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EAN : 9782020202732
304 pages
Seuil (30/09/1992)
2.72/5   9 notes
Résumé :
Nous sommes en décembre 1816. Le décor : une auberge et un palais à Terracina, ville frontière séparant Rome du royaume de Naples. Côté cour, Henri Beyle, trente-trois ans, que l'on ne connaît pas encore sous le nom de Stendhal et qui parcourt l'Italie pour être heureux et aimé des femmes - mais ce n'est pas chose facile. Côté jardin, Gioacchino, qui s'appelle déjà Rossini, est le maestro le plus brillant et sans doute le plus aimé d'Italie - mais ce n'est pas de to... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Se saisir de personnages réels et tenter de les hisser à la dignité des êtres de fiction » est l'ambition de l'académicien Frédéric Vitoux dans La comédie de Terracina qui romance une rencontre De Stendhal avec le compositeur Rossini en décembre 1816 à la frontière des Etats pontificaux et du Royaume de Naples et des deux Siciles.

Henri Beyle visite les musées et les monuments italiens en 1816 et achève à Naples, en janvier suivant, la rédaction de « L'histoire de la peinture en Italie » signé MBAA (M Beyle Ancien Auditeur) publié à compte d'auteur en aout 1817. le mois suivant il publie « Rome, Naples et Florence » sous le pseudonyme M de Stendhal que l'histoire retiendra.

Gioacchino Rossini quitte Naples début décembre 1816 en direction de Rome où il crée La Cenerentola joué le 25 janvier 1817 au théâtre Valle.

L'un et l'autre ont emprunté la Via Appia et n'ont pu faire étape qu'à Terracina.

La comédie loge Henri Beyle chez le Comte Nencini, noble napolitain ayant servi le Roi Murat, où il rencontre Joséfina Macirone cousine du comte, abandonnée par son mari. le Comte Nencini (héros qui évoque le légendaire "Pontcarral") a été exilé par le Roi de Naples.

Rossini vient de Naples, en compagnie de la Comtesse Nencini, par des routes où les anciens soldats de Murat rançonnent les voyageurs et notamment les commerçants anglais. En réunissant trois hommes et deux femmes le romancier badine avec l'amour en un jeu rendu inégal par la séduction irrésistible du compositeur et la balourdise de l'écrivain.

Dans l'ombre se négocie une éventuelle amnistie des anciens collaborateurs de l'Empire, contexte qui fait écho à la jeunesse de l'écrivain et aux « ennuis » de son père à la libération, pendant que nos personnages discutent à bâtons rompus sur l'art, la broderie, la cuisine, la musique et la peinture, sujets de prédilection du romancier.

Cette comédie est un régal de la même veine que « Ariel ou la vie de Shelley » où André Maurois évoque le poète Percy Shelley et sa fin tragique au large de la cote italienne.

Distinguée par le Grand prix du roman de l'Académie française en 1994, cette comédie brille d'une plume aussi élégante que classique.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En recevant ce jour-là à déjeuner Gioacchino Rossini et Henri Beyle, le comte et la comtesse Nencini accueillaient le compositeur le plus illustre de leur temps et un Français qui, aussi obscur et dépourvu de réputation qu’il fût, avait été reçu les mois précédents par la meilleure société milanaise, s’était lié d'amitié avec l’abbé di Breme qui en régentait les esprits, avait séduit le poète Silvio Pellico (qui allait bientôt devenir dans sa forteresse du Spielberg le prisonnier politique le plus pleuré d'Europe) et avait même durablement impressionné le célébrissime et sulfureux Lord Byron un soir d'octobre à la Scala.

Mais le comte et la comtesse Nencini mesuraient-ils vraiment ce privilège ?
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Sa voix tremblait d'admiration et de passion. Et il aurait été bien impossible de savoir si cette admiration, cette passion s'adressaient à la seule comtesse Nencini ou au tableau qu'il avait accroché en face de son lit.

Et Beyle crut apercevoir là un trait du caractère italien. Un Français affichera dans son salon la peinture dont il s'enorgueillit. Un Italien qui aime un tableau l'accroche en face de son lit pour le voir en s'éveillant et son salon reste sans ornement ! Il veut du plaisir et pour lui le paraître n'est rien.
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Dès qu'il n’était pas tenu de séduire, dès qu'il ne cherchait pas à briller dans un salon, Beyle retrouvait ses esprits et son esprit, son naturel et son goût des paradoxes, son intelligence si vive et son sens de la formule, qu’il dilapidait avec la plus parfaite prodigalité.
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Bien sûr, poursuivit Beyle, l'amour en France est peu à la mode. Les jeunes gens de vingt ans ne songent qu'à la députation et craindraient de nuire à leur réputation de gravité en parlant plusieurs fois de suite à la même femme, mais précisément nous ne sommes pas en France et je me sens si peu français, si peu le compatriote de ces jeunes gens-là !
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Parmi les nombreux romans, biographies et essais écrits par Frédéric Vitoux, de l'Académie française, certains ont été récompensés, notamment par le Prix Goncourt de la biographie pour sa « Vie de Céline » (Grasset). Dans son nouvel ouvrage, intitulé « L'Assiette du chat » (Grasset), présenté pour la première fois sur KTO, il invite le téléspectateur à découvrir une sorte de madeleine de Proust, dévoilant les dessous de sa propre histoire familiale. Devant Marie Brette, il accepte de lever aussi le voile sur ses sujets d'inspiration et autres secrets de famille. Bien que se définissant comme catholique, l'écrivain partage ses doutes avec sincérité : « Je suis catholique, ce qui ne m'empêche pas d'être pétri d'incertitude... Je veux croire en l'immortalité de l'âme ».
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