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EAN : 9782702183496
350 pages
Calmann-Lévy (05/04/2023)
3.07/5   48 notes
Résumé :
Le quotidien de Rika, jeune journaliste ambitieuse mais surmenée, est bouleversé quand elle rencontre Manako, une femme accusée d’avoir assassiné trois de ses amants.
Pleine d’assurance, Manako ne cache pas son amour pour la cuisine somptueuse grâce à laquelle elle a su garder ses hommes. Rika veut à tout prix l’interviewer, et Manako y consent à condition que celle-ci se plie à ses demandes culinaires. Fascinée par ce personnage, Rika accepte. Mais en change... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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J'aime les romans japonais et j'adore les histoires qui parlent de cuisine, j'ai donc été ravie de découvrir ce roman qui mêle les deux.
Rika est journaliste et elle aimerait interviewer Manako, une femme emprisonnée en attente de son procès, accusée d'avoir tué trois de ses amants, mais celle-ci refuse de lui parler, jusqu'à ce que Rika lui dise qu'elle aimerait discuter de cuisine avec elle, sujet qui passionne Manako.
Rika va pénétrer dans l'intimité de Manako par le biais de la gastronomie et des plaisirs de la table, ce qui sera une vraie découverte pour elle, qui ne se nourrit que de plats tout prêts achetés dans des supérettes et avalés devant son écran d'ordinateur ou debout devant son évier.
J'ai adoré découvrir les plats mentionnés tout au long de l'intrigue, qu'ils soient japonais ou français, Manako ayant un faible pour cette cuisine.
Le roman est assez dense et aborde divers sujets tels que le regard des hommes sur le corps féminin, qui doit impérativement être mince, le surpoids étant très mal vu au Japon, le travail et l'indépendance des femmes et les choix personnels, qui sont très difficiles à faire passer dans une société japonaise où l'individu n'est rien et se doit d'être entièrement dévoué à son travail ou à sa famille.
J'ai salivé à de nombreuses reprises, et moi qui suis normande et qui cuisine tout au beurre, j'ai été surprise de constater que ce dernier joue un rôle considérable dans ce roman, qu'il dégouline sur des beignets croquants, qu'il fonde comme de l'or liquide sur du riz tout chaud, qu'il pénètre les pommes de terre brûlantes et se mêle à leur chair onctueuse...
Un roman passionnant et qui met l'eau à la bouche.
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Le beurre de Manako est un roman qu'il faut apprivoiser, un roman qui se déguste lentement.

Nous suivons Rika, une jeune journaliste qui n'apprécie pas vraiment son quotidien, trop occupée à dédier toute son énergie à son travail. Un jour, une amie lui parle d'une affaire criminelle qui l'intrigue tout de suite. Une femme, Manako, passionnée de cuisine auraient tué pas moins de 3 hommes, ses conjoints. Elle refuse de parler à la presse. Cependant, Rika parvient à décrocher un entretien avec elle et en se pliant aux diverses exigences culinaires de la prisonnière, elle commence à échanger avec elle régulièrement. Les entretiens et le reportage que veut écrire Rika ont un prix, accepter de se calquer sur les attitudes que Manako attend d'elle, se faire dicter sa conduite, et vivre des expériences à la place de Manako. Petit à petit, Rika découvre la gourmandise, sort de sa zone de confort, expérimente la joie de préparer ses plats, de découvrir de nouvelles saveurs, elle qui mangeait par automatisme et nécessité. Plus elle enquête sur cette femme, et plus sa vie se retrouve chamboulée. La relation devient vite toxique, Rika semble tomber de plus en plus dans un piège qui se referme sur elle.

Ce roman est très lent, j'ai vraiment pris mon temps pour le lire tant l'autrice crée une ambiance étrange, suspendue hors du temps, où on sent que tout peut basculer en quelques secondes. J'ai beaucoup aimé l'aspect psychologique du roman, l'auteur développe beaucoup de thèmes comme les injonctions que la société peut dicter aux femmes, des sujets comme la prise de poids mal vu dans nos sociétés, la solitude, les relations humaines, la culpabilité, l'envie de s'en sortir et ce peu importe le prix. Il y a de très beaux passages où Rika a des réflexions assez intéressantes et qui font réfléchir. Et j'ai trouvé que la fin offre un très beau message.
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En voyage au Japon je m étais fait la remarque du nombre incalculable de restaurants et surtout de boutiques liées à la nourriture, bentos et confiseries en tout genre enveloppés dans de ravissants papiers.La nourriture tient donc une place fondamentale dans la culture japonaise et ce roman "le beurre de Manako en est une illustration. A la faveur
d 'un article, la jeune journaliste Rika rencontre une femme nommée Manako Kajii accusée du meurtre de 3 de ses amants et accessoirement férue de gastronomie. Au delà de la description très copieuse de différents mets et recettes dont la profusion confine par moments à l' indigestion,ce roman très original,est l occasion également de dépeindre les relations maris et femmes,et ce n est pas très engageant...,et surtout la place et le role des femmes dans une société japonaise très normée où le dikdakt de la minceur est omniprésent. Quant à l' enquête policière, elle ne revêt qu un intérêt anecdotique et l' histoire est décevante de ce point de vue.
Ce roman se démarque des autres romans japonais actuels( qui ont souvent tendance à se ressembler, surfant plus ou moins sur la tendance du feelgoodisme,) en ce qu' il décrit de manière très détaillée ,peu complaisante et intéressante certains aspects de la société japonaise, Je l ai trouvé cependant vraiment trop long concernant la nourriture.Malgre un aspect tres sensuel,on éprouve quand même des hauts le coeur devant tout ce beurre et ce riz au bout des 465 pages du roman.
Un roman au final assez inclassable, original je le répète et nous laissant aussi et c est un comble, sur notre faim tant les angles de lecture sont multiples: roman societal, ? Gastronomique ?ou enquête policière?. le tout reste assez troublant et indéfinissable.
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Le beurre de Manako se présentait sous une forme appétissante avec l'enquête menée par une journaliste autour de la personnalité d'une présumée meurtrière, passionnée de cuisine. Il serait peut-être injuste de prétendre que le livre de Asako Yuzuki ne tient pas ses promesses, car c'est une question de goût personnel, mais le mélange des différents ingrédients ne fait pas lever la pâte autant qu'espéré. Disons que les parties consacrées à la fascination qu'éprouve la journaliste pour l'accusée et son côté obsessionnel à goûter les mêmes plats à son tour puis ensuite à sa lancer avec passion dans la cuisine, ne manque pas d'intérêt, sauf justement quand les innombrables recettes tendent à dévorer l'intrigue. Ce n'est certainement pas le premier roman asiatique à intégrer l'art culinaire dans son récit mais, étonnamment, dans le beurre de Manako, les longues descriptions ne donnent pas tant que cela l'eau à la bouche. L'aspect psychologique n'est pas suffisamment roboratif pour redonner faim et le regard sur la société japonaise et la place des femmes, jugées avant tout sur leur physique, avec le culte de la minceur, ne convainc guère car trop peu approfondi. C'est loin d'être un livre indigeste, bien entendu, mais seulement quelque peu étouffe-chrétien, sentiment qui dépend à l'évidence de la potentielle fringale de chacun.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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DELICAT
Rika, jeune journaliste occupée à faire sa place dans un hebdomadaire japonais, s'intéresse au procès de Manako,accusée d'avoir assassiné trois de ses amants, fait divers récent ayant passionné l'opinion.

En la rencontrant, elle découvre un rapport au monde et à la société inédit pour elle, s'exprimant notamment à travers la cuisine.

Subjuguée, Rika va peu à peu modifier son propre comportement et s'interroger sur les injonctions subies par les femmes japonaises, s'exposant pour la première fois aux regards des autres en osant s'affirmer.

De plats en plats, une puissante influence la transforme au plus profond de son être, tandis que la personnalité de Manako s'avère de plus en plus difficile à appréhender.

Un roman psychologique délicat, au sein d'un tableau du Japon contemporain.

@doresixtine
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La cuisine de Reiko était si délicieuse qu’elle s’en remémore encore le goût dans ses moindres détails. Ce fumet et ces arômes qui avaient enveloppé son corps las… Ces ingrédients de saison qui lui avaient assurément redonné de l’énergie pour le lendemain… Mais ce n’était rien à côté de cette succulence qui se déploie depuis la pointe de sa langue pour s’emparer d’elle tout entière et l’entraîner en terre inconnue.
La cuisine de Reiko était si délicieuse qu’elle s’en remémore encore le goût dans ses moindres détails. Ce fumet et ces arômes qui avaient enveloppé son corps las… Ces ingrédients de saison qui lui avaient assurément redonné de l’énergie pour le lendemain… Mais ce n’était rien à côté de cette succulence qui se déploie depuis la pointe de sa langue pour s’emparer d’elle tout entière et l’entraîner en terre inconnue.
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Pour un homme qui cherche à se marier, l'idéal serait d'épouser une femme la plus dénuée de volonté et de vie possible. Le must, c'est une morte, ou un fantôme.
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C'est amusant de faire la cuisine, mais dès l’instant où il s'agit d'une obligation, cela devient une corvée, n'est-ce pas ?
Il en va de même pour le sexe, la mode ou la beauté.
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Dans sa bouche, l’amertume de l’ail grillé se déploie progressivement, menaçante. Lubrifiés par la graisse, les grains de riz glissent un à un sur sa langue en direction de sa gorge. Aussi succulente qu’ait été la viande, le goût de ce riz gorgé de jus touche à l’exceptionnel. Elle ressent un regain d’énergie tandis qu’elle mâche. Envahie par un confort et une lassitude étrange, elle pourrait bien s’endormir. « Ah, que c’est bon » murmure-t-elle a plusieurs reprises.
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Il s’avéra que les hommes étaient morts les uns après les autres depuis qu’elle suivait ce cours.  « J’ai commencé à cuisiner pour moi-même. » il ne serait pas absurde d’imaginer que tous ces individus, privés de soins depuis qu’elle avait redirigé vers elle-même l’énergie considérable qu’elle mettait à s’occuper d’eux, avaient perdu goût à la vie et choisi le chemin de la mort.
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