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Simon Baril (Traducteur)
EAN : 9782330167233
304 pages
Actes Sud (04/05/2022)
3.48/5   25 notes
Résumé :
L’amour peut-il sauver un homme de la perdition ?
Saint Louis, Missouri, post-Seconde Guerre mondiale. Jack Boughton, un Blanc fort instruit, sans ressources, vivote tant bien que mal sans pouvoir toujours se payer une chambre. Depuis qu’il a purgé une peine de deux ans pour un vol qu’il n’avait pas commis, il passe le plus clair de son temps à lire de la poésie à la bibliothèque. Jusqu’au jour où il fait la rencontre de Mlle Della Miles, professeure d’anglai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
JACK de MARILYNNE ROBINSON
Jack s'inscrivît dans la série écrite pas M. Robinson dont le premier opus est Gilead, cette ville de l'Iowa où vit la famille Ames. C'est une sorte de testament du grand père, presbytérien à son petit fils, testament spirituel qui vaudra le prix Pulitzer à son auteur en 2005. Cette suite met en scène Jack Boughton, mouton noir de la famille, qui a quitté Gilead pour s'installer à Saint Louis dans le Missouri où il va nouer une relation avec Della, jeune femme noire, fille d'un pasteur méthodiste qu'il a rencontré dans un cimetière. Elle est professeur d'anglais au lycée ce qui pour l'époque est une grande réussite dans sa communauté. Jack est conscient de la complexité de leur relation et bien sûr, précédé d'une réputation sulfureuse, c'est lui qui bizarrement se pose le plus de questions sur leur amour alors que Della est prête à braver sa famille et mettre en péril son travail. La ségrégation est omniprésente à Saint Louis et leurs rendez-vous très compliqués à organiser, chaque membre de la famille de Della voulant discuter avec Jack pour le convaincre de renoncer à cette union. Ils veulent se marier, discutent des heures à refaire le monde et trouver la place de Dieu dans leur univers, car la religion, la spiritualité tiennent une place primordiale dans leur vie, bien que leur pratique soit radicalement différente.
J'avais adoré Gilead qui est un de mes Pulitzer préférés et retrouver cette famille issue d'une lignée de pasteurs presbytériens est un vrai bonheur. Une série de livres importante pour qui se pose des questions sur l'évolution de certains états américains sur des sujets comme l'avortement entre autres, sur l'influence toujours omniprésente des sectes protestantes qui accompagnaient les convois de pionniers et qui ont gardé une mainmise énorme sur le midwest en particulier.
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Encore une fois, ce fut une lecture chargée. J'ai écrit plus tôt que Marilynne Robinson ne rend pas la tâche facile à ses lecteurs : ses thèmes (essentiellement le bien et le mal chez les humains, et la façon dont nous faisons façe à ces deux en tant qu'individus) sont particulièrement lourdes, et son style d'écriture méticuleux et supérieur exige une constante concentration.

Dans ce quatrième volet de la série Gilead, elle reste en territoire familier : tout comme dans le deuxième volet (« Home »), l'accent est à nouveau mis sur Jack, le mouton noir de la famille Boughton. Et en soi, nous n'apprenons pas grand-chose de nouveau : nous savions déjà que Jack est un ivrogne et un voleur, qui n'est que trop conscient de sa «méchanceté», et nous connaissions sa relation problématique avec la femme noire Della Miles. Mais dans cette tome, Robinson creuse beaucoup plus profondément cette âme «condamnée». Cela fait presque mal d'être confronté à l'inquiétude constante de Jack, à son insécurité permanente et à son sentiment d'infériorité écoeurant. Robinson montre comment les personnes en marge de la société évaluent continuellement la façon dont elles sont perçues de travers par les autres (qui sont dans une meilleure position) et à quel point elles sont impuissantes à se sortir du marais. La particularité de Jack est qu'il a développé sa propre philosophie de vie à partir de cette situation, à savoir causer le moins de mal possible. En vain bien sûr.

Et puis il y a la romance entre Jack et Della, une romance dont on ne peut pas vraiment comprendre les fondements, mais qui se développe de manière si délicate et si touchante qu'il faut être captivé par elle. Cela ne ressemble à rien de plus qu'une autre histoire de Roméo et Juliette, condamnés comme le sont les deux protagonistes par leur milieu et par les lois en vigueur (y compris un regard assez confrontant sur la rigidité morale de la communauté noire). Ce qui m'a le plus frappé dans les dialogues entre Jack et Della, c'est la fréquence à laquelle ils parlent de lumière et d'obscurité, métaphore peut-être très évidente ici, mais qui résume bien le dilemme de ce couple. En fin de compte, dans cette tome, Robinson aborde la question de savoir si Jack peut être sauvé par Della, ou – en d'autres termes – si quelqu'un qui est damné peut être sauvé par l'amour, une question qui était auparavant centrale pour Dostoïevski (en particulier dans Crime et Châtiment). En effet, Robinson rivalise avec les plus grands et elle se tient debout. Cela en dit assez.
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Jack est un personnage assez énigmatique, ancien alcoolique. Il lutte encore avec ses démons. Il habite tantôt à l'hôtel, tantôt dans la rue, selon l'argent qu'il a en poche.
Il courtise Della durant des rendez-vous ou au cours de rencontres qu'il provoque notamment en lui rendant des livres qu'elle lui a prêtés. Seulement Della est une femme de couleur alors que Jack est blanc. On est dans le sud des Etats-Unis après la deuxième guerre mondiale. Même leurs balades sont très mal vues. La famille de Della est également très hostile à leur relation.
Le roman regroupe leurs conversations sur les livres, leur vision de la vie, de la religion. le thème de la religion est très prononcé. Ils sont tous les deux enfants de pasteur. Il y a une sorte de jeu de séduction également, de l'humour, beaucoup de tendresse, de retenu et de l'amour.
En dehors de leur rencontre, c'est Jack qu'on suit. Jack qui tente de trouver et garder du travail, de se mettre en sécurité. Jack est un personnage touchant, intriguant qui s'ancre durant la lecture tant on l'accompagne dans ses pensées, ses remises en question.
C'est une lecture très dense, qui demande de l'attention mais cela pour capter toute la beauté des tournures et des dialogues. Il y a quelque chose d'envoûtant grâce aux réflexions spirituelles et littéraires.
C'est une lecture qui se mérite, une lecture prenante et non celle de celles qui sont haletantes, qu'on dévore. Mais une lecture qui vous captive par la finesse du style, la beauté des personnages, l'atmosphère qui s'apparente à un recueillement.
Une très belle rencontre avec la plume de l'autrice.
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Jack un loser, un peu alcoolique, vaguement voleur, carrément malchanceux. La vie et les gens lui marchent régulièrement sur les pieds. Un jour il a rencontré Della, une professeure d'anglais dont il tombe amoureux. Pourtant, les choses ne deviennent pas plus facile car il est blanc, elle est noire et nous sommes dans le Missouri de la ségrégation. En plus, il est presbytérien et elle baptiste, ça complique encore tout. Mais, ils sont bien décidés à persévérer et se fréquenter malgré toutes les galères qui continuent de pleuvoir sur Jack.
Je suis mitigée sur ce roman. La plume est belle, l'intention louable mais nom didju qu'est-ce qu'ils causent! Des pages entières de dialogue où je ne savais plus trop qui que quoi. En plus, ce titre fourmille de références bibliques et poétiques (big up au traducteur) montrant l'érudition de l'autrice sans pour autant rendre la lecture fluide. Un roman couci-couça qui pourrait néanmoins trouver son public.
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« Jack » fait partie de ces romans comme on en lit peu.

Lecture immersive où se mêle tout à la fois réflexions introspectives, philosophiques et spirituelles portées par la plume magnifiquement poétique et sensible de l'une des voix majeures de la littérature américaine d'aujourd'hui, « Jack » est une oeuvre qui se veut autant exigeante qu'accessible pour son lecteur.

Dans l'Amérique raciste des années 40-50, Marilynne Robinson dresse le portrait de deux solitudes qui se rencontrent et semblent se reconnaître : celle de Jack Boughton, quadragénaire blanc et vagabond-à-rien et Della Miles, professeur d'anglais noire.

Loin d'être une énième histoire d'amour impossible ou le simple portrait d'une époque, « Jack » offre une exploration dans les tréfonds de l'âme humaine - une âme en quête de rédemption, d'espoir et d'amour absolu - à travers les conversations intérieures, toutes autant émouvantes qu'inspirées, de son anti-héros éponyme, looser sublime.

Une grâce absolue se dégage de ce roman et de ses personnages ✨
Sa lecture a été une superbe découverte pour moi, je ne peux donc que vous encourager à en faire autant !
Lien : https://www.instagram.com/un..
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critiques presse (1)
LeFigaro
21 juin 2022
Un roman complexe, et pas simplement un énième livre, sur l?amour impossible dans une société pourrie par la ségrégation.
Lire la critique sur le site : LeFigaro

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