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Laurent Bury (Traducteur)
EAN : 9782385290825
464 pages
Charleston (01/02/2024)
4.39/5   58 notes
Résumé :
En 1936, au cœur des bois de Troublesome Creek, dans le Kentucky, vit la jeune Mary Cussy Carter, 19 ans. Elle est la dernière femme vivante et la descendante d’une étrange lignée de montagnards à la peau bleue originaires de France.

Cette jeune femme solitaire travaille pour le projet Pack Horse Library. Chaque jour elle parcourt de longues distances sur sa mule pour apporter des livres aux habitants pauvres des montagnes du Kentucky.
Si Cussy... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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1936 dans le Kentucky, Cussy Mary Carter , 19 ans, parcourt les monts et les villages reculés pour apporter de la lecture aux habitants éloignés des villes et des bourgades.
Ces bibliothécaires circulent suivant un service organisé par l'Etat.
Cussy se déplace avec sa fidèle mule Junia qui la protège de bien des dangers et heureusement car notre jeune dame est victime de racisme, un racisme très particulier.
En effet, elle descend d'un Français à la peau bleue.
Je n'avais jamais entendu parler de cette particularité liée à la couleur sombre de l'hémoglobine. Et pour cause, elle est très rare.
Malgré cette particularité, Cussy a réussi à passer les examens et à se faire embaucher. Elle suscite le racisme chez certains , le dégoût et la haine chez d'autres, la curiosité mais aussi l'amitié voire plus chez quelques-unes de ses fréquentations.
Certains de ses lecteurs visités sont même attachants pour Cussy et pour moi en tant que lectrice.
Le roman est parsemé de références à la littérature classique américaine suivant la demande en livres de ses lecteurs. Ce point n'est pas sans intérêt car on peut se rappeler certaines oeuvres très connues et faire connaissance avec d'autres.
L'écriture du récit et le style sont très colorés.
L'auteure utilise une langue très franche et imagée. Elle ne manque pas de petites pointes d'humour. Ce qui ne gâche rien.
J'ai admiré la traduction de Laurent Bury : du grand art car l'auteure ne s'exprime pas comme tout un chacun.
Dans ses descriptions colorées, on peut réellement s'imaginer les personnages.
Quelques scènes un peu cruelles nous arrivent ça et là et celle de la fin n'est pas la moindre. Là, il faut les supporter.
Une surprise à découvrir !

Un grand merci à la masse critique privilégiée de Babelio et aux éditions Charleston pour m'avoir permis une belle évasion livresque.

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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la Masse Critique de janvier 2024.

Le sujet m'a interpellé puisqu'il est question de bibliothécaires à cheval dans les années 30, en plein Kentucky ! J'avais déjà entendu parler de ces femmes qui portaient des livres dans des hameaux isolés en pleine nature, mais sans m'y intéresser de près. Ce roman a été l'occasion d'en apprendre d'avantage.

C'est un récit difficile, à l'image des conditions de vie à cette époque, on est après la crise de 29, les familles vivent pour la plupart dans un grand dénuement. le livre nous plonge en plein dans ces conditions terribles.
Nous découvrons le personnage de Cussy Mary appelée Bluette, car elle souffre d'une particularité physique, sa peau est bleue... Dans un pays déjà marqué par le racisme envers les noirs, cette couleur inhabituelle, lui cause de nombreux soucis.

Cussy est une jeune femme très courageuse qui doit faire face à l'adversité. Grâce à des fonds d'aide, le gouvernement essaye d'amener la lecture dans les endroits les plus reculés du pays. Pour cela des bibliothèques ambulantes se mettent en place. Cussy devient donc une de ces personnes. Avec sa mule elle parcourt des centaines de kilomètres pour apporter des livres, des magazines aux personnes isolées. Les trajets sont dangereux, en pleine forêt, par des chemins escarpés...on risque les mauvaises chutes, les mauvaises rencontres...
J'ai été très impressionnée par ce contexte.

C'est un livre qui est difficile et bouleversant. Difficile par ce que vit Cussy et la plupart des habitants, mais bouleversant par les relations qu'elle noue avec ses lecteurs.

J'ai été émue et touchée par ce roman historique très bien documenté qui est basé sur des faits réels.

C'est une histoire que je n'oublierais pas.


Alors que je lisais ce roman, j'ai découvert en librairie une BD jeunesse abordant exactement ce thème : les bibliothèques ambulantes ! Incroyable. La BD en question est Molly Wind : bibliothécaire du Far West. On dirait que le sujet est à la mode !
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Coup de coeur pour ce roman historique très émouvant, tirés de faits réels. Un portrait de femme courageuse.

D'abord, nous avons là l'histoire d'une femme courageuse, Mary Cussy Carter, qui propage les livres dans les endroits les plus reculés de son comté, dans le très rural Kentucky. En 1936, autant vous dire que l'école et la lecture ne sont pas la priorité de nombreuses familles qui meurent de faim et de toutes sortes de maladies, suite à la crise de 1929. Les travaux des champs et de la mine emploient les hommes contre des salaires de misère, dans des conditions de travail abominables. Les femmes s'occupent des enfants, souvent nombreux, dans des logis insalubres et mal bâtis. Néanmoins, ce programme de propagation des livres et des journaux voulu par Eleanor Roosevelt se déploie et Mary Cussy se sent particulièrement fière en allant voir ses "clients" pour leur laisser des romans ou des manuels techniques. Elle est pour eux "la femme aux livres", fêtée comme il se doit à chaque venue.

Et si, sur le dos de sa mule, les trajets sont parfois périlleux, il lui faut surtout du courage pour affronter le regard des autres vis-à-vis de la teinte bleue de sa peau. de fait, elle est classée "femme de couleur", au même titre que les Noirs, et elle est traitée exactement de la même façon. Discriminée, exclue de tout évènement social, cruellement surnommée "Bluette", elle se réfugie dans son travail qui lui apporte satisfaction et chaleur humaine. Mais quand son père, minier malade des poumons, cherche à la marier à tout prix, elle refuse, s'affirme autonome. D'ailleurs, qui voudrait d'une femme bleue? Pourtant, l'espoir d'une vie meilleure n'est peut-être pas si vain, la recherche médicale aidant, ainsi que le caractère foncièrement bon de la jeune femme.


C'est donc une histoire très émouvante que l'auteure nous raconte de façon à la fois concrète et poétique. Tirée de faits réels, elle nous dépeint un Kentucky très rétrograde, coincé entre la crainte de Dieu et l'ignorance crasse des étroits d'esprit. Cette anomalie génétique rendant la peau bleue n'était pas vue comme une maladie, mais comme une pigmentation différente, d'où la ségrégation subit par les familles concernées qui préféraient vivre à l'écart des villes et des villages. La recherche médicale n'avancera qu'à partir des années 60. J'ai découvert cette maladie via ce roman décidément aussi captivant qu'instructif.

"La bibliothèque ambulante des Appalaches" répond à tous les critères d'une lecture passionnante et addictive. Avis aux amatrices et amateurs !
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TOUCHANT
Kentucky, 1936.
Cussy Mary Carter, dix-neuf ans, travaille pour le gouvernement comme bibliothécaire ambulante.
Accompagnée de Junia, sa fidèle mule, elle sillonne cette Amérique reculée, dans tous les cols sombres et les ravins dangereux, pour apporter des livres aux gens pauvres qui ont besoin de s'instruire dans les collines.

Convaincue que personne ne se marierait avec une Peau-Bleue de Kentucky, elle se referme et s'éloigne des gens de peur que sa couleur trahisse ses émotions.
Solitaire, elle apprend à survivre en terre hostile, entourée de livres et de lecteurs, devenant pour elle un refuge.

Dans cette Amérique profonde des années 1930, elle subit les préjugés des hommes, les fausses croyances, les ravages du racisme et des rumeurs envahissant sournoisement la ville.
Qu'il est difficile d'être une femme, et de se sentir en sécurité dans les montagnes des Appalaches, face à la haine enracinée depuis bien longtemps envers les Peau-Bleue...

A travers le courage d'une héroïne forte, Kim Michèle Richardson nous livre un roman déchirant, mettant en lumière les pans les plus sombres de l'Amérique profonde des années 1930, asphyxiée par son racisme.

Un roman qui relate l'importance du savoir, de la culture et de l'alphabétisation dans toute civilisation.
Un roman immensément beau et touchant, dans la même veine que "là où chantent les écrevisses" de Délia Owens.
Cette lecture est l'occasion de revisiter les classiques de la littérature américaine et anglaise de l'époque.
J'ai adoré l'ambiance particulière et extrêmement bien créée par l'autrice, l'héroïne si attachante, et cette épopée se déroulant au coeur de l'Amérique des années 1930.
Un coup de coeur!

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Inspiré par l'authentique histoire des personnes à peau bleue du Kentucky et par le dévouement des employées de la bibliothèque ambulante créée dans le cadre du New Deal du président Franklin D. Roosevelt, La Bibliothèque ambulante des Appalaches développe un épisode fascinant et important de l'histoire des États-Unis.

C'est une lecture qui m'a énormément plu !
Un vrai coup de coeur publié par les éditions Charleston.

Elle allie plusieurs thèmes qui me sont chers . Des femmes qui malgré le contexte des années 1930 aux États Unis, se battent pour la liberté et survivre .
Mais aussi des principes forts comme la diffusion de la lecture , le respect de chaque être humain quel que soit ses différences , l'amour véritable au-delà des apparences .
J'ai été bouleversée par la brutalité avec laquelle les populations de couleur sont traitées .
La famine qui ravage des familles entières.
le racisme sous toutes ses formes et ses lois complètement absurdes en vigueur encore dans les années 60 aux États-Unis.

Mais aussi par l'amour de la lecture qui apporte du baume au coeur à ces populations isolées et parfois recluses. Et la foi presbytérienne habitant le coeur de ses habitants.

L'auteure s'est très bien documentée. Je dirais que ces recherches sont passionnantes. Notamment sur les origines huguenotes françaises de ces populations souffrant d'une rare maladie sanguine colorant leur peau d'une couleur bleutée, vouant à notre héroïne le surnom de Bluette .

Je vais garder précieusement l'histoire de Bluette dans mes pensées et mon coeur .
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ceux qui ne savent pas voir au-delà de la couleur de la peau ont eux une différence qui n'en finit pas de brûler. p 308

- Papa était votre sacrifice de mineur, votre mule, dis-je sans quitter le shérif des Yeux. Et mon courageux père et beaucoup de courageux Peau-Bleue ont fait des sacrifices pour que vous et votre espèce n'aient pas à en faire. (Je me tournai vers la foule.) Pour que vous et vos familles blanches vivent en sécurité, pour que vous ayez la protection, la vie que nous n'avons jamais eue, la vie qui, pour vous, va de soi. p 410
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- Docteur, qu'est-ce que vous faites là ?
Oh, vous avez failli me faire perdre toute ma couleur.
Je posai la main sur ma poitrine , puis je ris nerveusement. Le docteur sourit et brandit sa trousse.
- C'est exactement mon but. Rentrons vite.J'ai quelque chose à te montrer.....
Ça n'a pas été simple, mais j'ai découvert ta maladie.
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[ Mon père ] ne lisait plus guère, à part de temps à autre un article dans le journal ou dans un magazine, en commentant toujours : "Ces bouquins, ça me vole ma vie. Il y a des façons plus importantes de passer son temps."
J'étais contente que ce nouveau client aime autant les livres, surprise qu'il lise et qu'il s'intéresse aux romans. Dans cette région, la plupart des hommes ne demandaient que des catalogues ou des magazines de mécanique.
(p. 70-71)
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[ l'institutrice à la bibliothécaire, 1936 ]
- Si seulement nous pouvions obtenir davantage de programmes d'aide. Si seulement ils pouvaient nous envoyer un morceau de fromage avec chaque livre, ou une miche de pain.
Elle pencha la tête comme si elle adressait ce discours à Dieu. Moi aussi, je formulais les mêmes voeux. Leur désir de livres pourrait leur enseigner une vie meilleure, libérée de la faim, mais sans nourriture ils ne vivraient pas assez longtemps pour la trouver ou n'auraient jamais la force nécessaire.
(p. 218-219)
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Une femme violentée serait maudite, persécutée et chassée de son emploi comme Gracie Banks, la receveuse de la poste, lorsqu'elle avait porté plainte pour viol, l'an dernier. Justice était rarement rendue, et uniquement si la famille de la victime se chargeait d'infliger un châtiment en dehors du cadre légal.
(p. 171)
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