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EAN : 9782070507849
128 pages
Gallimard (02/09/2004)
3.6/5   5 notes
Résumé :
A Coqueville, un petit village de pêcheurs, les Mahé et les Floche se font la guerre depuis des années. Un jour, lors d'une sortie en mer, les pêcheurs ramènent des tonneaux pleins de délicieuses liqueurs au lieu du poisson habituel. Tout le village décide de passer la nuit à boire et à dormir sur la plage.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est bien rare de rire avec le très cher Zola! Mais avec La fête à Coqueville, on retrouve une nature très détendue très légère à l'image de ce petit village au bord du fleuve et très loin de toute civilisation. Les personnages sont plus ou moins burlesques, presque insignifiants et les conflits entre eux sont les plus déséquilibrés d'autant plus qu'il n'y a que deux grandes familles à Coqueville, les Mahé et les Floche, elles n'ont qu'une seule obsession: se faire la chasse dans toute chose. Zola développe des situations dans quelques familles pour marquer cette farouche opposition et c'est dit dans un ton tellement relâché qu'on y prend plaisir! Mais voilà que dans ce petit monde de pécheurs où chacun connait tout le monde, toute rivalité est gérée avec toute la légèreté possible, la pêche va prendre une autre tournure. Au lieu de pêcher les poissons, ce sont plutôt des tonneaux que les hommes vont pêcher... et ça conduit tout le village à une griserie collective qui n'en finira plus...
Viens de passer un bon moment avec ces villageois de Coqueville!
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Publiée dans le recueil de nouvelles intitulé [Le Capitaine Burle] en 1882, c'est-à-dire à mi-chemin dans la publication des Rougon-Macquart, cette nouvelle est, sans que je m'y attende, une bonne conclusion en forme de coda à cette première partie de son oeuvre majeure, qui se centre principalement sur la bourgeoisie et le pouvoir.
En effet, la fête à Coqueville se présente comme le récit d'un village qui se grise avec les prises de mer suite au naufrage d'un navire près de ses côtes, avec un côté clownesque et paillard dont la plume guillerette et mordante de Zola se délecte. Mais cela n'est que le prétexte. Ce village de Coqueville, avec ses deux familles, ses moins de deux-cent habitants, ses deux étrangers, un curé et le garde-champêtre pour représenter le pouvoir spirituel et l'ordre. Ce dernier est même surnommé l'Empereur, pour avoir servi dans les armées royales. La métaphore n'est pas difficile à identifier, Coqueville est le creuset de cette France dans laquelle l'aristocratie perd tout, privilèges et pouvoir, alors que la bourgeoisie se pousse à leur place. le champ lexical de Zola dans cette nouvelle est le même que dans les Rougon-Macquart, la rage des aristocrates ruiné et la jouissance de la bourgeoisie montante.
Après cet exposé cru et à peine voilé que Zola fait de notre pays, il est amusant de le voir introduire ces tonneaux de liqueur, qui seuls pourront réconcilier les deux branches d'un même arbre généalogique dans une torpeur alcoolisée. Quelle belle image Zola nous donne du moteur de l'histoire…
En définitive, une nouvelle qui m'a fait sourire par son caractère mordant et sa critique méchante, et qui m'a fait réfléchir aussi sur la valeur d'une bonne cuite pour la cohésion sociale (si j'avais osé, j'aurais dit pour l'identité nationale…).
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C'est une drôle de campagne de pêche à laquelle nous fait assister un Zola très en forme dans cette nouvelle. Dans le petit village de Coqueville (village fictif), deux clans de pêcheurs se vouent une haine séculaire mais se réconcilieront pourtant autour de parties de pêche miraculeuse. Un navire a fait naufrage, essaimant sur l'océan plusieurs tonneaux, de toutes les formes, de toutes les grosseurs, chacun renfermant des alcools aux saveurs et aux couleurs différentes. Une compétition s'engage alors entre les deux tribus pour récupérer le précieux butin et très vite, les brumes de l'alcool dissiperont tous les malentendus. Les habitants s'installent sur la plage, les tables sont dressées, et les verres vont s'entrechoquer dans un grand élan de beuverie fraternelle pour une débauche de saoulerie qui durera une semaine.

La bouffonnerie du récit révèle une part de jovialité insoupçonnable de la personnalité d'Emile Zola, la découverte d'une seconde nature en quelque sorte. A mi-chemin entre le conte et la nouvelle, l'écrivain n'est jamais à court d'imagination et trempe cette fois-ci sa plume dans l'alcool pour développer ses arguments autour de la chartreuse (très appréciée des femmes), de la crème de cassis (réservée aux petits-enfants) mais aussi des cognacs, des rhums, des genièvres qui emportent la bouche et dont se réjouissent davantage les hommes.
L'humour est présent en permanence, le ton reste léger et le verbe se fait grivois, quel bonheur de s'évader pour quelques instants et de tout oublier dans les vapeurs d'alcool ! Comme disait Alfred de Musset : « Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse » …

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Quand la liqueur lie les coeurs !

Cet ouvrage appartient au mouvement littéraire du naturalisme.Zola décrit la réalité et montre les gens tels qu'ils sont.
La nouvelle est composée de longs passages descriptifs avec peu d'actions. L'auteur décrit les paysages, le quotidien des villageois, leurs sentiments, les ragots qui planent sur Coqueville.
De mon points de vue, cela rend le récit un peu lassant et monotone.
De plus, la multitude de personnages et l'absence de personnages principaux ne m'ont pas aidé à être captivé par l'histoire. Celle-ci n'est pas très originale (deux camps ennemis qui se réconcilient autour de l'alcool) et l'absence de suspens rend l'ensemble un peu ennuyeux.
Malgré cela, j'ai apprécié le style d'écriture de l'auteur qui est facile à lire et permet de bien comprendre l'histoire. L'ambiance joyeuse de la fin de l'histoire fait un peu oublié les longueurs du début (page 50, ligne 13 : « Et la fête fut complète, une fête comme on n'en a jamais vu et comme on n'en reverra jamais »).
De plus les valeurs transmises par Zola à la fin du récit autour de la réconciliation, l'amitié, la paix et l'amour font réfléchir le lecteur et sont toujours d'actualité (p.40, ligne 3 : «  les frères ennemis Tupian et Fouasse, voisinèrent toute la soirée sans montrer les poings. On remarqua aussi Rouget et sa femme qui buvaient dans la même tasse »).
Quelques mots sur les autres nouvelles du livre : celles-ci sont beaucoup plus courtes. Tout comme « La Fête à Coqueville » le style est très descriptif. L'ambiance est parfois glauque et étrange et chaque histoire comporte une morale.
NoéR/3èmeB
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Dans un petit village de pêcheur dans la Normandie des falaises, le Pays de Caux sans doute - même si le lieu n'est jamais clairement indiqué, les habitants vivent isolés, n'ayant de rares contacts avec l'extérieur que lorsqu'ils vendent leurs poissons. Donc les anciennes querelles de famille et les haines séculaires donnent lieu à des commérages sans fin.
La vie du village est bouleversée par l'arrivée d'une pêche miraculeuse, au sens propre, lorsque des tonneaux d'eau-de-vie s'échouent, grisant tout le monde dans une grande fête qui est presque une orgie collective. Dans l'ivresse, les amoureux se rejoignent, les haines s'apaisent.
Un court récit drôle et sensuel, avec une jolie description de ma région natale.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les Mahé et les Floche se détestent. Il y a entre eux une haine séculaire. Malgré leur déchéance, les Mahé gardent un orgueil d’anciens conquérants. En somme, ils sont les fondateurs, les ancêtres. Ils parlent avec mépris du premier Floche, un mendiant, un vagabond recueilli chez eux par pitié, et auquel leur éternel désespoir sera d’avoir donné une de leurs filles. (…) Et il n’est pas d’injures dont ils n’accablent la puissante tribu des Floche, pris de la rage arrière de ces nobles, décimés, ruinés, qui voient le pullulement de la bourgeoisie maîtresse de leurs rentes et de leurs châteaux. Naturellement, les Floche, de leur côté, ont le triomphe insolent. Ils jouissent, ce qui les rend goguenards. Pleins de moquerie pour l’antique race des Mahé, ils jurent de les chasser du village, s’ils ne courbent pas la tête. Ce sont pour eux des meurt-de-faim, qui, au lieu de se draper dans leurs guenilles, feraient beaucoup mieux de les raccommoder. (Chapitre 1).
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Margot, forte à seize ans comme un homme et belle comme une dame, avait la réputation d’une personne méprisante, très dure aux amoureux.
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« Et la fête fut complète, une fête comme on n’en a jamais vu et comme on n’en reverra jamais »
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