévoile progressivement les tensions et les secrets du clan Caskey. Pourvue d’une touche de fantastique, finalement assez discrète, mais suffisamment présente afin d’insuffler une atmosphère étrange tout au long de ce premier volet, l’ambiance m’a un peu fait penser à celle que j’adore dans les récit de Charles Burns. Ajoutez un brin de romance et quelques rebondissements bien placés, le tout au cœur d’un état du sud marqué par la ségrégation et l’exploitation des domestiques noirs, et vous obtenez une série qui se laisse volontiers dévorer.



Mais, malgré un personnage central intriguant et une ambiance mystérieuse attrayante, je ne pense pas poursuivre l’aventure car l’intrigue en elle-même a eu plus de mal à me convaincre et j’ai trouvé cette mise en place un brin trop lente à mon goût.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Blackwater, tome 2 : La digue

Aussitôt dévoré le tome 1 du feuilleton Blackwater en mode goinfre que le deuxième fut avalé, tout aussi addictivement.

Comme le titre l’indique, l’intrigue est cette fois construite autour de l’édification d’une digue censée protéger la ville de Perdido des crues ravageuses. Michael McDowell intègre de nouveaux personnages dans la galaxie Cuskey qui vont venir perturber ou renforcer la guerre entre la matriarche Mary-Love et sa belle-fille Ellinor. J’ai particulièrement apprécié le personnage de la pauvre Queenie … D’autres personnages de la famille Cuskey, peut exploité dans le premier tome sont également mis en avant de belle manière, comme Sister, la fille de Mary-Love, qui révèle son jeu avec brio.



Pour le reste, j’ai regretté qu’Ellinor soit un peu retrait. Plus mystérieuse que jamais, chacune de ses apparitions électrise mais l’auteur fait le choix de faire mariner son lecteur. Et lorsque le surnaturel jaillit, dans une seule scène ( chapitre « La Première pierre » ), cette fois, waouah, l’effet de sa violente crudité est maximal et rompt le ronron répétitif des affrontements ( un peu longuets ) entre Mary-Love, Ellinor et Sister.



Et puis, il y a ce dernier chapitre aux dernières pages absolument magistrales. Stephen King, maitre en la description des terreurs enfantines, auraient pu les écrire avec son art à faire surgir l’horreur d’un environnement quotidien et banal :



« En cas de pluie, elle s’installait sous le porche, sur la chaise la plus proche des marches afin qu’au moindre bruit suspect provenant de l’intérieur elle puisse s’enfuir dans la cour. En ces pénibles occasions, Frances ne se risquait surtout pas à tourner la tête pour regarder les fenêtres du grand salon, par crainte de ce qui pourrait lui rendre son regard. Aux yeux de la petite, la maison était une tête gigantesque, et elle, un juteux morceau de viande idéalement tombé dans sa bouche béante. Le porche de devant figurait cette bouche au large sourire, la balustrade blanche en constituait les dents du bas, la frise en bois qui la surplombait les dents du haut, et la grosse chaise osier sur laquelle elle était assise, sa grosse langue verte. Frances attendait, se demandant à quel moment les mâchoires se refermeraient sur leur proie. »



Le tome 3 à paraître le 5 mai s’intitule La Maison, justement … J'y serai !

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Les Aiguilles d'or

Dès les premières pages, j'ai été conquise. Dans un somptueux prologue, Michael McDowell promène durant la nuit du 31 décembre 1881 sa caméra de mots en mode travelling dans différentes rues new-yorkaises : de Mulberry Street où des enfants en haillons se disputent une place pour se réchauffer sur une grille de ventilation, à une réception huppée sur la Cinquième avenue, en passant par un bar à opium de Mott Street ou une fête populaire sur Bowery Street.



Direct, le lecteur entre dans la ronde et passe de bras en bras à mesure que l'auteur présente son mémorable casting ancré dans un décor qui évoque irrésistiblement le Gangs of New-York de Scorsese. Ici, ce sera la guerre entre deux familles que tout oppose si ce n'est la haine réciproque : d'un côté, les riches et puissants Stallworth menée par un ambitieux patriarche qui espère se voir couronner maître de New-York; de l'autre, les Shanks, les hors-la-loi élevés dans le crime, issus du sordide Triangle noir, un gang de femmes avec cochent toutes les cases de l'illégalité ( meurtrière, prostituée, avorteuse, receleuse, faussaire ).



Michael McDowell maîtrise totalement l'art du portrait. Les personnages ont beau être très très nombreux, on les différencie tous, on les retient tous tant l'auteur sait les dessiner chacun en quelques traits caractéristiques comme Maggie, ma préférée :



« A moins d'un examen poussé, Maggie Kizer passait pour une Blanche et n'avait que deux traces révélatrices de son ascendance : une fine ligne bleue sous l'ongle du pouce et un petit reflet de pigment noir dans chacun de ses yeux verts. Obsédée par ces imperfections qui pouvaient la trahir, Maggie ne sortait ni ne rencontrait jamais d'inconnus sans une paire de gants blancs les plus fins qui soient, si ajustés qu'elle enfilait ses superbes bagues en diamant et en émeraude par-dessus ; et hormis par la plus noire des nuits, elle portait des lunettes rondes aux verres couleur d'ambre fumé. »



Les Aiguilles d'or est avant tout un roman de personnages, ce sont eux qui portent le scénario et non l'inverse. Chacun place ses pions en essayant dedeviner où sont placés ceux des autres tout en tentant d'anticiper les coups à venir pour garder leur temps d'avance. J'ai adoré les 200 premières pages. Alors que beaucoup ont souligné une mise en place trop longue, je m'en suis délectée. La suite est très réussie, elle aussi, une implacable histoire de vengeance qui prend des proportions homériques avec un long final pied au plancher jubilatoire et addictif.



Contrairement à l'excellente série Blackwater, pas d'horrifique ou de surnaturel ici. Mais juste de l'horreur sociale née d'un capitalisme sauvage qui engendre des inégalités d'une rare violence, presque une relecture littéraire de chair et de sang de la lutte des classes. La corruption morale n'est évidemment pas chez ceux que la société désigne mais plutôt chez ceux qui affichent en étendard leur dévoterie et leur pureté morale.



Bref, on se régale malgré ou surtout grâce au manichéisme inhérent à ce genre de schéma narratif. Un roman ultra divertissant qui se dévore goulûment !
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Blackwater, tome 3 : La maison

Blackwater, épisode III.



Je suis toujours autant subjuguée par la beauté des couvertures au style rétro-vintage reprenant l'esthétique des cartes de tarot. Chaque couverture est emplie d'éléments qui sont autant de signes révélant l'intrigue. C'est en refermant la dernière page qu'on en goute toute la pertinence. Cette fois, une maison aux vitres brisées tient la vedette au diapason du titre, des balles d'arme à feu, des têtes de morts, un squelette dans une drôle de position, entre autres ... Le jeu de pistes peut démarrer, sur fond de Grande Dépression de 1929, l’auteur gérant parfaitement le temps qui passe.



Cet opus confirme à quel point cette saga-feuilleton m’a ferrée. C’est avec un plaisir proche de la jubilation que j'ai retrouvé tous les ingrédients appréciés dans les deux tomes précédents à commencer par ses personnages marquants. Ici entrent réellement en scène les deux sœurs opposées polaires, Frances et Miriam, éduquées en rivales chacune dans une maison différente. Evidement, les manigances et affrontements entre la matriarche Mary-Love et sa toujours aussi énigmatique belle-fille Elinor restent au coeur du récit. Leur duel au sommet voit ses cartes rebattues par une résolution très inattendue. Elinor est vraiment un formidable personnage, d’autant plus que, si on commence à mesurer ses nature et puissance, on est encore très loin de cerner ses motivations profondes.



Mais ce que je préfère le plus dans ces Blackwater, ce sont leurs touches fantastiques et horrifiques, subtilement dosées, suffisamment rares pour être attendues et guettées. Et là, elles sont exceptionnelles marquantes, parvenant même à se renouveler entre une mort explicitement une des plus terribles rencontrées en littérature et une penderie qui émane une lumière surnaturelle après avoir terrifié le petite Frances …



« Et voilà qu’elle était face à la porte de la pièce tant redoutée, sans avoir pris conscience que ses pas l’y avaient mené. Doucement, elle tourna la poignée et jeta un œil à l’intérieur. Comme à son habitude, la chambre était sombre et fraîche. L’air paraissait stagner. Ça sentait le vieux – plus que dans aucune autre maison de Perdido. Pour la petite fille, ça sentait comme si des générations entières de Caskey étaient mortes là-dedans. Comme si, décennie après décennie, des femmes Caskey avaient accouché d’enfants mort-nés dans ce lit ; qu’une lignée ininterrompue de maris Caskey avaient assassiné leurs épouse adultères et les avaient cachées dans l’armoire ; comme si cent squelettes à la chair en putréfaction et aux haillons moisis avaient été entassés dans la petite penderie et s’entrechoquaient, parmi les plumes et les fourrures. Pour la première fois, elle remarqua que la pendule sur le manteau de la cheminée avait été remontée, égrenant son lugubre tic-tac. Elle s’apprêtait à refermer la porte lorsque la pendule sonna le quart d’heure, tel un appel. »



On sent tellement que Michael McDowell s’amuse qu’il nous entraine dans le jeu avec délectation. A suivre ...





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Blackwater, tome 3 : La maison

La couverture de ces romans est toujours un petit bijou. Je suis à chaque fois bluffée par la qualité et les détails. J'avoue que je scrute avec attention après lecture car toutes les choses importantes décrites dans le roman sont illustrées.



J'ai été ,une fois encore, surprise par la vitesse à laquelle j'ai lu ce troisième opus. Les pages tournent toutes seules. J'ai été une fois encore happée par l'histoire.



Un scénario qui avance , qui dévoile bien des choses... tout en restant encore très évasif sur d'autres.

J'ai malgré tout une certaine appréhension sur l'épilogue final, car j'ai peur de ne pas avoir de réponses à toutes mes questions en ce qui concerne Elinor. Mais bon on verra bien.



Une chose est sûre c'est que je me régale avec cette série. J'aime les personnages, l'écriture addictive, l'atmosphère dégagée. Et je n'ai qu'une hâte, avoir la suite entre les mains.



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Blackwater, tome 3 : La maison

Un tome de rupture. Dans cette ébouriffante saga familiale, jamais les femmes n'ont autant tenu le haut du pavé, reléguant les hommes au rôle de potiche. Auparavant, elles leur laissaient au moins l'illusion du pouvoir, mais la crise des années 30 est passée par là, balayant toutes les certitudes sur son passage, même à Perdido. Un tome aussi où les rivalités, les haines et les ressentiments s'expriment avec beaucoup plus de brutalité et de violence.

La construction de la digue aurait dû éloignée les rivières Blackwater et Perdido des hommes. Bien au contraire ! Elles sont toujours là, aussi sauvages et fascinantes qu'auparavant, exerçant leur emprise néfaste sur les habitants de la cité.

Le récit s'attarde beaucoup sur la maison d'Elinor, la plus grande de la ville, mais aussi la plus inquiétante. Les pièces sont bizarrement humides, et cette odeur d'herbe mouillée caractéristique de la rivière y est partout présente. Puis il y a la chambre d'amis et son étrange petite penderie. Une chambre à l'atmosphère oppressante et lugubre qui semble avoir sa vie propre, qui n'est pas reliée au reste de la maison. Franchement, il faudrait m'y trainer pieds et poings liés pour me forcer à y rester plus de trois minutes…

Nous voyons la couronne des Caskey changer de tête. Une passation de pouvoir qui se fait d'une manière abominable. Les deux filles d'Elinor, Miriam et Frances, prennent une place prépondérante dans le récit. Miriam dans toute son arrogance et la beauté de sa jeunesse ; Frances dans toute sa fragilité et son ambivalence mal vécue. On entrevoit les motivations secrètes d'Elinor, du moins on les soupçonne. Les hommes enfin s'effacent, se retirent sur la pointe des pieds, comme s'ils avaient compris que la suite du récit ne les concernait plus.

Un livre époustouflant, fabuleux ou le fantastique, qui jouait auparavant les seconds rôles, prend toute sa place dans l'histoire. Et il le fait avec beaucoup de férocité et de bestialité.

Des trois premiers tomes, de très loin le meilleur.
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Blackwater, tome 1 : La Crue

Ce sont deux très beaux objets que m'ont gentiment proposé de lire Babelio et les éditions Monsieur Toussaint Louverture : Blackwater tome 1 La crue, puis tome 2 La digue. Pour me décider, après la quatrième de couverture alléchante mais énigmatique, je lis les 2O premières pages offertes en extrait avant d'accepter. Et là, je succombe totalement au prologue qui nous plonge dans une ambiance d'inondation nimbée de mystère : En 1919, deux hommes parcourent en barque les rues du village inondé de Perdido. Nous naviguons ensemble sur de jolies descriptions à hauteur de fenêtres d'habitations désertées, et débusquons une survivante oubliée au dernier étage d'un hôtel, que nous nous empressons de secourir. Nous, c'est Oscar, un notable du village, et son employé Bray. D'emblée, celui-ci se méfie de cette drôle de femme dont il trouve l'apparition étrange. Très vite, nous nous apercevrons que les phénomènes qui l'accompagnent ne le sont pas moins. Alors je me jette à l'eau et accepte de lire en avant première les deux premiers tomes de cette série de 6, inédits en France, car j'ai hâte de poursuivre cette histoire.





A peine reçus les deux tomes, je m'émerveille tout d'abord du soin apporté à l'univers sublime de la couverture, qui nous signifie bien que l'on rentre dans un monde à part, fantastique, presque ésotérique… Puis je me dépêche de rejoindre à la nage les personnages là où je les avais laissés : sur le canal du retour qui les mène à la maison d'Oscar et de quelques autres, relativement épargnés par la crue et qui hébergent le reste du village. L'arrivée d'Elinor, la mystérieuse inconnue, continue d'intriguer autant le lecteur que la communauté. Contrairement aux autres, elle ne semble pas avoir peur de l'eau. Elle paraît même la contrôler, parfois. Et puis cette apparence étrange qu'elle prend pendant ses bains dans la rivière Perdido, dont l'eau est de la même couleur que ses cheveux si rouges… Sa peau est comme transformée, et ses yeux… Mais c'est sûrement un effet d'optique dû à la déformation et au miroitement de l'eau. Bientôt pourtant, Ellinor divisera la communauté : ceux qui sont sous son charme sembleront protégés, les autres seront comme maudits. Mais c'est lorsqu'elle séduira Oscar que la guerre commencera réellement. Elle affrontera alors directement la femme la plus importante de la vie d'Oscar : Sa mère. Or à Perdido, si la plupart des métiers sont exercés par les hommes, ce sont les femmes qui tirent les ficelles, contrôlent les hommes, affirment leurs volontés par tous les moyens mis à leur disposition, et ce déjà bien avant ce droit de vote qu'elles viennent d'obtenir : colères, manipulation, chantage affectif, des méthodes bien rodées qui ont fait leur preuve pour régir autant les vies privées que la vie publique. Jusqu'ici. Parce qu'avec Elinor, dont les hommes sont sous le charme, les femmes ont trouvé une rivale à leur taille. Et même peut-être bien plus machiavélique et puissante… Comme le prouve la fin étonnante de ce premier tome !





Si l'enjeu de ce tome 1 était d'asseoir l'autorité familiale d'Elinor, l'enjeu du deuxième paraît axé sur le projet communal de construction d'une digue, dont Elinor ne veut pas puisqu'elle perturbera sa chère rivière… Et quand Elinor veut ou ne veut pas quelque chose, elle se bat ! Je vous en dirai plus bientôt puisque j'ai dévoré ce premier tome d'un seul coup, sans pause, en une soirée. Je n'ai donc plus qu'à poursuivre avec le 2. Moi qui m'attendais à une écriture un peu gothique, comme dans Gormenghast, je l'ai trouvée en réalité extrêmement fluide, ce qui rend l'histoire facile d'accès à tout le monde. Par ailleurs, le fait que les phénomènes se rapprochant du surnaturel soient très légers permet aux gens terre à terre comme moi d'apprécier l'histoire et de se prêter au jeu des personnages sans se sentir perdus ni dépassés. C'est peut-être ce qui m'a le plus surprise finalement : Je m'attendais à un univers bien plus complexe et je l'ai trouvé très simple et facile d'accès. du coup sans m'avoir subjugué pour la richesse de son style ou la profondeur de ses personnages, il pourra divertir le plus large public comme il l'a fait avec moi. J'ai d'ailleurs lu que c'était précisément ce que recherchait l'auteur : « J'écris pour que les gens prennent du plaisir à lire mes livres, qu'ils aient envie d'ouvrir un de mes romans pour passer un bon moment sans avoir à lutter ». Eh bien mission réussie Monsieur Michael McDowell, car c'est exactement ce que j'ai ressenti ! J'attends de voir si le deuxième continue sur cette lancée ou s'il se complexifie… En tout, il y aura six tomes qui paraîtront d'avril à juin à raison d'un volume tous les 15 jours, en format poche : To be continued !
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Les Aiguilles d'or

Tout d'abord , qu'il me soit permis de remercier l'équipe de Babelio et les Editions Monsieur Toussaint Louverture pour l'envoi de ce roman qui a vraiment retenu toute mon attention et restera un vrai bon moment de lecture .

Qu'il me soit permis de lancer un grand " coup de chapeau " au concepteur de cette couverture originale et superbe qui me renvoit à celles que j'ai pu trouver sur certains ouvrages de mon enfance , élément ô combien important à mes yeux .Même si le titre et le nom de l'auteur manquent un peu de visibilité , j'aime .

Et puis , disons le tout net , ce qu'on attend , c'est l'intrigue .Alors là , l'intrigue , c'est d'abord la plongée dans un monde à peine imaginable dans " le triangle noir " de New York en 1882 .Une description à la Dickens , une sorte de cour des miracles à la Victor Hugo , ce lieu sans foi ni loi , lieu où règnent la prostitution , le vice , l'avortement , les trafics en tous genres , la violence , les coupe - gorges , la lutte du " chacun pour soi " , la drogue , bref , tous ces vices qui permettent , d'une façon ou d'une autre , d'échapper à une condition désespérée que l'on sait immuable . Immuable sauf , hypocritement , seul sujet de discussion électorale pour l'autre classe , celle qui recherche le pouvoir , celle des bourgeois avides de notoriété , de réussite personnelle . Alors , lorsqu'un avocat de renom est assassiné dans ce quartier de misére , la machine se met en marche et frappe pour laver un honneur perdu .. Inflation de violence , de perversité , tous les moyens sont bons ...Sauf que ...Ben oui , sauf que ...le vacillement ou la chute des Stallworth ?Pour le savoir , à vous de jouer ...Ou plutôt , de lire et " tout , tout , tout , vous saurez tout ...Et vous n'êtes pas au bout de vos surprises...

Deux parties bien distinctes dans ce roman , l'immersion dans l'enfer et le récit d'une vengeance machiavélique ...Voilà ce qui vous attend dans ce récit un peu long ( pour moi ) dans sa partie initiale , mais à " se ronger les ongles" dans la seconde .

Je vous l'ai dit , j'ai retrouvé les auteurs de ma jeunesse , ceux qui me passionnaient au point de me voir m'endormir , à bout de fatigue , le livre entre les mains ...

Les personnages ? Ils sont nombreux et le petit arbre généalogique des premières pages est bien utile .Quant à leurs caractères , je vous laisse les découvrir mais c'est " du lourd ".

Trés bien écrit et traduit , ce livre devrait plaire à ceux et celles qui aiment ce " noir " tellement lointain qu'il nous semble inimaginable dans notre monde d'aujourd'hui ( ?) .

Pour ceux qui voudraient s'y rendre , ne comptez pas sur moi , je suis retraité et ne recherche plus ce genre d' aventures . A lire certaines critiques , je suis certain que vous trouverez un guide plus compétent que moi .Bienvenue dans le monde d'une bourgeoisie avide de tout et d'une société où la survie quotidienne n'empêche pas une certaine idée de l'honneur , fût elle discutable .

je vous laisse pour ce soir , amis et amies , je vais regarder un certain film , " La vie est un long fleuve tranquille ". Je ne sais pas pourquoi .Il y a sans doute un rapport mais ..lequel ?

Mille excuses à Babelio pour avoir rédigé ce petit commentaire le 31 août au lieu du 30 .
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Les Aiguilles d'or

La couverture de ce roman est un petit bijou.

Si celles de la saga Black Water étaient déjà magnifiques, ici la maison d'édition s'est surpassée.



Ce roman est manichéen, il commence doucement, trop doucement même. Et puis insidieusement, les choses se mettent en place. Les personnages et les lecteurs sont pris dans les filets d'un scénario implacable.



L'auteur, fait une critique acerbe de la société du XIXe et de l'abus de pouvoir de certains puissants.

J'ai adoré l'écriture de l'auteur, emprunt d'humour très cynique. Ce qui est tout a fait a l'image du roman.



Un roman très noir, qui même si la mise en place est un peu longue, emporte le lecteur dans les méandres du Triangle noir



Une fois encore, les éditions Monsieur Toussaint L'ouverture ont fait un travail remarquable.
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Blackwater, tome 2 : La digue

Une histoire aussi mouvante et fangeuse que les eaux de la Perdido et de la Blackwater…

Marie-Love perd beaucoup de sa superbe dans ce deuxième tome. Elle va d’échecs en humiliations. Les membres du clan Caskey s’écartent d’elle, et font leurs petites affaires derrière son dos. Les ruses et les complots de l’infernale matriarche font long feu, désormais.

L’autre, son ennemie jurée, je veux parler d’Elinor, la femme aux cheveux de la même couleur brique que la Blackwater, celle qui vient de nulle part, semble en revanche calme et tranquille. Elle est loin de l’agitation et des troubles continuels qui agitent Marie-Love.

C’est à peine si la construction de la digue qui va bon train la perturbe. Au grand étonnement de son mari, d’ailleurs ! Elinor aidera même à son achèvement quand sa dernière portion est construite devant le marais du Cyprès, là où la Blackwater prend sa source. Elle le fera à sa manière, bien sûr, d’une façon qu’on pourrait qualifier de très peu orthodoxe !

Elinor vient du fond des âges et voit beaucoup plus loin que tous ces hommes bornés et obtus à l’origine de ce projet. Pour elle, cette digue n’est qu’une simple péripétie et la Blackwater reprendra très vite ses droits.

Sa deuxième fille, Frances, comprend très vite de manière confuse qu’elle est liée de manière indéfectible à cette rivière. Elle devine des choses cachées dans son eau boueuse. Elle sait aussi que dans la maison familiale une autre personne vit à l’insu de tous et qu’il est des portes à ne jamais ouvrir. La vérité viendra-t-elle de Frances ?

C’est étonnant cette manière de saupoudrer de fantastique une saga familiale. Ce fantastique ne vient pas bouleverser les choses, mais nous donne une approche différente du récit. Je n’ai aucune idée de ce que va m’apporter les quatre tomes suivants, mais il est hors de question de m’arrêter là.

Une formidable réussite. Une histoire addictive.



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Blackwater, tome 4 : La guerre

Nous voilà arrivés durant la seconde guerre mondiale, où l’économie de guerre qui tourne à plein régime enrichit le clan Caskey.

C’est le temps des rides aussi, et des fatigues. Queenie, Sister, James, Oscar : les héros des premiers tomes vieillissent. Même la mystérieuse et impérieuse Elinor. On les voit plus figés dans leurs habitudes, plus conciliant avec les autres comme avec eux-mêmes.

Place aux jeunes : plus fougueuses, plus ardentes, plus acharnées, plus rebelles.

Frances prend conscience de son lien charnel avec la Perdido, et de sa double identité dans d’horribles circonstances.

Miriam s’adoucit et se libère doucement de la tutelle de Mary-Love.

Grace enfin, véritable tornade, aime et rêve d’une vie différente qui n’existe pas en ce milieu du XXème siècle.

Quant aux hommes, ils sont aux abonnés absents. Face à l’énergie et à l’intelligence de ces femmes, ils se mettent volontairement en retrait. Même Oscar finit par abandonner la direction de l’entreprise Caskey à Miriam. Arrivés au tome six, je me demande si les survivants ne finiront pas par se transformer en ectoplasmes.

La sublime Elinor triomphe enfin ! Elle réussit à faire taire les vieilles rivalités et à réunir autour d’elle toute la famille.

Un tome où le fantastique prend une part beaucoup plus importante. Frances qui sentait dans son corps et son âme frétiller d’autres vies, ancestrales, ombreuses et bestiales, commence à les entrevoir et à les accueillir. Qu’en fera-t-elle plus tard ?

Un récit toujours aussi fascinant qui nous entraîne dans les complexités de l’âme humaine et où le fantastique trouve sa place naturelle.

La fin approche, et à chaque fois je me demande de quelle manière l’auteur va parvenir à joindre les deux bouts.





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Blackwater, tome 2 : La digue

Très certainement mon coup de coeur pour cette série se confirme .



La couverture de ce tome deux est elle aussi magnifique de finesse, de détails, et surtout colle comme une seconde peau au roman.

Certes c'est la vocation initiale d'un couverture de roman, mais ici c'est vraiment ça.



L'auteur a toujours cette écriture très agréable, avec des touches d'humour, mais aussi cette façon de faire que tu ne sais pas vraiment où il va. C'est également le cas de Elinor, on ne sait pas vraiment ce qu'elle veut vraiment.



J'aime cette façon de faire qui laisse le suspens, mais qui permet en même temps au lecteur 1000 spéculations.

Mais je pense que ce roman qui place l'histoire en début de XXeme siècle, hormis son côté fantastique, est également une critique de la société de l'époque.



Je reste convaincue que l'auteur pose ses pions doucement mais sûrement, pour nous donner un final en apothéose.

On se pose tellement de questions qu'il serait dommage de ne pas avoir les réponses.



Mais maintenant il n'y a plus qu'à attendre la suite à paraître... j'ai hâte car cette saga familiale est palpitante, intriguante et addictive.



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