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EAN : 9782746750722
240 pages
Autrement (22/08/2018)
3.56/5   121 notes
Résumé :
«Tout a commencé un jour d'octobre 1978. Inspecteur à la brigade de renseignement de la police de Colorado Springs, j'avais notamment pour mission de parcourir les deux quotidiens de la ville à la recherche d'indices sur des activités subversives.
Les petites annonces ne manquaient jamais de m' étonner. Parfois, entre stupéfiants et prostitution, on tombait sur un message qui sortait de l'ordinaire. Ce fut le cas ce jour-là.

Ku Klux Klan
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai bien apprécié ce récit d'infiltration, par blanc interposé, d'un noir dans cette pestilence du Ku Klux Klan.
Le Klan de 1978, qui essaie de se rendre plus présentable... Cela ne vous évoque-t-il rien-en terme de "dédiabolisation"-de certain parti politique français?
Même si cette bande de racistes assumés et cagoulés apparaissent pas très futés, ils n'en sont pas moins dangereux dans leurs provocations...
Ron Stallworth ne s'y trompe pas, en prévenant les débordements possibles entre KKK et mouvements révolutionnaires noirs qui rappliquent à Colorado Springs. D'autant que le Klan cherche à faire alliance avec d'autres suprémacistes blancs autrement menaçants!
Bon. On est très loin du sensationnel des séries télévisées américaines d'aujourd'hui, mais l'aspect historique et documentaire est intéressant en détaillant l'organisation militaire du Klan.
Il est quand même jouissif, de suivre une bande de clampins qui cherchent un endroit où faire brûler une croix!... Sans songer un seul instant qu'ils sont infiltrés et donc surveillés sans relâche par les patrouilles de police.
Il est dommage, cependant, que cette enquête sur le KKK ait été trop tôt bouclée par la volonté d'un chef de police trop soucieux d'une communication "bordée". Tant pis.
Je salue aussi, cette grande probité de Ron Stallworth qui n'hésite pas à s'insurger et à protester contre la récupération odieuse d'un crime par un pasteur de la communauté noire. Respect.
Un livre captivant, sans longueurs inutiles, et qui m'incite à aller voir ce qu'en a fait Spike Lee au cinéma! Connaissant le cinéaste, ce ne doit pas être ennuyeux!
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Ron Stallworth a été le premier Afro-Américain à intégrer la Police de Colorado Springs.

Il a été agent sous couverture pour surveiller un meeting du chef du Black Panther Party. En tant que flic, il combat les extrêmes qui appellent à la violence, de quelque bord qu'ils soient.

Plus tard, comme nous l'évoque le titre du livre, il a, en tant qu'inspecteur à la brigade de renseignement, infiltré le Ku Klux Klan. Comment ? C'est tout le plaisir de la découverte de cette histoire - vraie - aux allures surréaliste.
Par l'ironie du sort, il deviendra même, l'espace d'un meeting du KKK, l'agent - cette fois à découvert - chargé de la sécurité des grands pontes du parti suprémaciste.

Dans ce livre, Ron Stallworth nous fait également le récit de son rôle d'agent de protection de Ralph Abernathy, le proche adjoint de feu Martin Luther King, et digne représentant de la lutte pour les droits civiques.

Autant de situations cocasses, périlleuses et de missions qui ont côtoyés des figures historiques. Ron Stallworth est en outre un flic qui ne prend pas un parti aveugle pour la cause noire (rappelons que nous sommes dans les années 70' et que la ségrégation était encore un "souvenir" très récent), mais pour la justice. Ce qui est tout à son honneur.

Cette histoire vraie nous est contée agréablement, et hormis quelques passages épars un peu moins attrayants, on se laisse emporter par ces aventures rocambolesques. A découvrir.
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Ce témoignage de Ron Stallworth m'a ramenée quelques années en arrière, à l'époque où je voyageais aux Etats-Unis et où j'étudiais l'anglais et l'histoire américaine à la fac.

Aux USA, j'ai pu fréquenter un peu de monde et j'avais une amie, Lacey, avec qui je discutais beaucoup. On s'entendait bien et on a fini par faire un road-trip ensemble, du Maine à la Louisiane, en passant par différents États de la côte est (Massachussetts, Virginie, Géorgie, Floride, etc.). En passant par la Virginie où elle allait elle-même à l'université, Lacey m'a raconté que quelque temps plus tôt, alors qu'elle était en voiture dans ce même État avec une amie, elles s'étaient perdues sur la route et s'étaient enfoncées dans la campagne. Là, elles étaient arrivées devant une maison au-dessus de laquelle était fièrement hissé un drapeau du Ku Klux Klan. Nous étions dans le même coin et ça m'a un peu inquiétée. Lacey est blanche et américaine mais je suis métisse (enfin, noire diront les Américains : à partir du moment où quiconque a une goutte de sang noir qui coule dans ses veines, ils ne s'embarrassent pas avec des questions de « mixed-race ») et française. On était en 2004 et c'était l'époque des « freedom fries » aux Etats-Unis : certains Américains en voulaient aux Français pour la guerre en Irak. Bref, je n'étais pas très rassurée… Enfin, c'est une petite anecdote pour dire que le Ku Klux Klan existe toujours bel et bien aux USA et, pire, qu'on peut tomber sur lui.

Dans son livre, Ron Stallworth raconte comment, en tant que policier noir, il a réussi à infiltrer cette organisation terroriste qu'est le KKK. Je n'ai rien trouvé d'édifiant dans ce témoignage. Tout ce que l'auteur raconte sur ses contacts et discussions avec le Klan est connu : le KKK prône la séparation des « races » (un concept très américain) et la supériorité de la « race blanche » et fait brûler des croix de temps en temps pour rappeler son existence et terrifier les « minorités ». Mais rien ne se passe vraiment au cours de l'enquête de Ron Stallworth, si ce n'est qu'il réussit à faire parler quelques personnalités connues du Klan comme David Duke. Et encore une fois, les dires du monsieur n'ont rien de nouveau : les Blancs sont supérieurs aux autres, les races doivent être séparées, etc. Ce que j'ai trouvé intéressant dans ce livre, ce sont les rappels historiques, notamment la raison pour laquelle les chevaliers du KKK ont décidé de se déguiser en fantômes et de brûler des croix, ainsi que les incohérences de leurs cérémonies : ces personnes méprisent les catholiques mais empruntent, en les modifiant, certains de leurs rites. Par ailleurs, ils sont tellement pétris de haine et de préjugés qu'ils sont incapables de voir qu'ils se font rouler dans la farine. Pour des gens qui se réclament de la « race sup », il y a encore du boulot…

Enfin, au-delà du fait qu'il est incroyable qu'un Noir ait pu infiltrer le Ku Klux Klan, j'ai trouvé l'histoire de Ron Stallworth intéressante mais sans plus. En revanche, j'ai beaucoup apprécié son humour et son état d'esprit. Et j'ai trouvé très courageuse sa prise de position objective par rapport au meurtre d'un cuisinier blanc commis par David Scott Lee, un jeune Noir de quinze ans qui a été condamné à perpétuité – condamnation qui a provoqué la colère d'un pasteur baptiste noir de Colorado Springs et de sa paroisse. Ils ont même manifesté contre cette « injustice raciale ». Une « fausse injustice raciale » selon Ron Stallworth, l'adolescent ayant déclaré qu'il voulait voir « ce que ça faisait de tuer quelqu'un ».

Tout cela s'est passé à la fin des années 1970. Et la question « raciale » est toujours aussi sensible aux Etats-Unis.
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Spike Lee est assurément un cinéaste fondamental qui compte forcément pour les amateurs de cinéma, il n'a eu de cesse de le confirmer, malgré des prises de bec évidentes avec les grands studios américains et un gros passage à vide à partir des années 2000.

Son grand retour il l'a fait, avec ce film qui a récolté le Grand Prix du Jury au Festival de Cannes ,et qui part d'une histoire tellement incroyable, qu'on a du mal à croire qu'elle est vraie ou qu'elle n'est pas fortement romancée.

En fait, le réalisateur s'est préalablement basé sur le livre de Ron Stallworth, le personnage principal du film.

Ron Stallworth est un jeune Afro-Américain.dont la famille déménage en 1972 à Colorado Springs où il a pris un intérêt pour une carrière dans les forces de l'ordre. Il devient agent de police de son État, et lance une improbable mission d'infiltration du Ku Klux Klan,

Le livre et le film permettent de revenir sans détour sur les années 1970 américaines, la condition noire et la haine des suprémacistes blancs. le film est adapté de l'autobiographie de l'ancien policier.


Si Spike Lee a pris quelques libertés dans la chronologie et a rajouté un au volet sentimental bienvenu, en lisant ce livre dans la foulée de la projection, on a bien eu la confirmation que tout s' était bien passé dans les années 70 à Colorado Springs.

Avec BlacKKlansman, Spike Lee s'est pleinement affranchi du livre original : avec une très bonne bande son 🔊 ,, un rythme qui fait qu on ne s"ennuie jamais, une réalisation avec des scènes très fortes, et évidemment un casting au top, dont le toujours épatant Adam Driver dans un rôle plus étoffé que dans le livre original.

Un conseil : courez voir le fillm pour voir la puissance du réalisateur quand il filme des hommes et des femmes noirs, puissance aussi à rappeler,, sous l' humour, on voit parfaitement comment le racisme est inscrit dans l'histoire américaine puis plongez-vous dans le livre "Le noir qui infiltra le Kkk" pour connaître tous les détails de cette infiltration si peu banale.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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JUBILATOIRE !

Une grande envie d'éclater de rire si le sujet traité n'était pas aussi grave : la ségrégation raciale, le KKK et le suprémacisme Blanc.

Oui, à certains moments, le récit donne envie de pouffer de rire devant ce Grand Dragon qui explique, bien sérieusement comment il fait pour détecter la différence entre un Noir ou un Blanc (tendance "bon aryen" - à lire d'un seul tenant pour le jeu de mot) au téléphone alors qu'au bout du fil, il a un policier Noir…

Risible parce que ces KKK sont des hypocrites qui, rejetant la religion catho, lui en emprunte tout de même une partie de son décorum et de ses "au nom du père, du fils et du saint-esprit".

Risible ces klansman parce que, comme leur dirait bien Scar (Le Roi Lion) « vos pouvoirs de réflexion volent plus bas que le derrière d'un cochon ».

Leur niveau intellectuel n'est guère brillant mais leurs orateurs ont une belle rhétorique et les gens ne retiennent jamais que ça : celui qui a eu le dernier mot, celui qui ne s'est pas laissé démonter à un débat. On retient les mauvais chiffres, les fausses infos, jamais celles qui étaient véridiques.

Oui, ce livre ressemble à une grosse farce et pourtant… En 1978, Ron Stallworth, policier à Colorado Springs a pourtant réussi à infiltrer la section locale du KKK, même si, aux réunions, il y envoyait une doublure, un policier Blanc.

Malgré tout, derrière la farce et le bon tour que ce flic Noir jouait aux White Powers, on sent aussi dans le texte qu'il ne fallait pas aller chez les gars du KKK pour trouver du racisme, du ségrégationnisme et de la haine de l'autre.

Notre policier en a bavé, il rappelle d'ailleurs souvent que nous étions dans les années 70 et que ce qui se disait à l'époque ne pourrait plus se dire de nos jours sans un blâme mais que malgré toutes les avancées que l'Amérique a faite, le racisme est toujours présent, qu'il n'a pas baissé depuis les années 70, même si les Noirs ont acquis des droits.

Véritable enquête dans le milieu des racistes en cagoules blanches, notre policier a monté un dossier sur eux, avec l'accord de ses chefs, a levé quelques lièvres qui seront déplacés ailleurs.

Se jouant de ces suprémacistes aryens qui se pensent assis plus haut que les autres, notre policier a fait preuve d'une audace et d'un culot monstre à une époque où il était le seul policier Noir dans le coin et où on lui demandait de ne jamais répondre aux provocations, faisant, une fois de plus, taire les victimes alors que les coupables s'en sortaient blanc comme neige.

Je suis Blanche, de par ma couleur de peau, j'ai plus de droits que certains, de par mon sexe, j'en ai moins que d'autres. En fait, quand j'y pense, je me dis que j'ai énormément de chance, j'aurais pu naître à une autre époque et dans une autre couleur de peau, ce qui aurait changé toute ma vie car comme eux, j'aurais dû me battre ou subir.

Restons vigilants car ces derniers temps, des démagogues sont arrivés au pouvoir, les grosses ficelles des populistes sont de sorties et elles font mouches car leur rhétorique est bonne et elle plait à une partie de l'électorat, malgré leurs casseroles au cul, malgré leurs conneries, ils/elles séduisent. Ce sont de bons vendeurs et je vais gaffe de ne pas tomber dans leur jeu, malheureusement…

Un excellent roman qui m'a fait sourire tout en me serrant les tripes car ces suprémacistes, ils sont toujours parmi nous. Y'en a même qui veulent construire des murs.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Les anciens « maîtres » – et les Blancs en général – tenaient les esclaves récemment affranchis pour très superstitieux et terrorisés par les esprits de l’au-delà. En particulier, par les fantômes des soldats confédérés morts au combat. Grâce à ces draps blancs, les premiers membres du Klan espéraient que les anciens esclaves les prendraient pour les esprits de ces soldats, revenus avec une mission : s’assurer que les Noirs continueraient à obéir aux traditions sudistes. En semant la panique, les membres du Klan pensaient pouvoir inverser l’issue de la guerre et réduire à néant les efforts de Reconstruction du gouvernement fédéral, désireux de panser les plaies d’un Sud physiquement et moralement meurtri.
Dans le même but, le Klan érigeait les « croix de feu » sur les lieux mêmes où quelqu’un – Blanc ou Noir – les avait offensés. On ne peut qu’imaginer l’état des esclaves, pétris de superstitions, à l’« apparition fantomatique » des cavaliers et au spectacle « démoniaque » des croix vengeresses, destinées à combattre les « péchés » commis contre les honorables traditions du « Vieux Sud ».
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Si un seul Noir, épaulé par une poignée de Blancs et de Juifs motivés, progressistes et éclairés, est capable de l'emporter sur une bande de racistes et de montrer quels abrutis illettrés ils sont vraiment, imaginez ce que pourrait accomplir une nation entière, animée par le même état d'esprit.
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Trop souvent, par l’ardeur qu’ils déploient pour trouver un « scoop », les médias génèrent eux-mêmes les événements dont ils parlent ensuite. Ce qui ne sert que l’individu et le sujet couvert, en offrant une tribune ou un pouvoir que ni l’un ni l’autre ne mérite
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Mon enquête au sein du Ku Klux Klan a fini par me convaincre que nous triompherons bientôt de ceux qui n’envisagent les minorités qu’à travers leurs propres tares : racisme, xénophobie, intolérance ou fanatisme religieux ; ceux qui dénient tout respect aux gens de couleur, ou à quiconque ne répond pas aux critères de la « race aryenne », et qui refusent de considérer ces derniers comme des êtres humains.
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Dans la police, la réussite ne s’évalue pas toujours au nombre d’arrestations ou à la quantité de contrebande saisie. Grâce à nos efforts conjoints, pas un seul parent, qu’il soit noir ou d’une autre minorité, n’a eu à expliquer à son enfant pourquoi une croix de neuf mètres brûlait sur la colline
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Video de Ron Stallworth (1) Voir plusAjouter une vidéo
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